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L'adolescence de la synthèse: Vos témoignages, vos souvenirs.

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Sujet de la discussion L'adolescence de la synthèse: Vos témoignages, vos souvenirs.
Salut les fondus de l'analo vintage!
L'été 1979, j'avais 15 ans 1/2. Ma maman adorait depuis longtemps déjà les musiques synthétiques, et à la maison tournaient en boucle Oxygène, Equinoxe, Space, Visage, et bien sûr le pâtre Grec, que je gardais pour la fin comme les gourmands le dessert.

Cet été là j'ai bossé comme un nègre aux fruits et je me suis payé un MS20 et un ampli pour faire comme mes idoles. On avait déjà à la maison un méchant orgue Antonelli, pourvu d'une rigolotte Boîte à Rythmes bien kitchos, et je ne tardai pas, grâce à l'ESP, à trigguer le MS depuis les rythmes de l'orgue...
Bref, l'extase...
L'année suivante: Yam CS15, KORG SQ10 et BàR Boss DR55.
1 ou 2 ans après, KORG MP4, qui me procura enfin des sons polyphoniques dignes de ce nom.

Mais les étés n'étaient pas élastiques, et je n'avais rien d'un fils-à-papa...
Pour le reste, je me contentai donc de tacher de ma salive les catalogues KORG et Roland de l'époque...
C'était un peu plus mouillé qu'ailleurs sur les emplacements du System 700, présenté avec noir de cabinets annexes, sur le PS3300, le Delta, le Lambda et le 800DV.
J'ai le bonheur aujourd'hui d'employer 3 exemplaires des 3 derniers. malheureusement les deux autres se tiennent probablement pour toujours hors de portée de ma bourse...

A vous! Racontez ici vos rêves de matos à l'époque, ou plus tôt, vos désespoirs, vos frustrations, et vos bonheurs concrétisés!
Par décence on n'ira pas plus loin que 1983, swoyéskeujveudir... :oops2:

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

2

Et j'apporterai ma pierre à l'édifice un de ces quatre. Hop !
3
Anti-DX7-Army + Anti-jeune inside.

Il me manque une quinzaine d'années pour poster...mouarf bravo l'ouverture, des analos y'en a eu aussi après 83. :oops2:
4
Super idée Ory
Je crois qu'on va rigoler
Un peu + vieux que toi , mais pour le reste, plein de trucs semblables
UNE EPOQUE!!!!!!! DE FOUS
On va pouvoir parler de notre matos , a condition que le profil soit correctement renseigné
J'ai vu que tu avais un Montarbo Basse, moi aussi. Ce ne doit pas être le même modèle. Il est dans le Studio que 2 de mes frères sont en train de monter. je vais regarder de quel Modèle il s'agit et le rajouterai.

Pour le MkII, il m'avais semblé qu'il envoyait + que le MKI, d'où ma question sur une transformation possible ... mais si tu dis que le MkI est mieux . Aurai-je mal compris ?
Le MkI, c'est bien celui qui ne possède pas la petite vis sur la façade sans contrôle VCA ?
Deus Irea
5
C'est con :fache2: moi j'ai eu mon premier synthé en 1985 ! et j'en ai des choses à dire :noidea:
6
Bon, je peux m'expliquer, pas d'aigreur messieurs! Anti-jeunes? Comment ça? On va pas parler ici des DX, des pré-groove-box, des romplers etc: c'est moi qui initie le sujet et 1° tout ce bazar ne m'intéresse pas; 2° ici c'est "synthés analogiques".
Si vous voulez causer de vos machines numériques ou trucs-à-faire-de-la-musique-tous-seuls, créez un sujet idoine (ailleurs qu'ici) et vous aurez plein de potes (mais pas moi, je m'en excuse par avance).

Pour couper court (je vous vois venir, et je connais par coeur les trucs de pourrissage) loin de moi l'idée folle de prétendre que les bidules cités plus haut NE SONT PAS INTERESSANTS!!! Grands dieux!!!!
J'affirme juste, avec toute la sincérité dont je suis capable qu'ILS NE M'INTERESSENT PAS.
J'ai le droit.
Et je vais jamais foutre le boxon dans "synthés numériques", non mais.

