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Test du Wave de Behringer - Une copie trop fidèle ?

7/10

Le Wave se positionne comme une imitation fidèle des PPG Wave 2.2 et 2.3 du début des années 80 à un tarif très attractif. S’il en copie les codes couleur et la présentation générale, a-t-il su en conserver le son si singulier tout en améliorant l’ergonomie si peu engageante des ses aînés ?

Test du Wave de Behringer : Une copie trop fidèle ?

Wave 2tof 33 PPG BBGInven­tée par la société alle­mande PPG, la série Wave remonte à la fin des années 70. En 1978, Wolf­gang Palm présente le Wave­com­pu­ter 360, un synthé à tables d’ondes. En 1981, le Wave 2 ajoute des filtres analo­giques pour en adou­cir le son très métal­lique et bourré d’alia­sing. Puis viennent les Wave 2.2 (1982) et Wave 2.3 (1984), appor­tant de nouveaux filtres, le Midi puis la multi­tim­bra­lité. Autour des Wave 2 viennent se gref­fer une série de péri­phé­riques commu­niquant avec un proto­cole maison, consti­tuant une solu­tion audio­nu­mé­rique complète. Parmi eux, le Wave­term (A puis B), un échan­tillon­neur (8 puis 16 bits) capable d’en­voyer des samples dans la mémoire des Wave 2 pour complé­ter les tables d’ondes. Quelques décen­nies plus tard, après s’être dans un premier temps consa­crée quasi exclu­si­ve­ment au clonage de synthés analo­giques, Behrin­ger a décidé de s’at­taquer au système PPG. Avec le Wave, elle entend se rappro­cher au mieux du couple Wave + Wave­term. Voyons si le ramage se rapporte au plumage, en parti­cu­lier si les concep­teurs en ont profité pour amélio­rer l’er­go­no­mie pas vrai­ment inou­bliable de ses ancêtres.

Du métal bleu et noir pour un synthé rela­ti­ve­ment compact

Wave 2tof 35 PPG BBGMalgré un tarif d’en­trée de gamme, le Wave est carrossé dans une coque tout en métal qui inspire confiance. Si les couleurs, la séri­gra­phie et l’agen­ce­ment sont litté­ra­le­ment repom­pés sur les Wave 2.2/2.3, le format est un modèle réduit : le Wave rentre­rait presque sous le capot de ses ancêtres telle­ment ils sont énormes et pleins de vide (cf. photos des deux machines côte à côte). Ici, la façade se réduit à la surface utile des commandes, qui surplombent un clavier de 4 octaves, 2 molettes assi­gnables (l’une à ressort de rappel, l’autre libre) et 2 boutons de trans­po­si­tion d’oc­tave (+1/-2). Le clavier est assez médiocre, avec une réponse hété­ro­gène entre touches blanches et touches noires et une résis­tance initiale limi­tant la préci­sion en début de course. Pire, l’unique courbe de réponse est très mal cali­brée pour les faibles vélo­ci­tés, et, comme le dosage de la vélo­cité est ultra limité dans la matrice de modu­la­tion (4 valeurs dispo­nibles), il est impos­sible de jouer pianis­simo, en parti­cu­lier lorsqu’on assigne le volume. Il est indis­pen­sable de revoir la courbe de réponse (ou d’en créer plusieurs), car pilo­ter le Wave avec un clavier externe ne résout rien non plus ! Le clavier répond à la pres­sion par canal (mono) et là c’est un peu mieux dosé. Le choix de 4 octaves est certes un atout pour ceux qui recherchent un instru­ment compact (80 × 26 cm pour 7 kg), mais s’avère un incon­vé­nient pour ceux qui veulent tirer parti des modes split.
Wave 2tof 17 LCDLa façade est grosso modo divi­sée en trois parties : poten­tio­mètres à gauche, écrans au centre et boutons de modes/valeurs à droite. Les 23 poten­tio­mètres, non vissés et un peu lâches, permettent de modi­fier le son en temps réel : volume, largeur stéréo des voix (alter­nance gauche/droite), LFO, enve­loppes, filtre, tables d’ondes et modu­la­tions. Au centre, un LCD blanc sur fond bleu 2 × 40 carac­tères bien lisible (contraste et brillance réglables par le menu) surplombe un enco­deur pous­soir cranté (navi­ga­tion/entrée des données) et un petit écran OLED (oscil­lo­scope temps réel, affi­chage du nom des tables d’ondes, moni­to­ring de cali­bra­tion et accusé de récep­tion des ondes trans­mises par Sysex). L’en­co­deur est sensible à l’ac­cé­lé­ra­tion, mais il se montre récal­ci­trant à faible vitesse où il a tendance à sauter des pas. À droite, on trouve un pavé numé­rique (programmes et entrée des données) et un pavé de sélec­tion des modes d’édi­tion/trans­port du séquen­ceur (2×5 touches).

