Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
< Tous les avis Roland GP-8
Ajouter ce produit à
  • Mon ancien matos
  • Mon matos actuel
  • Mon futur matos
Roland GP-8
Photos
1/184
Roland GP-8

Multi-effet pour guitare électrique de la marque Roland appartenant à la série GP

Morpheus2292 Morpheus2292

« Le son, ce n'est pas la question! »

Publié le 12/05/23 à 21:00
Rapport qualité/prix : Correct
Cible : Tout public
Le son du GP-8 est excellent, mais le titre de cette revue s'explique par le fait que le GP-8 ne fonctionne pas comme les processeurs actuels qui produisent des sons modélisés, tels que le Tonelab, le Helix ou le Quad Cortex. En réalité, le GP-8 est un processeur qui permet d'utiliser huit pédales Boss très connues, voire emblématiques, en portant en lui les circuits des pédales Boss référencées, pour la plupart analogiques. Par contre, Le GP-8 gère les paramètres des pédales de façon digitalisée (les potards), ce qui permet de les conserver en mémoire et de les rappeler facilement. La question de la qualité du "son" ne se pose donc pas de la même façon. Elle renvoie aux composants de base : les circuits des pédales de référence.

J'ai acheté le GP-8 dès sa sortie en 1987 pour 1500€, soit l'équivalent de 2700€ en 2023, et je l'ai utilisé pendant toutes mes années actives de musique et de scène entre 1987 et 1994. Mon Rig comprenait une Fender Strat, le GP-8 et un Jazz Chorus 50. Je l'ai donné par la suite, car je ne jouais plus assez et je ne voulais pas voir une telle machine non utilisée. Toutefois, étant nostalgique, j'ai racheté récemment un GP-8 avec son pédalier d'origine sur le marché secondaire pour moins de 300€.

L'interface du GP-8 est logique et facile d'accès. Enregistrements et copies de mémoires se font d'une touche. L'édition des paramètres, quoi que très facile et faisable, nécessite par contre une navigation un peu laborieuse qui peut prendre du temps et s'éloigne du rapport habituel qu'ont les musiciens avec les potards. Cependant, cet aspect est aujourd'hui amélioré grâce aux logiciels d'édition et autres outils que je traiterai dans la section consacrée au MIDI.

Dans l'ensemble, le GP-8 gère trente paramètres réglables qui peuvent être enregistrés dans cent-vingt-huit mémoires réparties en deux groupes (A et B), chacun contenant 8 banques de 8 mémoires (8 x 8 x 2 = 128). Chaque mémoire peut contenir n'importe quelle configuration d'effet et être rappelée instantanément, ce qui en fait un Pedalboard idéal. Bien que le GP-8 soit livré avec des mémoires pleines de "Presets", toutes les mémoires sont effaçables et éditables à volonté. Chaque mémoire peut être nommée (16 lettres).

Les musiciens sont souvent mal à l'aise avec l'idée du multi effet à cause du temps que prend le changement de Preset. En enregistrant un long accord et un changement de Preset, j'ai pu mesurer 60 à 70 ms de creux sur le GP8. Cela ne m'a jamais posé de problème. L'enregistrement se fait en batch. Et en live, le bruit environnant rend la question très peu pertinente. Il faut bien imaginer que le changement de preset se fait juste après le dernier beat de la mesure précédente. Un son Rock à 150 BPM bat la noire (1/4) à 400ms. Il y a le temps entre deux beats.

Le GP-8 peut être piloté par un pédalier Roland très adapté (FC-100) avec un câble RRC. Ce pédalier est idéal pour appeler les mémoires d'une seule touche de pied. Le changement de groupe se fait également d'une seule touche, tandis que le changement de banque requiert deux touches. Une touche de contrôle (C) fait taire le GP-8 pour permettre l'accordage de la guitare. En effet, le pédalier FC-100 prévoit l'association d'un tuner externe, ainsi que d'une pédale d'expression avec un câble TRS. La DVP 3 de Dunlop fonctionne très bien et a ma préférence. Elle est très stable et sensible. Roland suggère son propre produit, la pédale EV-5, qui permet en outre de régler son niveau minimum (la DVP3 le permet aussi mais grâce à un potard interne moins accessible). J'en ai possédé une. Elle fonctionnait très bien. Chaque mémoire du GP-8 permet de désigner le paramètre qui sera géré par la pédale d'expression. C'est le paramètre "EV-5". C'est assez génial : Wha, variation de Drive, balance Wet/Dry, Treble Boost sur EQ, longueur de Delay etc... On peut vraiment expérimenter. Le GP-8 peut également être piloté par un autre input MIDI.

