Un moteur audio entièrement rénové, 4 nouveaux instruments virtuels inédits, dont un Drum Rack de 128 pads et des effets plus puissants… Bref, un bon karma pour cette version 7 de Live, qui sème le vent et transforme radicalement le séquenceur en une puissante machine de production musicale tous azimuths. Mais récolterons-nous toujours au bout du compte notre fameux tempo ?
Un moteur audio entièrement rénové, 4 nouveaux instruments virtuels inédits, dont un Drum Rack de 128 pads et des effets plus puissants… Bref, un bon karma pour cette version 7 de Live, qui sème le vent et transforme radicalement le séquenceur en une puissante machine de production musicale tous azimuths. Mais récolterons-nous toujours au bout du compte notre fameux tempo ?
Si pour certains encore Live a gardé l’image d’un petit soft sympa et pratique pour synchroniser en temps réel quelques loops tranquilles, il va falloir qu’ils y mettent un gros coup dans la rubrique pendule à l’heure. Car en quelques années, le tracker malin est devenu, quitte à en effrayer plus d’un devant l’épidémie de fonctions, d’instruments, et d’effets qui n’en finissent pas de truffer le browser latéral du soft et d’en allonger les sous-menus, une véritable usine à gaz, déployant une tuyauterie de plus en plus polyvalente et sophistiquée.
Qu’à cela ne tienne ! Fort d’une ergonomie originale et spécialement dédiée à la composition à base de boucles, qui lui a permis de conquérir le monde de la séquence en un clin d’œil, la workstation allemande se livre à une véritable guerre totale du groove, mais cette fois avec la fleur au fusil, et nous propose d’ores et déjà un bundle de production qui, s’il est installé en totalité, ne nécessitera pas moins de 40 Go de place dispo sur le disque : du lourd ! Heureusement, le programme en lui-même reste toujours léger, et l’on pourra sans problème allonger tous les extras sur un disque séparé, et notamment les grosses banques de sons proposées pour Sampler, l’échantillonneur sophistiqué d’Ableton, ou pour Drum Rack, le tout nouveau plug dédié batterie.
Ravalement
Une session Live 7 |
La première bonne nouvelle, surtout lorsque l’on sait à quel point le soft est déjà stable et fluide, c’est que les soutes de notre paquebot ont été entièrement rénovées pour une meilleure compatibilité avec les nouveaux OS, et pour une meilleure fluidité des flux audio (le moteur audio tourne désormais en 64 bits, avec un dithering de type POW-r, pour une conversion de fréquence d’échantillonnage améliorée, et permet d’enregistrer avec une résolution pouvant aller jusqu’à 32bit/192kHz), et Midi (le timing lors de l’enregistrement a été optimisé pour une exactitude variant en moyenne, selon les configurations, entre 1 et 4 ms).
Notons que pour nous éclaircir sur ces questions très techniques, Ableton s’est fendu de deux documents d’information à propos de ces deux moteurs, afin de nous expliquer comment fonctionnent les flux dans le séquenceur, et nous fournir quelques recommandations pour obtenir le meilleur workflow possible : le luxe ! Enfin, toujours côté pistons, on apprend que la gestion de la mémoire a également été modernisée, notamment en ce qui concerne le traitement des banques de son victimes de surcharge pondérale, grâce à une nouvelle technologie baptisée StartPriming. Les instruments virtuels maison (simpler et sampler) bénéficient directement de ce fonctionnement, afin d’offrir plus de souplesse et de réalisme dans le traitement du matériel samplé.
Une cargaison de formes d’onde
Le compresseur |
À propos de matériel samplé et d’amélioration, Live 7 propose maintenant une version 2 de sa collection Essential Instruments dédiée à Sampler, mais également compatible avec Simpler, pour tous ceux qui n’ont pas craqué pour l’option luxe du lecteur. Cette banque de son, très orientée arrangement généraliste, propose, comme la version 1, essentiellement des instruments acoustiques, parmi lesquels piano, cuivres, bois, cordes solo ou en ensemble, sont accompagnés parcimonieusement de quelques guitares et basses électriques, ainsi que d’un Rhodes et d’un orgue à la mode rock ou jazz.