L’er­go­no­mie repous­sante héri­tée des PPG Wave 2 bête­ment conser­vée

Wave 2tof 02 FaceLorsqu’on achète un synthé, on est d’abord exigent sur l’in­ter­face homme-machine et le clavier. On a déjà parlé du clavier. Repre­nons main­te­nant un passage de notre rétro-test du PPG Wave 2.3 : « Niveau ergo­no­mie, le PPG Wave 2.3 est l’ins­tru­ment le plus dérou­tant que nous ayons rencon­tré. Autant les commandes “analo­giques” permettent un contrôle parfai­te­ment compré­hen­sible du son, autant les commandes “numé­riques” sont tout sauf intui­tives. Les menus sont remplis d’abré­via­tions quasi impos­sibles à mémo­ri­ser. Par exemple, pour la matrice de modu­la­tion, on a 16 ensembles de 2 lettres suivies d’un chiffre : il faut ainsi devi­ner que SW0 signi­fie que le subos­cil­la­teur tourne en paral­lèle de l’os­cil­la­teur prin­ci­pal, alors que SW3 signi­fie qu’il est éteint, tandis que SW2 lui assigne l’en­ve­loppe n° 3 (logique !) ; MF signi­fie “routage de la molette de modu­la­tion vers le filtre” ; KL signi­fie “suivi de clavier assi­gné au volume”… Bref, c’est imbit­table. ». Il en est de même pour le para­mé­trage des quan­ti­tés de modu­la­tion, très léger, parfois binaire (zéro ou à fond). Dans leur quête de fidé­lité abso­lue, les concep­teurs ont repro­duit l’in­ter­face PPG à l’iden­tique, alors que les concur­rents s’ef­forcent de rendre digestes les synthèses complexes et les inter­faces qui les accom­pagnent. Autant c’était une bonne idée de repom­per les inter­faces des synthés analo vintage, autant c’est une bêtise copier celles des premiers synthés hybrides ou numé­riques à menus cryp­tiques.
Wave 2tof 29 ZArrièreAllez, passons à l’ar­rière pour nous calmer un peu. La connec­tique, très abon­dante, occupe une grande partie du panneau : inter­rup­teur de puis­sance à bascule, fiche IEC 3 broches pour cordon secteur (alimen­ta­tion interne, bravo !), prise USB B (midi CC/NRPN/Sysex, synchro, trans­fert de tables d’ondes + échan­tillons et mise à jour du micro­lo­gi­ciel), trio Midi, sorties audio (2 sorties ligne TS gauche/droite et 1 sortie casque stéréo), 8 sorties indi­vi­duelles pour chaque voix, entrée/sortie synchro analo­giques, entrées CV/Gate pour le pilo­tage d’une voix via un synthé analo­gique (par exemple, un modu­laire) et 2 entrées pour pédales (main­tien et expres­sion assi­gnable). Toutes les prises audio/pédales/CV sont au format jack 6,35. Une connec­tique géné­reuse, en somme.

