Commentaires sur le test : Test de Pitch Innovations Fluid Pitch
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Los Teignos

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
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skarabee.nc

Du coup, ça serait peut-être pas mal d'essayer de faire une liste des instruments virtuels capables de gérer le MPE.
...non, rien....

skarabee.nc

https://www.pitchinnovations.com/home/
...non, rien....

Ozégan

Merci Los Teignos pour cette astucieuse perle.

lychee

Pourquoi les Roland, Yamaha and co semblent bouder cette révolution (évolution)?
En tout cas merci à Pitch Innovations pour cette euuuuuh... innovation.

[ Dernière édition du message le 14/01/2022 à 09:16:49 ]

Los Teignos

Et c'est la même chose du côté des guitares ou de l'audio : juste pour avoir une "vraie" Tubescreamer avec marqué Ibanez dessus, les gens sont prêts à mettre 170 balles, ou 100 balles pour un SM58. Les casques ? Les modèles des années 80 continuent de se vendre comme des petits pains, quoi que sortent les constructeurs. En studio, tout le monde ne jure toujours que par les LA2A et 1176; A-t-on fait mieux depuis ? Oui, évidemment oui. Mais on s'en fout vu que tout le monde court après le son des disques d'il y a 40 ans...
Bref, le consommateur fait le marché. Le jour où on arrêtera de trouver normal qu'un instrument ancien ne perde pas la moitié de sa valeur avec le temps comme n'importe quel objet d'occasion mais au contraire décuple sa valeur (et c'est la même stupidité qu'on retrouve sur le marché du vinyle comme de l'art en général ou de l'immobiliser, où les choses n'ont plus de valeur absolue mais la valeur qu'on leur donne arbitrairement, ce qui est un point de vue extrêmement libéral accepté par tous), le jour où les gens voudront du neuf et pas de la bonne vieille soupe de grand papa, les fabricants s'aligneront et proposeront des choses pour gagner leur vie. Les années 80 étaient un âge d'or pour les synthés car ce qui relançait l'intérêt alors, c'était les nouvelles technologies. Aujourd'hui, ce qui excite les gens, c'est le fait que Behringer clone tout le passé de la synthèse pour quelques centaines d'euros le clavier. Je comprends le délire hein, vu qu'un Minimoog est un chouette instrument, mais forcément, ça va pas dans le sens de l'innovation...
Enfin, il y a aussi le rapport du consommateur au risque, voire au risque artistique : quand on achète, on veut de la valeur sûre. Un Minimoog, on sait ce que c'est, c'est éprouvé, ça marche. Un Osmose, c'est l'inconnu et la plupart des gens préfèrent les sentiers battus, rebattus, re-rebattus, quand bien même ils ont des prétentions artistiques et prétendent apporter quelque chose de neuf alors qu'ils commencent toutes leurs track avec le même kick de 808 et la même bassline Moog... Franchement, Amy Winhouse ou Random Access Memories des Daft, ce sont de super albums, mais bien déprimants d'un autre côté car ça aurait pu sortir il y a 40 ou 50 ans avant. S'inspirer des Beatles ou de Pink Floyd est une chose, vouloir refaire du Beatles ou du Pink Floyd au point de chercher à reproduire leur son en est une autre. De là, c'est pareil : on peut remettre en question tout le marché des instruments signature et des émulations.
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[ Dernière édition du message le 14/01/2022 à 10:00:46 ]

Will Zégal

Je me garderai d'affirmer ce "zéro". Sachant d'une que beaucoup de composants d'époque ont disparu, de deux que les échelles de prix actuelles ne sont plus du tout les mêmes, ça demande sans doute un peu de boulot de refaire d'anciens synthés avec les techno et les méthodes de fabrication actuelles. Mais probablement moins en effet que de concevoir un nouveau synthé et une assurance de volume de ventes pas si garantie sur une nouvelle machine.
Citation :ou 100 balles pour un SM58
110-120, plutôt, non ?
On sait pourquoi le SM58 continue à se vendre : C'est un workhorse dont tout le monde et surtout les ingés son sait exactement comment il sonne, comment il doit être utilisé, quels réglages, qu'est-ce qui le fait accrocher (ce qu'il fait fort peu), etc.
Pareil pour les musiciens, notamment les chanteurs, qui savent généralement très bien comment l'utiliser, jouer avec l'effet de proximité, etc
Sachant qu'en plus, il est solide comme un tank et quasi increvable.
Et qui, quoi qu'on en dise, il sonne tout de même très bien sur de nombreuses sources pour peu qu'il soit drivé par un préampli correct.
Or, comme dit mon ami Jan, en situation de live "on commence par régler les problèmes, ensuite seulement si on a le temps, on fait de l'artistique".
Rappelons qu'un live, c'est presque chaque fois une situation nouvelle : nouvelle acoustique de la scène, nouvelle diffusion, nouveaux retours, nouvelle salle et nouveau changement de comportement acoustique de la salle entre les balances à vide et la salle pleine.
Sachant qu'il n'y a parfois pas de balances, juste un line-check et qu'il faut donc que l'ingé son aille très vite pour faire un son correct avant la moitié du concert alors qu'il faut aussi offrir de bons retours aux musiciens pour qu'ils fassent une bonne prestation.
Donc, des micros parfaitement maîtrisés par tout le monde, ça fait gagner beaucoup de temps pour aller au plus vite à l'essentiel. Temps qui sera précieux pour régler les problèmes ou si on a la chance de ne pas trop en avoir, faire de l'esthétique et soigner le son.
Sachant que finalement, 100 balles, c'est très peu cher en regard des investissements présents sur une scène et qu'on peut donc facilement en avoir une valise pour couvrir toutes les situations, pas étonnant que le SM58 continue brillamment sa carrière.
Quant au studio, même si les contraintes (de temps, d'environnement, d'incertitudes) ne sont pas les mêmes, il n'en reste pas moins un domaine ou le 58 est à l'aise aussi. Non seulement il convient bien à certaines voix ou certains styles, mais le fait qu'il soit généralement maîtrisé même par des amateurs le rend précieux. Pour ma part, je préfère parfois mettre un 58 dans les mains d'un rappeur agité qui pourra ainsi bouger comme il l'entend que de coller le gars derrière un statique qui va le figer. Ce qui n'est pas gagné en qualité sonore pure l'est largement en terme d'interprétation et dans le match son vs musique, je choisis cette dernière.
Et certains qui ont un peu de maîtrise jouent aussi avec l'effet de proximité du 58 comme d'un instrument. Leur mettre un autre micro qui réagit différemment va leur demander un temps d'adaptation qu'on n'a pas toujours.
Et là aussi, 100 balles, c'est pas grand chose en regard de l'ensemble des investissements , même pour un home-studio. Donc, pour tous ceux qui travaillent sur des projets différents et avec différents artistes, avoir un SM58 dans son parc de micros me semble une évidence.
Bref, je ne suis pas sur qu'on puisse parler de conservatisme concernant ce micro. C'est juste assez rationnel.
A part ça, je suis tout à fait d'accord sur le côté conservateur des musiciens. Je me marre en voyant que pendant des années, Roland a tenté des innovations et se faisait conspuer en mode "pourquoi ne ressortent-ils pas plutôt leurs claviers de légende ?"
Reste que l'innovation technologique n'est pas l'alpha et l'omega de la musique. Il y a des gens qui innovent très bien musicalement avec des instruments tout ce qu'il y a de classiques. Il ne faut pas confondre "innovation technologique" et meilleure créativité ou innovation artistique.
J'essaye toujours de comprendre pourquoi la MPE n'est pas encore devenue une norme très suivie après tant d'années de mise en service?
Peut-être simplement parce que tous les musiciens n'en ont pas besoin ?
Peut-être parce que ça enchérit considérablement le coût des appareils, ce qui a retenu pas mal de musiciens d'essayer alors que je gain ne leur semblait pas évident pour leur usage ?
Peut-être parce que pour l'instant, sauf erreur de ma part, le MPE nécessite l'usage d'un ordi et qu'un certain nombre de musiciens ne veulent pas en être dépendants ? Particulièrement comme instrument.
[ Dernière édition du message le 14/01/2022 à 13:28:31 ]

