** THE MAMAS & THE PAPAS ** (Le coin des Papas et des Mamans Afiens)
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VFred
19498
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 21 ans
Sujet de la discussion Posté le 15/11/2003 à 02:25:56** THE MAMAS & THE PAPAS ** (Le coin des Papas et des Mamans Afiens)
=============== Cet espace est dédié à nos enfants ===============
Couches, biberons, éducation et caca-boudin… Ici on échange propos, photos et vignettes Panini.
Elle vient de prononcer son premier mot… criez-le tout haut !
Il vient de faire son premier pas… Montrez-le juste en bas !
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
13191 Posté le 22/05/2017 à 15:38:48
karloguan
6634
Je poste, donc je suis
Membre depuis 15 ans
13192 Posté le 22/05/2017 à 16:50:51
Citation :
....ces gens-là viennent piller, c'est instinctif, les endroits où il ya de la richesse....
'tain le con !
v'la le taf pour rattraper de telles conneries...
Et s'il le faut j'emploierai de moyens légos !
Anonyme
4631
13193 Posté le 22/05/2017 à 19:59:45
x
Hors sujet :Ces histoires ça me rappelle un réfugié syrien avec qui j'avais bossé un été à faire les cartons dans un entrepôt. Même récit, même galère, sauf qu'il était sur un bon samaritain (samaritaine en l'occurrence) qui lui avait donné un job. J'ai retrouvé trace de lui y a quelques mois, 8 ans après son arrivée il est devenu directeur commercial dans la même boîte. Voilà pour l'histoire fraîche du jour.
Javier Guante Hermoso
47326
Ma vie est un thread...
Membre depuis 19 ans
13194 Posté le 22/05/2017 à 22:29:02
Fuir la guerre et ses horreurs pour se retrouver dirco en chemisette cravate
Spawn-X
21535
Vie après AF ?
Membre depuis 19 ans
13195 Posté le 23/05/2017 à 10:53:33
Je suis chargé de projet et coordinateur du secteur ados d'une grosse MJC implantée dans un des quartiers "politique de la ville" de Metz. J'y travaille donc avec des ados souvent venus d'horizons très variés et parmi eux, 4 (2 cousins, et 2 sœurs sans lien de parenté avec les deux premiers) sont arrivés de Syrie (bientôt 3 ans pour les filles, et 2 ans pour les 2 garçons). Ils ont entre 12 et 15 ans.
Depuis plusieurs mois, nous travaillons sur un projet vidéo intitulé "Montre Nous Tes Trésors" qui consiste à donner une nouvelle image de ce quartier craignos en le montrant au reste de la population "favorisée" sous l'angle et le point de vue de la jeunesse qui y vit.
Ils nous racontent, leurs rêves, leurs envies, mais aussi leurs passions, leurs petits plaisirs dans le quartier, les voisins qui ont le coeur sur la main, ou les rencontres qui les ont marquées et/ou changées. Mais ils racontent aussi, pour les Syriens, leur pays, sans la guerre. Le parfum du Jasmin, le grand souk aussi vaste qu'une ville où l'on trouve de tout, ses odeurs d'épices. Ils racontent aussi leurs jeux favoris, le "Jeu des 7 pierres" et nous racontent comment, l'été dernier ils ont appris à leurs copains du centre aéré comment y jouer et à quel point tous ont apprécié. Ils nous racontent leur famille, leur grand-mère qui croit dur comme fer qu'ils sont plus intelligent et perspicaces que les autres enfants et qu'à ce titre elle sait qu'ils auront une belle vie.
Ils nous racontent comment fabriquer une boisson chaude à base de cumin qu'ils adorent. Les fêtes de Laid qui durent jusqu'au petit matin et qui regroupe la famille, les amis, le quartier.
Les étincelles dans leurs yeux nous donnent à tous, cameramen, réalisateur, tech-son, des frissons et des larmes aux yeux.
J'ai la lourde tâche de tout ce projet, et mon travail de montage est un crève-cœur tant je voudrais tout garder à l'écran!
Et pourtant, malgré tout ce qu'on sait de ce qui se passe en Syrie, aucun de ces 4 là ne s'est jamais plaint. Aucun n'a parlé de la guerre, si ce n'est une unique fois à la fin de l'interview pour dire: "C'est ça mon pays... Plutôt, c'était ça... avant la guerre..."
Pourtant, depuis près d'un an que je travaille avec eux, la plus âgée des quatre s'est parfois livrée. Un peu.