Des textures évolu­tives fidèles au grain PPG Wave 2.2/2.3 embel­lies par un VCF très musi­cal

Wave 2tof 22 Pavé DLa mémoire interne du Wave contient 2 banques de 100 programmes réins­crip­tibles préchar­gées d’usine, la seconde repro­dui­sant des sons PPG origi­nels emblé­ma­tiques. Les niveaux sonores de la sortie ligne sont élevés et la machine ne souffre pas de bruit de fond. Par contre, la sortie casque n’est pas des plus puis­santes. Si on laisse les oscil­la­teurs en réso­lu­tion origi­nelle, on retrouve le grain crade, métal­lique, plein de buzz dans les graves et d’alia­sing dans les aigus des PPG Wave 2.2/2.3. Cette bruta­lité origi­nelle peut être éradiquée par un trai­te­ment anti-alia­sing avec lissage assez magique sur les tables d’ondes (choix hélas global), nous avons toute­fois préféré la conser­ver pour l’adou­cir dans le filtre analo­gique inté­gré. Nous avons adoré la musi­ca­lité de ce VCF, repro­duc­tion fidèle du SSM2044, qui a tendance à colo­rer subti­le­ment plutôt qu’agres­ser les tympans, sauf si on pousse fran­che­ment la réso­nance. Ici, le filtre peut entrer en auto-oscil­la­tion, ce qui n’est pas le cas sur les PPG Wave 2.2/2.3 (la cali­bra­tion recom­man­dée s’ar­rête juste avant l’auto-oscil­la­tion sur les ancêtres, même si on peut la pous­ser au-delà avec les ajus­tables internes). Bref, ici, ça résonne plus, et ça résonne bien. Mais globa­le­ment, on est dans le registre des PPG Wave 2.2/2.3 et sur ce plan, la quasi-confor­mité de la copie est une excel­lente nouvelle.
Wave 2tof 26 Arrière GLes domaines de prédi­lec­tion du Wave sont les sons percus­sifs cris­tal­lins — parfois agres­sifs — les textures complexes, les formants vocaux, les registres d’orgues variés, les timbres éthé­rés, avec une évolu­tion dans le temps plus ou moins subtile, des passages progres­sifs d’une onde à l’autre ou des gargouillis rapides. Le synthé est aussi capable de produire des cuivres filtrés, des poly­syn­thés à PWM, des strings planants, des basses réso­nantes, des sons certes pas aussi chauds qu’un analo­gique pur, mais toute­fois bien agréables une fois filtrés. L’ajout de tran­si­toires aux tables d’ondes permet égale­ment d’ap­pro­cher les sons des premiers échan­tillon­neurs basse réso­lu­tion des 80’s, parmi lesquels le PPG Wave­term dont nous avons parlé en intro­duc­tion, genre sax figé nasillard, piano mal préparé, flûte de pan bouclée court ou Sahar Fair­light un peu étouffé. Bref, les amateurs de Tange­rine Dream, Depeche Mode, The Fixx, Saga ou encore Propa­ganda trou­ve­ront leur compte avec ce Wave. Rien n’in­ter­dit non plus d’in­ven­ter de nouveaux sons pour de nouveaux usages, le synthé est assez profond dans ce domaine. Pour cela, il va falloir se retrous­ser sérieu­se­ment les manches, voire se mettre direc­te­ment torse-nu pour plon­ger dans les arcanes de la synthèse et attra­per la PPGite.

Wave_1audio 01 PPG1
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  • Wave_1audio 01 PPG100:29
  • Wave_1audio 02 PPG200:26
  • Wave_1audio 03 PPG300:33
  • Wave_1audio 04 PPG400:45
  • Wave_1audio 05 PPG500:32
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  • Wave_1audio 08 BBG300:46
  • Wave_1audio 09 BBG400:41
  • Wave_1audio 10 BBG500:37

 