Los Teignos

Peut-être simplement parce que tous les musiciens n'en ont pas besoin ?
Ben oui, mais les trois quarts des innovations ne viennent jamais de besoins conscients des gens. Personne n'a eu besoin d'une tablette ou d'un téléphone tactile avant qu'Apple ne démocratise le truc. Personne n'avait besoin d'un synthé avant Moog. Personne n'avait même besoin d'un violon avant qu'on en crée un...
Peut-être parce que ça enchérit considérablement le coût des appareils, ce qui a retenu pas mal de musiciens d'essayer alors que je gain ne leur semblait pas évident pour leur usage ?
Oui ! C'est clair que ça alourdit le coût, à plus forte raison parce que ce genre de matériel est rare et qu'on ne peut pas faire d'économie d'échelle, d'où l'intérêt que les gros faiseurs s'y intéressent.
Peut-être parce que pour l'instant, sauf erreur de ma part, le MPE nécessite l'usage d'un ordi et qu'un certain nombre de musiciens ne veulent pas en être dépendants ? Particulièrement comme instrument.
C'est bien ça le problème : vu que les gens qui font des synthés hardware sont pour la plupart restés bloqués entre les années 60 et 80 en se pignolant sur la synthèse soustractive pour considérer la FM comme un truc de djeuns, on n'est pas près de voir débarquer de nouvelles choses... "Tiens, si on refaisait un Moog, un Prophet ou un Juno, comme ça on sonnera exactement comme il y a 40 ans ?" #DaveSmithArreteDeFaireDesProphets
Et du coup, comme de par hasard, après une décennie pourrissme à se taper du revival 80 intintéressant, la nouvelle sensation sound designesque du moment, Billy Eilish, c'est un pur produit informatique, et que ce qu'on reconnait dans les musiques de films jusque dans ses presets, c'est pas les vieilles scies de Dave Smith,Moog, Yam ou Roland, c'est Omnipshere, Serum et Massive. D'ailleurs la partie synthé de l'Osmose d'Expressive E a été faite par AAS.
Quant au SM58, tu trouveras sur Youtube des comparatifs avec des chanteurs et des chanteuses qui découvrent à quel point d'autres micros, parfois moins chers, leur conviennent mieux. Mais c'est sûr que tant que la règle sera d'utiliser un 58 parce que c'est comme ça, quand bien même il a une bosse bizarre ici et un effet de proximité là, on n'en sortira pas. Dans cette logique, on pourrait toujours rouler en 2CV parce qu'elle roule et que les gens savent la conduire.
Disons en tout cas qu'avec COVID qui torpille le live, les ingés vont avoir le temps de tester d'autres micros...

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noiZe

Mais comme on utilise un canal midi par note cela signifie que on est limité à une polyphonie max de 15 (16 - 1 canal de contrôle), qu'on oublie donc aussi la multitimbralité, les splits, ... ou en tout cas çà augmente la complexité de la gestion des voix. Et je rejoint Will, certains musiciens vont préférer une plus grande polyphonie (piano) ou auront besoin de multitimbralité/split, pas d'une subtile variation sur la tierce dans un accord. Je crois que la norme autorise aussi une plus grande polyphonie en mettant plusieurs notes sur le même canal mais à ce moment on perd la possibilité d'expression note/note.
Perso je ne suis pas convaincu du format "clavier" pour le MPE. L'osmose est un peu le cas à part, le clavier et le moteur sonore travaille de concert, ce n'est pas vraiment du MPE. Le linnstrument, par exemple, AMHA propose une interface plus adaptée avec la possibilité de faire glisser chaque doigt différemment. Idem pour le continuum.
On vend le MPE comme un moyen d'avoir l'expressivité d'une guitare. Je ne suis pas guitariste mais combien font des bends sur plusieurs cordes indépendamment? oui sur les lapsteels ou en tapping peut-être mais en jeu courant je pense que beaucoup se "contentent" de bender l'accord ou de saisir la tige de vibrato.
En studio, ben, on peut toujours adresser plusieurs canaux midi et corriger au besoin les modulations. On verra si le MPE se développe ou pas mais ce qui apportera un vrai changement ce sera le midi 2.0 mais c'est clair que là, çà traine.

noiZe

D'ailleurs la partie synthé de l'Osmose d'Expressive E a été faite par AAS.
Hein ???