Beaucoup d’utilisateurs avaient un peu rechigné devant le caractère très classique de cette collection, objectant que pour un séquenceur plutôt orienté électro, il était un peu hors sujet de proposer un orchestre symphonique plus à même d’intéresser Bruno Coulais que Daft Punkt. Pourtant, confiant dans sa philosophie d’ouverture, Ableton persiste et signe en nous livrant un remake dont les patches ont été remaniés afin de profiter pleinement de l’optimisation de la mémoire et du moteur audio, et d’offrir plus de rapidité et de souplesse.
Session Drums
Mais il fallait bien quand même bien contenir la vague de grogne, et pour contenter les rythmiciens fanatiques dépités par Essential, Ableton nous a concocté, en collaboration avec Chocolate Audio (les éditeurs d’Imperial Drums), une imposante batterie acoustique de 28 Go, échantillonnée en 24bit, baptisée Session Drums, et dotée de tous les featurings à la mode en matière de drums virtuels : multi layering en profondeur pour un meilleur réalisme des nuances dynamiques des fûts, pistes et micros séparés pour chaque instrument pour une plus grande souplesse d’adaptation des kits à chaque projet, pistes d’ambiance séparées et enregistrées avec différents placements de micros, effets spécifiques réglables, comme la résonance du timbre de la caisse claire ou le muffling de la grosse caisse, différents types de frappe (baguettes, mailloches, balle)… bref, un vrai batteur de studio, qui propose en plus ses propres grooves, livrés sous la forme de 17 songs complètes (à télécharger sur le site) ou de clips Midi.
100% acoustique, ce kit est complété par Drum Machine (créée par Puremagnetik, qui s’est spécialisé dans l’édition de banque de sons optimisées pour Live grâce à l’utilisation poussée de l’ergonomie des racks), et qui propose 540 Mo de samples retraçant la légende des drumbox : CR-78, DR-55, TR 606, 707, 808, 909… Un véritable musée qui bénéficie en plus de nombreux presets utilisant des chaînes d’effets pour une palette de couleur pratiquement infinie.
Pas de doute, si vous êtes à la recherche du nombre d’or en matière de groove, Session Drums et Drum Machine devraient vous dévoiler les bonnes équations, et vous permettre enfin de crier eurêka, quel que soit votre style… D’autant qu’une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, ces nouveaux tambours sont accompagnés d’un bon génie capable de leur faire chanter les plus subtiles polyrythmies. Frottez donc la lampe un peu plus fort, et faites apparaître Drum Rack !
Drum Rack
Parmi les nouveaux instruments que propose la version 7, on compte un lecteur d’échantillons spécialement dédié à la batterie, baptisé Drum Rack. Évidemment, une telle aubaine ne pouvait manquer de faire saliver l’indécrottable drummer qui ne sommeille jamais en moi, et donc, zou, direction immédiate vers l’engin, à la conquête de terres inexplorées de l’univers du gros pattern qui move.
A priori, rien d’exceptionnel au featuring de ce plug, qui propose une interface matricielle classique de 128 pads où l’on a tout loisir de déposer des samples pour les utiliser ensuite dans une séquence Midi. Bref, pour les habitués de Live, apparemment rien d’autre donc qu’un méga Impulse, qui, même s’il ne propose que 8 pads, se trouve cependant largement plébiscité en raison de son ergonomie tous publics, et de ses quelques solides outils de sound design (pitch, stretch, point de départ de la lecture, drive, filtre…) qui permettent déjà de se régaler en matière de bidouille perverse. Mais dès les premières manips de Drum Rack, on réalise avec plaisir que cet engin-là va s’avérer d’une tout autre envergure.
