Après une version 9.5 apportant (enfin !) le support des plug-ins VST, Reason nous revient dans une version 10 qui met l’accent sur le contenu. Un bon plan ?
Comme d’habitude, ceux qui aiment la vidéo n’auront pas à aller plus loin, quand les amoureux de la lecture sont invités à à lire la suite :
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Propellerhead a à cœur de répondre aux critiques adressées aux versions 8 et 9 de son logiciel. Sans même parler du support des VST apparu en 9.5 (une mise à jour gratuite pour les possesseurs de la 9 donc, ce qui ne manque pas de générosité), l’éditeur semble avoir entendu les reproches qui concernaient le manque de contenu des dernières versions, au point de nous présenter non pas un ou deux nouveaux modules comme à son habitude mais 6 instruments et un effet assortis d’un paquet de nouveaux sons et de nouvelles boucles. Vu l’orientation vers musique électronique qui a toujours été celle de Reason, on sera ravi en outre de découvrir que si deux synthés sont de la partie, les quatre autres instruments proposent des sonorités acoustiques qui élargissent considérablement le terrain de jeu sonore du logiciel, à commencer par un Radical Piano, un Instruments autrefois vendu 100 euros comme Rack Extension, et sur lequel nous allons nous attarder.
Marteaux sur cordes
Combinant samples et modélisation, le Radical Piano permet enfin de disposer au sein de Reason d’un nouveau piano a priori nettement plus sophistiqué que les patches ID8 qui dépannaient jusqu’ici. Ce nouvel instrument se base ainsi sur trois modèles (un piano à queue Bechstein pas complètement accordé, un Steinway Model D et un piano droit Futura) déclinés dans plusieurs ambiances (Vintage Mono, Ambiance, Floor, Jazz et Close). Là où ça devient intéressant, c’est que vous pouvez charger deux pianos différents avec des ambiances différentes pour mêler les perspectives de leurs microphones tandis qu’un potard Character permet d’aller vers un son plus sombre ou plus brillant. Quelques paramètres viennent compléter le tout, permettant de régler la courbe de vélocité, l’accordage, les résonances, les enveloppes, les bruits mécaniques et d’égaliser sommairement tout ce petit monde.
La bonne nouvelle, c’est qu’en combinant tout cela, vous pouvez obtenir un éventail assez vaste de pianos chargés d’ambiance, de quoi égrener quelques notes pour poser un climat. La mauvaise, c’est que ce Radical Piano est loin d’arriver à la chaussette d’un Pianoteq ou d’un Synthogy, voire d’un Addictive Piano pour cause de Round Robin très limité et d’un sampling qui manque vraiment de détail. Même en adoucissant la courbe, on a vite fait de chopper des notes très agressives, de sorte que l’instrument est raide et manque de réalisme. Pour faire une partie planquée dans le mix ou amener une ‘couleur’ piano, ça le fait. Pour un morceau où le piano tient le premier rôle, ça risque de coincer et l’on peine à comprendre ce qui a valu à cet instrument de se retrouver avec une note de 4/5 sur le store de Propellerhead.
Son de bois, son de fer
En marge de ce piano en demies teintes, on a aussi droit à trois nouveaux instruments réalisés en partenariat avec Soundiron et qui, pour le coup, sont nettement plus enthousiasmants. Klang est dédié aux percussions chromatiques (cloches, kalimba, glockenspiel alto, etc.) tandis que Pangea s’intéresse aux instruments provenant de différents folklores (Zitherette, orgue de voyage, sitar, etc.) et Humana propose des choeurs. Ceux qui connaissent l’éditeur qui sévit depuis longtemps sous Kontakt retrouveront là une compilation de certaines de ses banques et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fait plaisir de voir débarquer ce genre d’instruments dans Reason qui manquait cruellement de sons qui ne soient pas synthétiques. Un vaste territoire s’ouvre donc et, sans même qu’on cherche à faire de la chorale classique ou de la musique World, on trouvera là de quoi mitonner des textures organiques particulièrement intéressantes.
Synthé publique
Le récent succès du Serum de Xfer n’est pas passé inaperçu chez les éditeurs, bien décidés à redécouvrir les richesses de la synthèse à table d’ondes. Si un tel instrument fait parti des nouveautés de Live 10, Propellerhead se fend pour sa part d’un Europa qui devrait en intéresser plus d’un. Tant mieux : ça nous change des 480 000 synthés soustractifs dont on ne sait plus quoi faire, surtout que l’éditeur livre comme à son habitude un instrument à la fois puissant et simple à prendre en main. Mu par un tripe moteur de synthèse assorti d’un filtre spectral, d’un générateur d’harmoniques, d’un filtre multimode et d’une belle section de modulation, Europa propose des sons qui, par leur couleur comme leur mouvement, valent vraiment leur pesant de cacahuètes. Un vrai bon ajout.
