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- Les trucs et astuces de scène.

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Sujet de la discussion - Les trucs et astuces de scène.
Salut tout le monde !

Comme on l'a évoqué dans le délicieux topic : "Les Conneries on stage", on propose ici un tour d'horizon, voire un recueil :mrg:, de nos astuces en scène.

Le titre est tellement explicite qu'on pourrait certes se dispenser d'une "intro"... mais il ne faudrait pas faire "doublon" avec nos fameuses "C.O.S.".
=> En termes de music-hall, on va donc tenter ici de "faire la revue"...

Comment mettre en avant une chanson, théâtraliser son tour-de-chant, surprendre "le client"; motiver une salle un peu molle, que dire ou ne pas dire entre les chansons ?... À quel moment saluer et comment s'y prendre; maîtriser le faux-rideau et même, être efficace lorsqu'on est absolument aphone !... Tiens ! : comment surnager en pleine panne de courant, le son qui ne vient pas,... et j'en passe.

Bref, tout un tas de combines récoltées sur les scènes pour égayer le set et remuscler le numéro au bon moment. Ça s'apprend le + souvent en regardant les aînés faire le boulot lorsqu'ils vous tolèrent en coulisses, là où l'on se rend compte que le tour qu'ils trimbalent de ville en ville est, contre toute attente, parfaitement millimétré.

On tentera de voir tout ceci au fil des pages. Pas sur l'aspect technique ou matériel du bazar, uniquement sur le blabla et autres artifices de remplissage pour se sortir de situations glissantes ou en vue de pimenter le numéro.

J'avais réfléchi à un moment à sérier les choses et rendre ce thread un peu thématique, j'y renonce finalement : autant tout livrer "comme ça vient"... C'est d'ailleurs en vrac qu'on apprend ce genre de choses ramassées dans le coulisses toujours poussiéreuses (!) des + modestes cabarets aux + grands music-halls.

Avec votre concours, on va donc blinder ce topic d'astuces, de techniques, de tactiques, de gimmicks et autres ficelles... la pirouette gagnante étant toujours celle de l'humour !


Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite


Cramponnez-vous : ça va commencer !
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26
Flag !!

 "Ceux qui veulent bien faire se donnent les moyens, les autres se donnent des excuses" - "Rock Yourself !!"

27
Citation :
Et, ça semble une évidence même si je ne vais pas me faire que des camarades mais : ne jamais se torcher ni avant ni après et surtout pas au bar d'à côté.

+1
Sauf une exception : la torchée avec les organisateurs. :mrg:

Mais sérieusement, faut faire gaffe à ça.

Un des musiciens de mon groupe évolue depuis toujours dans la milieu de la musique bretonne et des fest-noz. C'est un milieu qui mélange pro et amateurs et où ça torche quand même pas mal.

Il est jeune et il a eu son époque (aujourd'hui révolue) où il levait bien le coude, sans compter d'autres trucs hyper courants mais pas forcément hyper légaux.

Il était toujours clean pour monter sur scène, a toujours assuré ses concerts proprement, mais une fois descendu de scène, la buvette était sa loge.

Il y a quelques temps, il a joué avec son duetiste en couple trad avec lequel ils sont quand même plusieurs fois champions de Bretagne. C'est surtout ça qui lui a valu cette date parce que l'organisateur lui a dit ensuite qu'il avait admiré la qualité de la prestation et s'est excusé auprès de lui "je t'avais mal jugé : je t'ai toujours pris pour un branleur qui assurait pas".
Le pote était un peu sidéré, mais en y réfléchissant... ben voilà, il s'est fait dans le passé une certaine image auprès de certains organisateurs, image qu'il va falloir du temps pour effacer.

Les choses sont différentes pour les amateurs et pour les semi-pro et pro. Pour les amateurs qui font peu de dates, souvent, un concert, c'est la fête. Donc on y va, on joue et on fait la fête. Est-ce que c'est grave ? Pas forcément. Faut juste savoir à quoi on s'expose, mais si c'est pas le gagne pain et qu'on a aucune vue sur la professionnalisation, pourquoi ne pas en profiter ?

Pour un pro, outre que s'en coller une à chaque date quand on en fait pas mal risque vite de conduire à de sérieux problèmes de santé, l'image qu'on véhicule alors risque bien de peser lourdement sur la carrière.

