sechouille
« Le meilleur analo vintage de sa catégorie »
Publié le 24/02/24 à 09:53
Rapport qualité/prix :
Mauvais
Cible :
Les utilisateurs avertis
Ah, la famille des JUNO, une grande lignée de synthétiseurs minimalistes, mais au combien efficaces et appréciés des amoureux de synthés.
Comme beaucoup de passionnés d’analo vintage, je me suis moi aussi amouraché de cette vieillerie au look d’enfer avec sa belle carrosserie grise et ses couleurs flashies.
J’ai acquis mon JUNO 106 l’an passé, pour un prix très correct, parce qu’il avait 3 voix malades. Donc, avant de pouvoir apprécier ses belles sonorités, il a fallu commencer par le passer sur le billard : changement des 16 tacts switchs des boutons « banks » et « Patch Number », changement des « dust covers » des faders, mise en place d’un support de pile CR2032, et surtout acetonage des circuits VFC/VCA avant leur installation sur des supports tulipes (support male sur les circuits VFC/VCA et support tulipe femelle sur la carte voix). Sur les 3 voix défectueuses, 1 seule a ressuscité ! Heureusement j’en ai trouvé 2 autres d’occasion sur un site de petites annonces.
Ça a pris un peu de temps et d’énergie, mais ça valait vraiment le coup.
Cette expérience a été intéressante, car je me posais beaucoup de questions sur la calibration des voix après le changement des circuits. A ma grande surprise il n’a pas été nécessaire que calibrer quoi que ce soit, j’ai même intervertis plusieurs circuits VCF/VCA entre eux sans jamais trouver d’écart sur les sonorités des 6 voix. La magie d’internet fait qu’on trouve pléthore de tutos et d’indications sur la façon dont ressusciter un JUNO 106, et ça marche !!!
Une fois la restauration terminée, place au son…et là, je peux vous dire qu’on n’est pas déçu.
Je possède déjà un JUNO 2 depuis plusieurs années, mais je lui préfère largement le JUNO 106.
Alors, pour se remettre dans le bain, on est en 1984 (il y a 40 ans) et le JUNO 106 est le 3eme de la lignée de ces synthétiseurs "Analogiques" à DCO, après le JUNO 6 et le JUNO 60, ce dernier étant le concurrent direct du KORG POLYSIX.
La chaine sonore est 100% Analogique (DCO / VCF / VCA / Chorus). Un détail de l’histoire se joue ici : ROLAND a introduit les DCO sur les JUNO, pour plus de stabilité, alors que ses concurrents utilisaient toujours des VCO.
Ce synthétiseur est magnifique, une belle carrosserie, des flancs en plastique, un beau panneau de commande tout en couleur et très bien agencé, avec suffisamment d’espace entre les faders pour pouvoir tweacker confortablement. Le clavier n’est pas des meilleurs, mais dans la moyenne de l’époque.
Pour accéder au cœur de la machine, il n’y a que 6 vis à retirer (3 par coté), le panneau du dessus s’ouvre comme un capot de voiture et on accède aux différentes cartes : carte mère, carte voix, carte d’alimentation (l’alimentation est intégrée), carte audio et carte de contrôle. L’avantage avec cette conception qui peut paraitre archaïque, c’est que lorsqu’une carte est HS, il suffit de la changer sans toucher au reste. On trouve d’ailleurs de nos jours des cartes clones. Par exemple il existe un clone de la carte d’alimention (PSU board) qui vient se loger en lieu et place de celle d’origine….Malin !!!
https://www.synthcity.nl/us/roland-juno-106-replacement-psu-board.html
Parlons sons : bien évidement, un JUNO 106 ce n’est pas un JUPITER 8 ni un PROPHET 5, mais je le trouve vraiment très bon, ce petit synthé .Tous les patches "d'usine" ne sont pas forcement supers, mais ça tient quand même la route. Je les trouve d’ailleurs bien meilleurs que ceux du JUNO 2.
La particularité sonore de la famille des JUNO tient à son architecture : 1 oscillateur principal, dont les 2 formes d'ondes sont additionnables (Square et Saw up), et un Sub oscillateur (square).
Les formes d'ondes sont classiques pour l’époque : Square et Saw tooth (et oui, car se sont les formes d'ondes qui offrent le plus harmoniques), avec une gestion de la largeur d’impulsion uniquement pour le square (pilotable manuellement ou par le LFO).
Pour compléter la partie oscillateur, il y a également un noise. L’oscillateur principale est réglable sur 4 / 8 / 16 pieds. Le Sub Oscillateur joue une Octave plus bas que l’oscillateur principale. De plus les oscillateurs sont modulables par le LFO.
Le tout donne une combinaison assez conséquente de formes d'ondes des Oscillateurs.
Le filtre est un filtre « Maison », propriété de ROLAND (pas un CEM ou un SSM comme sur bon nombre de ses concurrents). Il s’agit du fameux filtre IR3109, utilisé notamment sur le Jupiter-8.
