Certains d'entre-vous se souviennent peut être de la grande époque de la synthèse analogique modulaire ? D'autres sont plutôt branchés haute technologie et sont "à la mode numérique". Et bien pour ces deux catégories, Clavia nous a concocté un synthé modulaire entièrement numérique.
Un énième synthétiseur à modélisation analogique me direz vous ? Non ! Un des premiers (le premier me semble-t-il sans en être parfaitement sûr) synthétiseur – modulaire – à modélisation analogique. Modulaire ? Oui, entièrement, comme au bon vieux temps, mais avec d’autres possibilités impensables à l’époque.
Présentation et caractéristiques
Le modèle rack est mis en valeur par une couleur « rouge Clavia ». Les différentes parties sont très bien ordonnées, et offrent des contrastes visuels assez marqués mais pas désagréables, qui permettent de se retrouver facilement lorsqu’on joue sur scène dans l’obscurité. Bien vu.
Le Nord Modular possède 4 sorties audio niveaux ligne indépendantes à l’arrière, pouvant être configurées de différentes façons suivant les patchs utilisés. Le Nord Modular possède aussi deux entrées audio mono et une sortie casque. On peut également brancher une pédale de sustain et de contrôle via leurs deux entrées respectives. Toutes ces entrées / sorties se font sur jack 6'35 mono (ou stéréo pour le casque). La conversion des entrées audio se fait à 48khz / 16 bits, et les sorties en 96khz / 18 bits. La génération sonore interne se fait en 24 bits.
L’afficheur est un modèle 2*16 caractères rétro-éclairé, mais ce n’est pas un inconvénient, car la plupart des opérations ne se font que par le logiciel d’édition PC ou Mac. Le synthé possède deux ports MIDI : un pour l’édition, et l’autre pour la connexion avec d’autres instruments MIDI (clavier maître, séquenceurs…). Un bémol, il n’y à pas de M.I.D.I thru. La carrosserie elle même est de type triangulaire, la façade étant la partie inclinée. Donc, vous pourrez aussi bien le mettre en rack grâce aux ailettes fournies d’origine, ou le poser sur un support plat. Seule précaution à prendre, c’est de choisir des jacks courts ou, mieux, coudés, car dans le cas contraire la place prise par les câbles pourrait faire perdre une unité au sein d’un rack.
Le mode d’emploi est en français pour la version 2.1 de l’OS, et en anglais pour la version 3.03, et il est très bien expliqué. Le modèle rack se différencie du modèle clavier par un bouton de transposition absent. Concernant le Micro Modular, il se différencie des deux autres par :
- Quatre potentiomètres au lieu de 18 en façade
- Afficheur 2*7 segments
- Deux boutons à multiples fonctions
- Deux sorties audio au lieu de quatre
- Pas d’entrée pour pédale
Voilà pour les grands traits. Passons à l’étape suivante. Ce synthé a une multitimbralité maximale de 4 canaux ; gérant 4 slots (emplacement dans lequel les patchs se chargent), sur 32 voix de polyphonie (64 avec l’extension). Sa mémoire interne est totalement exploitable : soit 9 banques de 99 emplacements chacune…Vous pouvez écraser les patchs préprogrammés sans hésiter, car ils sont tous sur le CD livré avec la bête.
Merci Clavia d’avoir fait les choses intelligemment : la molette de type « rotary dial » est un modèle à réaction exponentielle : en tournant vite, on passe du premier patch au 910 ème en quelques tours, et en moins d’une seconde ! Bien sûr, on peut passer aussi d’unité en unité ou de centaine en centaine avec les quatre boutons de navigation (+/- 1, et +/- 100). Pour éviter les mauvaises manœuvres, l’affectation d’un patch dans l’un des slots (les quatre canaux de multitimbralité), doit être confirmée après sélection.
Les potentiomètres de la façade sont d’une grande efficacité. Ils offrent une résistance et un touché permettant par exemple de faire aisément des ouvertures lentes et linéaires de la fréquence de coupure d’un filtre, ou la vitesse d’un LFO. Ils offrent deux modes de réponses : « instantanée » et « seuil » (« immediate » et « hook » en anglais sur le synthé). Le premier fait « sauter » la valeur de son paramètre / de sa fonction au sein du patch à la valeur du potentiomètre sur la façade, et le deuxième permet de modifier sa valeur / son statut uniquement quand la position physique du potentiomètre a atteint la valeur relative de son paramètre / sa fonction associé(e).