Tout d’abord parce que chaque pad est en réalité un instrument virtuel à part entière, et que c’est dorénavant à Simpler, l’excellent mini-échantillonneur offert avec la version de base de Live, qu’il est confié le soin de bichonner chaque sample chargé, afin d’offrir des paramètres d’édition bien plus nombreux qu’Impulse. Ensuite, parce que chaque instance de Simpler, et donc chaque sample utilisé, peut profiter de la puissante gestion des racks qui a été optimisée par Live dans la mouture précédente.
Rappelons brièvement que les racks permettent, à l’instar des fameux Combinator de Reason, de créer des constructions complexes d’effets et d’instruments, grâce notamment à la possibilité d’utiliser des chaînes parallèles du traitement du signal. On retrouve donc ici ce même principe, puisque nos 128 pads bénéficient chacun d’un canal individuel qui permet de les traiter comme une chaîne à part entière, pouvant chacune contenir un nombre virtuellement illimité d’effets audio ou Midi. De longues veillées au coin de l’écran en perspective, donc…
Gliss/dep…
Fenêtre d’arrangement |
À l’ouverture, le plug nous affiche 16 pads présentés sous forme d’une matrice 4X4, avec un petit ascenseur sur la droite, qui permet de se déplacer parmi les 128 et de visualiser ceux qui sont occupés. Pour ne pas manquer à sa réputation d’ergonomie dédiée à la scène, les 16 pads visualisés sont automatiquement routés vers les 16 pads d’un éventuel contrôleur Midi hardware. Ainsi, en se déplaçant simplement avec l’ascenseur, on peut se créer instantanément de nombreux kits déjà chargés dans un seul Drum Rack.
Pour importer, tout commence comme d’hab dans Live : par un innocent glisser/déposer. On sélectionne le dossier contenant les samples dans le browser du séquenceur (on peut aussi effectuer l’opération à partir de n’importe quel dossier ouvert sur le bureau), on dépose celui que l’on a choisi sur l’un des pads, et pop ! un Simpler se réveille d’un coup pour dévoiler à nos prunelles ébahies la merveilleuse forme d’onde d’une grosse caisse ou d’un maraca. On peut dès à présent bénéficier de tous les avantages de Simpler : déplacer le point de départ ou de fin de l’échantillon (ce qui permet d’utiliser facilement tout ou partie d’une boucle), créer un loop à l’intérieur de l’échantillon, modifier l’enveloppe ADSR, utiliser le filtre et le pitch bend avec le contrôle d’un LFO, et, bien entendu, profiter de toutes les fonctions de playback traditionnelles : volume, pan, fade, spread… De quoi voir venir, d’autant que tous ces algorithmes, comme le savent bien tous ceux qui se sont déjà frottés au séquenceur, n’ont pas les 2 pieds dans le même sabot, selon l’expression consacrée! En plus, tout cela reste sobre en matière de consommation de ressource processeur, et il faudra vraiment une débauche baroque dans l’accumulation des pads pour provoquer une montée d’acide dans la jauge CPU : efficacité et souplesse sont donc toujours au rendez-vous !
Ce n’est rien…
Pourtant, ce n’est encore ici que la petite partie de l’iceberg que nous avons dévoilé, puisqu’il est à partir de là possible de faire profiter chaque Simpler de tous les effets dont on dispose, y compris les VST. Ainsi, chaque pad possédant sa propre chaîne indépendante dans le rack des canaux parallèles, on peut laisser libre cours à son imagination et appliquer sur la grosse caisse un randomizer Midi, avant de la traiter avec un bit crusher, une réverbe et un grain filter, tandis que la caisse claire sera plutôt passée par une disto, un chorus et une réverbe… Inutile de faire un dessin, vous voyez le topo, rien ne vous arrêtera à part les neurones napalmisés de votre CPU demandant grâce. De plus, gérée par les fameuses macros de contrôle proposant 8 potards pouvant être assignés à des paramètres multiples, toute cette puissance sera facilement maîtrisable sur scène, pour créer des kits monstrueusement évolutifs, même en temps réel.