Outre ses propres effets et paramètres, le GP-8 permet de contrôler la mise en marche et l'arrêt de deux équipements externes via de simples câbles Jack. Ces contrôles externes 1 et 2 sont paramétrables indépendamment dans chaque mémoire. Ils permettent par exemple d'enclencher un changement de canal d'ampli, une réverbération, un chorus ou tout autre appareil habituellement déclenché par un foot-switch.

Il est intéressant de constater que le manuel d'utilisation ne vante pas les mérites des effets intégrés dans le GP-8. Il se contente de mentionner les types d'effets et d'expliquer leur réglage sans s'honorer de leurs références. Cela peut être dû au fait que, à l'époque, les produits Boss étaient considérés comme des produits industriels japonais, et que, en matière de musique, le "bon son" ne pouvait provenir que des États-Unis ou du Royaume-Uni. Lors de sa sortie, peu de gens savaient que Mike Stern n'utilisait que des pédales Boss dans son pédalier en plastique, dont deux Digital Delay (DD3); et la distorsion Boss DS-1 de Kurt Cobain n'était pas encore omniprésente sur les ondes. Pourtant, le GP-8 contient déjà des circuits qui sont aujourd'hui reconnus par (presque) tous comme étant excellents. Et si Josh Scott le dit, je suppose que cela suffit.

A priori, les huit circuits d'effet intégrés dans le GP-8 sont : le Dynamic Filter (FT-2), le Compression Sustainer (CS-2), le Turbo Overdrive (OD-2), la Distortion (DS-1), le Phaser (PH-1R), un égaliseur à trois bandes avec un volume général qui aurait pu s'appeler GE-3 en référence au fameux GE-7, un Digital Delay (DD-3), et un Digital Chorus qui se rapproche très fort du Digital Chorus Ensemble (RCE-10), mais avec un paramètre de résonance en plus pour pousser jusqu'au Flanger (HF2 ou BF-2 en fonction du réglage du Pre-delay). Le son produit par le GP-8 est donc celui des circuits de ces équipements-là, ou très proche. Chacun d'entre eux mérite une revue spécifique et c'est là qu'il faut chercher pour en savoir plus sur le "son" du GP-8. Il est important de rappeler que le son produit par le GP-8 dépend également des éléments en amont et en aval. En amont, la guitare, ses micros, ses cordes et sa facture ont une influence certaine. En aval, l'amplification joue aussi un rôle crucial. Un GP-8 branché sur un Jazz Chorus ne produira pas le même son que sur un Twin Reverb ou un Marshall Plexi, car les pédales ne produisent pas les mêmes effets sur ces différents amplis.

Je ne vais pas m'attarder ici sur les effets eux-mêmes, qui peuvent être étudiés ailleurs. Cependant, je voudrais profiter de cette revue pour clarifier deux points :

- Lorsque l'on s'intéresse au GP-8, on trouve des revues qui, en évoquant le Dynamic Filter, le réduisent à un Auto-Wha. C'est une erreur à plusieurs égards. D'une part, le Dynamic Filter est avant tout un filtre. En statique (sensibilité mise à zéro), il permet de localiser une fréquence à couper (Cutoff Freq) avec la bande de fréquence qui l'entoure en fonction du paramètre de largeur de bande (Q). C'est la fonction "Notch" que l'on retrouve sur d'autres appareils et amplis et qui est très utile pour gérer le feedback d'instruments acoustiques amplifiables. D'autre part, un Auto-Wha est un Wha sans pédale que l'on règle en déterminant son amplitude et sa fréquence, et ce n'est pas le cas du Dynamic Filter. Si l'on évoque la dimension "automatique" du Dynamic Filter, il s'agit plus exactement d'un Envelope Filter, c'est-à-dire que la dynamique du filtre qui crée le son "Wha" suit le volume de la guitare et donc les coups de médiator. Avec la sensibilité à zéro, le filtre n'est plus dynamique à moins d'associer la pédale d'expression à l'un des paramètres de l'effet. Sur "Cutoff Freq", on crée une pédale "Wha-Wha". Avec le Q réglable, on est proche de la 95Q de Dunlop. C'est bien plus riche qu'il n'y paraît.

- Les deux dernières pages du manuel d'utilisation détaillent les "Presets" des deux groupes de mémoires du GP-8, ce qui permet de les retrouver facilement. C'est une mine d'inspiration. Par exemple, il est surprenant de constater comment le son "Jazz Standard" peut être obtenu à partir du seul filtre dynamique avec tous les réglages à zéro, et cela fonctionne ! Il suffit également de regarder comment le Vibrato se distingue du Flanger et du Chorus. Une simple question de paramètres. C'est très instructif.