Un moteur sonore hybride basé sur des tables d’ondes ou des échan­tillons…

Wave 2tof 19 LCD DLe Wave est un synthé hybride poly­pho­nique 8 voix. Les voix sont allouées à 2 timbres, appe­lés groupes A / B, suivant diffé­rents modes : Poly (8 voix simples pour le groupe A ou le groupe B), Quad (4 voix pour chaque groupe, en couche), Duo (2 voix doubles pour chaque groupe, en couche), Mono (1 voix quadruple à l’unis­son pour chaque groupe, en couche), Split A-Quad / B-Quad (4 voix pour chaque groupe sépa­rées en un point program­mable du clavier), Split A-Mono / B-Quad, Split A-Mono / B-Poly, Split A-Poly / B-Mono, Split A-Mono / B-Mono, Split A-Poly / CV In-Mono (l’en­trée CV pilote une voix du groupe B). On aurait pu faire bien plus simple, là encore, Behrin­ger copie bête­ment des contraintes vieilles de 45 ans qui n’ont plus lieu d’être aujour­d’hui.
Wave 2tof 15 MOD GRP GChaque voix comprend un oscil­la­teur et un subos­cil­la­teur numé­riques, un VCF (analo­gique) et un VCA (analo­gique). Les oscil­la­teurs utilisent des tables d’ondes ou des tran­si­toires (échan­tillons courts statiques, voir enca­dré ci-après). Il n’y a qu’une table d’ondes ou un seul tran­si­toire par programme, contrai­re­ment à ce que propose la concur­rence. Le but est de modu­ler le point de lecture des tables en temps réel par diffé­rentes sources (commandes physiques, enve­loppes, LFO), ce qui crée des sons au spectre évolu­tif. La vitesse de balayage peut être constante sur toute la tessi­ture ou suivre le clavier. Le subos­cil­la­teur partage la table avec l’os­cil­la­teur, mais peut la lire suivant diffé­rents modes : paral­lèle (la table bouge en même temps, mais à des points de lecture diffé­rents), fixe (posi­tion d’onde réglée par le poten­tio­mètre Waves-Sub en façade), balayage par l’en­ve­loppe 3 (AD) ou désac­tivé. Amélio­ra­tions notables, on peut aussi synchro­ni­ser ou modu­ler en anneau l’os­cil­la­teur par le subos­cil­la­teur (en synchro, le signal du subos­cil­la­teur est coupé du mix), ou le trans­for­mer en géné­ra­teur de bruit à volume dosable. On peut désac­cor­der les deux oscil­la­teurs suivant des valeurs prédé­ter­mi­nées plus ou moins fines, ce n’est pas souple du tout. On peut aussi régler des temps prédé­ter­mi­nés de porta­mento poly­pho­nique, là encore un bête repom­page des vieux PPG. On peut enfin désac­cor­der sépa­ré­ment chacune des 8 voix par demi-ton vers le haut (0 à 63), bien utile en mode split ou empi­lage.

… réchauf­fés dans un filtre et un ampli analo­giques

Wave 2tof 03 Face GLa somme des signaux numé­riques est conver­tie en analo­gique et envoyée dans le filtre, sans réglage de niveau (hormis le mode bruit du subos­cil­la­teur). Il s’agit d’un filtre passe-bas 4 pôles réson­nant repro­dui­sant le VCF SSM2044 des PPG Wave 2.2 et 2.3, basé sur un compo­sant déve­loppé par Cool Audio, société sœur de Behrin­ger. Tant qu’à faire, on aurait aimé aussi trou­ver le clone du CEM3320 du PPG Wave 2, vu que Cool Audio l’a aussi déve­loppé. La réso­nance n’est pas compen­sée (elle écrase un peu les fréquences non accen­tuées, donc les basses, comme sur les PPG Wave 2.2 et 2.3) et va jusqu’à l’auto-oscil­la­tion (ce qui n’était pas le cas sur les vieux PPG). Comme déjà dit, nous avons adoré le compor­te­ment de ce filtre, quels que soient les réglages de fréquence et réso­nance. La fréquence de coupure peut être modu­lée par une enve­loppe ADSR (modu­la­tion dosable unique­ment posi­tive, dommage) et d’autres sources (nous y revien­drons). De même la réso­nance peut être pilo­tée par la molette de modu­la­tion et une pédale d’ex­pres­sion (tous les détails dans le para­graphe dédié aux modu­la­tions).
Wave 2tof 14 MOD GRPEn sortie de filtre, le signal passe par un VCA, modu­lable par une enve­loppe ADSR dédiée et d’autres sources (là encore nous y revien­drons un peu plus loin). Chaque voix est routée vers une sortie indi­vi­duelle et les sorties prin­ci­pales, avec posi­tion­ne­ment stéréo alterné entre les voix paries et impaires dont la largeur est défi­nie par un poten­tio­mètre global non program­mable (nommé Basis, on comprend vite pourquoi Behrin­ger a repris ce terme si expli­cite). Ques­tion : pourquoi avoir repro­duit les 8 sorties indi­vi­duelles du PPG Wave 2.3 alors que le synthé n’est que bitim­bral ? Autant le PPG Wave 2.3 pouvait assi­gner un programme diffé­rent à chacune de ses voix (c’est le mode Combi — d’ailleurs ajouté sur les dernières révi­sions d’OS qui pouvaient aussi tour­ner sur le Wave 2.2, qui, lui, n’a pas les sorties indi­vi­duelles physiques), autant le Behrin­ger Wave en est à ce jour inca­pable. Sans doute une fonc­tion prévue initia­le­ment, mais lais­sée de côté en cours de déve­lop­pe­ment pour sortir le produit. Aucune info sur la volonté de Behrin­ger de remettre l’ou­vrage sur le métier…