Enfin, si vous ne trouvez toujours pas votre saint Graal au milieu de tout ce tweaking, il est encore possible de charger sur un pad n’importe quel instrument VST (celui-ci sera alors joué avec la note Midi assignée au pad), pour pouvoir intégrer à votre kit n’importe quel type de son, qu’il proviennent d’une banque externe d’échantillons, ou de la forme d’onde d’un synthé : une fonction géniale qui transcende complètement le concept de lecteur d’échantillon de batterie et permet des constructions particulièrement riches et créatives. Enfin, pour un contrôle parfait des équilibres au moment du mix, Live permet de visualiser chaque pad sur une piste séparée d’un simple clic sur la piste mère, et également de créer par simple glisser/déposer un clip midi indépendant contenant uniquement la séquence du pad correspondant, pour un traitement individuel plus poussé : du grand art !
Ouverture
La liste des formats d’échantillons reconnus s’étend de manière significative, puisque cette version 7, en plus des incontournables .wav, .aif, et .mp3, accepte désormais les fichiers Ogg Vorbis (compression similaire au mp3, mais dont le brevet est versé dans le domaine public) et FLAC (compression sans perte de qualité), offrant ainsi une compatibilité largement accrue concernant l’import. Dommage que cette tendance à l’ouverture ne se soit pas répercutée sur l’export, puisqu’on ne peut toujours pas bouncer clips ou projet au format .mp3, ce qui serait quand même à envisager sérieusement pour l’avenir, non ? Enfin, on peut toujours se consoler avec la nouvelle possibilité d’exporter les clips vidéo qui ont subi un time stretch ou une compression dans Live, avec conservation du taux d’image par seconde. C’est déjà ça !
Mais surtout, on se régale d’avance avec l’arrivée des fichiers au format Rex2 dans la famille Clip : une adoption que tous les rythmiciens attendaient avec impatience, et même parfois énervement, ne comprenant pas qu’un séquenceur tellement orienté looping ne se soit pas encore mis d’accord avec les célèbres rejetons de monsieur Recycle.
Voilà, c’est donc chose faite, on peut glisser/déposer nos Rex et bénéficier de toute leur souplesse en matière de lecture synchronisée. Remarquons cependant que l’on ne disposera pas alors des fonctions de Warping de Live, qui seront ici désactivées, et que l’on ne pourra pas non plus déplacer, même s’ils sont agréablement surlignés d’un joli trait jaune, les points d’ancrage rythmiques originaux du fichier, comme on peut le faire par exemple avec le Dr Rex de Reason. Si l’on n’est pas satisfait du découpage, il faudra donc passer par un éditeur externe, ou effectuer un petit ‘freeze’ pour récupérer la fonction Warp. Rien de bien méchant donc, d’autant que grâce au Drum Rack, nous allons pouvoir jouir d’une caractéristique essentielle des fichiers Rex : le découpage des loops en one-shots individuels.
Holiday on Slice
En effet, grâce au nouveau mode ‘Slice to new Midi Track’, on peut utiliser automatiquement chaque portion du fichier Rex comme un sample à part entière : un simple clic droit sur le clip à découper, et hop, Rex, au rack ! Live nous ouvre instantanément une session de Drum Rack sur une nouvelle piste, et l’on retrouve tous nos abattis gentiment découpés et suspendus aux gentils crochets des pads du nouveau plug rythmique, prêts à être cuisinés à toutes les sauces Simpler que nous avons déjà évoquées : un régal, d’autant qu’en bonus, le séquenceur génère un clip Midi qui permet non seulement de reconstruire le feeling original du loop, mais aussi et surtout, de le modifier de fond en comble aussi bien au niveau du timing que de la succession des tranches. Bref, de la dentelle en perspective, et un bon morceau de notre vie sociale qui va s’en aller !