T'as beau avoir bien joué et assuré sur scène, si tu finis la soirée bourré ou défoncé, c'est cette dernière image que les organisateurs gardent de toi.
Donc, rester clean.

Comme je le disais, la seule exception que je m'autorise parfois (c'est rare que ça arrive), c'est la chouille avec les organisateurs, si on se retrouve après que tout ait été terminé / fermé. Là, c'est autre chose et outre qu'on s'amuse, on tisse des liens forts. Mais faut garder quand même une certaine mesure : on reste dans un cadre professionnel.
La situation est rare parce que même en jouant en dernier, on a généralement fini de plier et on est prêts à partir que les organisateurs sont encore en train de démonter et ranger. Cela arrive donc surtout quand ce sont les orgas qui nous logent.
28
Ne pas faire l'erreur de nombre de groupes arrivant en Bretagne pour la première fois et en commençant leur concert par " kenavo ", seul mot breton de leur vocabulaire..
29
:mrg:
30
Bonjour,

et désolé mais je ne suis pas artiste, juste technique :

à la fin d'une prestation, on met en premier à l'abri ce qui rentre dans une poche malhonnête , donc les micros !


Petite prestation d'orchestre, piano-bar ou DJ, selon l'importance du truc, le patron du lieu, les commanditaires, ou un simple spectateur te demandent d'annoncer que "la voiture immatriculée "35687 BZ 66" gène la sortie du rade"

Pour éviter d’être déstabilisé dans ta prestation en vain 36000 fois de suite, la première chose à faire est de demander au gus le n° d'immatriculation de sa voiture.

Comme à quasiment tout les coups, et encore plus après 3 whisky, il est incapable de répondre, lui expliquer qu'il en est de même pour le "mal garé" et que tu veux "la marque, le modèle et la couleur de la caisse qui gène"

Expérience vécu des dizaines de fois !
31
Re,

Citation de JohnnyG :
Ne pas faire l'erreur de nombre de groupes arrivant en Bretagne pour la première fois et en commençant leur concert par " kenavo ", seul mot breton de leur vocabulaire..




x
Hors sujet :
"kenavo" en arrivant, c'est un truc à te faire Demat....térialiser :facepalm:
32
Citation :
T'as beau avoir bien joué et assuré sur scène, si tu finis la soirée bourré ou défoncé, c'est cette dernière image que les organisateurs gardent de toi.
Donc, rester clean.


Avant, il m'arrivait de confondre un peu concert et beuverie. Bon c'était pas la méga torche mais on en boit une ici, puis une autre là, puis pendant le concert on sait plus trop et à la fin encore l'une ou l'autre parce que bon, le public est là à nous gratifier... Bref, au final, ça peut faire beaucoup et ça peut rendre les choses plus compliquées. De un, l'image en effet. Le super artiste torché qui tient des discours hasardeux en fin de presta (voire pendant) bof bof... Démonter un peu bourré, rechargé, rentrer en bagnole puis redécharger et ranger le tout, ça peut vite être une épopée (si on se prend pas un crash en cours de route).

Bref, à l'heure actuelle, j'ai un truc tout con pour éviter les excès (vous aller rire) : je compte les binouzes et ne fait aucun méange! Je sais que jusque 2 ça va et que c'est la limite raisonnable à ne pas dépasser. A 3-4 on entre dans la zone orange qu'il peut m'arriver d'atteindre (bon on est des humains donc faibles lol). Au-delà, je préfère ne pas aller. Ca peut sembler gaga de procéder par comptage mais sans ça, je zappe un peu le nombre de bières enfilées (sans jamais aller dans l'orgie éthylique je précise). Le top serait de faire une tournée minérale. J'imagine que bon nombre d'entre nous y parviennent ou ne sont pas branchés alcool (même de faible teneur). Mais voilà, j'aime encore bien de m'en boire une ou deux. Ha oui je suis belge donc sans doutes bercé à la bonne vieille "pils".

Ceci dit, je me suis souvent demandé l'image que ça pouvait laisser, à l'échelle régionale dans laquelle j'officie hein, de se boire une pinte sur scène. Beaucoup posent leur bouteille d'eau dans leur périmètre de jeu et j'avoue que ça donne l'image du mec clean et focus sur son désir de faire une presta impeccable. J'ai même connu des orgas qui pinaillaient à l'idée d'arriver avec une pinte sur scène. Bon ça ne m'est arriver de façon franche qu'une seule fois et c'était dans un milieu très huppé. Mais voilà, j'évoue dans un cadre plutôt rock et jusqu'ici j'ai fonctionné comme ça mais comme ce sujet traite du concept du live et de ses petites astuces, je me demande ce que vous en pensez.