Des modu­la­tions clas­siques assi­gnables via une matrice pour le moins cryp­tique

Wave 2tof 11 ADSRComme ses modèles, le Wave offre des modu­la­tions plus ou moins ésoté­riques dans leur routage. Les plus simples à comprendre sont acces­sibles via les poten­tio­mètres en façade. A commen­cer par le LFO, qui peut oscil­ler entre 0,2 à 12 Hz (ce qui n’est pas ultra rapide) avec possi­bi­lité de synchro Midi. On peut aussi en régler le délai et choi­sir la forme d’onde (triangle, rampe, dent de scie, carré… point barre !). Il est assi­gnable au pitch de chaque oscil­la­teur, à la posi­tion d’onde, à la coupure du filtre et au volume. Son action peut être liée à la posi­tion de la molette de modu­la­tion, qui est sauve­gar­dée dans chaque programme. On trouve égale­ment trois enve­loppes. La première, de type ADSR, module la coupure du filtre et la posi­tion d’onde (modu­la­tion unique­ment posi­tive). La deuxième, égale­ment de type ADSR, est dédiée au volume. Au-delà de 47, l’at­taque des enve­loppes ADSR pour­suit sa course complète en cas de relâ­che­ment précoce. Il y a trois courbes d’en­ve­loppe pour satis­faire tous les goûts : origi­nale, linéaire, expo­nen­tielle. La troi­sième enve­loppe, de type AD, peut être routée au pitch de chaque oscil­la­teur (modu­la­tion bipo­laire) ou à la posi­tion d’onde des oscil­la­teurs (modu­la­tion posi­tive).
Wave 2tof 07 PB DLes modu­la­tions sont matri­cielles, mais la grille est incom­plète (toutes les sources ne sont pas dispo­nibles pour toutes les desti­na­tions). De même, la quan­tité de modu­la­tion n’est pas dosable avec préci­sion, il faut souvent se conten­ter de valeurs prédé­fi­nies. Le pitch peut être modulé par la molette de pitch (oscil­la­teur et subos­cil­la­teur sépa­ré­ment), le LFO et l’en­ve­loppe 3. La posi­tion d’onde (oscil­la­teur et subos­cil­la­teur simul­ta­né­ment) peut être modu­lée par les molettes, le LFO, le suivi clavier, les enve­loppes 1&3, la pres­sion et une pédale d’ex­pres­sion. La coupure du VCF peut être modu­lée par les molettes, le LFO, le suivi clavier, l’en­ve­loppe 1, la vélo­cité, la pres­sion et une pédale d’ex­pres­sion. La réso­nance du VCF peut être modu­lée par la molette de modu­la­tion et une pédale d’ex­pres­sion. Le VCA peut être modulé par le LFO, le suivi clavier, l’en­ve­loppe 2, la vélo­cité, la pres­sion et une la pédale d’ex­pres­sion. C’est un peu mieux que sur l’ori­gi­nal, mais, vu la puis­sance de calcul des proces­seurs actuels, les concep­teurs auraient pu se fendre d’une matrice complète sources/desti­na­tions. De même l’af­fi­chage sous forme de liste avec des noms complets aurait été un plus très appré­ciable, plutôt que des abré­via­tions source/desti­na­tion formées de deux lettres qui prêtent souvent à confu­sion, en plus du codage de la quan­tité de modu­la­tion, comme nous en avons déjà parlé…

