Comme je vous le disais dans l’épisode précédent, cette nouvelle série consacrée à l’enregistrement s’adresse au MAOiste lambda. Par conséquent, il serait totalement incongru de réaliser les exemples sonores qui accompagneront certains articles dans un contexte « pro », c’est-à-dire dans un studio à l’acoustique irréprochable avec un panel de micros hors de prix arrosé d’une débauche de périphériques hardware externes tout aussi coûteux.
Non, ici nous nous contenterons d’un lieu pas spécialement adapté à notre délicate tâche avec l’aide d’un « setup » simple, mais pas simpliste, afin de coller à la réalité du home studio moyen. Que les plus chanceux d’entre vous se rassurent, j’évoquerai tout de même brièvement l’usage de préampli/compresseurs/EQ externes, mais ce ne sera pas le cœur de la bataille que nous nous apprêtons à livrer.
Bref, je vous propose donc aujourd’hui de faire connaissance avec mon home studio que j’ai spécialement réaménagé pour l’occasion.
In situ
Commençons par le lieu en lui-même. Il s’agit tout bonnement de mon salon. C’est une pièce rectangulaire d’environ 27 m² (4,5 m x 6 m). D’habitude, ma station de travail personnelle ne me sert qu’à faire de l’édition audio ou à réaliser des pré-productions, le bureau est donc plaqué contre un mur pour préserver l’espace vital. Ceci étant, j’ai temporairement sacrifié ce salon pour les besoins de cette série et la station trône donc à présent à un emplacement plus en adéquation avec notre mission, à savoir au tiers de la longueur de la pièce. Comme beaucoup de monde, mon logement est une location. Difficile dans ces conditions de traiter efficacement et durablement l’acoustique du lieu. Il existe cependant quelques solutions pour améliorer l’ordinaire. J’utiliserai par exemple deux panneaux acoustiques Screen Panel de GIK Acoustics ainsi qu’un Reflexion Filter signé sE Electronics à l’occasion afin de limiter la casse niveau réverbération parasite dans les prises. De même, un tapis me permettra d’atténuer l’impact sonore de mon satané carrelage. Certes, ce n’est pas Byzance, mais c’est toujours mieux que rien.
Passons maintenant au matériel. Ma bécane est un Mac Pro fin 2013 Hexacœurs Xeon 3,5 GHz équipé de 32 Go DDR3. S’il n’est pas réellement utile d’avoir une telle machine de guerre pour le sujet qui nous concerne ici, n’importe quel ordinateur relativement récent pouvant faire la blague, le silence inébranlable de ce beau joujou est en revanche une bénédiction puisqu’il me permettra d’enregistrer sans avoir à me soucier des éventuelles reprises de bruits de ventilation.
Mon interface audionumérique se résume à une modeste TC Electronic Konnekt Live que j’utilise d’ordinaire pour la scène. Loin d’être luxueuse, cette carte son est tout de même largement suffisante pour ce qui nous attend. Sauf exception, les deux préamplis micro embarqués seront les seuls utilisés.
Concernant les micros justement, le parc se limite à l’essentiel. En dynamique, j’utiliserai l’inévitable Shure SM57, micro passe-partout s’il en est, ainsi qu’un Sennheiser e609. Du côté des statiques, mon choix s’est porté sur un grand classique, le C414 d’AKG, mais également sur une paire d’outsiders, les Oktava MC012. Enfin, un micro à ruban vient compléter le tableau, le Sigma de Sontronics.
Niveau monitoring, les enceintes sont des Focal CMS 65 et les casques tapent dans le modèle fermé de Beyerdynamic qu’on ne présente plus, j’ai nommé le DT 770 Pro.
Pour finir, quelques détails n’ayant pas de véritable importance. Le logiciel utilisé pour les captations sera Reaper, mais comme vous devez sûrement déjà le savoir, cela ne change absolument rien à la qualité de la captation. Quant aux accessoires de types câbles, pieds ou autres, j’utilise du matériel correct mais rien d’ostentatoire, pas de connectique en or massif façon « idiophile », pas de balancier sophistiqué, juste ce qu’il faut pour travailler convenablement avec un bon rapport qualité & confort/prix.
Voilà, ce n’est certainement pas l’article le plus passionnant de la série, mais il me semblait nécessaire de poser les choses afin que vous sachiez dans quelles conditions nous allons évoluer. Comme vous pouvez le constater, il n’y a rien d’extravagant dans ce « setup » et j’espère bien vous démontrer que c’est amplement suffisant pour réaliser un travail de qualité honorable.