Bien sûr, la synchronisation à une horloge externe de certaines fonctions de divers éléments est possible, mais de par le concept modulaire du Nord Modular, elle doit être programmée. Sa programmation n’est pas des plus simples. Des explications plus précises sont disponibles au paragraphe « paramétrage ».
Du fait que l’édition se fasse sur ordinateur (MAC et PC), la façade est assez dépouillée. C’est quand on ouvre l’éditeur que l’on se rend compte de sa puissance. Dans la section filtre, on peut choisir parmi neuf filtres différents, qui eux mêmes offrent des possibilités supplémentaires, comme le choix de la pente du filtre. De par son concept modulaire, rien ne vous empêche, si ce n’est la consommation DSP, d’utiliser trois, voir quatre filtres en série ou en parallèle, plusieurs et divers types d’oscillateurs, plusieurs enveloppes (parmi 6 types différentes, avec réglages poussés), plusieurs LFOs (parmi 14 différents, avec possibilités étendues), etc.
On trouve au sein du Nord Modular des outils de création assez rares dans les synthés actuels, comme les différents séquenceurs (quatre types) toujours de type analogique. Encore une fois, on peut en utiliser plusieurs en série ou en parallèle au sein du même patch. Il y a deux fenêtres d’édition : « Common Voice patch section », et « Poly Voice patch section ». La première fenêtre permet l’exploitation du patch sur plusieurs voix de polyphonie, et la seconde fonctionne uniquement en mono. Ces deux fenêtres sont indépendantes, mais peuvent se relier. Vous allez me dire : « pourquoi utiliser deux fenêtres au sein d’un même patch, quand on souhaite jouer uniquement en mono ? » Tout simplement pour gagner en nombre de voix de polyphonie jouées avec d’autres patchs chargés en mémoire.
D’origine, le Nord Modular a une polyphonie maximum de 32 voix, et baisse rapidement suivant la complexité du ou des patch(s) (voir plus loin une explication sur le fonctionnement des DSP). En déportant certaines fonctions ou certains modules vers la fenêtre « Common Voice », vous pouvez jouer jusqu’à 31 voix de polyphonie en utilisant les 100 % de puissance DSP ! Un peu plus bas, je vous ai détaillé les fonctions DSP
Le synthé possède aussi une fonction de morphing, qui permet, après programmation bien sûr, de modifier plusieurs paramètres relatifs aux différents modules utilisés pour le patch, en même temps, avec un seul potentiomètre. C’est intéressant et pratique quand, par exemple, vous avez deux filtres au sein du patch, et que vous voulez faire évoluer leurs fréquence de coupure en même temps. Autre exemple. En tournant un potentiomètre sur toute son amplitude, vous voulez à la fois : baisser de moitié le cut-off, augmenter d’un cinquième la vitesse du L.F.O.1, augmenter d’un tiers le niveau de l’entrée de Modulation FM de l’oscillateur A1, et changer la forme d’onde du L.F.O.2.. Bien sûr, vous pouvez attribuer n’importe quel paramètre à un groupe de morphing, groupes qui sont au nombre de quatre. Seule limite, le nombre de paramètres assignables à cette fonction : vous ne pourrez pas assigner plus de 25 paramètres au total (tous groupes confondus), dommage.
Les effets sont au rabais quantitativement, bien que d’excellente qualité : un phaser, un chorus. Le flanger possède pas mal de possibilités d’édition, par contre le chorus se limite aux réglages de vitesse et d’amplitude. Il y a d’autres modules dans la section « audio » : compresseur, expander, ring modulator, digitizer (lo-fi), etc. L’overdrive n’est à mon avis pas à la hauteur des autres effets, mais reste cependant exploitable.
Pour une liste complète des modules, je vous invite à aller sur le site du constructeur. Des photos d’écran sont également disponibles dans la partie « éditeur » de cet article.
Les DSP : Génération sonore et limites
Pour le plaisir de faire fonctionner nos neurones, je vous donne un aperçu du fonctionnement de la génération sonore… Ce synthé a tout de même des limites, celles des DSP, et une explication de leur fonctionnement s’impose.
D’origine, il y a 4 DSP (un seul sur le MICRO Modular). Les différents modules du synthé demandent plus ou moins de ressources DSP. Suivant les éléments et la complexité du patch, une voix de polyphonie consomme X % de puissance DSP (elle peut éventuellement en consommer 100 % !). Là, on ne peut pas rajouter de modules car les ressources DSP dépasseraient les 100 %. Bien que possédant 4 DSP, on ne peut pas complexifier le patch car la génération d’une voix de polyphonie ne peut être effectuée par plusieurs DSP.