 

 

 

[ Dernière édition du message le 18/03/2020 à 12:13:34 ]

33
Citation de dart :
J'ai même connu des orgas qui pinaillaient à l'idée d'arriver avec une pinte sur scène. Bon ça ne m'est arriver de façon franche qu'une seule fois et c'était dans un milieu très huppé. Mais voilà, j'évolue dans un cadre plutôt rock et jusqu'ici j'ai fonctionné comme ça mais comme ce sujet traite du concept du live et de ses petites astuces, je me demande ce que vous en pensez.


Perso la seule vision d'un récipient de liquide ouvert sur scène, avec le matos et le bordel électrique des petites scènes me donne des sueurs froides.
Pour moi c'est systématiquement 0 alcool avant (et max 1 bière après). C'est pas que j'aime pas ça, mais j'ai eu deux très mauvaises expériences avec des membres torchés sur scène et je n'aimerais vraiment pas infliger ça à qui que ce soit...

Après je comprends la volonté de faire la fête, l'effet désinhibant de l'alcool avant de jouer etc... Mais perso c'est comme ça que je me sens le mieux, et j'avoue être plus en confiance avec des musiciens qui font pareil.

Mon groupe de rock progressif instrumental : Pharnal ; Clip tout neuf ici !

34
Citation de christian_r :
Le public aussi souffre d'amnésie. :|

Si vous voulez que la salle chante en coeur avec vous le refrain de votre meilleure chanson (c'est pourtant celle qui est archi connue :facepalm:), pensez sur scène à installer un vidéo-projecteur qui affiche les paroles sur un fond blanc.
Et imprimez le texte bien gros, il y a des amnésiques myopes aussi. :mrg:

Pitie, pas un fond blanc...
35
Bravo pour la création de ce thread :bravo:

Perso y a un truc que je n'ai jamais réussi à imposer malheureusement dans certains groupes auxquels j'ai pris part, c'est : Rester "dans" le morceau encore quelques secondes APRES sa fin.
Quand un morceau se termine, il a véhiculé une énergie et / ou une émotion dans laquelle sont encore plongés les spectateurs. A ce moment là, il ne faut RIEN faire, rester presque immobile.
En tout cas, ne pas se jeter sur ses notes, ou se réaccorder dans la demi-seconde, ou boire une gorgée.
Il y a quelques secondes à respecter, ca donne du poids à ce qui vient d'être joué.
Comme on dit, le silence après Mozart, etc...
36
Salut Pulvo !

Tu as parfaitement raison.
Il est même des titres qui seraient totalement sacrifiés si le silence, qui suspend le temps et prolonge l'intention, n'était pas respecté.
Il est de ces morceaux où c'est carrément obligatoire : ils font partie intégrante du numéro.

Sans parler de la célèbre minute chère à Michel Berger, on peut rappeler ce mot de Berlioz (qui révolutionna, rien que ça, toute la notion de l'orchestration) : "Le + important en Musique, ce sont les silences. Le silence, c'est la musique de l'âme.



Citation de Will :
la torchée avec les organisateurs. / Cela arrive donc surtout quand ce sont les orgas qui nous logent.


Ah ben oui mais là tu triches, Will. Ou tu anticipes... Faire coucher ensemble les banquiers et les voleurs, forcément ça matche :bravo:

On le reverra encore dans ce thread : Ponctualité, Sobriété et Propreté sont... les mamelles du destin !



Citation de Fresnel34 :
je ne suis pas artiste, juste technique / Expérience vécue des dizaines de fois !


Bonjour Fresnel, bienvenue !
Foin de tes excuses : vous en voyez défiler bien + que nous : les commentaires des techniciens nous sont très précieux !



Citation de dart :
je compte les binouzes et ne fais aucun mélange ! / Je me demande ce que vous en pensez


Même si c'est pas hyper-facile de résister en Belgique :mrg:, le problème d'une bouteille sur scène, quelle qu'elle soit, c'est qu'elle t'affiche du même coup comme étant ton carburant continuel.
Tu mets UNE bouteille de bière à côté de ton retour, ben t'es censé en avoir bu 15.
Et ça fait désordre dans les archives, sur les photos, les vidéos.