Quand j'écris "L'adolescence de la synthèse", je ne me réfère pas seulement à un âge à présent lointain de nos vies d'hommes. Je veux surtout parler d'un âge encore assez proche des débuts de l'électronique musicale, qui était une époque bénie pour plusieurs raisons:

-D'abord, tout avançait très vite entre 70 et 82, et on a vu sortir en une petite dizaine d'années toutes les machines mythiques qui ont donné leurs lettres de noblesse aux compositions électroniques.

-Ensuite, à cause d'une erreur ontologique finalement bienvenue, les ingénieurs avaient, pour développer leurs marchés, l'idée saugrenue de chercher à imiter les instruments véritables. Certes la plupart des presets étaient risibles en tant que tels, mais dans ce but les ingénieurs ont privilégié des solutions techniques générant de l'instabilité, du "gras", de l'organique", du "vivant". 30 ans plus tard, on apprécie la différence, et on les en remercie vivement!

-Ces machines en bois et métal étaient construites pour durer (la preuve), et endurer une vie difficile aux mains de concertistes rarement aussi délicats que M. Le Premier Violon de l'Orchestre Symphonique Charles-Edouard Dumollet. On peut voir au premier coup d'oeil que c'était du boulot, certes planifié et hautement organisé, d'artisan amoureux, et moi, chuis peut-être très con, mais je ne m'avance pas de la même manière au-devant de l'un de ces merveilleux objets qu'en direction d'un bout de plastoque post-81 ou 2.

-Encore, tout près de ces débuts (je ne parle pas des prototypes expérimentaux type Novachord, 1938, mais des machines disponibles au grand public pour un prix raisonnable), les fonctions n'étaient pas encore toutes standardisées, et l'on a de ces EGs exotiques, comme sur les Korg 700/800 de 1973/74, de ces routages poétiques, comme sur le Yamaha CS30 de 1977, de ces possibilités redondantes et parfois carrément superfétatoires, qui dérogent délicieusement au sacro-saint VCO->VCF->VCA<-ADSR.
C'était le temps aussi des machins énormes ou délirants, ça partait dans tous les sens, jusqu'au concept hallucinant du TONTO.

-Enfin, et je ne sors guère de là, c'était le temps magnifique de l'idée jamais égalée, jamais dépassée "Une fonction = Un potar, slider ou switch", encore appelée "mets tes doigts pour que ça sonne"! Sans blague on n'a jamais fait mieux, et bien souvent pire, j'ai nommé les menus déroulants des derniers analos qui avaient honte de leurs origines et trouvaient que les potars c'est plouc (c'était surtout beaucoup plus cher...), jusqu'aux pseudos potars du P08 qu'il faut bouger un à la fois sinon ça buggue...
C'était, comment dire...TACTILE, et donc éminemment sensible: Des instruments pour musiciens, non pas pour ingénieurs. C'était prévu pour s'éclater en impro par exemple. Quel bonheur!

Voilà, nous ne dérogerons qu'à propos des numériques RMI et PPG (1003, les premiers Wave...) et à propos des assez tardifs RSF KOBOL et POLYKOBOL (et modulaires), venus en droite ligne de l'esprit des pionniers, il semble que celà s'entende! :humm: J'en oublie peut-être, des tardifs et des numériques comme-il-faut...Vous me direz.

A vous.

Leviathan>> Mon Montarbo était un modèle "TRIO", 65W il me semble, acheté neuf au magasin en même temps que mon Korg MP4: 1981 ou 82...Tandis que mes bouzins étaient au placard, mon frangin a eu l'idée saugrenue de se mettre à la gratte électrique, et je lui ai prêté mon TRIO.
Mal m'en a pris: il m'a grillé l'ampli, puis l'a "réparé" plusieurs fois, visiblement avec des bouts de chewing gum...A l'époque j'étais loin de supposer que je pouvais le réparer. Alors j'ai sorti l'électronique et n'ai conservé que le meuble avec les HPs, qui me sert d'enceinte pour une tête Peavey MP4 dont je suis bien content. Cependant je regrette, car à présent je répare moi-même mes synthés quand ils ont une faiblesse, avec l'aide du diagnostique de mon pote Yves Usson, de Grenoble.

