Le Spark Go est un ampli très compact fabriqué par la marque américaine Positive Grid. Bien plus qu’une simple enceinte Bluetooth, il s’agit avant tout d’un outil de travail mobile. Découvrons ensemble les fonctionnalités de cet amplificateur de poche.
Petit mais costaud
Les enceintes Bluetooth de petite taille sont aujourd’hui, pour une partie d’entre-elles, capables de délivrer des sons assez impressionnants malgré leur format. C’est précisément ce format ultra-compact que la marque Positive Grid a décidé d’utiliser pour son ampli, le Spark GO. Ainsi, au déballage on découvre une enceinte aux dimensions très raisonnables de 125 × 85 × 45 mm pour environ 400 g. Le boîtier est recouvert d’une texture plastifiée caoutchouteuse épaisse qui semble servir de protection, un peu à la manière d’une coque de téléphone portable. La face avant dévoile une grille aimantée qu’il est très simple de retirer (on dispose d’une grille de rechange d’une couleur différente dans la boîte du produit). Sous cette dernière, se cache un haut-parleur de 2 pouces qui participera à délivrer les 5 watts du Spark GO. Sur la tranche supérieure se trouve la prise instrument accompagnée d’un potentiomètre doré qui permet de régler le volume de la simulation. On dispose d’un bouton-poussoir appelé « PRESET » servant à naviguer entre 4 préréglages préalablement définis sur son smartphone. Nous sommes informés par de petites LEDs sur le préréglage sur lequel nous nous trouvons. Les deux autres boutons servent à régler le volume de la musique, ce qui est un excellent point dans la mesure où l’on peut ainsi faire un mixage indépendant entre le son de sa guitare ou de sa basse et celui d’une musique d’accompagnement. Enfin, nous disposons d’une sortie casque qui pourra aussi servir à relier le Spark GO à un ampli ou une console. Plus précisément, il est possible de définir si cette sortie doit fonctionner en mono ou en stéréo. Deux LEDs sur le côté droit de l’enceinte signalent le fonctionnement du Bluetooth et le niveau de charge de la batterie. On y trouve également le bouton d’alimentation ainsi qu’un port USB-C qui permet de charger l’appareil et de pouvoir s’en servir comme d’une interface audio. La marque annonce une autonomie d’environ 8 heures. Cela correspond à ce que j’ai pu observer pendant toute la durée de ce test.
Pour terminer ce tour du propriétaire, notons que si le Spark GO est conçu aux États-Unis, il est fabriqué en Chine. La qualité de fabrication m’a semblé très bonne. Malgré ses dimensions minimalistes, l’appareil donne une impression de solidité du fait des matériaux employés et du poids. Enfin, le prix de vente constaté au moment de la rédaction de ce test est de 129 euros.
Bien plus qu’un ampli, un outil
Le Spark GO est conçu pour fonctionner de pair avec l’application “Spark” disponible pour les appareils Apple et Android. Cette dernière nous demande de créer un compte avant d’accéder à une interface que j’ai trouvée agréable et simple à utiliser. La vue principale donne accès à tous les éléments qui constituent la chaîne du son. Ainsi, nous disposons de 7 blocs qui pourront accueillir les différentes composantes de notre préréglage parmi une liste de 33 modèles d’amplis et 43 pédales d’effets. Les références les plus incontournables sont présentes. Toutefois, chaque bloc est destiné à recevoir un type d’effet bien spécifique et il n’est pas possible de les déplacer. Ainsi, le chainage devra forcément se faire dans l’ordre suivant : noise gate, compresseur (avec une option Wah-Wah non accessible au moment du test), un boost/overdrive/fuzz/distorsion, l’amplificateur avec son enceinte, un égaliseur ou un effet de modulation, le délai et enfin la réverbe. Il aurait été pertinent d’avoir la possibilité de remplacer le noise gate par une seconde pédale de boost ou une overdrive. Autre chose, si la collection d’amplificateurs regroupe des références incontournables telles que des simulations de Fender, Orange, Marshall ou encore de Roland, il n’est pas possible de changer d’enceinte ou d’utiliser une Réponse Impulsionnelle (IR) importée. Il convient toutefois de garder à l’esprit qu’il s’agit ici d’un ampli miniature qui n’a pas pour objectif de rivaliser avec des multi-effets plus avancés. En pratique, ces quelques blocs seront amplement suffisants pour créer des sons divers et variés. Par ailleurs, on dispose d’un accès au cloud communautaire dans lequel chacun peut partager ses préréglages, et il y en a énormément.
En réalité, là où le Spark GO sait se démarquer, c’est dans les options annexes que propose son application. Par exemple, on dispose d’un volet capable de charger une vidéo sur Youtube ou une musique sur Spotify/Apple Music et d’en analyser l’harmonie. Une fois que l’IA a effectué son travail, la suite d’accords défile en temps réel, accompagnée des diagrammes correspondants. À cela s’ajoute la possibilité de ralentir la musique, de faire jouer uniquement une boucle, ou encore d’interpréter la grille d’accords dans le cadre de l’utilisation d’un capodastre. Par curiosité, j’ai testé cette fonctionnalité avec des morceaux aux arrangements plutôt chargés et cela fonctionne correctement, l’harmonie est bien fidèle à ce qui est joué. Néanmoins, l’algorithme semble ne pouvoir générer qu’une grille basée sur les triades. Je n’ai pas réussi à lui faire écrire des accords plus complexes.