Los Teignos

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lychee

Je compose depuis un bail sur mon séquenceur sans jamais avoir éprouvé le besoin d'apprendre à jouer du clavier (je compose au piano roll).
Quand j'ai vue les Seabord de Roli mes yeux ont brillé, j'avais envie de m'y mettre enfin, sauf que le pauvre que je suis a vite déchanté quand il a vue le prix.
Ensuite il y a eu le K-Board Pro 4 de Keith McMillen, toujours trop cher pour mes poches, et qui fait un peu jouet.
Donc les solutions Sensel et Joué sont d'emblé pas pour moi bien que innovantes.
Le top pour moi ça serait cela, mais j'ai pas envie de me séparé de mes deux reins et d'une jambe:
Bref, c'est pour cela que j'attend que ça se démocratise histoire d'avoir enfin des prix décents, mais tout les ténors du secteur se fichent royalement du MPE.
Après je n'ai aucun problème à ce qu'ils nous pondent un énième clone de Moog ou un DX7000 tant qu'ils m'y foutent du MPE, car là on parle pas d'innovation dans le son mais bien de révolutionner notre façon de jouer.
L'expression, le pitch, la modulation (ou autres) à porté des doigts sans se coltiner du potar ou de la molette, c'est ça pour moi le MPE, et les clavistes me confirmeront (ou pas), mais moi ça me semble plus naturel comme ça.
[ Dernière édition du message le 14/01/2022 à 21:03:11 ]

noiZe

Applied Acoustic System : des spécialistes de la modélisation physique
Oui je sais qui ils sont et j’aime assez ce qu’ils font mais l’osmose c’est le moteur du continuum Eagan matrix par Haken audio. Expressive E ne fait “que” remplacer le ruban par des touches. Les processeurs audio sont également ceux du continuum.

lychee

Citation de Los :Applied Acoustic System : des spécialistes de la modélisation physique
C'est sur le VST Imagine que AAS a collaboré ave Expressive E.

Ozégan


skarabee.nc


C'est vrai que c'est un peu du HS, mais c'est le sens du questionnement général, que je partage. Tellement d'innovations qui ne suscitent que peu d'intérêt et tombent rapidement dans l'oubli parce que ça n'est pas "vintage", "old school", "reissue". Et j'en profite pour y aller de mon petit HS perso

le SM58, j'en peux plus de ce micro, idem pour le 57...
...non, rien....

hhub17

1/ ces glissandi à la molette sans le truc, c'est bien ça qu'on reconnaît tout le temps dans des morceaux au synthé, où on ne reste pas dans la tonalité parce que le glissando est identique pour toutes les notes, du coup un son particulier par rapport à un autre instrument, un orchestre etc.
2/ (et là je vais me faire des amis) enfin un truc qui permette d'utiliser des VST ou soundfonts de pedal steel guitar comme le vrai instrument, sans avoir forcément à apprendre à coordonner les mains, les pieds, les genoux (et je ne sais quoi encore !)pour maîtriser le changement d'accord subtil par une ou deux notes seulement à la fois, ou le glissando qui passe d'un accord mineur à un majeur discrètement. Mais là, la pedal steel, on va peut-être me dire que c'est pas un instrument révolutionnaire. Pourtant, au départ, c'était un sacré challenge !
Bon, un petit 3/ ça ouvre aussi des possibilités pour sortir de la tonalité, j'imagine, ou construire des tonalités bbbbizarres, non ?
Je vais peut-être charger la version d'essai, on ne sait jamais. Merci en tout cas pour la news et le test.

Be bop a loulou !
[ Dernière édition du message le 15/01/2022 à 10:52:56 ]

hhub17

C'est parti d'un questionnement sur pourquoi le MPE n'a pas décollé et pourquoi il a fallu attendre 2022 pour avoir un pitch bend qui suit la gamme...
C'est vrai que c'est un peu du HS, mais c'est le sens du questionnement général, que je partage. Tellement d'innovations qui ne suscitent que peu d'intérêt et tombent rapidement dans l'oubli parce que ça n'est pas "vintage", "old school", "reissue". Et j'en profite pour y aller de mon petit HS perso
xHors sujet :le SM58, j'en peux plus de ce micro, idem pour le 57...
Un truc à 98€ neuf et 134€ d'occase, un début de paradoxe comme même, qui confirme la discussion sur le "vintage" !
Sinon, le mode d'emploi du truc laisse apparaître des possibilités pour le moins intéressantes : microtonalités individuelles pour chaque note, gammes ou tonalités perso, contrôle externe pendant qu'on joue, comportement de la molette, il y a de quoi faire. Et il n'est pas impossible qu'on puisse modifier les paramètres au cours d'un morceau avec d'autres systèmes que la télécommande iOS prévue (un VST sous diverses STAN, cela se module par d'autres paramètres).
Be bop a loulou !