Notons que la fonction Slice s’étend également à tous les clips audio, qui pourront ainsi être découpés grâce 2 modes : selon la place des points de Warp, ou selon le découpage rythmique de référence, avec une valeur pouvant varier de la ronde à la triple croche. De plus, 4 presets qui sont disponibles pour l’export. Si les 3 premiers envoient les slices vers Drum Rack, avec ou sans gestion de la vélocité, ou encore, directement vers Sampler, pour créer un patch avec tous les slices du loop, le quatrième nous concocte un amalgame d’effets divers profitant de la puissance de Drum Rack, aussi bien côté Midi, avec arpégiateur et processeur d’accord, que côté audio, avec Dynamic Tube, le tout étant géré par des macros permettant de se livrer à de véritables délires en quelques clics : original et puissantissime… Bref, un ensemble de fonctions qui font décidément de Live un instrument indispensable dès qu’il s’agit de manipulation rythmique !
Physical Modeling
Entre les deux mon cœur balance ! Comme une sorte de compromis entre l’acoustique et la pure synthèse, Live 7 nous propose 3 nouveaux instruments virtuels conçus en collaboration avec AAS, et utilisant la modélisation des différentes composantes spécifiques d’un instrument pour en recréer le timbre et les caractéristiques d’expression.
Ainsi, nous héritons ici d’Electric, un piano électrique virtuel, reprenant les mêmes algorithmes que le fameux Lounge Lizzard (créé par AAS), et proposant une collection de Rhodes et de Wurlitzer, dotée de nombreux paramètres originaux (contrôle des marteaux, des lamelles de métal, des micros, du trémolo… ) afin de reconstituer le plus précisément possible la réponse des originaux… sans jamais l’égaler, objecteront les puristes ! Cependant, une très bon plug pour ceux qui, sans être trop exigeant en matière de réalisme, veulent obtenir rapidement de bonnes textures de clavier.
Ensuite, quelques strings bien tendues grâce à Tension, reprenant ici le Sting Studio de l’éditeur. Type d’excitation de la corde (doigts, médiator, marteau, archet…), étouffé, corps de l’instrument, types de frets, harmoniques… autant de réglages qui permettront de faire apparaître violons, guitares, contrebasses, clavecins, clavinets ou violoncelles en quelques clics, plus, bien entendu, toutes les manipulations génétiques qui permettront de croiser toutes ces espèces… De quoi vous faire passer pour un véritable Frankeinstring !
C’est avec Analog que se clôt cette collection tripartite spécial AAS. Ce dernier, dérivé de Ultra Analog, propose un moteur de synthèse puissant, avec 2 oscillateurs sine/dent de scie/square/wave/noise, accompagnés d’ un sub-oscillateur, de 2 filtres résonants que l’on pourra placer en série ou en parallèle, d’une section drive, de 2 amplis, 2 LFOs, d’enveloppes dédiées à chaque filtre et ampli, et d’une matrice de connexion proposant différentes configurations pré établies pour un routing facile. Au programme, des textures riches et complexes, faisant bien mériter son nom à ce plug qui, même s’il ne possède pas les abyssales profondeurs harmoniques d’un Moog, ni la patate d’ailleurs, permettra de faire quelques tags colorés sur l’écran noir de vos nuits blanches…
En somme, une collection fort bienvenue, comprenant des instruments faciles d’accès, avec un fort potentiel créatif. Attention cependant, le modeling est réputé pour utiliser beaucoup de ressources processeur, en raison des nombreux calculs qu’il nécessite pour reconstituer les différents composants physiques des instruments… et il ne s’en prive pas ici !
