Bien, nous avons maintenant atteint un stade où il semble opportun de dégainer nos plus beaux plug-ins de réverbération. Plutôt que d’essayer de réinventer le fil à couper le beurre en vous décrivant par le menu les différents paramètres de ces jolis joujoux, je préfère largement aborder le sujet d’un point de vue plus pratique, voire philosophique dans une certaine mesure.
C’est pourquoi, en regard des éventuelles questions que vous pourriez vous poser sur tel ou tel réglage particulier, je vous renvoie vers cet excellent article paru il y a quelques années de cela sur votre site préféré. Pour le reste, c’est par là que ça se passe…
Human nature
Comme vous l’avez sans doute compris depuis le début de cette série d’articles consacrée au mixage, je suis plutôt un adepte de la méthode « explication/action » que je préfère largement à celle du « fait comme ça et tais-toi ». Du coup, en cet instant précédant votre ruée vers la réverbe, je vous propose de vous interroger en premier lieu sur la nécessité de la chose. En y réfléchissant, la réponse est relativement simple. Dans la nature, la réverbération est tout bonnement omniprésente ! Qu’elle résulte du rebond du son sur les murs d’une pièce ou du ricochet du « silence » sur un simple plan d’eau, la réverbe nous enveloppe immanquablement. Bref, normalement, qui dit son dans un espace, quel qu’il soit, dit réverbération. La réverbe est donc un phénomène naturel reflétant d’une certaine façon la vie et reliant les choses non seulement à l’espace qui les entoure, mais également entre elles.
Or, il se trouve que les moyens modernes de production musicale tendent à omettre cette composante essentielle à l’aspect vivant du son. C’est vrai qu’entre l’enregistrement en « close miking », les instruments à base de synthèse sonore, ou bien encore les instruments virtuels de tout poil, la réverbération naturelle a du mal à se frayer un chemin. Et ce n’est pas forcément un mal, car cela nous laisse une plus grande marge de manœuvre lors du mixage. Cependant, il faut donc nécessairement en passer par la case plug-in de réverbération.
Ainsi, grâce aux réverbes artificielles, il est possible de redonner un certain souffle de vie et de naturel à vos productions. Cela permet également de modeler un espace virtuel tridimensionnel cohérent — mais pas nécessairement réaliste comme nous le verrons plus tard. Enfin, le recours aux réverbérations peut faciliter l’articulation entre les divers éléments du mix en remplissant l’espace sonore d’une texture qui sera commune à tous les instruments présents.
Même si nous verrons plus tard qu’il y a encore plus de raisons pour utiliser les réverbes, voici déjà les trois principales : vie, espace et liant. Suivant l’axe que vous souhaitez aborder, il conviendra d’utiliser tel ou tel plug-in de telle ou telle manière. C’est donc dans cette optique que nous approcherons le travail avec les réverbérations dans les semaines à venir, en commençant dès la semaine prochaine avec la suite logique de cet article, à savoir le comment !