Will Zégal

Citation :Personne n'a eu besoin d'une tablette ou d'un téléphone tactile avant qu'Apple ne démocratise le truc.
Et beaucoup de musiciens continuent à très bien s'en passer.
Citation :Quant au SM58, tu trouveras sur Youtube des comparatifs avec des chanteurs et des chanteuses qui découvrent à quel point d'autres micros, parfois moins chers, leur conviennent mieux.
A quel moment ai-je dit que le SM58 était le meilleur micro ou qu'il était le plus adapté à toutes les voix ?
Généralement, les chanteurs qui ont un micro de prédilection ont leur micro personnel et je n'ai jamais vu un ingé son faire la gueule pour ça.
C'est aussi le cas de certains instrumentistes, sans que ça pose spécialement problème non plus.
ça n'empêche que le 58 reste le truc de base polyvalent, solide, facile, maîtrisé. Si le son façade ou retours n'est pas bon, ça ne sera pas de la faute du SM et c'est ça qu'il faut comprendre dans sa longévité. Sur scène, un ingé son n'a juste pas le temps d'essayer différents micros pour voir lequel convient le mieux à la voix de chaque chanteur ou chanteuse qui va se succéder.
Quant à appeler ça du conservatisme, faudrait aller se manger la technique de quelques festivals, les enchaînements de plateaux aux timing serrés, les groupes qui n'ont pas pu balancer parce que contretemps de transport, etc.
Et se rappeler qu'en moyenne, un ingé son doit avoir une quinzaine de minutes pour faire un son correct pour tout un groupe dont il arrive souvent qu'il ne le connaisse absolument pour ou le sonorise pour la première fois.
Rien qu'un truc con : sur un groupe où chaque membre qui fait des choeurs aurait son micro personnel ou des choix de micros précis, tu rajoutes un bordel à gérer au moment du changement de plateau où chaque tech plateau devrait avoir la fiche tech à la main et ne pas se planter dans la répartition.
Avec des SM58, tu bouges simplement les pieds avec leurs micros aux bons emplacements, tu checkes le patch et roule ma poule.
C'est quand même marrant qu'on continue à encenser un U47 et qu'on trouve qu'un SM58, pourtant moins ancien, ne mériterait pas de continuer sa carrière.

Peaveycroquette

L'innovation c'est bieng, mais c'est pas le Graal. Je comprends Los Teignos, qui "milite" depuis longtemps contre la mode vintage et ses dérives tarifesques ; néanmoins, l'organologie des instruments n'est pas pour moi un débat: on tente des trucs, et l'usage des musiciens fait le tri.
Aimer le son du Moog ou du Juno, ce n'est pas céder à une mode vintage, c'est juste que ces sons ont bâti à eux seuls une discographie, comme la Strat ou la Les Paul, et qu'ils sont devenus des "classiques", à l'instar du violon, du piano, du saxophone ; un musicien ne créant rien ex nihilo, mais en bâtissant sur ses références, souvenirs, rêves, émotions, etc, je trouve naturel de chercher à avoir la possibilité de manipuler ces sons.
Tout le monde n'a pas vocation à être Robert Fripp ou Brian Eno.
bise à tous

Los Teignos

Citation :Si le son façade ou retours n'est pas bon, ça ne sera pas de la faute du SM
Non effectivement, Will, ce sera la faute de l'ingé façade, de lui et de lui seul. Et ce n'est pas parce qu'on ne t'a pas livré les 58 que tu avais demandés sur ta fiche technique et qu'ils ont été remplacés par des Neumann que ça t'autorise à faire une colère et à dire "on ne joue pas tant que j'ai pas mes 58", si tu vois à quel souvenir je fais référence...
Au-delà de ça, mon point de vue sur les micros, c'est qu'ils sont faits pour respecter au maximum la source qu'on leur présente, pour que l'expérience amplifiée soit à la fin la plus proche possible de l'expérience unplugged, la plus respectueuse du son du groupe. De fait, un 57 ou un 58 ont une courbe de réponse en fréquence et un effet de proximité qu'on pouvait accepter à leur sortie, mais on a fait beaucoup mieux depuis, notamment chez Shure qui a sorti des dynamiques corrigeant les défauts du 58 comme du 57 : la série Beta notamment, ou plus récemment le KSM8. Tu me diras que c'est plus cher et que cela pose ensuite des problèmes économiques ; admettons que ce soit un problème à supposer que mettre 300 balles de plus dans le micro du chanteur ou de la chanteuse défonce le budget d'une tournée... On trouve chez les concurrents, plus ou moins populaires, pour le prix d'un 58 des micros plus neutres, avec une bande passante plus large et qui s'en sortent aussi bien avec le larsen...
Et je pense que le problème ne tient pas tant à la vitesse des changements de plateaux dont tu parles, il vient en amont dans les écoles de son où on a a priori le temps pour examiner l'évolution du matériel, former les gens à son utilisation, mais non. Et c'est pour cela qu'on bloque encore et toujours sur le 58 en live, comme en studio sur Pro Tools, sur le LA2A ou le 1176. A t-on fait des meilleurs micros depuis ? Oui sur ce qu'est censé faire un micro, c'est à dire respecter au mieux la source dans la transduction. A-t-on fait meilleure STAN ? Oui aussi sur les plans fonctionnels et ergonomiques. A-t-on fait meilleurs compresseurs ? Oui encore depuis des lustres. Mais non, à cause de gens comme Chris Lord Alge qui fait rentrer le son du groupe dans son setup (toujours les mêmes templates, le même matos, les mêmes réverbes) et ne va jamais chercher à remettre en question son setup.
Et pour revenir à la sonorisation Live, ce qui est drôle, c'est d'avoir un guitariste qui va passer des plombes à régler son bel ampli à lampe pour avoir un son de guitare qu'il estime parfait pour le groupe et de lui coller un 57 devant, juste histoire de bien niquer le bas, le haut, de ne garder que les médiums et d'obtenir un son à la fin qui n'a rien à voir avec ce qui sort du baffle. Mais bon, on lui expliquera que le 57 est un super micro parce que... c'est un super micro. Pourquoi au fait ? Parce que tout le monde le dit... Ah bon... Si tout le monde le dit alors...
Quand on est "ingénieur" du son, c'est en tout cas le genre d'affirmation qu'on devrait fréquemment remettre en question... Après, c'est peut-être ça aussi le problème : être ingénieur de formation (Louis Lumière est la seule école à ma connaissance à délivrer ce titre en France), ça veut dire se gratter la tête pour faire toujours mieux en s'intéressant à toutes les solutions que peuvent proposer la R&D dans le domaine, autant être technicien (et c'est la formation qu'ont la plupart de ceux qui se disent "ingé son"), c'est appliquer les bonnes vieilles recettes qui "marchent" depuis toujours sans trop se poser de question sur leur bienfondé (je suis bord troll je sais, mais pour l'avoir expérimenté plus d'une fois, les profils de technicien et d'ingénieur n'ont RIEN à voir face à la résolution de problèmes : a priori, l'un a été formé pour utiliser des outils qu'on lui donne et appliquer une méthode face à un problème, l'autre pour concevoir les outils et les méthodes pour régler ce même problème).
Quant au U47, je ne le regarde pas avec plus d'amour ou de haine qu'un SM58. Aucun micro devant aucun système d'enregistrement ou de diffusion ne m'a jamais permis d'avoir la même impression auditive qu'en étant vraiment face à ce qu'ils sont sensé capter et reproduire. J'en déduis donc que les micros, amplis et enceintes sont tous aussi mauvais les uns que les autres, certains moins mauvais que d'autres évidemment, au gré de la R&D notamment, et c'est donc ceux-là qu'il faut privilégier : ceux dont la transduction permet la reproduction la plus fidèle du phénomène acoustique enregistré et permet au musicien d'être le plus naturel possible, de ne pas avoir à gérer la contrainte d'une transduction perfectible. Il s'agit de fait de ne pas se contenter de ce qu'on réalise depuis les années 60/70/80, de se dire que c'est très bien et qu'il n'y a pas mieux à faire, et cela suffit à se poser des question sur les fameuses références qui, loin d'être indépassables, sont souvent bien dépassées. Dans la quête d'un meilleur son, l'abandon des NS10 pour le mixage (avouons-le, la plupart des albums produits avec ça dans les années 80 sonnent de façon merdique sans aucun bas) a été aussi important en terme de haute fidélité que l'avénement de l'audionumérique. Pourquoi donc on demanderait à un chanteur d'apprendre à chanter dans un SM58 pour gérer son effet de proximité alors que cela n'a rien à voir avec le chant et que des micros dynamique sans cet effet existent depuis longtemps et capteront bien plus de sa voix dans le grave comme l'aigu avec une courbe plus plate ? Parce que c'est comme ça qu'on fait depuis la préhistoire alors c'est bien ?
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 16/01/2022 à 16:49:58 ]