Le GP-8 comprend donc huit pédales bien établies. Certaines d'entre elles sont des circuits à haut gain (overdrive, distorsion, EQ) et, par conséquent, en série, elles peuvent générer un peu de souffle, tout comme de vraies pédales. Le manuel d'utilisation recommande de placer le GP-8 à quelques centimètres d'autres sources électriques afin d'éviter qu'une boucle de ronflement soit captée et amplifiée par les circuits à haut gain. Pour ma part, je plaçais mon GP-8 sur deux petits blocs de polystyrène juste au-dessus de la poignée de mon Jazz Chorus 50, et je n'ai jamais eu de problème de bruit gênant. De plus, le grand avantage du GP-8 est que lorsque vous n'utilisez pas un effet, il ne reste pas dans la chaîne d'amplification comme sur un vrai pédalier. Je n'ai jamais connu, ni lu nulle part, l'expérience d'une perte de signal.

Le circuit d'effets proposé par le GP-8 est unique et immuable, suivant une logique "classique". Outre les réglages de paramètres, l'utilisateur ne peut que choisir d'allumer ou d'éteindre les effets. Il n'est pas possible de changer l'ordre des effets, de les doubler ou de créer des voies d'effets parallèles. À cet égard, le GP-8 est vintage, se distinguant des unités modernes qui offrent plus de liberté pour organiser la chaîne d'amplification. Cependant, ces unités modernes le font en numérique, tandis que le GP-8 est largement analogique. Néanmoins, grâce à la boucle Send/Return, il garde une certaine flexibilité non négligeable.

La boucle d'effet Send/Return est positionnée de manière optimale dans le circuit. Elle est située après les effets qui modifient le signal tels que le filtre, le compresseur, la saturation, la distorsion, le phaser et l'égaliseur, et avant les effets de temps (delay) et de modulation (chorus). Cela permet d'ajouter d'autres effets à la chaîne d'amplification. On peut utiliser une autre pédale de saturation ou de distorsion, un égaliseur plus pointu, un pitch shifter ou doubler le delay, par exemple. Si l'effet ajouté est pilotable par MIDI, tel que la H9 d'Eventide, la flexibilité liée à l'utilisation des mémoires reste entière. Il est important de noter que la boucle Send/Return permet également d'utiliser le GP-8 dans une configuration dite "à quatre fils", en sortant pour profiter de l'étage de pré-amplification de son ampli préféré avant de revenir au GP-8 pour les effets de delay et de chorus, puis de repartir à l'étage d'amplification de son ampli.

Le GP-8 est équipé d'un Master Volume en fin de chaque chaîne d'effets qui permet d'équilibrer le niveau sonore des différentes chaînes mémorisées. C'est indispensable. Si vous utilisez une pédale d'expression en association avec le Master Volume, elle agira sur le volume général. Mais il existe d'autres possibilités de réglage du volume. En effet, il y a un volume disponible sur l'égaliseur avant de passer par la boucle Send/Return. Si vous utilisez votre pédale d'expression en association avec ce volume, cela modifiera le gain en amont de la boucle Send/Return. En outre, cette configuration permet de couper l'attaque sans pour autant couper totalement le son, notamment lorsque celui-ci est maintenu par une répétition d'écho ou la résonance du chorus. Cette caractéristique peut être utilisée pour créer des effets de type "lignes de violoncelle" ou "trainées de transition".

Du point de vue des connexions, en plus de l'entrée de la guitare doublée à l'arrière qui peut être pratique en cas d'utilisation en rack, le GP-8 propose deux sorties stéréos : une double sortie ligne pour le branchement sur table de mixage ou d'enregistrement, et une double sortie vers le ou les amplificateur(s). La nature de la stéréo du GP-8 n'est pas très claire. Comme il n'y a pas la possibilité de créer plusieurs voies d'effets parallèles, elle ne s'explique pas ainsi. Le Delay n'autorise pas non plus le ping-pong des répétitions. Dans le manuel d'utilisation, la stéréo n'est mentionnée qu'en relation avec le Chorus. On en revient donc à l'aspect dimensionnel du Chorus de Roland, dont la première version était présente sur le JC-120, puis le CE-1, et ainsi de suite jusqu'à la dernière version du CE-2W et ses deux sorties. L'effet de Chorus est obtenu en retardant le son pur avant de le mélanger à nouveau. Le léger désaccord entre les deux signaux entraîne un effet d'enrichissement harmonique et de battement qui produit le caractère dimensionnel. Cependant, du JC-120 au CE-2W, le Chorus stéréo est de nature Dry/Wet : le son pur sort d'un côté et l'effet de Chorus de l'autre. Ce n'est pas le cas du GP-8. Il semble que pour créer la stéréo, une nouvelle temporisation soit appliquée sur le signal déjà modifié par le Chorus. Ainsi, il y a bien une différence entre les deux canaux qui génère la spatialisation du Chorus, mais les deux canaux produisent des sons mouillés (Wet) similaires.

