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Pédago
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Plan d’attaque pour le mixage

Le guide du mixage - 10e partie

Cette semaine, je vais vous présenter une vue d’ensemble de la méthode de mixage que nous allons suivre dans les semaines à venir.

Accéder à un autre article de la série...

Je ne prétends pas qu’il s’agit de « La Méthode », il en existe en effet une multi­tude tout aussi valable. Cepen­dant, je pense que cette façon de faire consti­tue une base solide à partir de laquelle vous pour­rez construire votre propre méthode. 

Step by step

Pour commen­cer, je vous conseille de faire un rendu de votre morceau dans son état actuel, à savoir après l’étape de « Gain Staging », et d’im­por­ter le résul­tat sur une piste de votre projet que vous « mute­rez ». Cela vous permet­tra de compa­rer au fur et à mesure votre mix avec cette version brute afin de vous rendre compte de l’avan­cée des choses. À partir de là, nous entrons dans une boucle. Chacune des étapes suivantes néces­si­tera de reve­nir en début de boucle pour réajus­te­ment suite aux dernières modi­fi­ca­tions effec­tuées.

Il faut tout d’abord faire une mise à plat du titre. J’en­tends par là un mix rapide en utili­sant unique­ment les faders de volume et les pano­ra­miques de vos pistes, le tout sans aucune auto­ma­tion. Une fois cela fait, un nouveau rendu avec import du résul­tat sur une piste silen­cieuse de votre projet est judi­cieux, toujours dans un but compa­ra­tif.

Ensuite, il convient de passer à l’éga­li­sa­tion, étape déli­cate s’il en est. Elle combine une première passe de nettoyage fréquen­tiel, une deuxième d’éga­li­sa­tion/arti­cu­la­tion, et éven­tuel­le­ment une troi­sième passe d’em­bel­lis­se­ment/accen­tua­tion/colo­ra­tion. Le tout s’ef­fec­tue en mono et à 99 % en contexte ! C’est-à-dire non pas lors de l’écoute des pistes en solo, mais bel et bien avec toutes les pistes jouant en même temps. 

Le mixage audio en home studio

L’étape suivante est consa­crée à la gestion de la dyna­mique. Nous verrons en détail le pourquoi du comment de la compres­sion, et surtout que l’uti­li­sa­tion d’un compres­seur c’est comme les anti­bio­tiques, ce n’est pas auto­ma­tique !

Vien­dra alors le moment de s’oc­cu­per de l’es­pace 3D avec des réver­bé­ra­tions, des delays, mais pas que ! Les travaux sur les volumes, les pano­ra­miques, l’éga­li­sa­tion et la dyna­mique effec­tués en amont ont aussi une grande impor­tance à ce stade. D’où la néces­sité abso­lue de reve­nir en début de boucle pour les éven­tuels réajus­te­ments.

La dernière étape de la boucle consiste en une possible retouche cosmé­tique çà et là afin de renfor­cer la cohé­sion sonore de l’en­semble – ou l’ef­fet « glue ».

En sortie de cette boucle, nous obte­nons un mix statique qu’il convient une fois de plus d’ex­por­ter et réim­por­ter sur une piste « mutée » du projet pour réfé­rence avant de passer au stade ultime : l’au­to­ma­tion. 

Et après ? Eh bien après c’est fini, votre mix devrait être paré pour partir au maste­ring. Sauf qu’en réalité, il faut bien souvent écou­ter et réécou­ter votre mix avec des systèmes d’écoute et dans des lieux diffé­rents afin d’af­fi­ner encore le résul­tat. J’abor­de­rai donc bien évidem­ment cette étape. D’autre part, pour reprendre la méta­phore culi­naire du début, il est rare de réus­sir une nouvelle recette du premier coup. Il faut souvent refaire plusieurs fois le même plat avant d’at­teindre un résul­tat délec­table. Mora­lité, refaire un ou plusieurs mixs diffé­rents en partant du début peut être une bonne idée. 

Better safe than sorry…

Pour termi­ner, un petit mot pour garan­tir la sécu­rité de vos oreilles et la préser­va­tion de votre « objec­ti­vité » tout au long du proces­sus de mixage. Même si cela semble évident, je vous rappelle qu’il est essen­tiel de faire des pauses fréquentes. Person­nel­le­ment, je fais au mini­mum une pause de 10 minutes tous les 3/4 d’heure, cela remet mes esgourdes à zéro et me donne le temps de réflé­chir à tête « repo­sée » aux choses en cours. D’autre part, j’ai toujours un – voire deux – morceau(x) de réfé­rence à portée de main dans un esprit proche de celui que j’es­saie d’at­teindre afin de véri­fier que je ne suis pas en train de me four­voyer. Notez qu’il est primor­dial que le niveau des morceaux de réfé­rence soit iden­tique à celui en cours de mixage pour ne pas faus­ser le juge­ment via le fameux syndrome « c’est plus fort donc c’est mieux ».

Sur ce, rendez-vous au prochain article qui concer­nera la mise à plat !

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