Prenons un exemple simple pour illustrer ce fait : un patch ne peut consommer 120 % de ressources DSP, car la génération de la voix ne peut être partagée sur deux DSP de la façon suivante : un DSP générant une partie et l’autre DSP les 20 % restant. Par contre, un DSP peut générer plusieurs voix de polyphonie. On monte un peu en complexité…
Continuons avec un exemple un peu plus compliqué : si un patch occupe 50 % de ressources, cela signifie qu’une voix de polyphonie occupe 50 % des ressources d’un processeur. Deux voix consommeront en toute logique 2*50 % de ressources, mais en aucun cas ces deux voix occupent 100 % de ressources d’un DSP: chaque voix est indépendante, et c’est important dans la compréhension du mécanisme. Allez, On monte encore un peu dans la complexité…
Cela veut dire aussi que si l’on charge deux patchs dans deux slots synthé, qu’une seule de leurs voix de polyphonie respectives occupe 50 % de ressources d’un processeur, un DSP générera 2 voix de polyphonie : une pour le premier patch, une pour le deuxième. C’est quand on commence à vouloir jouer sur plusieurs voix de polyphonie avec des patchs complexes que ça se gâte…On monte encore un peu dans l’excitation cérébrale.
On peut faire des patchs très complexes et très poussés, à condition d’utiliser des modules qui consomment peu de ressources DSP. Par exemple : une enveloppe ADSR consomme 1,6 % de puissance DSP, un LFO 1,8%, un séquenceur d’événement 1,7%, mais un oscillateur 11%, un filtre passe bas classique 5,5 %, et carrément, un Vocodeur 49% ! Comme je l’ai expliqué un peu plus haut, ces DSP se partagent le calcul de la polyphonie de chaque patch. On peut rajouter une carte d’extension (4 DSP supplémentaires) ce qui permettra de rajouter de la polyphonie, mais ne permettra en aucun cas de créer des patchs plus complexes : ce n’est pas la puissance par DSP que l’on augmente (comme on pourrait passer d’un PIII500 à un PIII850), mais leur nombre.
Pour ceux qui en ont vraiment le courage, voici d’autres exemples (aïe, ça se complique) : si vous avez créé un patch (on peut faire tourner 4 patchs en même temps) qui consomme 100% de puissance DSP par voix, il y a 4 DSP, vous pourrez donc, avec ce patch, jouer sur 4 voix de polyphonie (une par DSP). Si vous avez un patch qui consomme 50% de Puissance (par voix), vous pourrez jouer sur huit voix de polyphonie (2 par DSP). Ou bien réserver au patch quatre voix de polyphonie, et charger dans un slot un autre patch à 4 voix de polyphonie, à condition qu’il ne dépasse pas 50% de puissance DSP. Que se passe t-il si ce deuxième patch consomme plus de 50 % de ressources processeur par voix ? Et bien c’est simple. Le premier patch occupe 50 % de ressource processeur par voix, et le deuxième 60 % (par exemple). Le calcul (voir plus haut) d’une voix ne peut être fractionné. De ce fait, la polyphonie totale maximum ne peut pas dépasser 6 voix. Le premier patch, avec 4 voix de polyphonie (50 % par voix), sera généré par deux DSP [2(2*50)], et le deuxième patch, avec 2 voix de polyphonie, sur les 2 autres DSP [2(1*60)]. Dans ce cas, comme il y a 2 DSP (sur quatre) qui ne tournent qu’à 60 %, rien ne vous empêche de charger dans un slot un troisième patch, à condition qu’il ne dépasse 40 % de ressources processeur par voix de polyphonie. Dans le cas de 40 %, vous pourrez lui attribuer 2 voix de polyphonie. Maintenant, si le premier patch ; dans le cas où il y a deux patchs chargés ; occupe plus de 50 % de ressources DSP, la polyphonie totale ne peut dépasser 4 voix : une par DSP (La génération d’une voix ne peut être fractionnée). Avec le troisième patch précédemment cité, ça se gâte encore plus. Avec un quatrième, où certains modules sont dans la fenêtre « Common Voice »… Pff… On va arrêter là.