Sinon, pour le MS20, ATTENTION, je dis juste que je préfère le son des filtres à circuit KOG35 à ceux à circuits LM 13600N. C'est personnel. Disons que je trouve le son dynamique de façon plus homogène, c'est plus souple. En un sens, les 13600N "envoient" plus, c'est vrai: certaines fréquences sont privilégiées, ce n'est pas linéaire, et en effet ça a qqch de plus "sauvage".

Oui pour la vis: Les MkI n'en ont pas.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Hum...
l'adolescence "grasse et boutonneuse" de la synthèse sonore était c'est vrai beaucoup plus aguichante que le teint PAL des numériques de l'age postpubere (je ne parle même pas des VieuxSTI d'aujourdhui qui sentent la momie renfermée...).
même en terme de grain de peau...la surface sonore offrait des timbres bien plus étoffés.

dommage qu' orijen ne sache pas apprecier tout le pu riche sousjacent du dx7.

moi si j'avais eu 15 ans en 1979,je pense que j'aurais jeté mon dévolu sur un arp 2600 (celui avec la copie du filtre moog).
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Citation : Anti-jeunes? Comment ça?


T'en fait pas, c'est du second degré.
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Hors sujet : D'un côté c'est pas mal, à présent je me sens tout jeune avec mes 30 ans et demi, et mon coup de foudre pour le JD-800, sorti quand j'avais à peine 15 ans... J'ai aussi été bercé par Oxygène, Equinoxe et les Chants magnétiques, mais trop petit à l'époque pour vraiment m'intéresser au matos en détail. Je suivrai quand même votre discussion avec la nostalgie que j'aimerais avoir de ces machines dont je n'ai appris l'existence que bien après leur disparition des catalogues :|

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Moi mon premier synthé, c'était le JX-3P tout début 1983. Je venais d'avoir 15 ans... Je me souviens dans mon magasin de province, il était midifié à un Prophet 600 sur un double stand. On trouvait ça fabuleux (sauf ce con de sequenceur qui ne pouvait pas se synchroniser à l'aprégiateur du P600 en Midi).

En fait, je bavais surtout sur le P600 qui coûtait plus de 20000 FF (3000 roros). Le JX en vallait 12000 FF avec le PG-200, donc le choix fut vite fait vu que c'était un cadeau. A peine rentrés, on l'a posé sur mon Elka Artist 606 (aaah les strings et les cellos de ce truc...) et branché à son entrée audio.

Et pis un pote du groupe a dégoté un DX7 et j'ai été jaloux tout de suite. J'en avais marre de balancer des nappes statiques à la con derrière et lui coupait dans le mix avec ses pianos fender dynamiques et ses basses slap... je me trouvais tout mou tout rond et je le trouvais tellement expressif... :lol: Alors mon 2ème synthé a été un DX7, quelques années plus tard. :mdr:

Bon aujourd'hui à 40 balais, je suis retombé en enfance et je me craque tout ce dont je rêvais dans les magazines il y a 20-25 ans. :8)
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Ory
Ne sois pas trop méchant avec les mecs qui on virés au numérique.
On se faisait traiter d'héritiques par les musiciens Trad, avec nos trucs plein de boutons en 79.
Il est vrai que cela nous semble plus poétique , d'avoir du scuplter nos sons. Sur les modulaires, si tu ne patches rien t'as pas de son. Le numérique... c'est tout dans la boiboite. On a eu du mal a s'y faire, d'ailleurs on a pas pu.
Je crois aussi, qu'il y a plein de "jeunes" qui n'ont que cela à se mettre sous la dent. Ils en voudraient bien de l'analo abordable. y a une demande, alors les Industries , la balle est dans votre camp.
Voir SONIC CORE , un bon compromis... abordable, OK c'est des clones avec le midi et le numérique dedans qui va bien ?
Les nippons ont un peu pourri le marcher avec des BOUZINS sans interêt
Ils ont même flinguer Fairlith CMI quand ils ont racheté aux Australiens
PS: j'ai entendu dire que ça aussi c'était français... inventé par L'IRCAM !
Deus Irea
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Citation : BOUZINS sans intérêt