C’est un filtre passe-bas analogique 24 dB/oct avec de nombreuses possibilités de résonance et d'auto-oscillation. La partie filtre se compose également d’un HPF (filtre passe haut non résonant), moins complet mais qui permet d’agrémenter le filtre.
Comme beaucoup de synthé de l’époque (dans cette gamme), le JUNO est équipé d'une seule et unique enveloppe à 4 segments, affectable aux 2 éléments de la chaîne VCF / VCA.
On peut gérer la polarité de l’enveloppe pour le filtre, alors que le VCA propose un mode GATE.
Ce synthé est également équipé d'un excellent Chorus non paramétrable, mais proposant 2 vitesses.
En ce qui concerne l’édition des sons, il y a 24 paramètres (plus 3 paramètres de modulation assignés au bender), ce qui est quand même assez peu, mais gardez bien en tête que le KORG POLY-61 n’en a que 17, et cela n’en fait pas pour autant un mauvais synthé.
Cette faible quantité de paramètres s’explique. En effet, comme il n'y a qu'un seul oscillateur principal (le sub oscillateur est tributaire de l'oscillateur principal), exit les interactions entre oscillateurs (fonctions de synchronisation / detune / balance entre les oscillateurs), comme on peut les trouver sur le JX-3P par exemple.
L'interface de commande du JUNO 106 est idéale. Pas de menu, tout est en façade, sous vos doigts…un vrai régale.
Le JUNO 106 propose une mémoire de 128 patches, répartis en 2 groupes A et B de 64 patches chacuns. La sauvegarde des sons peut se faire sur une bonne vieille K7, en fichiers WAV, mais pas en SysEx.
Le Juno-106 est le premier Juno équipé du trio MIDI (IN / OUT / THRU). Il y a 16 canaux MIDI disponibles. Un interrupteur à l'arrière du clavier, à côté des ports MIDI, permet à l'utilisateur de basculer entre trois types de modes MIDI: Clavier et Hold uniquement; Clavier, Hold, Bender, données de sélection de Patch; ou Toutes les données.
L’interface du JUNO 106 ne permet pas de donner de valeur aux paramètres, il faut travailler à l’ancienne avec des feuilles de patchs sur lesquelles on inscrit la position de chacun des faders et boutons
Le JUNO 106 est un très beau synthé, sympathique et chantant, a avoir dans son set. Il sonne divinement bien. Il est devenu très cher au regard de ses performances.
Si vous êtes bricoleur, n’hésitez pas à en acheter un mal en point, et à le restaurer. La plupart du temps il s’agit des circuits 80017A VCF/VCA qui sont HS
C’est un synthé facile à prendre en main, efficace et solide. Un choix évident, pour celui qui ne veut pas prendre de risques sur de l'analogique vintage.
Comme beaucoup de passionnés d’analo vintage, je me suis moi aussi amouraché de cette vieillerie au look d’enfer avec sa belle carrosserie grise et ses couleurs flashies.
J’ai acquis mon JUNO 106 l’an passé, pour un prix très correct, parce qu’il avait 3 voix malades. Donc, avant de pouvoir apprécier ses belles sonorités, il a fallu commencer par le passer sur le billard : changement des 16 tacts switchs des boutons « banks » et « Patch Number », changement des « dust covers » des faders, mise en place d’un support de pile CR2032, et surtout acetonage des circuits VFC/VCA avant leur installation sur des supports tulipes (support male sur les circuits VFC/VCA et support tulipe femelle sur la carte voix). Sur les 3 voix défectueuses, 1 seule a ressuscité ! Heureusement j’en ai trouvé 2 autres d’occasion sur un site de petites annonces.
Ça a pris un peu de temps et d’énergie, mais ça valait vraiment le coup.
Cette expérience a été intéressante, car je me posais beaucoup de questions sur la calibration des voix après le changement des circuits. A ma grande surprise il n’a pas été nécessaire que calibrer quoi que ce soit, j’ai même intervertis plusieurs circuits VCF/VCA entre eux sans jamais trouver d’écart sur les sonorités des 6 voix. La magie d’internet fait qu’on trouve pléthore de tutos et d’indications sur la façon dont ressusciter un JUNO 106, et ça marche !!!
Une fois la restauration terminée, place au son…et là, je peux vous dire qu’on n’est pas déçu.
Je possède déjà un JUNO 2 depuis plusieurs années, mais je lui préfère largement le JUNO 106.
Alors, pour se remettre dans le bain, on est en 1984 (il y a 40 ans) et le JUNO 106 est le 3eme de la lignée de ces synthétiseurs "Analogiques" à DCO, après le JUNO 6 et le JUNO 60, ce dernier étant le concurrent direct du KORG POLYSIX.
La chaine sonore est 100% Analogique (DCO / VCF / VCA / Chorus). Un détail de l’histoire se joue ici : ROLAND a introduit les DCO sur les JUNO, pour plus de stabilité, alors que ses concurrents utilisaient toujours des VCO.