Logiciel d’édition
Pour vous donner un aperçu général de l’éditeur logiciel en version 3.03, je vous conseille de visiter une des pages du site du constructeur, qui est déjà assez explicite au niveau des illustrations. Le patch présenté sur leur page ne permet cependant pas de percevoir le fouillis que l’on peut avoir sur l’écran avec des constructions sonores plus complexes. Mais je dois dire, possédant aussi un synthé analogique modulaire, que pour un nombre de câbles similaires utilisés sur les deux synthés, on n’est pas plus « paumé » avec l’un comme avec l’autre. A vrai dire, on l’est peut être moins avec l’éditeur du synthé, car chaque interconnexion possède une couleur qui lui est propre :
- Les liaisons audio sont rouges
- Les liaisons logiques sont jaunes
- Les liaisons de contrôles sont bleus
- Et celles de maître / esclave en gris
Pour repérer facilement les entrées et les sorties, voici le signe distinctif : les premières sont des cercles, et les secondes sont des carrés. Quand vous utilisez beaucoup de câbles, vous avez du mal à voir ce qu’il y a en dessous (les valeurs des paramètres et le nom du module entre autres). Vous pouvez réarranger la courbure des câbles, d’un simple clic de souris (cela se fait automatiquement), autant de fois que vous le souhaitez, jusqu’à se qu’ils prennent une courbure qui vous convienne. Vous pouvez aussi choisir de ne plus faire apparaître telle ou telle catégorie de câbles, voir tous si vous le souhaitez, sans passer par d’interminables sous-menus. La surface d’édition peut dépasser la surface du bureau, mais il est possible de naviguer avec un « câble à la main » pour le connecter d’un côté à l’autre bout de la surface d’édition. Heureusement !
Les raccourcis clavier pour les fonctions « Windows » sont présentes, ainsi que d’autres raccourcis spécifiques à l’éditeur. Par contre, il n’est pas possible d’en programmer soi-même.
Inutile que je vous énumère les fonctions de chaque menu déroulant, il s’agit pour la plupart du paramétrage du synthé, commun à bien d’autres : « MIDI channel », « Master tune », « sync », « Save in synth »… Comme vous pouvez le constater, l’éditeur est en anglais. Naturellement, vous pouvez gérer vos banques de sons aisément, sans passer par des MIDI dump.
La souris répond aussi à certaines fonctions qui à l’usage font gagner du temps. Un clic droit sur un module permet de le renommer, appelle le menu d’aide, ou supprime le module. Un click droit sur une partie non occupée ouvre un menu permettant entre autres d’ouvrir un sous menu mettant sous la main tous les modules du synthé, et rangées par catégorie.
Les différents modules existant au sein du Nord Modular sont disponibles ci-dessous :
- Module audio
- Module contrôleur
- Module enveloppe
- Module filtre
- Module entrée sortie
- Module LFO
- Module d’opérations logiques
- Module table de mixage
- Module oscillateur
- Module séquenceur
Paramétrage
De par sa conception modulaire, il faut tout paramétrer. De la construction du patch à l’assignation des messages MIDI note ON/OFF sur les entrées GATE des enveloppes, ou sur les entrées reset des LFOs, si vous voulez que leur cycle recommence à chaque nouvelle note. Idem pour la fréquence des oscillateurs : si vous n’utilisez pas les modules nécessaires, quelque soit la note jouée sur votre clavier, les oscillateurs ne bougeront pas en fréquence !
La façade possède 18 potentiomètres, que l’on peut assigner à n’importe quel paramètre du ou des patch(s) utilisé(s). Bien sûr, je me répète, de par sa conception modulaire, l’assignation des potentiomètres aux paramètres se fait manuellement, par l’éditeur logiciel … On peut utiliser l’intégralité des potentiomètres pour un patch, mais on peut aussi scinder la façade en quatre parties : 6 potentiomètres(*2) pour les deux premiers patchs, et 3 (*2) pour les deux suivants, le Nord Modular ne pouvant générer que 4 patchs simultanément. Le split de la façade est très utile si vous voulez faire évoluer, par exemple, la coupure du ou des filtre(s) de plusieurs patchs en même temps.
Il existe plusieurs façons de programmer une synchro, mais dans certains cas, elle est assez difficile à gérer. Bémol par rapport à d’autres synthés qui permettent la synchronisation de la fréquence des LFOs, Il n’existe pas de modules capables de le faire sur le Nord Modular. Vous ne pourrez (avec les modules de synchros fournis), que refaire démarrer le cycle d’horloge à des moments que vous aurez aussi programmés… Mais le Nord Modular est un synthé modulaire : en détournant certains modules de leurs fonction d’origine, cela doit être possible… A vous de chercher !