Tu veux parler des analos tardifs et numériques précoces? Parce que pardon, au niveau seulement sonore, pour ne pas parler de la polyvalence de certains, un Yam SY, un Roland SH1 ou 2 ou 3a ou 5, un Korg 700S, 770, 800DV ou PE1000, ça arrache! Je veux dire: Eux seuls ont eu le talent, le culot, de produire à des centaines de milliers d'exemplaires des machines aux qualités artisanales, extrèmement bien pensées et absolument fiables (je parle de ces époques-là, avant 1980 pour faire simple), à des prix abordables.
Ok les américains avaient un putain de son, mais leurs machines avaient souvent des problèmes et/ou n'étaient destinées qu'à des professionnels ou amateurs fortunés.
Evidemment, ce faisant, ils ont mis le doigt dans l'engrenage, ouvert grand la porte à la course à la rentabilité, aux économies de bouts de ficelle pour faire baisser les coûts de production, pour se gaver avant tout le monde des plus grasses parts de marché, et c'est ainsi que les artisans passionnés du début, amoureux de bon son et beaux matériaux, sont devenus des capitaines d'industrie comptables de leurs résultats devant les actionnaires, et qu'on a eu les derniers analos sans potars...Ils ont voulu nous faire croire qu'on changeait d'époque, que les potars c'était démodé et primitif, que les boutons-poussoir en gomme de merde et les gros Dial iraient beaucoup mieux avec le look tapette sophistiquée en vogue dans le spectacle à partir des débuts 80... Alors qu'en vérité, en mettant les potars et sliders aux jolis capuchons irisés à la trappe, on faisait de juteuses économies...

A l'époque de mes 15/16 ans, j'avais le détestable goût non seulement de n'être pas Parisien, mais encore de ne même pas provincialiser aux alentours d'une grande ville "branchée" (disait-on à l'époque).
Aussi, les deux magasins de musique du secteur ne proposaient-ils qu'un choix moyen et bas de gamme. Rapport au porte-monnaie moyen des acheteurs potentiels des environs. Ainsi, avant 77, ne trouvait-on chez ces revendeurs aucun synthé, c'est-à dire pas les anglais, pas les américains, pas les japonais du début qui ne devaient pas être donnés, parce que c'était drôlement bien foutu, rien qu'au niveau construction et finition! En terme de claviers, il y avait des pianos (acoustiques) et des orgues italiens.
Ensuite a déferlé la vague nippone de seconde génération (Korg MS, Yam CS, Roland SH, et quelques Casio analos), accompagnée de quelques machines italiennes, et c'est à ce moment-là que nos modestes magasins Valentinois et Romanais ont commencé à être achalendés de manière intéressante pour nous, gamins aux oreilles pleines de "FADE TO GREY", "MAGIC FLY", et autres "ALBEDO 0.39".

Quelque temps après, il semble flotter dans ma mémoire le fantôme instable d'un Kobol, parce que lorsque, voici 6 ou 7 ans, j'ai commencé à m'intéresser à nouveau de près aux synthés de cette époque-là, quand je suis tombé sur l'image d'un Kobol, j'ai eu une impression de déjà-vu.

En tout cas, je suis certain que vers 1983, il y avait dans l'un de ces magasins une Blackbox en démonstration; enfin drôle de démonstration, puisque le vendeur commençait par expliquer que ce n'était vraiment pas intéressant, qu'on n'obtenait pas de véritable polyphonie (ce qui est vrai, mais c'est pas grave), qu'il valait mieux investir dans un véritable poly, etc... Sans doute pensait-il avoir bientôt à vendre un certain polyphonique bon marché au vu de ses performances, qui allait, comme l'avait promis l'importateur, s'arracher comme des petits pains. En tout cas il oubliait de dire qu'on obtenait avec ce bidule des nappes pas ridicules du tout, à la sonorité absolument semblable à celle du mono chéri auquel elle était connectée.
Ainsi, avec ma Bbx achetée récemment, j'ai des nappes de MS20, de MS50 ou de CS30 à l'envi, et j'en suis chaque fois émerveillé.

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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Vos témoignages, vos souvenirs...

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L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.

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J'étais déjà un adulte plus très frais lorsque j'ai commencé à m'intéresser aux synthés... :noidea:
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Souvenirs, souvenirs :aime2:

Avec des parents mélomanes et volontiers musiciens, j’ai baigné dans la musique dès mon plus jeune âge (merci à eux :aime: ) : classique, jazz, variétés . Ils m’ont fait découvrir les débuts du rock puis de la pop music.

