Malgré tout ce que nous venons de voir, il est fort possible que vous ayez encore du mal à arrêter votre choix sur tel ou tel preset de départ.
En effet, les éditeurs de plug-ins sont la plupart du temps extrêmement généreux en regard du nombre de pré-réglages disponibles de base avec les plug-ins de réverbération. Du coup, même en ciblant une famille de réverbe convenant à l’usage que vous souhaitez en faire, vous devriez encore avoir à choisir parmi une bonne dizaine de presets, voire plus… D’autre part, ce foisonnement de possibilités entraîne mécaniquement les éditeurs à imaginer des noms de presets plus ou moins ésotériques qui ne vous faciliteront pas forcément la tâche, même en suivant les conseils de l’article précédent. Sans parler du capharnaüm cérébral que cela peut faire naître chez les personnes n’étant pas des plus à l’aise avec la langue de Shakespeare ! Heureusement pour vous, il existe une méthode relativement simple à mettre en œuvre qui vous permettra de mieux appréhender le caractère sonore de chaque preset en un rien de temps.
La panthère rose
Pour appliquer cette astuce, vous aurez tout d’abord besoin de créer une piste faisant office de métronome personnalisé calé au tempo du morceau. Pour ce faire, rien de plus simple ! Il vous suffit d’utiliser n’importe quel plug-in de batterie virtuelle, peu importe sa qualité sonore pour l’usage que vous allez en avoir. Maintenant, faites jouer une note à cette batterie sur tous les temps. Encore une fois, peu importe la note puisque vous n’allez pas écouter directement le son de cette batterie en soi. D’ailleurs, à présent, allez modifier le routing de cette piste afin qu’elle ne passe plus par votre bus master.
Bien, maintenant vous allez avoir besoin d’un générateur de bruit rose. Si votre STAN de prédilection n’en possède pas déjà un, je vous conseille le plug-in gratuit MNoiseGenerator de MeldaProduction. Insérez donc ce plug-in sur une nouvelle piste, ajoutez-y un Noise Gate possédant une fonction de sidechain externe et nourrissez le circuit sidechain avec la piste de métronome que vous avez créée précédemment. Puis, réglez le Gate comme suit : Range au maximum, temps d’attaque et de relâchement au minimum, et niveau seuil juste assez bas pour que chaque note du métronome ouvre votre porte de bruit. Une fois tout cela effectué, il ne vous reste plus qu’à envoyer la piste de bruit rose « gaté » vers le bus auxiliaire de votre réverbération.
Que se passe-t-il alors ? Eh bien, vous devriez entendre le bruit rose apparaître et disparaître en cadence avec le tempo de votre morceau, le tout copieusement arrosé de votre réverbération. Et quel est l’intérêt de tout ceci ? Tout simplement de révéler la véritable couleur des différents presets de votre réverbe. En effet, par sa nature, le bruit rose est le bruit le plus adapté à la perception logarithmique de l’oreille humaine. Du coup, la partie de cache-cache générée par le couple métronome/bruit rose est un excellent moyen pour mettre à nu les caractéristiques tonales d’une réverbération. Ainsi, en passant d’un preset à l’autre, vous devriez très vite pouvoir identifier celui dont l’impact émotionnel siéra le mieux à l’esprit de votre morceau.
Pour finir, sachez que cette petite astuce ne se limite pas seulement à ce que nous venons de faire. L’usage du métronome sauce bruit rose que nous avons bricolé sur le pouce permettra également d’affiner par la suite les réglages de la réverbération. Mais nous y reviendrons plus tard…