Ce synthétiseur est magnifique, une belle carrosserie, des flancs en plastique, un beau panneau de commande tout en couleur et très bien agencé, avec suffisamment d’espace entre les faders pour pouvoir tweacker confortablement. Le clavier n’est pas des meilleurs, mais dans la moyenne de l’époque.
Pour accéder au cœur de la machine, il n’y a que 6 vis à retirer (3 par coté), le panneau du dessus s’ouvre comme un capot de voiture et on accède aux différentes cartes : carte mère, carte voix, carte d’alimentation (l’alimentation est intégrée), carte audio et carte de contrôle. L’avantage avec cette conception qui peut paraitre archaïque, c’est que lorsqu’une carte est HS, il suffit de la changer sans toucher au reste. On trouve d’ailleurs de nos jours des cartes clones. Par exemple il existe un clone de la carte d’alimention (PSU board) qui vient se loger en lieu et place de celle d’origine….Malin !!!
https://www.synthcity.nl/us/roland-juno-106-replacement-psu-board.html
Parlons sons : bien évidement, un JUNO 106 ce n’est pas un JUPITER 8 ni un PROPHET 5, mais je le trouve vraiment très bon, ce petit synthé .Tous les patches "d'usine" ne sont pas forcement supers, mais ça tient quand même la route. Je les trouve d’ailleurs bien meilleurs que ceux du JUNO 2.
La particularité sonore de la famille des JUNO tient à son architecture : 1 oscillateur principal, dont les 2 formes d'ondes sont additionnables (Square et Saw up), et un Sub oscillateur (square).
Les formes d'ondes sont classiques pour l’époque : Square et Saw tooth (et oui, car se sont les formes d'ondes qui offrent le plus harmoniques), avec une gestion de la largeur d’impulsion uniquement pour le square (pilotable manuellement ou par le LFO).
Pour compléter la partie oscillateur, il y a également un noise. L’oscillateur principale est réglable sur 4 / 8 / 16 pieds. Le Sub Oscillateur joue une Octave plus bas que l’oscillateur principale. De plus les oscillateurs sont modulables par le LFO.
Le tout donne une combinaison assez conséquente de formes d'ondes des Oscillateurs.
Le filtre est un filtre « Maison », propriété de ROLAND (pas un CEM ou un SSM comme sur bon nombre de ses concurrents). Il s’agit du fameux filtre IR3109, utilisé notamment sur le Jupiter-8.
C’est un filtre passe-bas analogique 24 dB/oct avec de nombreuses possibilités de résonance et d'auto-oscillation. La partie filtre se compose également d’un HPF (filtre passe haut non résonant), moins complet mais qui permet d’agrémenter le filtre.
Comme beaucoup de synthé de l’époque (dans cette gamme), le JUNO est équipé d'une seule et unique enveloppe à 4 segments, affectable aux 2 éléments de la chaîne VCF / VCA.
On peut gérer la polarité de l’enveloppe pour le filtre, alors que le VCA propose un mode GATE.
Ce synthé est également équipé d'un excellent Chorus non paramétrable, mais proposant 2 vitesses.
En ce qui concerne l’édition des sons, il y a 24 paramètres (plus 3 paramètres de modulation assignés au bender), ce qui est quand même assez peu, mais gardez bien en tête que le KORG POLY-61 n’en a que 17, et cela n’en fait pas pour autant un mauvais synthé.
Cette faible quantité de paramètres s’explique. En effet, comme il n'y a qu'un seul oscillateur principal (le sub oscillateur est tributaire de l'oscillateur principal), exit les interactions entre oscillateurs (fonctions de synchronisation / detune / balance entre les oscillateurs), comme on peut les trouver sur le JX-3P par exemple.
L'interface de commande du JUNO 106 est idéale. Pas de menu, tout est en façade, sous vos doigts…un vrai régale.
Le JUNO 106 propose une mémoire de 128 patches, répartis en 2 groupes A et B de 64 patches chacuns. La sauvegarde des sons peut se faire sur une bonne vieille K7, en fichiers WAV, mais pas en SysEx.
Le Juno-106 est le premier Juno équipé du trio MIDI (IN / OUT / THRU). Il y a 16 canaux MIDI disponibles. Un interrupteur à l'arrière du clavier, à côté des ports MIDI, permet à l'utilisateur de basculer entre trois types de modes MIDI: Clavier et Hold uniquement; Clavier, Hold, Bender, données de sélection de Patch; ou Toutes les données.
L’interface du JUNO 106 ne permet pas de donner de valeur aux paramètres, il faut travailler à l’ancienne avec des feuilles de patchs sur lesquelles on inscrit la position de chacun des faders et boutons
Le JUNO 106 est un très beau synthé, sympathique et chantant, a avoir dans son set. Il sonne divinement bien. Il est devenu très cher au regard de ses performances.
Si vous êtes bricoleur, n’hésitez pas à en acheter un mal en point, et à le restaurer. La plupart du temps il s’agit des circuits 80017A VCF/VCA qui sont HS
C’est un synthé facile à prendre en main, efficace et solide. Un choix évident, pour celui qui ne veut pas prendre de risques sur de l'analogique vintage.