J’ai tout de suite eu un tropisme vers l’orgue électronique (Brian Auger, en particulier) et les effets guitare (Jimi Hendrix surtout mais aussi The Who, Eric Clapton et bien sûr Pink Floyd). Dès que j’eus économisé suffisamment d'argent de poche, je louai mon premier Philicorda tout en plongeant dans les docs du Dr. Böhm. Je commençais à bricoler un peu l’électronique :??: .

Mais la fascination vint de la découverte des sons de synthétiseur, au début des années 70, avec le premier LP d’ELP et surtout la reprise des Tableaux d’une Exposition de Moussorgski. Je n’ai alors, à cette époque, raté aucune occasion de les voir en concert.

Fascination aussi du mellotron avec King Crimson.
Puis suivirent White Noise (une grande claque au minimoog), Who’s next, Curved Air (VCS3, un super souvenir d’un concert en Angleterre). J’ai longtemps rêvé devant les docs de EMS…
Puis Terry Riley (avec Persian Surgery Dervishes) et plus tard Klaus Schulze, Tangerine Dream, Kraftwerke…
J’avoue n’avoir jamais accroché avec Jean-Michel Jarre (un peu quand même avec Zoolook, plus tard) .

En Terminale, j’eus le privilège de faire, avec mes bricolages craignos, la « bande-son » du premier film de Truffault : un pote complètement déjanté, fou de cinéma (bien sûr, pas François Truffaut !).

Puis le bricolage s’organisa un peu : des plans d’un certain J.S. Simonton (j’appris plus tard qu’il était à l’origine de Paia) me permirent de réaliser mes premiers VCO, VCA, VCF et EG. Je ne vous dis pas la joie quand j’ai relié le tout.
Je butais sur les circuits de clavier et comme je découvrais Korg, j’abandonnai lâchement tout ça pour m'offrir, avec mes premières payes, mon premier synthé : le tout nouveau MS20 et baver devant la série des PS…

Enre-temps, j’avais formé un duo avec un copain et m’étais « approprié » son Kawai 100F. Là, on était en pleine musique planante avec aussi son Pianet T, son orgue (me souviens plus de la marque), une SmallStone, quelques fûts et nos 2 Revox (merci Papa) alignés, avec une seule bande pour faire des délais de durée variable selon leur éloignement…

Comme je ne jurais que par Korg, arriva le Lambda, une KR55 (remplacée dès la sortie de la KPR77), un rack paramétrique Moog et le début de compositions, toujours sur Revox.
Le duo MS20-Lambda était passionnant, surtout en detunant le Lambda pour le rentrer dans l’ESP du MS20 puis filtrer le tout, cadencé par le MG…
Il me manquait quand même une synchro bande et plutôt que d’investir dans un SQ, alors que le MIDI pointait son nez, j’ai mal tourné en changeant de cap :oops2: ...
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Hors sujet : Ory, juste une précision...mais bien amicalement :

Citation : jusqu'aux pseudos potars du P08 qu'il faut bouger un à la fois sinon ça buggue



ça m'a intrigué alors j'ai fait un essai en prenant bien soin de tweaker plusieurs potars et autres réglages en même temps.
Au menu : fréquence et résonance VCF, intensité enveloppe VCF (en positif et en négatif), audio modulation du VCF, modwheel, pitchwheel, pitch des VCOs, PW et changements de formes d'ondes, synchro, niveau de base VCA, réglages de son enveloppe, fr&quences LFO, déclenchement arpégiateur (sur une seule note), etc.
Je me suis lâché pendant une bonne demi-heure sans aucun plantage du synthé.
Enregistrement audio en direct d'une partie avec juste un peu de reverb (j'ai aussi enregistré la sortie MIDI qui montre un beau chevauchement des modulations...)



:bravo:
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Hors sujet : Je pense qu'Oryjen fait référence au fait que (je me base uniquement sur l'Evolver)
le premier "cran" indique la destination et le second seulement envoie une valeur.

Donc si l'on tourne 2 potards en même temps, ils se disputent en permanence la 1ere fonction : l'indication de la destination et aucun n'envoient de valeur, donc rien ne se passe.