Will Zégal

Citation :Je comprends Los Teignos, qui "milite" depuis longtemps contre la mode vintage et ses dérives tarifesques
je partage aussi ce point de vue en grande partie.
Citation :Aimer le son du Moog ou du Juno, ce n'est pas céder à une mode vintage, c'est juste que ces sons ont bâti à eux seuls une discographie, comme la Strat ou la Les Paul, et qu'ils sont devenus des "classiques", à l'instar du violon, du piano, du saxophone
oui. Ou d'un piano ou d'un Rhodes...
Citation :Au-delà de ça, mon point de vue sur les micros, c'est qu'ils sont faits pour respecter au maximum la source qu'on leur présente, pour que l'expérience amplifiée soit à la fin la plus proche possible de l'expérience unplugged, la plus respectueuse du son du groupe.
Là, tu ne prends en compte qu'une partie du problème en ce qui concerne le live.
Propose à un ingé son de mettre sur scène un statique bien sensible (éventuellement celui qui aura été utilisé en studio) sur un chanteur ou une chanteuse d'un groupe de rock ou de metal bruyant et on en rediscute...
si tu es toujours vivant
C'est aussi nier que même en studio, des micros ne pas sont choisis uniquement sur leur fidélité, mais sur leur couleur. Ou aussi sur des contraintes techniques, quand par exemple on enregistre live et qu'on doit limiter la repisse. En fait, c'est tout un ensemble de critères qui déterminent le choix de tel ou tel micro sur telle ou telle source, que ce soit sur scène ou au studio. La fidélité n'est qu'un des paramètres, pas le seul.
Par ailleurs, si le son d'un groupe est déformé par un simple changement de micro, c'est clairement pas un problème de micro.
Enfin, les groupes dont le son est fait sur la base du son acoustique, il n'y en a certainement plus des masses. A part en jazz acoustique et en classique, je ne vois pas trop. En tous cas, pour toutes les musiques actuelles y compris la chanson, le son d'un groupe est la plupart du temps fait avec une amplification.
Citation :Et je pense que le problème ne tient pas tant à la vitesse des changements de plateaux dont tu parles, il vient en amont dans les écoles de son où on a a priori le temps pour examiner l'évolution du matériel, former les gens à son utilisation, mais non.
Non quoi ? On ne le fait pas ? Cela ne correspond pas au témoignages ni des profs, ni des élèves avec qui j'en ai discuté. Bien sur, c'est très variable d'une école à l'autre, d'un enseignant à l'autre, mais l'école est bien un moment où les étudiants en son expérimentent, testent différents micros sur différentes sources...
En tous cas, je n'ai jamais entendu dire que dans les écoles, on enseignait un truc du genre "vous prenez pas la tête : SM58 et basta".
Au passage, sur scène, on n'utilise pas des SM58 et 57 sur tout loin de là. Mais ils font partie de la panoplie normale.
Un petit mot aussi sur le 57 que tu sembles autant vouer au gémonies. Déjà, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire que c'était "le meilleur micro du monde". Ou alors c'est un nioub blindé d'effet Dunning-Krüger.
Passons. J'ai samplé une fois la batterie d'un copain. On a passé pas mal de temps sur la caisse claire avec pas mal de micros différents, dont un 57. Evidemment, d'autres micros donnaient indéniablement un son plus ouvert, ou plus chargé en grave, avec parfois plus (et parfois moins) d'attaque.
Mais finalement, une fois l'ensemble des éléments traités et joués ensemble, ben le son du SM57 faisait parfaitement la blague et avec très peu de traitement derrière. Et on n'en était pas au mix entier. Puisqu'on les avait enregistrés, c'est un mélange de plusieurs micros qu'on a utilisés, mais on était d'accord le batteur et moi pour dire que si on n'avait eu qu'un 57, ça n'aurait vraiment pas été dramatique.
Et tu parles du guitariste qui nique son bas avec un 57 ? OK, mais pour quel contexte ? Si c'est un solo de jazz dans un combo guitare-basse-batterie, on évitera effectivement ce genre de filtrage à la source. Mais si c'est pour mettre dans un mix chargé avec d'autres pistes de guitare, une basse, une batterie avec grosse caisse de gros diamètre, peut-être des synthés, il y a fort à parier que le bas de la guitare sera de toutes façons coupé à l'EQ.
Si la fidélité à la source était le B.A.-BA du son, tout le monde ne bosserait qu'avec du DPA.
J'arrête là l'échange. Nous avons des points de vue non pas opposés, mais reposant sur des postulats différents et une expérience différente.
Je laisserai plutôt des ingés son te répondre sur la question s'ils le souhaitent.
Ingés sons (ou techniciens) dont tu sembles sous-entendre que la plupart se reposent sur des acquis ce qui, là non plus, ne correspond pas à mon expérience. Au contraire, les ingés son de live notamment sont très à l'affut des nouveautés et quand je suis invité à des présentations de nouveautés ou des formations, ils sont bien là.
Il y a plusieurs excellentes raisons à ça, d'ailleurs. D'une, le matos de live a une durée de vie limitée et est donc régulièrement renouvelé et il faut donc prévoir les achats futurs. De deux, les ingés son doivent rester au jus pour conserver leur employabilité. Un ingé son qui serait largué sur les nouvelles technos ou même les nouveaux produits aurait vite du mal à se placer. De trois, les innovations simplifient considérablement la vie et le travail des ingés son et quand on voit que dans mon coin, certains en saison peuvent enchaîner 10 dates sans repos, montage et démontage de scène compris, on comprend qu'ils soient preneurs de tout ce qui peut alléger le travail et faire gagner du temps. Enfin, je ne connais pas d'ingé son qui ne soit pas passionné de son métier, de la technique et du son. Je ne crois pas qu'on puisse faire ce métier sans ça. Ou pas bien longtemps.