- (Je reviendrai aussi sur ta citation dans mon prochain post).



Citation de Miles :
Pitié, pas un fond blanc...


Tu peux développer, Miles ?
37
Citation de pulvonium :
Bravo pour la création de ce thread :bravo:

Perso y a un truc que je n'ai jamais réussi à imposer malheureusement dans certains groupes auxquels j'ai pris part, c'est : Rester "dans" le morceau encore quelques secondes APRES sa fin.
Quand un morceau se termine, il a véhiculé une énergie et / ou une émotion dans laquelle sont encore plongés les spectateurs. A ce moment là, il ne faut RIEN faire, rester presque immobile.
En tout cas, ne pas se jeter sur ses notes, ou se réaccorder dans la demi-seconde, ou boire une gorgée.
Il y a quelques secondes à respecter, ca donne du poids à ce qui vient d'être joué.
Comme on dit, le silence après Mozart, etc...

C’est surtout vrai pour le chanteur lead ou les solistes (ceux qui sont devant); en plus pour certains instruments (notamment électroniques, ou certains effets de gratte) un petit temps de préparation du morceau suivant peut être nécessaire, si on veut pouvoir enchaîner sans perdre le rythme du spectacle, il vaut mieux commencer cette préparation dès que possible.
Même les 10 secondes nécessaires au clavier pour charger les nouveaux programmes de sa demi-douzaine de machines peuvent sembler longues si tout les autres sont prêts, et le public en haleine après que le chanteur a annoncé le morceau suivant.

Il n'y a pas d'autre monde. Il y a simplement une autre manière de vivre.

38
Hit : C'est moche et c'est une plaie pour les éclairages. ça pète toute ambiance de scène parce que dans un environnement sombre, la moindre lumière le fait ressortir à mort.

Pour ce qui est de pintes et des bouteilles sur scène, je ne suis pas contre. ça fait partie de l'image et c'est cohérent pour certains groupes.
Je me rappelle d'un excellent concert sous chapiteau (semi ouvert) où un musicien est arrivé sur scène avec au bec ce qui ressemblait fort à un pétard, a posé sa pinte sur son clavier avant de commencer à jouer.
C'était totalement raccord avec l'ambiance de ce groupe qui faisait un rock très expérimental, barré, décalé et radical. Une sorte de mélange de Medeski, Martin and Wood et des Ramones.
Paraît même qu'il y a des musiciens qui montent sur scène avec leur bouteille de sky... remplie d'eau.
C'est à voir l'image qu'on veut véhiculer, mais dans certains cas, c'est pas incohérent.

Pour moi, c'est totalement différent de la question évoquée plus haut de se foutre une mine en concert.

[ Dernière édition du message le 20/03/2020 à 07:51:00 ]

39
Citation :
C'est moche et c'est une plaie pour les éclairages. ça pète toute ambiance de scène parce que dans un environnement sombre, la moindre lumière le fait ressortir à mort.


et pour les captations photo/vidéo aussi, ça foire tout

Par contre, pour les chanteurs, j'ai toujours du mal quand je les vois boire de la bière sur scène. A part quelques dégueulasses qui se font un devoir de faire leur rototo dans le micro, je suis pas certain que ce soit le plus indiqué :mrg:

Un truc que je supporte pas (mais ya pas que sur scène, d’ailleurs, que je supporte de moins en moins) : les machouilleurs de chewing gum... argh, non, je peux pas.

"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus

40
Citation :
Même les 10 secondes nécessaires au clavier pour charger les nouveaux programmes de sa demi-douzaine de machines peuvent sembler longues si tout les autres sont prêts, et le public en haleine après que le chanteur a annoncé le morceau suivant.

ça, ça fait partie du travail de préparation scénique. On doit organiser le set aussi en fonction de tels impératifs techniques et c'est au membre du groupe qui communique avec le public d'occuper l'attention de celui-ci le temps nécessaire.

Attention aussi à un truc : des fois on se met trop la pression sur scène pour aller vite alors que le public aussi a besoin de temps pour finir de digérer un morceau, échanger des commentaires avec son voisin, sortir du morceau pour se préparer à recevoir le suivant...