Au détour d'une dispute entre deux camarades du quartier, elle nous a un jour remis les idées en place en disant: "Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez! Vous êtes ici en sécurité, avec des amis, votre famille, une école à fréquenter. Moi, rien qu'en traversant la route pour essayer d'y aller, j'ai failli mourir au moins 10 fois... (snipers)"
La perspective est lumineuse, et à la fois si sombre.
Mes enfants m'entendent à la maison parler de tout ça avec leur mère. Il écoutent, puis, interrogent. Et lorsqu'ils leur arrivent de fréquenter mon centre aéré, ils y rencontrent ces jeunes Syriens amoureux de leur pays et ils les questionnent. Avec pudeur, mais ils parlent avec eux de ce que leur papa leur a raconté. Ils leur demandent si c'est vrai tout ce qu'ils entendent dire sur leur pays.
Depuis quelques mois que je travaille sur tout ça, ma vision des choses a bien changée. Mes enfants m'y ont aidé, et "mes ados" aussi.
Quand on sait que ces 3 familles Syriennes que je fréquente sont parmi les quelques-unes qui ont pu quitter leur pays dignement, soit en vendant leur maison pour financer leur exile, soit en bénéficiant du soutient de leur famille, et quand on sait que malgré ces conditions "à peu près décentes" ils ont malgré tout traversé des océans de merde, on ne peut que déplorer le sors des autres, ceux qui n'ont que leurs pieds pour fuir.
Voici 2 semaines, à l'occasion du grand WE du 8 mai, ma femme et moi sommes partis passer 3 jours à Paris avec nos enfants pour leur faire un peu découvrir cette capitale où nous avons vécus avant leur naissance. Nos moyens étant ce qu'ils sont, nous sommes descendu dans un hôtel correct, mais situé porte La Chapelle, en bordure de Périph'. Pour rejoindre la première station de métro, il nous fallait traverser un véritable bidonville de tentes abritées sous les ponts du Périph'. Une véritable marée de tentes de fortune à perte de vue sur environ 1km.
Ma femme, peu habituée à ces condition et ayant grandi dans des conditions relativement "bourgeoises", tendait le dos à chaque passage obligé. Mes enfants, d'abord inquiets lors du premier passage, se sont ensuite détendus en voyant d'une part les voitures et camionnettes des associatifs venus distribuer de la nourriture et d'où sortaient "des gens normaux" (se sont leurs termes), et d'autre part en écoutant mes propos leur expliquant que la plupart étaient des réfugiés qui ne voulaient de mal à personne.
Sans même que j'ai eu à prononcer le mot, mes enfants ont parlé eux même de la Syrie. Et à l'évidence, la plupart de ces sans-abris étaient Syriens.
J'ai eu mal pour mes enfants en les voyant se projeter à la place de tous ces gens. S'imaginant dormir sous ces morceaux de tissus, sous ces ponts bruyants de jour comme de nuit. Ce WE du 8 mais n'était par ailleurs pas des plus chauds, ce qui ajoutait encore un élément négatif au tableau.
Et puis les questions ont fusées.
-"Pourquoi ils restent ici?
-Comment font-ils leur toilette?
-Et pourquoi personne ne les aide?
-Ils vont faire comment en hiver?
-Tu crois qu'ils ont des nouvelles de leurs papa et maman?
-Pourquoi il est méchant Bachar Al-Assad?
-...?"
C'était difficile, m^m pour moi qui suit à peu près informé et au fait de la situation en Syrie et des raisons qui l'y ont menées, c'est difficile.
C'est difficile, mais je ne peux pas laisser faire sans au moins prendre le temps d'expliquer à mes enfants. Ils doivent savoir. Ils doivent être munis des outils pour pouvoir faire face... Alors je parle avec eux, souvent, beaucoup, j'explique, mais je fais aussi attention à ne pas en dire trop, à utiliser les bons mots... Et c'est dur...
Depuis plusieurs mois, nous travaillons sur un projet vidéo intitulé "Montre Nous Tes Trésors" qui consiste à donner une nouvelle image de ce quartier craignos en le montrant au reste de la population "favorisée" sous l'angle et le point de vue de la jeunesse qui y vit.