Los Teignos

Citation :Non quoi ? On ne le fait pas ?
Non, on le fait sans doute mais à la fin, le 58 demeure le micro le plus vendu au monde malgré le temps passé à découvrir d'autres micros. Encore une fois, c'est comme pour Protools qui demeure et de loin la STAN la plus utilisée par les pros. Pourquoi ? Parce que c'est celle qu'on apprend le plus dans les centres de formation professionnelle ? Et pourquoi ça ? Parce c'est la plus utilisée par les pros. De fait, on ne sortira jamais du cercle vicieux...
Citation :Là, tu ne prends en compte qu'une partie du problème en ce qui concerne le live.
Propose à un ingé son de mettre sur scène un statique bien sensible (éventuellement celui qui aura été utilisé en studio) sur un chanteur ou une chanteuse d'un groupe de rock ou de metal bruyant et on en rediscute...
si tu es toujours vivant
Je n'ai jamais parlé de mettre un statique sur scène pour un groupe de metal... Mais des dynamiques, il en existe quand même des paquets en dehors du 58 et du 57.
Citation :C'est aussi nier que même en studio, des micros ne pas sont choisis uniquement sur leur fidélité, mais sur leur couleur.
Et c'est bien ça le problème, un 58 a une couleur qu'on impose dans quantité de cas, sans quoi ce micro chant ne serait pas le plus vendu au monde.
Citation :Déjà, je n'ai jamais entendu quelqu'un dire que c'était "le meilleur micro du monde". Ou alors c'est un nioub blindé d'effet Dunning-Krüger.
Beaucoup d'ingés le citent comme leur micro préféré, dont un nioub nommé Rick Rubin.
Citation :il y a fort à parier que le bas de la guitare sera de toutes façons coupé à l'EQ.
Sauf qu'un micro n'a pas à se substituer à un EQ comme dans les années 50 vu que depuis on a inventé l'EQ et qu'on ne pourra pas bouger le placement du micro en cours du morceau alors qu'on pourra faire des changements d'EQ... Un micro doit amener à la console le son le plus complet qu'il récupère face à l'ampli du guitariste, de sorte que même si une chanson a un mix chargé par la suite, on puisse entendre dans l'intro jouée à la guitare seule le joli son de l'ampli et pas seulement une bande de ce son, pour après seulement jouer de l'EQ, par exemple.
Citation :Ingés sons (ou techniciens) dont tu sembles sous-entendre que la plupart se reposent sur des acquis ce qui, là non plus, ne correspond pas à mon expérience. Au contraire, les ingés son de live notamment sont très à l'affut des nouveautés et quand je suis invité à des présentations de nouveautés ou des formations, ils sont bien là.
Il y a plusieurs excellentes raisons à ça, d'ailleurs. D'une, le matos de live a une durée de vie limitée et est donc régulièrement renouvelé et il faut donc prévoir les achats futurs. De deux, les ingés son doivent rester au jus pour conserver leur employabilité. Un ingé son qui serait largué sur les nouvelles technos ou même les nouveaux produits aurait vite du mal à se placer. De trois, les innovations simplifient considérablement la vie et le travail des ingés son et quand on voit que dans mon coin, certains en saison peuvent enchaîner 10 dates sans repos, montage et démontage de scène compris, on comprend qu'ils soient preneurs de tout ce qui peut alléger le travail et faire gagner du temps.
Alors tu m'expliqueras pourquoi le son et la musique, contrairement à la photo, à la vidéo ou au cinéma sont le seul domaine où l'on utilise encore au quotidien des outils qui ont entre 50 et 70 ans d'âge. Et que cet usage n'est pas anecdotique puisque le SM58 qui fête ses 56 ans demeure le micro le plus vendu au monde. Serait-ce que la R&D dans notre domaine est conduite par des handicapés mentaux, ou alors que tout a déjà été inventé, ou serait-ce qu'il existe bien des choses plus performantes mais qu'on s'en contrefout ?
Quand Blackmagic, Red ou Canon sortent une nouvelle caméra ou un nouveau boitier, ça frétille de partout chez les mecs de l'image qui ne sont pas en train de vouloir retrouver le grain du VHS ou celui du Technicolor, et tu peux compter que les anciens modèles de leur gamme vont apparaître assez vite sur le marché de l'occasion et décotter. Mais quand tu es évangéliste pour Elysia, tu passes des années avec des pros qui te disent : désolé mec, ton mPressor, il fait peut-être des trucs incroyables, mais je vais pas le prendre parce que je m'en sors très bien avec mon LA2A et mon 1176 pour ce qu'on me demande. Quand tu t'appelles Gibson et que tu sors une guitare sur RJ45 pour en finir avec les Jack de merde, tu t'en prends plein la gueule parce que c'est pas la Les Paul de d'habitude, quand tu t'appelles Focusrite et que tu sors le système REDnet, que tu traverses la Manche et loue Davout pour que les pros viennent découvrir le truc, il n'y a personne pour venir voir, même pas un étudiant. Mais je te dirais en revanche que quand Universal Audio fait un événement, il y a du monde. Pourquoi ? Pas seulement pour la qualité des petits fours mais parce que ce qu'ils vendent, c'est du jadis et du naguère, et que ça, ça parle au plus grand nombre.
Du coup, pour revenir sur le MPE et sur ce Fluid Pitch qui en donne un avant-goût à peu de frais, il me semble important de le défendre comme une innovation capitale. J'ai d'ailleurs pu poser mes mains sur un proto de l'Osmose et sincèrement, depuis 22 ans que je fais ce job, c'est la chose la plus excitante que j'ai essayée avec Melodyne DNA : sans la bizarre sensation du Seaboard, on peut enfin faire des vibratos ou des bend sur un piano ! Quand un gamin s'en emparera et fera sensation, le panurgisme suivra. Je suis confiant...
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 17/01/2022 à 03:35:48 ]

Peaveycroquette

Salut c'est encore moi
On s'en fout mais je trouve que dans votre passionnant dialogue dont je me permets de me mêler, il y a du vrai de chaque côté.
C"est sûr que le MPE va amener des nouveautés expressives que des artistes vont exploiter. On va finir par entendre un morceau de piano dont le son va partir en vrille et tout le monde va dire "Woah, mais comment il a fait, ce s.....?"
ça me rappelle l'histoire de Cher, tout le monde (monde de la musique inclus) est tombé sur le cul quand on a entendu ce foutu Auto-Tune utilisé comme ça.
Néanmoins, vu vers quel chemin ça a finalement amené le traitement de la voix dans 99% des prods actuelles, ce qui était un amusant petit gimmick est devenu une bien triste norme. Ayant passé la cinquantaine, je fais partie des vieux cons qui peuvent se laisser aller parfois à dire que c'était mieux avant, mais franchement, à ce niveau là, c'était mieux avant.
J'ai en ce moment l'occasion de travailler avec des jeunes producteurs, qui ont foutu sur un passage où la chanteuse "tordait" un peu sa voix vers la note bleue, un magnifique Autotune, pensant qu'elle chantait faux !
Voilà où a mené le petit gimmick rigolo de Cher: on ne supporte plus la moindre aspérité.Pire que ça, on perd une certaine du son.
Est-ce que, dans 15 ans, on ne sera plus capable de jouer un accord de do sans faire vibrer la tierce?
Concernant les micros, je me range dans le camp de Will: sur scène, 9 fois sur dix, on cherche à gagner du temps. Faut déjà être à un certain niveau de budget pour voir des ingés sortir le ruban qui va bien sur tel ampli...
Pour abonder dans ce sens, j'ajouterai que même en studio, je vais parfois mettre un micro qui influe l'EQ, au détriment de la fidélité, donc. Evidemment, ce n'est pas valable dans tous les types de production, mais je le fais chaque fois que je le trouve pertinent