Un petit arpé­gia­teur ou séquen­ceur partagé par les deux couches du programme

Wave 2tof 20 PavéLe Wave est équipe d’un arpé­gia­teur/séquen­ceur assez limité, mais toujours utile. Il est commun aux groupes A/B (un seul arpège/séquence par programme). En mode arpé­gia­teur, on dispose de 5 types d’ar­pèges : haut, bas, alterné, aléa­toire, suivi de note. Le dernier mode alterne le point de départ de l’ar­pège entre les notes main­te­nues, inté­res­sant. On peut arpé­ger sur une ou deux octaves. En mode séquen­ceur, on dispose de 64 pas de 8 voix, à program­mer pas après pas. On peut lier les pas ou entrer des silences. Après enre­gis­tre­ment, on peut ajou­ter des notes à n’im­porte quel pas ou insé­rer des pas (à concur­rence de 8 notes et 64 pas). On peut aussi effa­cer la dernière note entrée ou tous les pas. On aurait aimé un peu plus de finesse en édition, mais ce n’est pas pire que le séquen­ceur origi­nel PPG. En lecture, on peut opter pour la trans­po­si­tion des séquences en temps réel ou le jeu par-dessus la séquence. La vélo­cité sur le volume est prise en compte. Il n’y a pas d’op­tion pour déclen­cher le séquen­ceur au clavier ni chan­ger le sens de lecture. Le temps de Gate et la divi­sion tempo­relle des arpèges/séquences peuvent être modi­fiés, avec synchro Midi ou analo­gique. Les notes arpé­gées/séquen­cées sont trans­mises en Midi. Les réglages d’ar­pège/séquence sont sauve­gar­dés dans chaque programme.

Notre avis : 7/10

Wave 2tof 34 PPG BBGAvec le Wave, Behrin­ger réus­sit son pari de recréer les PPG Wave 2.2/2.3 du début des années 80. Il en repro­duit le carac­tère sonore si spéci­fique, tant sur le plan des tables d’ondes basse réso­lu­tion que des VCF très musi­caux, en reprend les fonc­tion­na­li­tés (hormis la multi­tim­bra­lité de 8 voix) et en copie parfai­te­ment le look global, bien qu’il se limite à un clavier de 4 octaves. Il se permet même d’ap­por­ter quelques petites amélio­ra­tions, comme la vélo­cité du clavier, les inter­ac­tions d’os­cil­la­teurs et l’im­port de tables d’ondes / échan­tillons. Cette volonté de repro­duire aussi fidè­le­ment les ancêtres est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : autant la person­na­lité sonore des Wave 2.2/2.3 est dési­rable, autant l’er­go­no­mie est repous­sante dès qu’on entre dans la synthèse. On a du mal à comprendre pourquoi le construc­teur s’est entêté à reprendre bête­ment l’or­ga­ni­sa­tion des menus, les abré­via­tions abscondes et les para­mé­trages nébu­leux des aïeuls. D’au­tant que la concur­rence offre des alter­na­tives bien meilleures dans ce domaine, avec en bonus une approche plus pous­sée de la synthèse à tables d’ondes. De même, la réponse physique et numé­rique du clavier est insa­tis­fai­sante, la dernière devant abso­lu­ment être revue (ajout de diffé­rentes courbes de réponse bien cali­brées à faible vélo­cité). Nous en ressor­tons avec une appré­cia­tion miti­gée, déchi­rés entre le son magni­fique typique PPG Wave et le tarif imbat­table à l’er­go­no­mie rebu­tante et au clavier médiocre. A chacun de savoir où il mettra ses prio­ri­tés dans ce frêle équi­libre.

