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Sujet café du coin : analyse et commentaire de l'actualité poliltique

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Sujet de la discussion café du coin : analyse et commentaire de l'actualité poliltique
Un endroit qui fleure bon la France et ses discussions interminables au comptoir pour parler de politique.

Je lance cette question : que pensez-vous de la suppression de l'ISF ?

[ Dernière édition du message le 16/04/2020 à 15:13:02 ]

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13731
Ben entre les deux threads twitter ci dessus j'en vois un qui explique calmement pourquoi il pense que les questions des sujets sont orientées (et de manière qui me parait convaincante, mais je suis moi même orienté) et un autre qui me traite de crétin, qui donne des explications certes mais sans vraiment invalider les arguments que j'ai lu dans le premier thread.

[ Dernière édition du message le 13/05/2022 à 13:27:30 ]

13732
Franchement, je pense que c'est difficile de dire que les sujets sont orientés sans connaître le programme. J'imagine très bien qu'on puisse faire une réponse «de gauche» à chaque question sans entrer en contradiction avec l'énoncé. À lire certains on croirait les sujets sont rédigés par blanquer lui-même, en réalité les sujets du bac sont rédigés collégialement par des profs en accord avec le programme.

À la question 1 on peut parler de choses comme le syndicalisme, aborder les limites de l'énoncé avec la sous-traitance, l'uberisation, etc
À la question 2 il y a plein d'exemples qui viennent (sauf quand on a Jancovici comme source unique), plein d'innovations ont permis de faire plus avec moins, on peut parler de la théorie de la croissance endogène, etc
À la question 3, encore une fois ça me fait penser à plein de choses : par exemple on peut parler des APL (qui ont pour effet, entre autre, de faire augmenter les loyers) de même que toutes les aides qui finalement bénéficient plus aux possédants qu'aux pauvres, des blocages de prix qui peuvent mener à une crise de l'offre, en fait il y a une tonne d'exemples et on peut argumenter sur comment réduire les inégalités en évitant ces effets pervers.

Pour la question sur les classes sociales, on peut parler de l'affaiblissement voire l'effacement de la conscience de classe, des autres divisions qui existent (genre, race), il y a de la matière.

Vous voyez, je dis tout ça sans rien connaître du programme, évidemment (la seule chose que je sais c'est que la plupart des profs de SES sont de gauche ou d'extrême gauche) et les questions demandent aux élèves de restituer des éléments du programme. Critiquer le sujet sans connaître ce programme, c'est difficile et je suis d'accord avec Denis Colombi quand il compare les critiques à ce qu'on peut lire dans Le Point, où ils se roulent par terre en bavant quand ça parle de décolonisation.

[ Dernière édition du message le 13/05/2022 à 13:59:02 ]

13733
En fait je crois que le problème vient plutôt de nous : on passe notre temps à entendre des éditorialistes ou personnalités politiques nous parler de «valeur travail», nous dire que les aides publiques rendent fainéant, que les classes sociales n'existent plus ou qu'on va faire de la croissance verte grâce à l'hydrogène ou en plantant des arbres.

Le problème c'est nos présupposés, qu'on plaque sur ce sujet alors qu'on n'y connaît rien. À moins que François Lenglet et Dominique Sceux fassent les programmes de SES, je doute que les lycéens soient aussi endoctrinés que nous et on ferait mieux de s'indigner de la soupe que nous servent les médias sur les questions de science économiques ou de sociologie (dans les deux cas c'est catastrophique) plutôt que des sujets du bac.
13734
Citation :
En fait je crois que le problème vient plutôt de nous : on passe notre temps à entendre des éditorialistes ou personnalités politiques nous parler de «valeur travail», nous dire que les aides publiques rendent fainéant, que les classes sociales n'existent plus ou qu'on va faire de la croissance verte grâce à l'hydrogène ou en plantant des arbres.
On a déjà eu cette discussion dans une autre vie....:mdr: En fait il faut plutôt parler de travail bien fait, et rémunéré a sa valeur (assez pour vivre de manière décente, ce qui veut tout dire, et rien dire à la fois), quand aux aides publiques, elles sont plutôt mal distribuées. Clairement, il y en a trop. Mais sans doute pas assez ou il faut. Exemple pour moi même : j'ai touché le chèque carburant, alors que j'en avais pas spécialement besoin. 100 euros, il à été bouffé en un seul plein. J'aurais préféré un petit coup de pouce sur ma retraite. Mais je suis pas le plus à plaindre. C'est un fait, les salaires sont plutôt bas en France. En ce qui me concerne, c'est une réponse peu orientée, du moins je l’espère.



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[ Dernière édition du message le 13/05/2022 à 14:27:32 ]

13735
@ shreddator

J'ai du mal à voir en quoi tes deux précédents messages contredisent vraiment l'impression que les questions du bac postées plus haut semblent orientées, comme le défend à mon avis de manière convaincante Raphael Pradeau dans son fil twitter posté par Wolfen.
Mais je suis peut-être trop brainwashé par Jancovici (à qui t'as l'air de bien en vouloir d'ailleurs) ? :oops2:

Citation :
on ferait mieux de s'indigner de la soupe que nous servent les médias sur les questions de science économiques ou de sociologie (dans les deux cas c'est catastrophique) plutôt que des sujets du bac.