Il n'y a pas de règle. Certains groupes ou styles peuvent justifier un pilonnage sans temps morts tandis que d'autres se portent très bien de respirations entre les morceaux. Dans ce cas, faut pas se mettre la rate ou court-bouillon pour quelques dizaines de secondes, voire de minutes de transition entre les morceaux.

Le truc, c'est plutôt que les musiciens plantés sur scène sans rien avoir à faire sous les yeux du public ressentent une gêne et cherchent donc à raccourcir au maximum ces moments. Il faut apprendre à habiter le vide.
Sinon, on est un peu comme ces gens que le silence angoisse tellement qu'il faut absolument qu'ils parlent, même s'il n'ont rien à dire. Alors que pouvoir rester de longues minutes en silence avec quelqu'un est la preuve d'une relation forte.
Sur scène, le silence n'est pas habité par l'affection qu'on se porte. Il faut donc lui donner un autre sens.
41
Avec une chorale de jeunes enfants, on place les tout-petits devant (pour qu'on les voit), les moyens en ligne derrière, et les grands plus âgés au fond.
Mas ne posez pas vos micros juste devant, sinon vous allez amplifier surtout les plus criards qui chantent tout faux... :bravo:

Christian

42
Bonjour,

"le silence après la musique est encore de la musique"
mais pas que !

Même si je n'ai aucun souvenir de l'identité des deux artistes "en cause" je me rappelle d'une scène d'une vidéo où le chanteur, se retirant en coulisse recevait les conseils d'un ancien et illustre pair lui disant grosso-modo :

"N'enchaine pas si vite entre tes chansons. laisse le temps au public de digérer ta performance, de savourer cet intermède, de s'abreuver de son propre plaisir et de ses applaudissements...."


Comme je l'ai déjà dit, je ne suis pas un artiste, mais j'ai eu souvent l'occasion de présenter des spectacles, seul et en avant scène

Là aussi les silences ont un sens, mais il ne faut pas que silence se confonde avec "passage à vide"

Durant ces silences, on doit continuer à fixer le public, tout le public, balayer le parterre, les balcons, les yeux bien ouverts,avec bienveillance ou détermination, et surtout pas avec un regard de biche apeurée, et ceci même si les projos, surtout la poursuite vous aveuglent.
C'est un des éléments qui montre au public que c'est un "pro" qui présente sur scène, donc ce sont des "pro" qui vont se produire....
43
Citation de Will :
Hit : C'est moche et c'est une plaie pour les éclairages. ça pète toute ambiance de scène parce que dans un environnement sombre, la moindre lumière le fait ressortir à mort.

D'ailleurs, si tu vas dans une eglise ou ils projettent les paroles des chants avec videoproj, aucune n'utilise un fond blanc. Enfin celles qui font ca correctement avec des equipes de production. Sinon tout le reste de la production est a mettre a la poubelle.
44
Citation de Will :
Paraît même qu'il y a des musiciens qui montent sur scène avec leur bouteille de sky... remplie d'eau.
C'est à voir l'image qu'on veut véhiculer, mais dans certains cas, c'est pas incohérent.


Oui, ca peut être une blague, voire un gimmick.
Un pote avait comme ca vidé une bouteille de Jack en 2 ou 3 lampées en plein morceau ... elle était évidemment remplie d'ice-tea. :clin:

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Pour les pauses entre les morceaux, je dirais que l'important c'est l'intention. Un blanc où tout le monde est hébété, avec un éclairage cru quand on attend qu'un zicos s'accorde, est un signe flagrant d'amateurisme.
Le même silence avec une ambiance lumineuse et un geste du frontman/de la frontwoman, ou le noir, et ca passe comme très pro.

J'essaye de prévoir sur la set-list des morceaux à enchaîner, et d'autres avec du temps de ré-accordage ou de changement d'instrument où la chanteuse sait d'avance qu'elle doit meubler.
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En fait, plus généralement (et c'est là tout l'intérêt de ce sujet), la scène, c'est pas juste monter sur une estrade et jouer sa musique. C'est un spectacle complet dont la musique est évidemment l'élément central, mais on n'imagine pas un comédien se contenter d'apprendre son texte par cœur et de savoir le dire avec intention avant de jouer une pièce. On n'imagine pas un réalisateur se contenter d'un script et d'une caméra qu'il maîtrise avant de tourner.

