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Pédago
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Les réflexions primaires - Le guide du mixage — 69e partie

La semaine dernière, nous avons étudié le temps de réverbération, ce qui correspond finalement peu ou prou à la durée de la queue de réverbe — « reverb tail » en anglais. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à ce qui se passe de l’autre côté de notre réverbération, à savoir les réflexions primaires - ou « early reflections » dans la langue de Shakespeare.

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Au commen­ce­ment

Les réflexions primaires, comme leur nom le laisse suppo­ser, sont consti­tuées des tout premiers rebonds du son sur les parois les plus proches. Ces premiers rebonds sont essen­tiels, car ils contiennent les infor­ma­tions indis­pen­sables à notre cerveau pour iden­ti­fier la taille de la pièce (largeur, hauteur et profon­deur), ainsi que la distance nous sépa­rant de la source sonore. Mora­lité, les premières réflexions sont à surveiller de très près si votre but est de resti­tuer une sensa­tion d’es­pace réaliste.

Il n’est pas rare de retrou­ver sur les plug-ins de réver­bé­ra­tion un poten­tio­mètre permet­tant de régler le niveau de ces premières réflexions, et c’est tant mieux ! En effet, le niveau sonore des premiers rebonds est respon­sable de plusieurs choses. Tout d’abord, il informe l’au­di­teur sur la gran­deur de la pièce, mais de façon contre-intui­ti­ve… Plus la pièce sera grande et moins fortes seront ces réflexions ! Pourquoi ? Eh bien tout simple­ment parce que le son qui rebon­dit sur une paroi loin­taine mettra plus de temps à reve­nir à nos oreilles à cause de la distance à parcou­rir.

Inside graphic

D’autre part, ce niveau renseigne égale­ment sur la nature des maté­riaux consti­tuants la pièce. Par exemple, une cuisine carre­lée produira logique­ment un niveau plus élevé qu’une chambre à coucher avec moquette et rideaux.

Enfin, en ce qui concerne la sensa­tion de distance, le volume des premiers rebonds est encore une fois des plus instruc­tifs, mais toujours d’une façon pouvant paraître contre nature. En effet, plus une source sonore est éloi­gnée de l’au­di­teur et plus la diffé­rence de niveau rela­tive entre le signal source et les premières réflexions est faible. Par consé­quent, pour éloi­gner un instru­ment, il convient de bais­ser son niveau et d’aug­men­ter le niveau des réflexions primaires de la réver­bé­ra­tion lui étant appliquée.

Avant de finir, une petite remarque. Ces « early reflec­tions » peuvent faci­le­ment dété­rio­rer le timbre des instru­ments, car il s’agit là des sons les plus proches du signal source, ce qui peut provoquer un filtrage en peigne. Si vous consta­tez ce phéno­mène, plusieurs solu­tions s’offrent à vous. Vous pouvez tout d’abord essayer de jouer avec le pré-delay afin de les « éloi­gner » du signal source, mais cela peut ne pas conve­nir à votre choix de place­ment dans l’es­pace de cette source. Il vous est égale­ment possible de bais­ser leur niveau, voire carré­ment de les suppri­mer, mais cela nuira à la loca­li­sa­tion précise de la source ainsi qu’au natu­rel du rendu sonore global de la réver­bé­ra­tion. Enfin, vous pouvez envi­sa­ger de mini­mi­ser le phéno­mène moyen­nant l’usage d’une égali­sa­tion adéquate du signal réver­béré. D’ailleurs, ça tombe bien puisque la semaine prochaine nous attaque­rons juste­ment l’étude de l’éga­li­sa­tion en milieu réver­bé­rant. Rendez-vous donc dans le prochain épisode pour la suite de nos aven­tures !

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