Le GP-8 dispose d'une interface MIDI permettant de recevoir des messages MIDI via l'entrée IN et d'émettre ses propres messages par la sortie OUT. La sortie THROUGH émet à la fois ses propres messages et ceux reçus via l'entrée IN. Contrairement aux appareils modernes, les fonctions MIDI du GP-8 sont assez limitées. Il est donc important de prendre en compte les capacités de l'appareil auquel il sera associé avant de l'acheter.

Le menu MIDI du GP-8 permet de sélectionner un canal de communication, d'opter pour l'envoi et la réception sur tous les canaux simultanément, et de sauvegarder le contenu complet de la mémoire ou de mémoires spécifiques sur un appareil MIDI capable de recevoir les données (DUMP). La fonction de sauvegarde peut être très utile, car la mémoire du GP-8 est maintenue par une pile interne qui dure en principe 5 ans. Cependant, je n'ai pas eu l'expérience de devoir la changer. Je n'ai pas lu d'avis à ce propos. A voir…

Pour les autres fonctions MIDI, les choses sont passives et simples :

- En sortie, le GP-8 envoie constamment des informations sur les changements de mémoire (Program Change - PC) via OUT et THROUGH. En cas de changement de mémoire, il envoie le code de la nouvelle mémoire sélectionnée (de 0 à 127). Tout appareil capable de recevoir ce type de message peut l'utiliser en se mettant sur la mémoire correspondante. Le GP-8 envoie également la valeur des trente paramètres de la mémoire choisie. C'est un message de type SYEX (System Exclusive) qui ne peut être utilisé que par des appareils capables d'en faire usage, tels que les logiciels d'édition ou un autre GP8. Rien d'autre ne sort du GP-8.

- En entrée, le GP-8 reçoit constamment des messages de Programme Change via IN et se place automatiquement sur la mémoire correspondante. Ainsi, un pédalier MIDI ou tout autre appareil capable d'envoyer de tels messages peut forcer le GP8 à l'imiter quand il change de programme (alias mémoire/patch/preset). Le GP-8 reçoit également des modifications de paramètres via des messages SYEX et les applique si nécessaire (d'où le nom de "System Exclusive"). Cette fonction permet aux logiciels d'édition de contrôler plus facilement le GP-8 via une interface MIDI. Lorsque cela fonctionne, l'écran du GP-8 affiche "Ld" pour "Load". Enfin, le GP-8 reçoit également, mais uniquement sur le canal CC16 (Control Change), des informations relatives à une pédale d'expression extérieure, pour autant que l'appareil qui l'utilise puisse paramétrer l'envoi de cette information sur le CC16. Ainsi, le paramètre EV-5 peut être géré par un contrôleur extérieur.

J'utilise le GP-8 avec un Vox Valvetronix Tonelab dans sa boucle Send/Return (voir photos). Cela me permet de simuler la méthode "à quatre fils" avec tous les amplis du Tonelab. J'ai choisi d'utiliser le pédalier du Tonelab pour piloter l'ensemble (VC-12). Le MIDI OUT du Tonelab est connecté au MIDI IN du GP-8. Tout changement de mémoire du Tonelab implique le changement de mémoire du GP-8. Il est donc important de bien comprendre ce fonctionnement qui permet de considérer, dans cette configuration, le GP-8 comme une extension très riche du Tonelab. Seules les informations PC sont transmises du Tonelab au GP-8, SYEX n'étant pas pertinent ici. Toutefois, j'ai également configuré le Tonelab de sorte que le positionnement de la pédale d'expression du VC-12 soit transmis au GP-8 via le CC16 (ce qui est plus simple qu'il n'y paraît). Ainsi, le pédalier du Vox me permet également de gérer le paramètre EV-5 de la mémoire correspondante du GP-8. Tout fonctionne parfaitement.