  • Wave 2tof 01 Face
  • Wave 2tof 02 Face
  • Wave 2tof 03 Face G
  • Wave 2tof 04 Face D
  • Wave 2tof 05 PB
  • Wave 2tof 06 PB G
  • Wave 2tof 07 PB D
  • Wave 2tof 08 LFO AD
  • Wave 2tof 09 LFO AD G
  • Wave 2tof 10 LFO AD D
  • Wave 2tof 11 ADSR
  • Wave 2tof 12 ADSR G
  • Wave 2tof 13 ADSR D
  • Wave 2tof 14 MOD GRP
  • Wave 2tof 15 MOD GRP G
  • Wave 2tof 16 MOD GRP D
  • Wave 2tof 17 LCD
  • Wave 2tof 18 LCD G
  • Wave 2tof 19 LCD D
  • Wave 2tof 20 Pavé
  • Wave 2tof 21 Pavé G
  • Wave 2tof 22 Pavé D
  • Wave 2tof 23 Arrière
  • Wave 2tof 24 Arrière
  • Wave 2tof 25 Arrière
  • Wave 2tof 26 Arrière G
  • Wave 2tof 27 Arrière D
  • Wave 2tof 28 Arrière D
  • Wave 2tof 29 ZArrière
  • Wave 2tof 30 ZArrière
  • Wave 2tof 31 ZArrière G
  • Wave 2tof 32 ZArrière D
  • Wave 2tof 33 PPG BBG
  • Wave 2tof 34 PPG BBG
  • Wave 2tof 35 PPG BBG
  • Wave 2tof 36 PPG BBG

 

  • Caractère sonore typé PPG Wave 2.2/2/3
  • Import de tables d’ondes et transitoires
  • Bitimbralité avec modes split et empilage
  • Synchro et modulation en anneau sur l’oscillateur
  • Très belle musicalité des filtres analogiques
  • Petit arpégiateur/séquenceur
  • Transmission des CC/NRPN/Sysex
  • Connectique bien fournie
  • Coque robuste tout en métal
  • Format compact
  • Tarif très serré

  • Ergonomie des PPG Wave conservée
  • Navigation pénible avec un encodeur récalcitrant à faible vitesse
  • Peu d’améliorations par rapport aux ancêtres
  • Un seul type de filtre
  • Matrice de modulation trop contrainte
  • Résolution des tables d’ondes uniquement globale
  • Réponse du clavier assez médiocre
  • 4 octaves, ça peut être trop juste pour les splits
Pays de fabrication : Chine
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  • Beatless 14369 posts au compteur
    Beatless
    Drogué·e à l’AFéine
    Posté le 21/11/2025 à 17:08:29
    SynthWalker, merci pour ce test que je vais lire attentivement. ☺️
  • Coramel 7361 posts au compteur
    Coramel
    Administrateur·trice du site
    Posté le 21/11/2025 à 17:25:08
    Merci pour ce test, que j’ai déjà dévoré.:bravo:

    Quel dommage, tout de même, d’avoir repris l’ergonomie de la partie numérique. Un choix curieux.
    Quant aux claviers utilisés sur les synthés Behringer, ça reste un gros problème.
  • Frédéric 2 88 posts au compteur
    Frédéric 2
    Posteur·euse AFfranchi·e
    Posté le 21/11/2025 à 17:25:40
    Indeed, merci Synthwalker pour ce test assorti de commentaires comme toujours très qualitatifs. Je ne peux m'empêcher de penser au fil des années que la communauté Audiofanzine n'aime pas les PPG et globalement l'univers des tables d'ondes PPG / Waldorf. Certes le 3rd Wave a bénéficié d'un coup de cœur explicite mais il sonne moins PPG que le BBG. Mais ce n'est pas grave, car il s'agit d'instruments de musique auxquels il est normal de réagir à l'aune de son feeling personnel. Best.
  • cagouille 216 posts au compteur
    cagouille
    Posteur·euse AFfiné·e
    Posté le 21/11/2025 à 17:50:15
    Globalement je suis tout à fait d'accord: c'est une copie fidèle du ppg 2.3 avec des petites améliorations, l'import de wavetable, un son fabuleux ("the" filtre) et malheureusement la même ergonomie numérique pourrie. Mais alors pourquoi une note aussi salée? Il mérite au moins la même note que l'original (8/10) surtout à ce prix incroyable...

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