C’est plus pratique comme ça
Si les nouveaux instruments font l’essentiel (et un essentiel plutôt imposant !) de cette nouvelle version, de nombreux petits plus destinés à améliorer l’ergonomie ont été également ajoutés à l’interface de Live. Ainsi, on note 2 nouveaux plugs permettant de faciliter l’intégration de hardware externe. Le premier est dédié aux effets, et permet notamment, en plus du routage des signaux sur la carte son et du réglage du taux de latence, d’insérer l’effet au milieu d’une chaîne du rack : pratique !
Le second est plutôt destiné aux expandeurs externes, mais peut gérer aussi les instruments au protocole Rewire. Il permet d’assigner la sortie Midi de la piste à une sortie de la carte son ou à un instrument Rewire, puis de récupérer l’audio, avec un réglage de la latence. Là encore, l’instrument peut être placé dans une chaîne et bénéficier de l’ergonomie des racks, utilisant les effets midi et audio.
Le spectre
Pour ceux qui font plus confiance à leurs yeux qu’à leurs oreilles, Ableton nous gratifie d’un analyseur de spectre en temps réel avec 2 modes graphiques (lignes ou échelle) ainsi que plusieurs presets, dont l’un s’avère très pratique pour tous ceux qui n’ont pas le perfect pitch, et qui pourtant s’amusent à empiler des bouches mélodiques. Baptisé Notes, il permet de trouver facilement l’harmonique principale d’un sample, afin de pouvoir rapidement l’accorder.
Et puis aussi…
Dans la catégorie petits détails qui changent la vie, notons en vrac la nouvelle fonction Tempo Nudge, qui permet d’effectuer des variations de tempo en temps réel par simple mouvement de la souris (comme avec un bouton de scrub) et de retrouver le tempo initial lorsqu’on lâche le clic. Cette fonction s’accompagne de la possibilité de changer de métrique à l’intérieur du morceau (merci !) grâce à l’apparition des ‘Time Markers’ dans la fenêtre d’arrangement, ou par simple paramétrage de la signature dans un bouton Scene Launch, pour la fenêtre Session.
Côté automation, on découvre avec plaisir que désormais, plusieurs courbes peuvent être visualisées et éditées simultanément, un simple glisser/déposer permettant de les organiser à l’écran comme on le souhaite.
Enfin, notons qu’un nouveau compresseur est disponible et qu’il bénéficie désormais d’un mode SideChain permettant de router facilement les signaux d’une piste pour le déclenchement de la compression. L’égalisation est également améliorée, avec EQ8 qui bénéficie de la gestion du 64bit et qui propose une interface graphique permettant une édition plus précise. Toujours côté qualité audio, de nombreux plugs, comme Operator ou Dynamic Tube, sont désormais dotés d’un mode haute qualité qui, s’il est sélectionné, diminuera les artefacts typiques du numérique grâce à des calculs plus précis, mais augmentera aussi la charge processeur.
L’automation |
Conclusion
Une workstation complète et polyvalente, c’est ce que cette nouvelle version nous apporte, transformant Live en un séquenceur protéiforme, capable de rivaliser désormais avec tous les grands ténors du genre. Conservant cependant toujours sa fluidité légendaire, son ergonomie éprouvée, et surtout son originalité très prononcée, il propose dès à présent une collection d’instruments et d’effets à la fois pratiques et perfectionnés, adaptés à tous les styles de production, et tout particulièrement puissants dans la manipulation et la création des grooves.
Certes, ce développement spectaculaire ne va pas sans une certaine complexification de l’ensemble de données à maîtriser et à gérer (le dossier preset, lorsque l’on a chargé la totale, ressemble à une vraie jungle !) pour faire tourner le soft au maximum de ses possibilités. Mais cette sophistication, si elle peut effrayer les utilisateurs initialement séduits par l’immédiateté légendaire des premières moutures, n’alourdit en aucune façon le comportement général souple et rapide de l’application. Pourvu donc que ça dure, et bravo pour cette mise à jour significative qui devrait nous nourrir sans problème pendant de longs mois…