Si l’on souhaite se passer des plateformes de streaming, Positive Grid nous propose d’utiliser deux fonctionnalités loin d’être anecdotiques. La première s’appelle « Quick Jam » et est une collection de sections rythmiques aux styles pop, funk, rock et blues. Encore une fois, l’interface nous offre un suivi harmonique en temps réel avec la possibilité de changer le tempo, la tonalité et même de désactiver la ligne de basse. La seconde fonctionnalité, « Smart Jam », est plus impressionnante car il s’agit de définir un tempo, de jouer une suite d’accords et de laisser le Spark GO générer plusieurs propositions musicales. Ici aussi, j’ai testé quelques suites harmoniques disons… audacieuses, et j’ai été agréablement surpris par les résultats proposés par l’IA.
Ces outils sont vraiment les bienvenues et trouveront tout leur intérêt dans le cadre d’un travail personnel (travailler l’improvisation, les accords ou un morceau) mais aussi chez les musiciens enseignants qui peuvent de cette manière générer rapidement un accompagnement autour d’une suite d’accords dans le cadre d’un cours de guitare ou de basse.
Une dernière option permet de se filmer en ajoutant directement le son de son préréglage à la vidéo : totalement dans l’air du temps !
Enfin, le Spark GO peut être connecté à l’ordinateur pour être utilisé comme interface audio. Je n’ai toutefois pas du tout été convaincu par les pilotes ASIO pour Windows. Ils ont été particulièrement instables sur ma machine, ce qui a entraîné de nombreuses pertes de synchronisation. Si l’on veut vraiment utiliser le Spark GO pour s’enregistrer en silence, il sera plus judicieux d’utiliser la sortie casque sur son mode « Line Out ».
5 watts seulement ?
Comme nous l’avons évoqué, le Spark GO possède un catalogue d’effets et d’amplificateurs plutôt bien fourni. Pour se faire une idée de la qualité du rendu sonore, je vous propose d’écouter quelques extraits enregistrés à l’aide d’un micro Shure SM57 :
- 1 – Red Comp + Blackface Duo +Rev Chamber00:23
- 2 – Red Comp + Blackface Duo +Trem + Rev Chamber00:30
- 3 – Clone Drive + Blackface Duo +Rev Chamber00:24
- 4 – Match DC Gain 8 + Mini Vibe + Rev Hall Nat00:22
- 5 – Optical Comp + Ad Clean + Dly Reverse + Rev Reflection00:41
- 6 – Tube Drive + AC Boost + Rev Room A00:39
- 7 – Tube Drive + AC Boost + Dly EchoTape + Rev Classic Plate00:28
- 8 – Plexiglas Gain 7 + Rev Chamber00:34
- 9 – Fuzz Face + AD Clean + Rev Chamber00:15
- 10 – British 30 Gain 6 + Rev Chamber00:28
- 11 – American High Gain + Rev Chamber00:19
- 12 – Isane Gain 9 + Rev Chamber00:14
A l’écoute de ces extraits, gardez à l’esprit que ces sons proviennent d’un ampli ultra-compact plus petit que le micro qui l’enregistre. Ainsi, j’ai trouvé le rendu sonore général tout à fait satisfaisant pour jouer au quotidien dans tous les endroits qui tolèrent la musique. J’ai également apprécié la polyvalence du Spark GO : ce dernier m’a permis, très rapidement et facilement, de générer des sons clairs, légèrement crunchy ou au contraire fortement saturés. De plus, ce petit ampli produit un son, qui, s’il garde un côté quelque peu « boxy » inévitable, n’en reste pas moins tout à fait satisfaisant dans sa reproduction des fréquences graves, probablement grâce à sa conception qui repose sur un radiateur passif. Ainsi, il a réussi à faire ressortir parfaitement ma 7ème corde accordée en La et quelques palm mutes bien appuyés. Pour illustrer ces propos, voici un extrait enregistré avec un Zoom H1n qui capte l’ambiance générale de la pièce :
Il n’a pas non plus montré de signes de faiblesse lorsque j’y ai branché ma basse 5 cordes dont l’accordage accompagne celui de mes 7 cordes, comme dans cet exemple :
Voici également un extrait audio dans lequel j’utilise la fonctionnalité « Quick Jam » évoquée précédemment (le son de la basse y est correctement retranscrit) :
À noter qu’il est possible, dans certains cas, en fonction de ses préréglages, d’obtenir de meilleurs résultats en changeant la courbe d’égalisation dans les options de l’appareil. Cependant, il faudra se limiter à 4 modes (balanced, rock, acoustic et bass) car il est impossible d’éditer sa propre courbe.
En conclusion
Même s’il n’est pas capable de remplacer nos fidèles 2×12 et autres monstruosités pour nos lombaires, l’amplificateur Spark GO de Positive Grid est tout à fait convaincant en tant que solution mobile. Il propose une bonne qualité de fabrication, ainsi qu’un catalogue d’amplis et d’effets qui couvre tous les usages courants. Sa force réside incontestablement dans la praticité qu’offrent ses différentes fonctionnalités annexes évoquées dans ce test. Ainsi, si on peut lui reprocher quelques limites techniques, il saura sans aucun doute se rendre utile dans de nombreuses situations.