Tout aussi recommandable, le nouveau Grain Sample Manipulator est un cousin d’Europa dont il reprend la section d’effets et de modulation mais qui repose pour sa part sur la synthèse granulaire, dans une forme beaucoup plus simple (et plus compatible avec le live) que ce qu’on connaissait avec le fabuleux Maelström. Dans une forme beaucoup plus ouverte aussi puisqu’il est possible avec ce dernier d’importer l’échantillon audio sur lequel va se baser la synthèse, ce qui demeure toujours impossible avec Maelström. Il s’agit donc de jouer avec un unique échantillon qu’on divisera en grains de tailles variable et qu’on parcourra avec une tête de lecture dont le sens et la vitesse peuvent être modifiés. Parfait pour poser une ambiance là encore organique à souhait, même s’il faudra se méfier de la justesse des sons obtenus.
Bref, ces deux ajouts sont vraiment les bienvenus et même si on les aurait bien vus complétés par le Parsec et le PX-7 vendus à part par Propellerhead pour faire un tour d’horizon complet de toutes les synthèses, on ne pourra pas dire que sur cette v10, l’éditeur a joué les pingres. On le dira d’autant moins qu’il nous reste à évoquer un ultime module : le Synchronous Effects Modulator .
Des courbes qui font de l’effet
Très inspiré des multieffets qu’on trouve chez Cableguys ou encore Sugarbytes, Synchronous Effects Modulator est un mutlieffet à patterns combinant une distorsion, une filtre multimode, un delay et une réverb. La programmation se fait via 3 courbes très simples à éditer et qui permettent de faire des mashups d’effets relativement complexes relativement simplement. L’outil fera assurément plaisir aux amateurs de dubstep ou de glitch même si on aurait adoré qu’il intègre plus d’effets (un Time Stretcher et un panner notamment), et que son interface soit un peu mieux réalisée, avec des courbes de Bézier et des contrôles plus gros comme chez ses glorieux inspirateurs.
C’est d’ailleurs bien le problème : à l’heure où le soft est enfin compatible VST, on trouve mieux sur le marché que ce petit Synchronous dans le domaine des multieffets séquencés. Et mieux aussi que la plupart des nouveautés qu’on nous propose ici. Ca mérite qu’on en parle un peu…
Propellerhead vs VST
Propellerhead n’a pas été avare en matière de joujoux et il serait ingrat de dire que tout cela ne mérite pas les 129 euros demandés pour la mise à jour. Cette générosité a toutefois un revers car aucune nouveauté n’est à signaler sur le logiciel même, donnant à cette v10 des airs de super pack de contenu quand on attendait peut-être autre chose.
En effet, si l’on se réjouit que l’éditeur ait enfin ouvert la boîte de Pandore VST en version 9.5, l’ajout de nouveaux modules, qu’il s’agisse d’instruments ou d’effets, est désormais beaucoup moins crucial qu’il ne l’était auparavant. Europa est tout de suite moins attractif quand on possède Serum par exemple et le Radical Piano ne fera pas d’ombre à beaucoup de pianos sur le marché tandis que Grain Sample Manipulator souffrira de la concurrence d’un Mangle, d’un Granite ou de myriades d’ensembles gratuits pour Reaktor. Quant aux instruments Soundiron, ils sont ni plus ni moins le portage de ce qui existe depuis longtemps sous Kontakt. Bref, pour la compatibilité VST principalement, la mise à jour vaut vraiment le coup lorsqu’on vient de la version 8 ou inférieure. Mais les possesseurs de la 9 devront peser chacun des apports de cette v10 à l’aune de ce qui se trouve déjà dans leur répertoire de plug-ins. Et ce faisant, il regretteront peut-être le manque d’avancée sur le logiciel même qui, il faut bien l’admettre, est très loin d’être irréprochable, notamment sur le plan des interfaces et de l’ergonomie.
Les affres du skeuomorphisme
À présent que la compatibilité VST permet d’outrepasser les limites de certains modules vieillots (les boites à rythmes et les samplers notamment) et de compléter la suite d’effets et d’instruments de base du logiciel (dont un certain nombre sont aussi bien dépassés), le principal défaut de Reason réside en effet dans une ergonomie dont les parti-pris étaient déjà critiquables il y a 17 ans et qui n’a quasiment pas évolué depuis. Prisonnier de son mimétisme du matériel et d’une verticalité aberrante pour un système modulaire, le logiciel apparait sans doute très mignon au premier abord mais on s’aperçoit vite que Propellerhead fait du graphisme pour le graphisme et qu’au delà des joues en bois, des vis cruciformes aux coins des racks et des ombres portées (il n’y manque que la poussière et les gobelets de café vides), le logiciel manque singulièrement d’à-propos en matière d’interfaces utilisateur et d’ergonomie.