L'un empêche l'autre ?
13736
Citation :
on ferait mieux de s'indigner de la soupe que nous servent les médias sur les questions de science économiques ou de sociologie

Mais quels médias ? Il existe des médias de toutes sensibilités politiques, allant de la gauche totale à la droite totale. Donc, si tu veux lire ce qui se rapproche le plus de tes idées, change de lectures...

Ma chaîne electro YouTube

<<<<<<<< Hú Li >>>>>>>>

13737
Ouais, c'est pas grave si toutes les chaînes de télé et de radio disent la même chose du moment que Mediapart existe
13738
Citation de Juki :
Citation :
on ferait mieux de s'indigner de la soupe que nous servent les médias sur les questions de science économiques ou de sociologie (dans les deux cas c'est catastrophique) plutôt que des sujets du bac.


L'un empêche l'autre ?


Non, l'un n'empêche pas l'autre. Ce que je dis, c'est que si nous sommes choqués par le sujet du bac, c'est parce que les questions nous rappellent un certain discours néolibéral, moi le premier d'ailleurs. En le lisant, ce qui m'est immédiatement venu à l'esprit c'est ce que disent les économistes de plateau et les «spécialistes» des think tanks de droite, parce que comme tout le monde j'y suis exposé en permanence (quand j'écoute la matinale de France Inter, quand je vois des extraits de BFM sur twitter, etc), avec un certain agacement d'ailleurs.

Et c'est pour ça que je parlais de l'importance du contexte : il n'est pas le même pour nous et pour des lycéens qui ont eu 2 ans de cours de SES, c'est pour ça qu'il me semble impossible de juger ce sujet sans connaître le programme. Ça vaut pour n'importe quel document, ça n'a pas beaucoup de sens de juger sans le contextualiser.

Citation de Juki :
Mais je suis peut-être trop brainwashé par Jancovici (à qui t'as l'air de bien en vouloir d'ailleurs) ? :oops2:

C'est juste que sur les questions d'économie il dit n'importe quoi, ça n'empêche pas qu'il peut être intéressant sur le sujet de l'énergie.
13739
Citation de Gulistan :
Citation :
"l'innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance".

Une limite écologique ne peut pas être reculée. L'innovation peut éventuellement permettre d'atteindre la limite moins vite. Mais en fait, il n'y a même pas besoin d'innover puisque la sobriété et décroissance ne sont pas des concepts nouveaux, sauf pour ceux qui ne comprennent pas qu'une limite écologique est fixe.


Fixe, ça peut se discuter vu que cela peut-être vu comme un système "récursif". C'est à dire que les ressources disponible cette année dépendent de ce qui à été fait les années voir les décennies précédente.

Par exemple, si je pêche 100% des poissons d'un lac une année donnée, il n'y aura plus de poisson les années suivante. A contrario, si j'arrête de pécher une année donnée, le nombre de poisson disponible peut fortement augmenter dans une certaines limite.

Après, pour la phrase en elle-même, j'ai l'impression qu'il ne s'agit pas de reculer la "limite écologique" à l'aide de la croissance mais de repousser la "limite écologique de la croissance", c'est à dire faire que pour une limite écologique donnée, il y ai une croissance plus importante.
13740
Citation de Shreddator :
En fait je crois que le problème vient plutôt de nous : on passe notre temps à entendre des éditorialistes ou personnalités politiques nous parler de «valeur travail», nous dire que les aides publiques rendent fainéant, que les classes sociales n'existent plus ou qu'on va faire de la croissance verte grâce à l'hydrogène ou en plantant des arbres.

Le problème c'est nos présupposés, qu'on plaque sur ce sujet alors qu'on n'y connaît rien. À moins que François Lenglet et Dominique Sceux fassent les programmes de SES, je doute que les lycéens soient aussi endoctrinés que nous et on ferait mieux de s'indigner de la soupe que nous servent les médias sur les questions de science économiques ou de sociologie (dans les deux cas c'est catastrophique) plutôt que des sujets du bac.


Pour moi, ce sujet est orienté car on n’interroge pas l'élève sur les deux faces du problème.

1) Le travail peut-être une source d'intégration sociale (exemple, le jeune qui trouve sa vocation et entre en contact avec de nouvelles personnes) mais il peut aussi être une source d'exclusion ("métier de femme", "métier d'homme", harcèlement, burnout ...)

2) Oui, la technologie peut permettre de produire plus avec moins. Il suffit de comparer la puissance d'un ordinateur comme l'ENIAC (30 tonnes, une consommation de 160 kilowatts) et d'un micro-contrôleur équivalent ( quelques grammes et une consommation de quelques milliwatts).
Mais elle peut aussi nous faire consommer plus de ressource en créant de nouveaux usages.

3) Les dispositifs d'aides sociale et de justice sociale sont utile pour éviter que les gens ne tombent trop bas, mais ils peuvent aussi avoir des effets pervers.
Par exemple, tout le monde trouve normal la parité homme/femme mais si je refusais un poste à la personne la plus compétente parce qu'elle est une femme et que j'en ai trop dans mes effectifs, comment vont réagir les gens ?
Cela entre en conflit direct avec le principe de "méritocratie".

[ Dernière édition du message le 13/05/2022 à 18:56:12 ]