Pour le logiciel d'édition, j'utilise l'application gratuite "Roland GP-8 Editor by MrMartin". On peut la trouver en cherchant sur internet et la télécharger depuis le Microsoft Applications Store. Il est important de noter qu'une interface USB/MIDI est nécessaire. Le IN et le OUT doivent être branchés tous les deux pour permettre les échanges d'informations SYEX. Le sélecteur d'entrée du GP-8 doit être sur MIDI et non sur RRC. Il existe peut-être d'autres logiciels d'édition, mais je ne les connais pas.

Pour les amateurs de potards qui ne peuvent pas imaginer gérer des effets sans les toucher du bout des doigts (et je les comprends), il existe une machine comme le STEREOPING CE-1 G8-P. La démonstration sur YouTube est convaincante. Cependant, à plus de 500 $, cela ne me semble pas raisonnable. Il est important de prendre conscience qu'en l'absence de potards physiques, on a tendance à utiliser les effets tels qu'ils sont programmés en standard dans la machine. Cela peut entraîner une perte de subtilité. Il est donc important de s'efforcer d'utiliser les effets comme des pédales en étant attentif à la valeur de chaque paramètre.

En conclusion, cette machine a une place particulière dans mon cœur car elle me rappelle mes jeunes années sur scène. Cependant, je l'utilise aujourd'hui avec plus de finesse grâce aux options MIDI, aux détails des paramètres et à la stéréo. Le rapport qualité-prix sur le marché secondaire est incroyable : elle coûte moins cher que deux pédales "boutique". Bien qu'elle ait des limitations telles que l'incapacité à modifier ou ajouter des lignes d'effets, ou le MIDI non paramétrable, elle mérite cinq étoiles en raison de la reconnaissance actuelle des pédales BOSS et du fait qu'elle était la première en son genre. C'est du Vintage Collector. Cela dit, si vous êtes certain que votre chaîne d'effets est complète sans elle, si vous avez besoin d'un compresseur en début et en fin de chaîne, si vous savez que vous n'utiliserez pas la moitié des effets, ou même si vos sons changent peu et que vous n'avez pas besoin de mémoriser des patchs, alors cette machine ne sera pas pour vous…

Ajout 2023/12/27 : Dans sa revue "Enfin le Graal", Paolom11 qui est plutôt dithyrambique à propos du GP-8, dénonce toutefois un mauvais Chorus. Il s'appuie sur son expérience de quatre GP-8 différents qu'il a testés. Un élément de sa revue est que les changements de réglages du Chorus (Rate and Depth) ne modifient le chorus en rien. Ceci m'a étonné car je n'avais pas ce souvenir là. J'ai donc voulu vérifier sur le mien. Et je ne peux pas confirmer ce témoignage. Il y a bel et bien un Chorus bien présent avec des réglages bien opérationnels. J'ai ajouté ici un fichier son présentant un son sans effet, puis le même son avec Chorus 50/50 et puis le même son en variant Rate de 0 à 100 et Depth de 0 à 100. Je ne comprends pas ce qui a pu arriver aux machines de Paolom11.

Il est à noter toutefois que les amateurs du Roland Jazz Chorus 120, auquel on associe le premier Chorus utilisable avec une Guitare (après Hammond sur Orgue, et Solina sur synthé), ne se formaliseraient pas d'un manque de réglage. En effet, le Chorus du JC120 (et d'autres comme mes JC50), d'origine, ne sont pas réglables. Les potards Rate et Depth ne sont là que pour le Vibrato. Ainsi, sur GP-8, Rate et Depth à 50% donnent sans doute un Chorus proche du JC120.

Il est aussi utile de lire le manuel du GP-8 en page 4 (conseils d'utilisation du GP-8) qui montre des réglages conventionnels. Il est indiqué comment utiliser le pré retard (pre-delay) et la rétroaction (feedback). Feedback à 0 et Pre-delay à plus de 10 donne un choeur spacieux. Pour un effet de Flanger, il faut régler Rate entre 0 et 10 et depth entre 0 et 15. Ainsi, avec un pre-delay à 1 on crée un son similaire au High-Band Flanger (HF-2). Mais avec un pre-delay à 2 ou 3, on crée un son similaire à celui du BF-2.

Ajout 2024/03/29 : Je viens de voir qu'une nouvelle application de contrôle du GP8 est proposée sur TouchOSC nommée GP8-Controler. Elle est proposée par Thibault Ducray et on la trouve ici : https://github.com/ThibaultDucray/Roland-GP8-TouchOSC-Layout. Bravo!

Photos liées à cet avis

  • photo
  • photo

Fichiers audio liés à cet avis

Test du Chorus du GP8
00:0001:43