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Hors sujet : voui c'est ça. Merci ménélassou pour ce témoignage!

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Avec un pote de ma génération, on se tirait la bourre question synthés. C'était avant le bac (1982), car ensuite on s'est perdus de vue, lui est parti faire Médecine et moi les Beaux-Arts. Mais en 82, on tâchait de jouailler ensemble, à l'impro car nous étions incapables de construire ensemble musicalement de manière raisonnée et reproductible. Par contre, de mon côté, je faisais des morceaux que j'infligeais à la famille jusqu'à la nausée (malgré la porte fermée) :mrg: et que j'enregistrais sur un misérable K7 mono branché sur la sortie casque de mon ampli Montarbo TRIO. Par miracle, ça fonctionnait, avec souflles et ronflements. De son côté (le cuistre), il s'était attaqué, rien que ça, à une symphonie sur le thème du système solaire. On passait d'une planète à l'autre, avec des thèmes particuliers pour chaque, tout ça joué en une prise, tout joué à la main! C'était héroïque, quoique très très mauvais. Mais tout ceci était écrit, ouaip, il avait pris des cours de clarinette et de solfège.
Il avait un MS10, un SIGMA et un Polysix. C'était un fils à papa, chéri ne travaillait pas l'été pour ne pas abîmer ses mains habiles de futur médecin du travail (oui je suis amer: il y avait une fille entre nous :oops2: ), et les parents avaient raqué. Je me rappelle le prix qu'il avait fièrement annoncé pour son Polisix: 6000 et quelques francs (quand même).
De mon côté: MS20, SQ10, CS15, DR55, et je venais juste de troquer les nappes aigrelettes de mon Antonelli 2565 "Solista II" contre celles d'un Korg MP4 flambant neuf bradé à pas cher par le magasin pour cause d'arrivée imminente d'un truc monstrueux, bon marché et improgrammable.

Juste l'année d'avant, alors que nous supputions moi l'usage de l'argent de mon futur été de labeur, lui celui du salaire de ses insistants "dis, Maman...", il avait obtenu du magasin de musique local le prêt exceptionnel d'un catalogue Roland où figuraient le System 700, le SH2, le System 100M, et les CSQ100 et 600.
C'était juste pour baver, et on sentait bien que le magasin lui-même ne possédait ce catalogue qu'à titre de faveur, puisqu'il ne commanderait sans doute jamais aucun de ces fabuleux modulaires.
On était sur le cul, lui et moi, devant ce System 700! On ne parvenait pas à extrapoler de notre modeste expérience modulaire sur les MS jusqu'aux sommets de cette stratosphère de la synthèse modulaire. On comprenait clairement que c'était là un autre monde et que devant ce monstre on n'aurait pas su quoi faire.
Sentiment peut-être trompeur, car je me rappelle quelque chose de semblable lorsque je suis arrivé chez moi avec mon MS20 tout neuf (mon premier synthé) 3 ans plus tôt: "Merde...J'ai pété plus haut que mon cul...Je saurai jamais m'en servir..."

Pis c'est comme tout: On s'y fait. :bravo:

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Citation : Sentiment peut-être trompeur, car je me rappelle quelque chose de semblable lorsque je suis arrivé chez moi avec mon MS20 tout neuf (mon premier synthé) 3 ans plus tôt: "Merde...J'ai pété plus haut que mon cul...Je saurai jamais m'en servir..."

Pis c'est comme tout: On s'y fait.



tu veux dire que tu t'es habitué à n'avoir jamais su t'en servir ? :lol:
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Très cher, je suis rapidement devenu très dégourdi avec mon MS20, quoique 30 ans après, je ne puisse pas jurer avoir fait le tour de cette inépuisable merveille!

Donc moi, j'étais gaminou en 1979, et j'ai loupé la vague Moog et Oberheim première génération. De toutes façon nos magasins provinciaux n'ont longtemps été que les fournisseurs du conservatoire et de diverses écoles de musique pour culs-pincés (vous savez: "hors du solfège et de la flûte à bec, point de salut!" ), et je suppose que longtemps, c'est à dire avant que ne se profile la possibilité de ventes juteuses, le mot "synthétiseur" leur aurait à tous collé un urticaire fulgurant, de la patronne aux magasiniers...