La difficulté des amateurs, mais aussi de pas mal de pros, c'est que c'est pas toujours évident voire impossible de faire des résidences pour travailler tous les autres aspects de la scène hors musique. L'avantage qu'ont les pros et semi-pro, c'est que quand on fait beaucoup de dates, on affine au fur et à mesure, on trouve des trucs qui sont mis en place, parfois naturellement sans concertation. Les amateurs qui jouent peu ont peut l'occasion de développer ça.

La seule solution est alors de se préparer comme on peut en répétition, en se plaçant autant que possible en condition de scène, en se filmant, etc.
Mais surtout, je crois qu'il faut que le groupe ait conscience de ces aspects de sa prestation (visuel, timing, aspects pratiques, etc) pour en discuter et se préparer. S'il n'y a même pas cette conscience, rien ne sera fait.

Après, on peut aussi tout à fait jouer sur son côté amateur-foutraque, surtout si on a de personnalités qui suscitent la sympathie et sont capables de déconner avec les bugs et de se tourner en dérision. ça peut aussi marcher... au moins un temps.
46
Citation :
La difficulté des amateurs, mais aussi de pas mal de pros, c'est que c'est pas toujours évident voire impossible de faire des résidences pour travailler tous les autres aspects de la scène hors musique. L'avantage qu'ont les pros et semi-pro, c'est que quand on fait beaucoup de dates, on affine au fur et à mesure, on trouve des trucs qui sont mis en place, parfois naturellement sans concertation. Les amateurs qui jouent peu ont peut l'occasion de développer ça.

La seule solution est alors de se préparer comme on peut en répétition, en se plaçant autant que possible en condition de scène, en se filmant, etc.

Ben nous (on est dans le cadre d'un tribute) et comme dit auparavant, la base des textes est prévue. Hé bien, en répète on me les sabre systématiquement. En gros, j'ai pas mal de difficultés à préparer le show comme je le voudrais. En effet, ce genre d'intervention parlée, voire la prestation scénique, d'un point de vue visuel, peut nécessiter du travail en répète. Mais vas-y faire comprendre ça à des musiciens qui ont l'habitude de jouer leurs morceaux et puis basta. :facepalm:

 

 

 

47
Citation :
Mais vas-y faire comprendre ça à des musiciens qui ont l'habitude de jouer leurs morceaux et puis basta.


:oops2:
Mais vas-y faire comprendre ça à des musiciens qui ont l'habitude de jouer leurs morceaux et puis basta.

"L'Homme est la nature prenant conscience d'elle même." - Elisée Reclus

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Citation de Fresnel34 :
Durant ces silences, on doit continuer à fixer le public, tout le public, balayer le parterre, les balcons, les yeux bien ouverts,avec bienveillance ou détermination, et surtout pas avec un regard de biche apeurée, et ceci même si les projos, surtout la poursuite vous aveuglent.



Citation :
les balcons


Très important de ne pas les oublier.


Surtout ceux au fond; et pas seulement au moment du salut final. Vu de scène et lorsqu'on débute, il faut avoir à l'esprit de les "regarder tout le temps" pour ne pas oublier de les "regarder de temps en temps".

Au premier rang "ils" vous voient... Au dernier rang, c'est à vous de les voir !

J'allais y venir parallèlement à une recommandation de scène qui vaut pour tous mais plus particulièrement en Chanson : en config' "live" : il faut penser à articuler, presque "sur-articuler" mais bien évidemment sans que ça ne se remarque à outrance ! Tout est question de dosage et, + les conditions sont difficiles (plein-air, salles polyvalentes) et + on sera bien contraint de sortir le grand-jeu.
En situation, les pieds sur le grill, il faut se convaincre que le spectateur le + bouché de l'assistance doit comprendre sans effort ce que vous lui racontez.


On reviendra en profondeur sur ces 2 aspects (balcon + interprétation, qui sont liés) aux moments opportuns...

Patience !... :mrg:
49
x
Hors sujet :
Citation de Hit :
les pieds sur le grill


Je ne savais pas que tu étais aussi équilibriste ! :mrg:

Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
50
:bravo:

Après tout, à défaut de chapiteau on se trouve dans le sous-chapitre : "Comment capter l'attention". Rien qu'à ce titre, en étant beurré, le coup du fil-de-fériste impressionnerait assurément :mrg:


Je n'entrevoyais pas que l'argument "anti-alcool on stage" serait aussi positivement partagé. Mais ne nous leurrons pas : il y a ceux qui postent, et il y a ceux qui lisent; wouaf !


A une époque, je baladais dans mon fourbi (on consacrera + tard un chapitre dédié à notre mato's de base à ne pas oublier; patience...), je baladais donc une petite flache de whiskey.

Une rasade du breuvage avant d'entrer en scène, ça fait sur l'organisme son petit effet; surtout que les jours de gala j'étais proprement infichu de manger quoi que ce soit de toute la journée.

La flasque de whiskey, c'est hyper discret à l'usage et ça ne laisse pas de cadavres.
De +, ainsi qu'y veille avec raison mon ami Dart dans l'idée de contrôler la situation, le côté pratique des 10cl du flacon indiquent rapidement la dose à ne pas dépasser :mrg:

Pas meilleur qu'un autre, je confesse bien volontiers qu'en lieu de flache, si je m'étais trimballé la bouteille, alors le stress et ces putain d'heures d'attente aidant, il n'en serait probablement pas resté grand-chose !

Piège total que j'ai eu la chance d'apprendre très tôt à déminer (sic), précisément au contact d'Anciens qui s'étaient vissés une sacrée casquette d'alcoolos invétérés -casquette qu'ils se sont trimballé toute leur carrière durant et, ce, bien en dépit de fort longues périodes d'abstinence-. Bien pire encore, j'en ai vus aussi hélas ! quelques-uns vouloir s'envoler vers les paradis pour finalement s'enfermer dans les enfers; j'en ai même vu un sortir du client à coups de poings !

Et ce n'étaient pas les moins talentueux, je vous prie de le croire.
Quel gâchis, nom de Dieu quel gâchis !

Après un tel épisode, comment voulez-vous qu'on vous accorde quelque once de confiance...
Je peux comprendre le mal-de-vivre de certains, leur colère immense de notre génération et bien sûr que pour bon nombre ici -et j'en suis-, la Musique est toute notre vie. M'enfin bon, 'faut pas déconner : ce n'est jamais que de la Musique...


Notons toutefois qu'à côté de ça, il existe aussi les Seigneurs; là c'est un tout-autre monde. Ceux qui te dézinguent deux bouteilles de sky et restent tout aussi lucides et droits que si tu venais de terminer ton petit-déj' :8O:

Gilbert Bécaud et François Deguelt étaient, à ma connaissance, les champions de la discipline. Ils ne s'en cachaient ni l'un ni l'autre et de toute manière, je plaide qu'il y a prescription et aucune intention de nuire -bien au contraire-, à leur image.

Bécaud était magnétique, en scène.

Il transformait en fan' n'importe quel mar(r)i venu assister à l'une de ses représentations pour contenter l'épouse qui n'en finissait pas de causer de lui... Ça amenait du client et il n'était pas peu fier du résultat.

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Comme au grand dam de Roumanoff on ne vous raconte pas tout, le personnage s'amusait parfois entre deux représentations à laisser sa Roll's coincée sur une voie de chemin-de-fer et, mimant la déraison à s'y méprendre, appelait alors son pote Amade, alors préfet de police et auteur de "L'important, c'est la rose" pour que les secours viennent déblayer son véhicule avant qu'il n'y ait accident.

La plupart du temps c'était bien-sûr un canular mais ça faisait parler de lui en hauts-lieux.
Mettez tous les commissariats de France sur les dents : la réputation vous est unanimement assurée :mrg:.

Mais ça ne suffit pas.
Un jour je surprends de lui cette conversation de coulissses, genre énervé avec un journaleux : "pourquoi tu crois que je porte cette cravate (à pois, ndr) à la con depuis le départ !?" (...) "C'est comme Trenet et son chapeau : grâce à "ça", les gens m'identifient et dans ce métier, on revient toujours sur les lieux du crime".

Oui, je sais. Tout ce que je raconte n'est pas très Charlie. C'est Bécaud.


Co-incidence ? : depuis Eux, il n'y a plus de Chanson française.


Au rayon de la finition des alcools je me ressouviens tout aussi bien du camping-car de Deguelt, qui était cave ambulante. Forcément : partout où le bougre se produisait il raflait les meilleurs crus de chaque région :mrg:.

Il ne traversait les routes et les scènes qu'avec deux simples articles scéniques : son micro, sa guitare. Point.
Une housse affreuse en simili brun d'après-guerre et contenant tout au + 3 cordes de rechange; et c'est tout. Même pas, Ô luxe, une gratte en spare...

Autant dire, donc, qu'il y avait de la place dans le camping-car pour loger des bouteilles, y compris sous le plumard (qu'il ne refaisait jamais : une simple couette) et qui retenait ses meilleures prises.

De son ultime paradis, Dora Doll me fera encore bénéfice de toutes ses victimes qu'il appelait invariablement "Cerise" pour ne jamais se... tromper... (astuce dissimulée):mrg:
Dieu que ce gars était organisé !

Il passait chez des amis (une légion), y prenait une douche, faisait tourner une machine et hop ! c'était reparti pour le département voisin, et ainsi-de-suite.


Avouez qu'avec le coup du camping-car, côté "astuces" on atteint là des sommités d'orga' ! Certes il faut avoir les moyens mais Frnçois n'a pas toujours été "riche", loin s'en faut...

Mais parlons de Deguelt pour tenter de décrire la fascination qu'il exerçait sur le public du coin de son œil bleu de crooner.
En cabaret comme en scène, ce regard terriblement accrocheur pouvait faire tomber n'importe qui, je ré-écris : n'importe qui, et même sur le tard de ses dernières dates.


Une fois son nom annoncé dans le micro par le présentateur, il se faisait longuement, très longuement, applaudir...
Et ça aussi, c'est un métier : rien qu'avec sa sobre gestuelle et l'exacte mimique qu'il faut faire varier d'instant en instant et à ce moment-ci et surtout pas à un autre, il pouvait faire traîner les applauds aussi longtemps qu'un Gerra vous mime Hollande, sans dire un mot !

Je n'ai jamais très bien compris le mécanisme déclenchant un tel phénomène chez le spectateur ni comment il s'y prenait exactement : tout était contenu dans le charisme forgé du personnage et, une fois encore, dans la précision presque chirurgicale de ce tour. Véritable tour-de-force sur le grill.

Si ça vous tente d'essayer (car c'est un truc qui fonctionne à merveille), mieux vaut je pense s'y exercer très jeune et y travailler longtemps, longtemps, longtemps. Avant que les poètes ne disparaissent.
Loin de son œil sucré de vrai troubadour, j'ai bien tenté de m'y coller et reprendre à mon compte sa ficelle... ben ça marchait pô :noidea:
Sacha Distel y parvenait. Mais il faut dire que Distel a absolument TOUT piqué à Deguelt.


Une fois que François Deguelt avait décidé de faire retomber la généreuse mayonnaise de son intri (car avec lui, les applaudissements s'arrêtaient presque d'un coup -ça aussi, ça relève du magique !-), il allait chercher une simple chaise (prévue dans le tour, mais on y reviendra) sur laquelle reposera son pied durant tout le récital et, sans dire "bonsoir" en laissant pendre sa guitare par le manche il annonçait : "Je vous présente : mon orchestre !"

Et c'était parti pour son enfilade de titres.
Pas de chichi entre deux titres, juste un sourire de gitan et un hochement de tête parfois convivial en guise de remerciement. Un projo fixe, un peu à la Brassens -et, du coup, à la Le Forestier-; un peu à la Chelon.
Sobre et même peut-être trop discret comme tour-de-chant... Question de nature; moi j'aime quand ça bouge :diable:

Ce n'est d'ailleurs pas toujours très simple de jouer en première-partie de ce genre d'aigles-royaux si minimalistes.


Brève "DIGRESSION" sur les "première-parties :

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Promis : le prochain coup je tenterai de vous parler un peu de moi entre Bachelet et C.Jérôme. Non pas que l'immodestie de l'idée ne m'intéressât mais c'est là le sujet que je connais le mieux.


Pour l'heure, laissons conclure ce post par l'un des maîtres de la captation d'attention.
Car évidemment conquis par son magnifique "coup des applaudissements", je demandai à Deguelt la raison pour laquelle il ne remettait pas le couvert en fin de récital (dans mon esprit d'alors : juste histoire de quitter la salle sur un triomphe, "quoi"...)...

Réponse sans appel : "les journalistes et les photographes sont là au début pour faire leur papier et leurs photos. Après, ils se cassent. C'est qu'il faut leur en foutre plein la gueule.

C'est comme en Magie : on ne fait jamais deux fois le même truc de suite.