Dans cet avant-dernier article du chapitre consacré à la gestion de la dynamique en situation de mixage, nous allons évoquer brièvement les derniers traitements parfois utilisés à ce stade ainsi que les raisons pour lesquelles nous ne nous attarderons pas sur leur cas.
À nos chers disparus…
Commençons par le cas des expandeurs. Le principe à la base de ce type de traitement est en quelque sorte l’antithèse du compresseur puisqu’un expandeur sert à redonner des variations dynamiques à un signal un peu raplapla. Dans les faits cependant, les expandeurs sont souvent utilisés comme une alternative plus douce aux noise gates. D’ailleurs, les plug-ins de gate proposent bien souvent des fonctions d’expandeurs. Du coup, il me semble inutile de traiter le sujet en profondeur : lorsque la situation requiert l’emploi d’un gate comme nous avons pu le voir précédemment, mais que le résultat est trop violent, pensez à dégainer un expandeur pour un peu plus de finesse. Sachez juste qu’en plus des réglages présents sur les noise gates, les expandeurs disposent d’un réglage de ratio et que plus ce ratio est faible, plus le traitement sera subtil.
Je ne m’attarderai pas non plus sur le cas des de-essers. D’une part, parce que leur mise en oeuvre est généralement simple, et d’autre part, car leur champ d’application n’est pas des plus vastes. Notez tout de même qu’au-delà du traitement des sifflantes sur une voix, ce type de traitement peut s’avérer particulièrement efficace pour calmer l’agressivité d’un charley ou d’une autre cymbale sur les pistes overheads d’une batterie.
Passons maintenant aux limiteurs. Mon avis sur la question est relativement simple : n’utilisez jamais de limiteur en situation de mixage. Veuillez excuser une telle véhémence de ma part, mais d’après moi, l’emploi d’un traitement de ce genre au stade du mixage est tout simplement le meilleur moyen de se tirer une balle dans le pied. Pourquoi donc ? Eh bien tout d’abord, car sur le bus master, un limiteur qui travaille empiètera sur le mastering, ce qui n’est bien évidemment pas une bonne chose à faire. D’autre part, en limitant une piste, il vous est très facile de complètement défigurer le son original sans même vous en rendre compte. D’autant que vous pouvez très vite vous retrouver victime du fameux phénomène « c’est plus fort donc c’est mieux », mais les ennuis arriveront immanquablement tôt ou tard avec une diminution considérable de votre précieuse réserve de gain, ce qui limitera profondément votre marge de manoeuvre à plus ou moins court terme. Et je ne vous parle même pas de l’oblitération des variations dynamiques qui vampirisera la sensation de vie de votre musique. Non vraiment, le limiteur en situation de mixage, c’est le mal.
Pour finir, juste un mot sur les EQ dynamiques. Je ne m’étendrai pas sur le sujet pour plusieurs raisons. Premièrement, car ce type de joujou tient plus de l’égaliseur que du traitement de la dynamique à proprement parler, donc ce serait un peu hors sujet. Deuxièmement, car les outils du genre sont relativement complexes à appréhender et peuvent faire plus de mal que de bien lorsqu’ils ne sont pas employés à bon escient, du coup ils ne me semblent pas avoir leur place dans le cadre d’une série « Bien débuter ». Et troisièmement, il se trouve qu’à titre personnel je n’utilise tout simplement jamais d’EQ dynamique, car lorsque j’en ressens éventuellement le besoin, je finis toujours par constater que le véritable problème est ailleurs et une fois ce dernier réglé, plus besoin d’y avoir recours.
Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour le dernier article de ce chapitre sur la dynamique.