Encore une fois, du fait de son concept modulaire, vous devrez assigner manuellement le nombre de voix sur chaque patch, ainsi que le nombre de canaux de multitimbralité (slot) rentrant en fonction ! Dans ce dernier cas, vous pouvez le faire sur le synthé.
Utilisation et configuration logicielle
Vous l’aurez compris, le Nord Modular nécessite forcément un ordinateur pour être pleinement exploité, puisque la programmation des patchs se fait via le logiciel d’édition de Clavia.
Si vous utilisez un PC, Clavia recommande un Pentium 133 MHz et Windows 95/98/NT4.0. Sur Macintosh PowerPC et Mac OS 8.6 :un PowerPC à 120 MHz ou plus est recommandé. Sur Mac, il vous faudra aussi l’OMS. Rien de surpuissant n’est nécessaire.
Pour ma part, j’utilise un PIII 450, avec 320 Mo de ram, avec une carte graphique SIS 6326 AGP, sous Windows 98SE, et je dois dire que l’affichage est moyen. Oui en effet, comme sur un synthé analogique, il y a des LEDs qui clignotent, et suivant leur fréquence, et bien dans l’éditeur elles ne s’allument carrément pas ! Idem pour le contrôle visuel de certains paramètres : en manipulant les potentiomètres sur le synthé, et bien le changement sur l’éditeur est en différé, mais d’assez peu quand même, et ce n’est pas trop gênant dans ce cas là. Je ne pense pas que cela vienne de mon interface MIDI, une AMT8 de chez Emagic.
L’édition se fait donc sur l’ordinateur (PC/MAC), et je conseille d’avoir une surface d’affichage importante : certains patchs, en 1024*768, peuvent allègrement dépasser la surface du bureau.
Un petit bémol, l’édition et le jeu du Nord Modular se font sur deux ports MIDI distincts : PC IN PC OUT pour l’édition, MIDI IN MIDI OUT pour le jeux ou la connexion au séquenceur, ou autres instruments MIDI. Vous l’avez donc compris, il va falloir vous munir d’une interface MIDI avec deux ports MIDI, voir plus, car derrière le synthé vous ne pourrez rien brancher : il ne possède pas de MIDI THRU. Autre (triple) bémol, à chaque fois que vous chargez ou supprimez un composant au sein d’un patch, ou que vous chargez un nouveau patch dans un slot du synthé, la génération du son s’arrête ! Eh oui, ceci est normal techniquement parlant, puisqu’à chaque fois, le Nord Modular est obligé de recalculer la puissance DSP nécessaire en fonction de la consommation du ou des patch(s) afin de redistribuer la polyphonie sur les DSP… Ce qui veux dire que le jeu en live est limité : chaque fois que vous chargerez un nouveau patch, il y aura une coupure sonore d’environ une demie seconde sur tous les patchs ! L’idéal serait alors d’avoir un Micro Modular pour faire la transition (et vlan, encore deux ports MIDIs réquisitionnés).
Conclusion et avis personnel
Quand on écoute les sons d’usine, on est tout de suite séduit par la réussite d’émulation des vieux synthés analogiques : le son est là (à part dans l’extrême aigu peut être) !! Mais on peut être déçu par le côté basique des patchs, malgré quelques bonnes surprises. Tout débute quand on commence à mettre les mains dans le cambouis… C’est simple, on peut utiliser le Nord Modular dans – tous – les domaines de la musique électronique. Je veux dire par là, de par ses possibilités de synthèse très poussées, on peut créer des sons dans – toutes – les formes musicales intégrant des sons de type analogique et même FM. A mon avis, la seule limite est celle de l’imagination. Le grain (car il y en a un), est très typé Clavia. N’attendez pas des gros sons de basses percutantes ou sortant des profondeurs en fracassant tout sur son passage, mais d’excellents médiums, et d’excellents aigus.
Il est clair que ce synthé s’adresse avant tout à des passionnés de création sonore. Il faut une certaine (voire très bonne) connaissance des composants qui constituent la synthèse analogique. Les aficionados des sons en boites déjà tous fait seront perdus. Mais les « bidouilleurs » et les nostalgiques des synthés modulaires prendront beaucoup de plaisir à utiliser le Nord Modular.