Suite et fin de notre petit hors-piste dans le cadre de l'enregistrement de la batterie. Faut-il envisager la répartition stéréo de la batterie du point de vue du spectateur ou de celui du batteur ? La réponse vous attend ci-dessous…
Disclaimer
Tout d’abord, voici quelques remarques concernant le sondage que je vous ai présenté la semaine dernière. Malgré toutes les précautions prises pour être le plus rigoureux possible, j’ai bien conscience que cette étude n’a aucune valeur scientifique réelle. En effet, l’échantillon de population étudié est non seulement trop petit, mais également peu représentatif. La proportion d’individus gravitant autour du monde de la musique est, d’une part, certainement beaucoup trop importante. D’autre part, il faut savoir qu’afin de trouver 200 personnes assez sympathiques pour se plier à cette petite lubie, il m’a fallu piocher dans mon entourage étendu. Moralité, environ deux tiers des participants étaient des hommes de 20 à 35 ans ayant un Bac +2 minimum et vivant aux alentours de Montpellier… Ce qui est bien loin d’être la panacée en termes de représentation des « consommateurs de musique », vous en conviendrez. Et je ne parle même pas d’autres facteurs tels que le choix du morceau « test », la rapidité de son tempo, etc. qui ont certainement eux aussi une influence sur les réponses obtenues.
Toutefois, ces résultats me paraissent suffisants pour échafauder quelques conjectures…
My way
Selon les chiffres fournis la semaine dernière, il semble que l’idéal serait d’avoir un mix différent suivant les cas de figure… Or, c’est tout bonnement impossible puisque nous ne pouvons absolument pas savoir à l’avance si l’auditeur est gaucher, batteur ou bien encore s’il écoute notre musique en voiture ! Sans oublier que plus d’un quart des sujets sondés n’a pas de préférence ou n’est pas apte à identifier correctement l’objet de notre étude. Par conséquent, il m’apparait évident que la question de savoir s’il vaut mieux envisager la répartition stéréo de la batterie du point de vue du spectateur ou de celui du batteur est un faux débat qui n’a pas lieu d’être puisqu’elle ne souffre aucune réponse définitive.
Du coup, à titre personnel, j’utilise autant le point de vue du batteur que le point de vue du public dans mes productions, et ce, en fonction de ce que les morceaux me semblent appeler tout en tenant compte de ce que je souhaite en faire. Voici un petit résumé de ma méthode pour choisir entre l’un ou l’autre :
Pour un morceau suggérant une sensation « live », ou lorsque je souhaite une batterie profonde et/ou éloignée, j’adopte le point de vue du public ;
Pour un titre plus intimiste ou suggérant un « élan intérieur », j’opte alors pour le point de vue du batteur ;
Bien entendu, si l’agencement fréquentiel de l’arrangement, à savoir la densité spectrale du point de vue de la stéréo de l’ensemble du morceau ne me permet pas d’appliquer les règles précédentes, je change alors mon fusil d’épaule sans état d’âme à partir du moment où cela sert la musique ;
Lorsque je travaille sur plusieurs titres d’un même album, ce choix peut me servir à renforcer la sensation de cohésion de l’album en conservant le même point de vue entre chaque morceau. A contrario, adopter subitement un point de vue différent peut m’aider à marquer une rupture si besoin est ;
Enfin, il m’arrive très souvent de tout bonnement éviter la question en choisissant d’utiliser un point de vue monophonique, comme sur une production sauce « vintage », mais pas que.
Voilà, cette méthode vaut ce qu’elle vaut, mais je peux vous assurer que personne n’est jamais venu se plaindre de mon travail en raison d’un choix de point de vue de stéréo pour la batterie. Du coup, ce qui compte à mon sens au final c’est d’opter pour le choix qui semble convenir au morceau à mes yeux car je sais que cela m’aidera à personnellement mieux travailler. Après, le rendu conviendra mieux à certains plutôt qu’à d’autres, mais je sais que la différence sera certainement insignifiante pour beaucoup, alors pourquoi se faire des noeuds au cerveau ?
Pour finir, sachez que j’aborde le « problème » de la largeur stéréo de la batterie d’une façon similaire : peu importe du moment que cela sonne pour le morceau sur lequel je travaille.
Sur ce, rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles aventures !