Ils nous racontent, leurs rêves, leurs envies, mais aussi leurs passions, leurs petits plaisirs dans le quartier, les voisins qui ont le coeur sur la main, ou les rencontres qui les ont marquées et/ou changées. Mais ils racontent aussi, pour les Syriens, leur pays, sans la guerre. Le parfum du Jasmin, le grand souk aussi vaste qu'une ville où l'on trouve de tout, ses odeurs d'épices. Ils racontent aussi leurs jeux favoris, le "Jeu des 7 pierres" et nous racontent comment, l'été dernier ils ont appris à leurs copains du centre aéré comment y jouer et à quel point tous ont apprécié. Ils nous racontent leur famille, leur grand-mère qui croit dur comme fer qu'ils sont plus intelligent et perspicaces que les autres enfants et qu'à ce titre elle sait qu'ils auront une belle vie.
Ils nous racontent comment fabriquer une boisson chaude à base de cumin qu'ils adorent. Les fêtes de Laid qui durent jusqu'au petit matin et qui regroupe la famille, les amis, le quartier.
Les étincelles dans leurs yeux nous donnent à tous, cameramen, réalisateur, tech-son, des frissons et des larmes aux yeux.
J'ai la lourde tâche de tout ce projet, et mon travail de montage est un crève-cœur tant je voudrais tout garder à l'écran!
Et pourtant, malgré tout ce qu'on sait de ce qui se passe en Syrie, aucun de ces 4 là ne s'est jamais plaint. Aucun n'a parlé de la guerre, si ce n'est une unique fois à la fin de l'interview pour dire: "C'est ça mon pays... Plutôt, c'était ça... avant la guerre..."
Pourtant, depuis près d'un an que je travaille avec eux, la plus âgée des quatre s'est parfois livrée. Un peu.
Au détour d'une dispute entre deux camarades du quartier, elle nous a un jour remis les idées en place en disant: "Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez! Vous êtes ici en sécurité, avec des amis, votre famille, une école à fréquenter. Moi, rien qu'en traversant la route pour essayer d'y aller, j'ai failli mourir au moins 10 fois... (snipers)"
La perspective est lumineuse, et à la fois si sombre.
Mes enfants m'entendent à la maison parler de tout ça avec leur mère. Il écoutent, puis, interrogent. Et lorsqu'ils leur arrivent de fréquenter mon centre aéré, ils y rencontrent ces jeunes Syriens amoureux de leur pays et ils les questionnent. Avec pudeur, mais ils parlent avec eux de ce que leur papa leur a raconté. Ils leur demandent si c'est vrai tout ce qu'ils entendent dire sur leur pays.
Depuis quelques mois que je travaille sur tout ça, ma vision des choses a bien changée. Mes enfants m'y ont aidé, et "mes ados" aussi.
Quand on sait que ces 3 familles Syriennes que je fréquente sont parmi les quelques-unes qui ont pu quitter leur pays dignement, soit en vendant leur maison pour financer leur exile, soit en bénéficiant du soutient de leur famille, et quand on sait que malgré ces conditions "à peu près décentes" ils ont malgré tout traversé des océans de merde, on ne peut que déplorer le sors des autres, ceux qui n'ont que leurs pieds pour fuir.
Voici 2 semaines, à l'occasion du grand WE du 8 mai, ma femme et moi sommes partis passer 3 jours à Paris avec nos enfants pour leur faire un peu découvrir cette capitale où nous avons vécus avant leur naissance. Nos moyens étant ce qu'ils sont, nous sommes descendu dans un hôtel correct, mais situé porte La Chapelle, en bordure de Périph'. Pour rejoindre la première station de métro, il nous fallait traverser un véritable bidonville de tentes abritées sous les ponts du Périph'. Une véritable marée de tentes de fortune à perte de vue sur environ 1km.
Ma femme, peu habituée à ces condition et ayant grandi dans des conditions relativement "bourgeoises", tendait le dos à chaque passage obligé. Mes enfants, d'abord inquiets lors du premier passage, se sont ensuite détendus en voyant d'une part les voitures et camionnettes des associatifs venus distribuer de la nourriture et d'où sortaient "des gens normaux" (se sont leurs termes), et d'autre part en écoutant mes propos leur expliquant que la plupart étaient des réfugiés qui ne voulaient de mal à personne.
Sans même que j'ai eu à prononcer le mot, mes enfants ont parlé eux même de la Syrie. Et à l'évidence, la plupart de ces sans-abris étaient Syriens.
J'ai eu mal pour mes enfants en les voyant se projeter à la place de tous ces gens. S'imaginant dormir sous ces morceaux de tissus, sous ces ponts bruyants de jour comme de nuit. Ce WE du 8 mais n'était par ailleurs pas des plus chauds, ce qui ajoutait encore un élément négatif au tableau.