Reason est en effet toujours aussi bordélique visuellement, que ce soit en face avant où s’empilent les racks en toute anarchie, ou en face arrière où l’on retrouve les choucroutes de câbles dont on croyait s’être enfin débarrassé depuis l’avènement de la MAO. Dès qu’un projet devient un peu complexe, on passe son temps à chercher les choses (retrouver un petit delay rouge dans un rack de 6 mètres de haut se transforme ainsi en partie de « où est Charlie ? »), sachant que, pour ne pas nous simplifier la vie, le logiciel est également truffé de réels problèmes de lisibilité : textes et boutons minuscules, contrastes hasardeux, polices amateurs difficiles à lire parce que tentant de compenser leur petitesse par l’usage de majuscules qui sont plus dures à déchiffrer par le cerveau…
Tout cela complique une ergonomie déjà bien laborieuse car parfaitement inadaptée aux écrans modernes, et qui est faite de défilements en tous sens, de pliages et de dépliages de fenêtres. Avec un 27 pouces, c’est déjà pénible à utiliser, mais avec un écran de portable 15 pouces, si Retina soit-il, ça devient un enfer. En pleine ère du vectoriel et du responsive design, Reason est donc resté bloqué au Bitmap statique des années 2000 et l’on sent que son interface se préoccupe plus souvent (trop souvent) de faire joli au lieu de faire pratique. Certes, d’un point de vue marketing et émotionnel, le parti-pris photoréaliste se comprend car il donne cette impression de posséder du vrai matos pour faire de la vraie musique et c’était une démarche d’autant plus justifiée en 2000 que le virtuel avait encore tout à prouver, que nombre de pros le considérait comme un ersatz sans aucune légitimité sur le plan sonore, et que reprendre l’ergonomie d’instruments populaires simplifiait la prise en main du logiciel. Le monde a toutefois évolué depuis au point qu’instruments et effets virtuels sont bien installés dans tous les studios et qu’ils servent quotidiennement à faire des hits.
Du coup, à quoi bon camper sur cette position ? À quoi bon nous faire des simili-rack 19 pouces, avec des fausses alims, de faux ventilateurs, des boutons respectant l’échelle quitte à être minuscules et des câbles 3D qui nécessitent l’usage d’une touche dédiée (K) pour lire les minuscules sérigraphies qu’ils cachent ? Ne serait-il pas enfin temps de proposer une vue synoptique de tout cela, comme on en trouve dans quasiment tous les systèmes modulaires, de Max à Reaktor en passant pas Usine, AudioMulch ou Pure Data ? Ne serait-il pas enfin temps de proposer une table de mixage qui ne nécessite pas un écran 42 pouces en mode portrait pour pouvoir être affichée, quitte à moins ressembler à une vraie ? Une table qui n’affiche pas par défaut 49 boutons et 34 potards minuscules en plus du fader par tranche (SOIT 84 PARAMÈTRES DE BASE POUR UNE SEULE TRANCHE !), sachant que la plupart ne serviront pas à l’utilisateur ?
Bref, le travail à fournir pour corriger tout cela est conséquent et d’autant plus compliqué qu’il nécessite une vraie remise en question de la philosophie de base du logiciel : admettre que la mimesis est une voie sans issue et que si Kontakt ou Reaktor ont eu un tel succès, c’est aussi parce qu’au delà des fonctionnalités, ils assument d’être des logiciel là où NN-XT semble s’excuser de n’être qu’une pâle copie d’un Sampler Akai dont plus personne ne voudrait aujourd’hui si ce n’est pour caler un meuble.
Or, ce ne sont pas là les seuls défauts de Reason qui souffre en outre de nombreuses lacunes.
Ces trous béants entre les racks
Pour un logiciel aussi tourné vers les sons, on pestera d’abord contre le navigateur de presets ultra rudimentaire : les patches y sont jetés pèle-mêle dans quelques dossiers, sans qu’aucun tag, attribut ou système de notation ne vienne simplifier la recherche qui, évidemment, ne se fait pas en Instant Search. Pour ne rien arranger, aucune préécoute n’est disponible en dehors des fichiers audio de base, ce qui peut se comprendre pour les patches de synthé mais pas pour les patches de Dr-OctoRex (alors qu’on a un aperçu des Rex simples). De fait, la recherche d’un son ou d’un groove consiste à passer bien laborieusement d’un preset à l’autre, chose à laquelle on n’est plus trop habitué lorsqu’on a gouté au confort d’un Komplete Kontrol.
