Aujourd’hui, nous allons rapidement aborder deux des effets "classiques" du delay.
Le Slap Back
Cet effet est sans doute l’un des plus anciens en matière de délai. Pour l’obtenir, rien de plus simple. Il suffit d’utiliser un temps de délai compris entre 70 et 110 millisecondes et un feedback nul. Le résultat est alors une unique répétition retardée clairement interprétable comme un écho très proche du signal source. Attention, pour que cela n’interfère pas trop avec l’instrument sur lequel il est appliqué, il faudra immanquablement égaliser le son retardé en rognant le haut et le bas du spectre, ce qui est un minimum syndical.
Très populaire depuis les années 60, il est vrai que le Slap Back est de moins en moins utilisé. Cependant, il peut tout de même toujours être approprié dans certaines productions en apportant un joli côté « oldies ». Principalement utilisé sur les voix et les guitares électriques, il est toutefois possible d’obtenir d’heureux accidents créatifs en essayant cette méthode sur des instruments percussifs comme la caisse claire ou le charley.
Le doublage
Autre utilisation classique du délai s’il en est, le doublage qui, comme son nom l’indique, sert à simuler de façon plus ou moins réaliste le fait de superposer deux prises différentes d’un même instrument. Ici, le feedback est toujours à zéro, mais cette fois-ci, le temps de délai sera encore plus court avec un retard oscillant entre 20 et 70 millisecondes. Prenez garde de ne pas descendre trop bas sous peine de créer de gros problèmes de filtrage en peigne qui ne manqueront pas de compliquer le mixage. D’autre part, une fois de plus, l’égalisation du signal retardé est une nécessité absolue.
Les réglages de base que je viens de vous citer ne suffisent bien évidemment pas à générer quelque chose de réaliste. Pour améliorer un peu la sauce, plusieurs options s’offrent à vous. Il est tout d’abord possible de donner plus d’ampleur au doublage tout en préservant l’intelligibilité de la piste traitée en utilisant un délai stéréo offrant la possibilité de régler des temps de retard très légèrement différents pour les canaux gauche et droit.
Vous pouvez ensuite essayer de désaccorder de quelques cents chacune des lignes de retard, avec des valeurs différentes bien sûr.
Enfin, la cerise sur le gâteau consiste à moduler légèrement le temps de délai de chacune des lignes afin d’obtenir une fluctuation constante de la hauteur. Résultat « Lennonesque » garanti !
Pour finir, deux petites remarques. Tout d’abord, lorsque vous utilisez l’une de ces techniques, pensez à systématiquement vérifier la compatibilité monophonique du résultat, car vous pourriez avoir de mauvaises surprises. Ensuite, il se trouve qu’historiquement parlant, ces effets étaient obtenus grâce à l’utilisation de délai à bandes. Moralité, si votre arsenal de plug-ins contient une émulation du genre, il serait peut-être judicieux de la dégainer pour l’occasion, le résultat final n’en sera que plus réaliste dans le sens « culture du son » de la chose.
Demain, nous passerons à des utilisations plus concrètes du délai en situation de mixage.