Et puis les questions ont fusées.
-"Pourquoi ils restent ici?
-Comment font-ils leur toilette?
-Et pourquoi personne ne les aide?
-Ils vont faire comment en hiver?
-Tu crois qu'ils ont des nouvelles de leurs papa et maman?
-Pourquoi il est méchant Bachar Al-Assad?
-...?"
C'était difficile, m^m pour moi qui suit à peu près informé et au fait de la situation en Syrie et des raisons qui l'y ont menées, c'est difficile.
C'est difficile, mais je ne peux pas laisser faire sans au moins prendre le temps d'expliquer à mes enfants. Ils doivent savoir. Ils doivent être munis des outils pour pouvoir faire face... Alors je parle avec eux, souvent, beaucoup, j'explique, mais je fais aussi attention à ne pas en dire trop, à utiliser les bons mots... Et c'est dur...
[ Dernière édition du message le 23/05/2017 à 11:02:24 ]
cyar
12259
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 18 ans
13196 Posté le 23/05/2017 à 10:59:22
Bravo. texte très poignant.
Malheureusement, il va falloir s'habituer à ces flux migratoires car le réchauffement climatique va aussi amener son lot de déracinés, fuyant un pays devenu hostile à la vie, à cause de la montée des eaux ou de la désertification.
Malheureusement, il va falloir s'habituer à ces flux migratoires car le réchauffement climatique va aussi amener son lot de déracinés, fuyant un pays devenu hostile à la vie, à cause de la montée des eaux ou de la désertification.
Spawn-X
21535
Vie après AF ?
Membre depuis 19 ans
13197 Posté le 23/05/2017 à 11:04:59
Citation de cyar :
Bravo. texte très poignant.
Malheureusement, il va falloir s'habituer à ces flux migratoires car le réchauffement climatique va aussi amener son lot de déracinés, fuyant un pays devenu hostile à la vie, à cause de la montée des eaux ou de la désertification.
Oui, mais les raisons de ces futurs (présents déjà pour certains) flux migratoires ne seront pas les m^m.
Pour la Syrie, il s'agit essentiellement d'intérêts géopolitiques et financiers. Pour les futurs réfugiés climatiques, ce sera très différents, m^m si, évidemment, les conditions seront probablement proches, voir, pires.
Dr Pouet
52037
Membre d’honneur
Membre depuis 20 ans
13198 Posté le 23/05/2017 à 11:08:15
Super témoignage Spawn-X.
Si jamais tu peux mettre ici la règle du jeu des 7 pierres :
https://fr.audiofanzine.com/le-pub-des-gentlemen/forums/t.390478,du-jeu-de-societe-land.html
Oui. Ou simplement la baisse des rendements agricoles dûs au bouleversement climatique :
Si jamais tu peux mettre ici la règle du jeu des 7 pierres :
https://fr.audiofanzine.com/le-pub-des-gentlemen/forums/t.390478,du-jeu-de-societe-land.html
Citation :
à cause de la montée des eaux ou de la désertification.
Oui. Ou simplement la baisse des rendements agricoles dûs au bouleversement climatique :
Spawn-X
21535
Vie après AF ?
Membre depuis 19 ans
13199 Posté le 23/05/2017 à 11:12:36
x
Hors sujet :Citation de Dr :Super témoignage Spawn-X.
Si jamais tu peux mettre ici la règle du jeu des 7 pierres :
https://fr.audiofanzine.com/le-pub-des-gentlemen/forums/t.390478,du-jeu-de-societe-land.html
Il y a des variantes, alors je poste la plus simple.
Anonyme
65640
13200 Posté le 23/05/2017 à 11:20:00
Citation :
Malheureusement, il va falloir s'habituer à ces flux migratoires
Jme demande quand même si ce qu'on appelle les flux migratoires sont plus importants en 2017 qu'en 1907 ou 1927...
Parfois jme demande par ex comment l'Irlande et l'Italie peuvent encore être habitées, tellement y a un siècle (à une vache près) leurs habitants se sont barrés de leur pays.
Vers 1930, par ex, en France un habitant sur 30 était italien....Et si on considère que les italiens étaient concentrés en certaines régions, ça donne des proportions d'immigrés largement supérieures aux français de souche. C'est le cas chez moi, ou pour le coup la théorie du grand remplacement a été bien réelle : dans le nord de la lorraine, à part dans les pires patelins, plus une seule famille qui ne compte pas au minimum un italien parmi les grands parents...
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