Will Zégal

Je trouve que Los Teignos a raison d'une façon générale sur le conservatisme des musiciens, mais il mélange un peu trop de choses compare parfois la carpe et le lapin et explique l'amour du pain par la copulation des souris.
Par exemple :
Citation :Alors tu m'expliqueras pourquoi le son et la musique, contrairement à la photo, à la vidéo ou au cinéma sont le seul domaine où l'on utilise encore au quotidien des outils qui ont entre 50 et 70 ans d'âge.
Comparer des domaines différents est souvent casse-gueule. Mais dans la photo et dans le cinéma, on utilise aussi des outils inventés il y a très longtemps. C'est pas parce que caméra et boîtiers d'appareils évoluent que ça représente l'ensemble du matos.
Citation :Quand Blackmagic, Red ou Canon sortent une nouvelle caméra ou un nouveau boitier, ça frétille de partout chez les mecs de l'image qui ne sont pas en train de vouloir retrouver le grain du VHS ou celui du Technicolor
Les filtres Instagram, les ressorties régulières de "polaroid" (y compris la reprise de la fabrication des films), le succès de Nik FX pour les rendus argentiques, les appareil Fuji qui proposent directement des rendus Velvia, Xtra, Provia ?
Melodyne que tu cites et auto-tune sont de bons exemples : pourquoi feraient-il un tel carton si le milieu de la musique ne s'intéressait pas aux nouveautés.
C'est un peu comme s'il n'y avait que deux mondes : des gens qui ne s'intéresseraient qu'un matos ancien et ceux qui ne prendraient que les nouveautés. Mais ça ne marche pas comme ça. Les SM58 sur scène aujourd'hui sont branchés dans des boîtiers de scène numériques qui rentrent dans des consoles numériques en RJ45.
L'exemple de la Gibson à RJ45 n'a rien à voir avec la question du SM. N'étant plus guitariste et ne suivant pas trop l'évolution du matos, je n'ai pas d'élements pour juger de la pertinence du RJ45 sur une guitare, mais dans un domaine où pédales, amplis et cartes son sont tous équipés d'entrées jack et aucun à ma connaissance de RJ45, je comprends assez la réticence. RJ45 qui a même disparu des ordinateurs portables. Par ailleurs, pour bien connaître le RJ45, je ne prendrais pas ça comme liaison instrument sur scène. RAS côté câble, mais de gros doutes sur la solidité côté prise. Bref, c'est pas parce qu'un truc est une innovation que c'est forcément pertinent pour autant. Par contre, si les innovations étaient totalement boudées, je ne m'explique pas le succès des Kemper, Torpedo, etc.
Cette question de prise nous ramène à la particularité de la scène : c'est un environnement très dur pour le matos, surtout le matos de sonorisation : il est déplacé en permanence, chargé déchargé de camions, soumis à la poussière, à l'humidité, à des changements de température et passe dans les mains de plein de gens plus ou moins respectueux et attentifs au matériel de façon assez logique puisqu'ils ont d'autres préoccupations et d'autres urgences. Le matos est utilisé parmi plein de gens, musiciens comme techniciens, qui se déplacent en permanence dans un environnement encombré où des câbles courent dans tous les sens.
Et on ne parle pas des vols ou oublis d'un flight dans un coin parce que quand on charge un camion à 4 h du matin dans des conditions d'éclairage douteuses après avoir démonté l'intégralité d'une sonorisation et d'un plan feu et parfois d'une scène alors qu'on a auparavant assuré l'accueil et la sonorisation de 3-4 concerts, auparavant installé la scène et le plan feu avec le matos qu'on avait chargé dans le camion au petit matin, oui, il arrive même qu'une mallette soit oubliée dans un coin.
Par ailleurs, les conditions acoustiques tant de captation que de restitution font qu'un paquet de critères valables en studio ne le sont pas sur scène, voire y sont contre-indiquées.
Si le SM reste le micro le plus vendu au monde, ça n'est probablement pas grâce (ou à cause) des musiciens qui en achètent un dans leur vie ou aux studios où les exemplaires doivent tenir 10 ou 20 ans, mais des boîtes de loc et de presta sono qui les achètent par mallettes et les remplacent relativement régulièrement.
Encore une fois, ça ne veut pas dire que ça soit le seul micro utilisé sur scène.
Quant à ta position "un micro n'a pas à filtrer puisqu'on a inventé l'EQ est là pour ça", je le trouve très très étrange. Elle me fait penser à cette idée issue des pratiques analogique qui a longtemps recommandé d'enregistrer "au plus haut avant le rouge" pour optimiser le rapport signal-bruit. A quoi sert en numérique de moduler à -3 dB en crête s'il faut commencer par baisser d'au moins 18 dB pour mélanger ses sources sans saturer ?
On sait les dégâts que fait un EQ sur les timbres et sur la phase. Si on peut avoir un son le plus proche possible du résultat souhaité dès la prise, pourquoi rajouter des traitements derrière ? Pour perdre du temps et saloper le signal qu'on a choisi d'enregistrer si pur ?
Enfin, je ne comprends pas la logique qui dit à la fois "il faut enregistrer le plus fidèlement possible le son du musicien" et "on passera ensuite tout ça à l'EQ". C'est un peu contradictoire, non ?
Dans tous les cas, ça me semble nier que le travail en studio consiste souvent notamment à faire un son et pas seulement à le capter. Quand tu vas voir un groupe en tournée de promo d'album, le son du groupe est autant le fruit de son travail en amont, en création et répétition que du travail en studio.
Citation :quand tu t'appelles Focusrite et que tu sors le système REDnet, que tu traverses la Manche et loue Davout pour que les pros viennent découvrir le truc, il n'y a personne pour venir voir, même pas un étudiant. Mais je te dirais en revanche que quand Universal Audio fait un événement, il y a du monde. Pourquoi ? Pas seulement pour la qualité des petits fours mais parce que ce qu'ils vendent, c'est du jadis et du naguère, et que ça, ça parle au plus grand nombre.
Prendre UN évènement et UN exemple pour en tirer des généralités me semble douteux. Pour un évènement, il peut y avoir plein d'explications pas liées au produit, comme la communication, la conjonction des calendriers, etc.
Mais on peut aussi penser si RedNet ne fait pas forcément courir les foules parce que les interfaces sont plutôt assimilées grand-public et home-studio qui s'en fout de Dante.
Par contre, quand un gros loueur et prestataire de mon coin propose des ateliers sur Ghost (réseaux audionumériques) ou les nouveaux Sennheiser Diversity ou les utilisation de Raspberry PI, c'est plein.
Je crois qu'il ne faut pas confondre "attachement à certains produits éprouvés", voire nostalgie vintage et conservatisme. Oui, il y a un certain conservatisme chez beaucoup de musiciens. Mais un synthétiste peut aussi bien se jeter sur une réédition de Voyager que sur un Cobalt.
Je ne crois pas que le conservatisme ça soit de mise chez les ingés son, surtout de live. Sinon on sonoriserait toujours sur des consoles analogiques. Et dans tous les cas, ça n'est certainement pas l'explication de la longévité du SM58.
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