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Pédago
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La réverbe, juste une question de feeling - Le guide du mixage - 64e partie

Suite aux articles présentant les différents types de réverbération, vous devriez maintenant être en mesure de déterminer quelles familles correspondent le plus aux objectifs que vous vous êtes préalablement fixés.

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Main­te­nant, il vous reste à choi­sir exac­te­ment quels presets issus de ces familles consti­tue­ront le meilleur point de départ pour le morceau que vous êtes en train de mixer. Et mine de rien, ce n’est pas une mince affaire tant cela peut influen­cer la percep­tion de votre titre par l’au­di­teur d’un point de vue pure­ment émotion­nel…

Le parfum du son…

J’aime à penser que la réver­bé­ra­tion est à la musique ce que les odeurs sont à notre incons­cient. Et lorsqu’on y réflé­chit un tant soit peu, cette analo­gie est somme toute logique. À l’ins­tar de la réver­bé­ra­tion, une odeur est quelque chose d’im­pal­pable n’ayant pas réel­le­ment d’exis­tence propre. Pour qu’il y ait odeur, il faut un émet­teur, un moyen de propa­ga­tion et un récep­teur. Dans la nature, une réverbe n’est « présente » que lorsqu’un son est émis dans un espace et que quelqu’un est là pour l’en­tendre. De plus, les odeurs ont un accès privi­lé­gié et quasi­ment direct à notre mémoire et à nos émotions, sans parler de l’im­pact qu’elles peuvent avoir direc­te­ment sur notre corps. En effet, si j’évoque l’odeur de grand-maman, d’un bouquin, d’une voiture neuve, d’une forêt, ou bien encore de l’herbe frai­che­ment coupée, tout le monde compren­dra de quoi je parle et cela fera certai­ne­ment ressur­gir un souve­nir et/ou une émotion chez mes inter­lo­cu­teurs. Et même si ces odeurs ont une portée émotion­nelle diffé­rente pour chacun de nous du fait de notre vécu, il n’en demeure pas moins qu’il existe une racine commune aux senti­ments qu’elles sont suscep­tibles de déclen­cher chez tout un chacun. Quant aux effets corpo­rels éven­tuels, ils sont tout aussi indis­cu­tables. J’en veux pour preuve le lien étroit entre­tenu par la présence d’un bouquet de lavande dans l’en­vi­ron­ne­ment direct de votre servi­teur et les inéluc­tables spasmes abdo­mi­naux que cela entraîne chez ce dernier… Mais je m’éloigne du sujet. Enfin pas tant que ça fina­le­ment…

Reve­nons donc main­te­nant à nos réver­bé­ra­tions. Tout comme les odeurs, elles sont profon­dé­ment ancrées dans notre incons­cient collec­tif. Elles sont une partie inté­grante de la nature, et donc, à ce titre, elles ont un aspect vivant qui peut « dialo­guer » avec notre anima­lité. Ainsi, au-delà de la sugges­tion d’un quel­conque lieu, les réver­bé­ra­tions sont capables de trans­mettre d’autres infor­ma­tions à l’au­di­teur — par exemple une époque, une ambiance, ou bien encore une humeur — et ce, de manière très subtile mais pour­tant bel et bien réelle.

Altiverb 7 IR browser : reverb space presets

Du coup, le choix de vos présets doit impé­ra­ti­ve­ment tenir compte du message et/ou de l’émo­tion que vous souhai­tez véhi­cu­ler. Pour filer la méta­phore jusqu’au bout, imagi­nez donc l’es­pace d’un instant une belle jeune femme distil­lant le parfum peu déli­cat d’une pois­son­nière après une dure jour­née de labeur, une vieille voiture ayant l’odeur d’un cabrio­let flam­bant neuf, ou bien encore un boxeur qui, après un combat parti­cu­liè­re­ment acharné, senti­rait la fleur des champs… Plutôt incon­gru, n’est-ce pas ? Eh bien en ce qui concerne le mariage entre votre musique et vos réver­bé­ra­tions, il en ira de même si vous n’y prenez garde. Atten­tion, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ; utili­ser une réver­bé­ra­tion inat­ten­due en regard de votre compo­si­tion peut être un effet de style très inté­res­sant, voire extrê­me­ment percu­tant si cela est fait avec goût. Seule­ment je préfère que vous en ayez conscience et que cela soit un acte volon­taire plutôt que le résul­tat d’un heureux acci­dent.

Bref, tout ça pour dire qu’au moment de choi­sir vos presets, je vous conseille d’ima­gi­ner l’émo­tion que vous cher­chez à trans­mettre, la patine que vous dési­rez donner à votre produc­tion, puis de traduire cela d’un point de vue fréquen­tiel. Travaillez-vous sur une atmo­sphère sombre ou chatoyante ? Un feeling ouvert ou fermé ? Une ambiance moderne ou datée ? Un groove vif ou alan­gui ? Voilà les ques­tions qu’il vous faut vous poser afin de pouvoir faire correc­te­ment vos choix de présets.

Et après ? C’est ce que nous verrons dans le prochain épisode !

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