On citera aussi toutes ces fonctions qui ont fleuri au cours des 17 dernières années chez la concurrence (voire avant) et que Propellerhead n’a pas encore trouvé le temps d’intégrer (et on se demande bien comment) : les dossiers de pistes et groupement de tranches, les faders VCA, l’export MP3/OGG/Flac/AAC (vous avez bien lu : le MP3, format qui a révolutionné la musique à la fin des années 90 et dont l’algo est aujourd’hui libre de droits n’est toujours pas supporté !), la réorganisation des plug-ins, la possibilité de faire des mute sur des notes MIDI, la possibilité de saisir des valeurs numériques pour les paramètres, l’usage de courbes de Bézier pour les fondus et les automations, la possibilité d’éditer plusieurs pistes MIDI via le même piano roll, les raccourcis claviers personnalisés, un vrai système de marqueurs, le punch in/punch out, la quantification groove pour l’audio, la possibilité de faire des macros, de geler les pistes, de convertir une piste mono en stéréo ou l’inverse…. Soit des fonctions de base pour la plupart, mais qui ne sont pas là et on comprend bien pourquoi certains se sont lassés d’attendre au point d’aller voir en face ce qu’il s’y passait (et il s’y passait généralement plus de choses).
Évidemment, on ne s’étonnera pas en outre de ne pas disposer de fonctions plus avancées : pas de gestion des objets audio, pas d’édition audio polyphonique ni d’intégration de Melodyne via ARA, pas de liste d’historique d’annulation, pas de piste d’accords, pas de vue spectrographique… Et je vous passe tout ce qu’attendent les utilisateurs depuis des lustres pour renouveler des instruments qui ont 17 ans d’âge pour certains mais qui se rabattront très certainement sur des freewares VST plus aboutis…
Bref, vous l’aurez compris, après avoir attendu 12 ans l’intégration de pistes audio dans le logiciel, 17 ans la compatibilité avec les plug-ins VST, c’est désormais sur le front de l’ergonomie et des fonctionnalités que vont porter les revendications car sous le vernis d’un graphisme léché se cache un indéniable retard qui empêche Reason d’être le formidable logiciel qu’il devrait être.
Conclusion
En matière de mise à jour, ce qui nous est proposé ici vaut largement les 129 euros demandés : outre deux beaux synthés intéressants et simples à appréhender, les sonorités apportées par Soundiron, le petit Radical Piano et le Synchronous Effects Modulator soufflent un vent de fraîcheur dans le logiciel en offrant la possibilité de bricoler des sons plus organiques que jamais. Et à présent que Reason parle VST, inutile de dire que la mise à jour est fortement recommandés pour ceux qui sont restés en V8 ou inférieure, tandis que les possesseurs de la V9 devront juger de l’intérêt de ces nouveaux contenus en fonction de ce qu’ils possèdent déjà comme plug-ins ou Rack Extension.
Il nous reste à parler de Reason plus globalement et de son intérêt face aux autres STAN. Avec le support des VST, le soft a indubitablement retrouvé de sa superbe et, grâce à sa logique modulaire, il demeure capable de faire simplement des choses bien difficile, voire impossible, à obtenir dans bien d’autres logiciels. Reason regorge en outre de quantité d’excellents instruments, effets et outils qui en font une sorte d’énorme Workstation à l’incroyable richesse. Vous n’êtes pas près de faire le tour de ce qu’il a à offrir sur le plan sonore, d’autant qu’il existe une foule de Refill gratuits ou payants pour ceux qui ne se sentent pas l’âme de sound designers.
Précisons-le tout de même : que ce soit au niveau des instruments et effets qu’il propose (et ne propose pas) ou de sa philosophie globale, le logiciel de Propellerhead reste quand même avant tout orientée vers la musique électronique. Il vaut mieux le savoir.
Comme il vaut mieux savoir qu’un paquet de modules ont pris un méchant coup de vieux en 17 ans.
Comme il vaut mieux savoir que derrière ses jolies petites interfaces photoréalistes, ses câbles tous mignons et son ravissant skeuomorphisme se cachent de surprenantes lacunes fonctionnelles ainsi que de réels soucis d’ergonomie et de lisibilité qui ne datent pas d’hier.
Le problème, c’est que l’accumulation de tout cela finit par nuire à l’expérience utilisateur et aux bons côtés du logiciel, à plus forte raison si vous souhaitez l’utiliser avec un portable. Il n’y a certes rien de rédhibitoire là-dedans, et ce Reason 10 est indubitablement le meilleur Reason jamais sorti, mais au royaume des STAN orientée électro, la concurrence est bien rude. Entre Live et son Push, FL Studio, Bitwig, la MPC et Maschine dont on sent bien qu’elle va devenir sous peu une STAN à part entière, même en s’ouvrant au monde VST, le produit phare de Propellerhead aura bien du mal à tirer son épingle du jeu en l’état, lui qui était autrefois en avance sur tout le monde.
On attend donc déjà avec impatience la version 11 pour voir si Propellerhead va poursuivre sur la bonne lancée amorcée avec la 9.5, récompensant les efforts de cette version 10 par un 4 étoiles en guise d’encouragements…