Mais les Minimoogs, voire les modulaires, les SEMs et dérivés, les VCS3s et plus tard AKSs, quand les avez-vous vu débarquer? Quel effet ça vous a-t-il fait?

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Moi le problème, c'est que quand j'ai commencé à avoir suffisamment de tunes pour me payer un synthé (neuf, car pour l'occaz, point de magasin suffisamment achalandé en province ni d'internet à cette époque), la vague numérique était déjà passée. Donc ma salive, elle dégoulinait sur les Emulator, PPG, Fairlight et Synclavier.

Mais question achats, c'était Yarokorg et Ensoniq. Le rêve quand j'ai pu mettre 25000 Frs dans un Emax (de base), après 4 mois de stage à monter des charpentes métalliques pour hangars à vaches ! Or donc en ces 80's finissantes, les analos était sous-cotés, j'en n'avait pas encore pris conscience de leur potentiel puisque je n'avais même pas bavé dessus, encore moins essayé. Je ne parle même pas des modulaires, que je qualifiais de "grosse boîte à tripaille pour branlette intellectuelle électronique".

Puis il y a 5 ans je me suis lâché et j'ai acheté un Memorymoog LAMM. Jamais je ne pensais qu'un synthé pourrait donner autant d'émotion. Un truc qui vit, qui vibre (surtout avec le ventilo !), un vrai instrument de musique. Depuis j'ai complété frénétiquement la collection, mais là je crois que c'est maladif, faut que je consulte le gourou d'Ardèche dans sa cave... :clin:

D'ailleurs je n'accroche toujours pas aux modulaires, sais pas pourquoi. J'aime bien séquencer mon approche de la musique : faire un son, sauvegarder en l'état et passer à autre chose (ou à une autre machine), puis revenir... Les rencontres que j'ai faites avec des modulaires (salons notamment) m'ont toujours montré la même chose : des boucles de séquences qui tournent sans fin et des types qui modifient subtilement les paramètres en live. Pas mon truc, mais je demande à ce qu'on m'ouvre l'esprit là-dessus.
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Salut,
J’ai exactement la même histoire que Deweak (HS en page 1) : né en 77, et depuis gamin j’ai toujours eu un OxyNoxe qui traînait dans mon entourage (même en CM1, ma prof était fan !). Vers 10/11 ans j’ai commencé à éplucher les pochettes d’albums, avec les « VCS3 – AKS – ARP2600 – EMINENT – MELLOTRON » etc… Mais à cette époque là, point de web pour trouver des infos. Puis découverte de Keyboards Mag et là j’ai définitivement plongé ! Dans la série SYNTHE STORY, ceux qui m’ont fait le plus rêver c’est le VP330 et l’ Xpander. J’envie les gens qui ont vraiment vécus la grande époque !
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Citation : J’envie les gens qui ont vraiment vécus la grande époque !


Mais "à l'époque", combien sont-ils à avoir pu s'offrir les machines dont ils rêvaient (Minimoog, SEM...) ? A moins d'être un artiste qui avait déjà vendu beaucoup beaucoup de disques, c'était généralement les gros studios qui achetaient le matériel onéreux... Je pense que beaucoup n'ont pu que les voir passer, ces machines de rêve, sans même les approcher... alors qu'aujourd'hui il est tout à fait possible de se créer un set-up qui était inaccessible pour le commun des mortels... à la grande époque :clin:

Sans compter que d'enregistrement (de qualité) est aussi aujourd'hui, devenu accessible pour tous... tout ça pour dire que pour ma part je trouve que l'on est justement, dans une belle époque...

Dans 20 ou 30 ans, quand toutes ces machines auront disparues de la circulation (ou seront très rares et ce n'égosilleront à prix d'or), d'autres "gens" rêveront de ces machines, qui seront à nouveau devenues inaccessible pour le commun des mortels.
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C'est vrai. Je voulais dire par là que j'aurais aimé vivre l'apparition des synthés, la découverte, le balbutationnage ! J'aurais aimé entendre la sortie d'Oxygene, voir arriver le Prophet 5 et ne rien comprendre à Klaus Schulze au milieu de ces armoires Moog :bravo: