Aujourd'hui, je vous propose de découvrir comment utiliser le délai en lieu et place d’une réverbération pour renforcer la cohésion sonore de votre mix.
Pourquoi ?
Mais avant de commencer, faisons un petit intermède pour discuter de l’intérêt de la chose. Si vous avez bonne mémoire, je vous ai déjà dit qu’il était possible de remplacer le bus auxiliaire dévolu à l’effet « glue » avec son algorithme « Ambience » par un délai très court. À l’époque, il me semble que j’avais mentionné qu’il s’agissait plus d’une histoire d’habitude de travail, mais qu’au final, il n’y avait pas réellement de différence. Or, il se trouve que depuis la rédaction de cet article, je me suis évertué à utiliser systématiquement une réverbération type « Ambience » plutôt qu’un délai, contrairement à ma façon de faire ordinaire. Et par la force des choses, j’en suis arrivé à la conclusion qu’il y a bel et bien une différence, et pas des moindres ! Si les « Ambiences » font des merveilles sur les morceaux lents et/ou disposant d’un arrangement peu chargé grâce au réalisme qu’elles apportent, il n’en demeure pas moins que leur complexité complique quelque peu le mixage des titres rapides et/ou affublés d’un arrangement conséquent. À l’inverse, la simplicité d’un délai ultra court n’habillera pas suffisamment les musiques lentes/peu chargées, alors que sur quelque chose de rapide/touffu, cela simplifiera grandement le mixage.
Moralité, on en apprend tous les jours ! Un grand merci à vous pour cette découverte, car quelque part, je n’aurais certainement pas tenté cette expérience si je n’avais pas rédigé ces articles.
Pot de colle
Passons maintenant à la mise en pratique. Pour utiliser un délai afin de donner plus de cohérence sonore à votre mix, il convient d’envoyer vos pistes vers un bus auxiliaire agrémenté d’un plug-in de délai stéréo dont le temps de retard sera réglé au plus court, entre 5 et 20 millisecondes. Attention, il n’est pas question ici d’employer des temps de retard différents pour les canaux gauche et droit, cela risquerait de déformer l’image stéréo de votre titre dans son ensemble puisque tous les éléments du mix vont être envoyés vers ce bus.
Concernant le réglage du feedback, commencez par le mettre à zéro. Vous pourrez légèrement le pousser ultérieurement jusqu’à 10 % maximum si vous souhaitez rajouter un peu de profondeur à la chose, mais comme d’habitude n’y allez pas à la hache !
Bien sûr, il conviendra d’égaliser ce signal retardé de façon à ce qu’il se fonde discrètement dans le mixage. Raboter le haut et le bas du spectre est un minimum syndical, pour le reste, cela dépend tellement du morceau que je ne peux hélas pas vous aiguiller plus avant.
Enfin, il est possible d’améliorer le liant de ce bus en lui ajoutant une petite touche de saturation. Notez que j’ai bien écrit « petite touche », la distorsion dont je parle devra donc être plus de l’ordre de la sensation plutôt que de l’effet clairement audible.
Pour ce qui est du dosage des envois vers ce bus, j’utilise une méthode équivalente à celle décrite dans l’épisode consacré au bus de réverbération « glue ». La seule différence, c’est qu’il faut systématiquement vérifier la compatibilité mono, car jouer avec un délai configuré ainsi peut profondément altérer cette dernière. Attendez-vous donc à devoir faire des compromis.
Dans le prochain article, nous verrons comment travailler la largeur de votre mix grâce à des plug-ins de délai.