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Roland XP-50
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Roland XP-50

Clavier synthétiseur numérique de la marque Roland appartenant à la série XP

coyote14 coyote14
Publié le 09/12/04 à 23:59
Il s'agit d'une workstation, une vraie, c'est à dire avec un module de sons (strictement identique au JV1080), un séquenceur doté d'une bonne capacité (quasi strictement un MC50 mkII), des effets, une polyphonie de 64 voix, une multitimbralité de 16 voies, un lecteur de disquettes, et des possibilités d'extension pour 4 cartes de la série SR-JV rajoutant des échantillons et des presets, mais pas de polyphonie (on en trouve d'occasion, c'est une excellente façon d'augmenter la palette de l'appareil, mais c'est assez onéreux.) A propos du lecteur de disquette, il est indispensable, car la machine ne sauvegarde pas les séquences à l'extinction: il faut les mettre sur disquette obligatoirement...Un peu lourd. Là où le lecteur apporte un vrai plus, c'est que si on doit faire un morceau qui dépasse la capacité du séquenceur (c'est rare...), on peut le faire sur ordi, le sauver en MIDI, l'enregistrer sur la disquette, et le séquenceur lit directement depuis la disquette, à la volée, sans charger le morceau! Evidemment, c'est juste pour lire, car alors on ne peut pas éditer, mais avouez que c'est fort! Il sauvegarde aussi les sons, les performances, ... Il lit les fichiers MIDI et SYX.
Le clavier est relativement bruyant, mais est sensible à l'aftertouch. Il est costaud.
Niveau sorties, il y a un trio MIDI, une sortie stéréo unique (un peu dommage...). Pas d'entrées, pas de sorties numériques, et pas de possibilités d'extensions du point de vue connectique. Peut-être son point faible.
Il n'a pas d'arpégiatteur, contrairement à certains de ses successeurs (XP30) notamment.
Enfin, son poids raisonnable (sous la barre des 10 kg) le rend nomade assez facilement. Il n'a pas de transfo encombrant, juste un câble d'alim.
L'opérating system ne peut pas être flashé via le lecteur de disquette. Et vous savez quoi? On s'en fout, parce que moi j'ai la version 1.00 et tout va très très bien.

UTILISATION

Au début, c'est un peu la jungle. Et puis, au bout d'un moment, il faut se rendre à l'évidence: cette machine est diablement bien conçue.
Prenons le cas du séquenceur: c'est bien simple, en hardware, impossible de faire mieux. Programmation, quantisation, appliquer un Shuffle ou un Groove, pas à pas, edition microscope, filtres d'édition...Tout y est.
L'édition des sons: très simple. Le panneau avant est organisé de façon matricielle, on sélectionne une ligne et une colonne, et la fonction qui est à l'intersection s'affiche. La fonction palette permet d'éditer un même paramètre sur plusieurs sons à la fois. Enfin, un truc diabolique: la possibilité d'éditer directement depuis le mode performance (multitimbral) les patches la composant, individuellement, et de les enregistrer. BRAVO!
Un petit moins tout de même: le peu de contrôles en face avant. Eh oui, ce n'était pas encore revenu à la mode. Mais il y a tout de même le clavier et son aftertouch, une molette qui fait pitch bend horizontalement et modulation verticalement, et deux sliders librement assignables à n'importe quel paramètre ou presque: donc pas si mal!
Un mode utility très touffu permet de rentrer dans les entrailles de la machine.
L'écran, dont le contraste est réglable, est rétro-éclairé en orangé. Certains diront que c'est fatigant: je trouve pas, par contre, les 2 lignes dont il est constitué ferment la porte à toute représentation graphique d'enveloppes ou autre...Voila pourquoi il a l'air pas facile au départ.

SONORITÉS

C'est un vrai synthétiseur, à base d'échantillons, avec une synthèse soustractive. On peut partir d'un patch qui est composé de 1 à 4 échantillons. Une particularité un peu méconnue est la possibilité d'agencer des modules selon 10 structures, faisant tantôt intervenir un modulateur en anneau, routant les filtres de telle ou telle sorte, ajoutant une disto...Alors bien sûr, on utilise certaines structures plus souvent que d'autres, mais pour les bidouilleurs, cet aspect semi-modulaire donne un peu de grain à moudre.
Les échantillons sont nombreux: 448 ! Pour l'époque, c'est assez bluffant. Ils sont parfois déclinés en fines variations, mais il y a de quoi faire, dans à peu près tous les style. Par contre, pas d'échantillons stéréo: il se rattrappe en fournissant certains échantillons Left et Right, ce qui fait qu'en les positionnant totalement à gauche et à droite, on obtient quand même un échantillon stéréo!
Un point fort indéniable, ce sont les filtres. Bien sûr, rien d'analogique là-dedans, mais de quoi faire des sweep résonants du plus bel effet, avec pas mal de types de filtres (LPF, HPF, BPF, PKG)
Un autre point fort, c'est la possibilité de synchroniser ses LFO au tempo d'une horloge midi, qu'elle soit interne ou externe.
Les effets sont d'une qualité variable. Cela va du pas mal du tout (phaser, chorus, délai synchronisables) au moyen (réverbs). Le nombre de paramètres à éditer par effet est conséquent.
Les modulations sont aussi un point fort. Faire un panning grâce à un LFO synchronisé au tempo pendant qu'un balayage de filtre lui aussi synchronisé est piloté par le second LFO? Pas de souci! Gérer une résonance par l'aftertouch? Fastoche!
Un point "faible": les effets, au nombre de 3 pour un patch, sont aussi au nombre de 3 en mode prerformance. La conséquence, c'est qu'on aura des difficultés à faire sonner une séquence qui serait composée de patches reposant sur des effets. Entre la disto de la guitare et le flanger de la nappe, il faut choisir, camarade! Et malheureusement, ce n'est pas l'absence de sorties séparées qui nous aident à rétablir tout cela!
La machine excelle dans: les pianos acoustiques et surtout électriques, les guitares acoustiques, peu nombreuses mais de qualité, les nappes ambient, tous les sons pops 80's et 90's, les basses synthé, les hits, la plupart des cuivres, les ensembles de cordes. Il y a aussi vraiment beaucoup de sample de machines Roland antérieures (D50, JD990, JD800, TB303, JUNO, Jupiter...) Un vrai musée ! ! !
Je situerais très franchement le point faible sur les kits de batterie: les samples d'orgine sont assez moyens, MAIS: les kits de batterie sont totalement éditables (hauteur, filtres, effets!!!). Un excellent moyen de se rattraper!

AVIS GLOBAL

Verdict: au moment de sa sortie, cette génération Roland a placé la barre très haut. Alors, largué, le XP50? Antiquité? NON, NON, et NON, tout simplement parce qu'en ayant 3 ou 4 ans d'avance sur la concurrence à sa sortie, il est toujours à l'ordre du jour. Loin de moi l'idée de vous faire croire que vous avez là un Motif qui s'ignore ou un Triton qui sommeille. Mais vraiment, plein de fonctions sont encore "up to date" (sa polyphonie, sa palette sonore très large: 5 banques de 128, dont un user et un GM+ les kits de batterie). Et si vous trouvez que ses sons sont rebattus, car trop entendus partout, n'oubliez pas qu'il reste 2 solutions ultimes: la chère qui consiste à acheter des cartes d'extension, la gratuite qui consiste à aller télécharger les milliers de sons sur le net, tous gratuits et classés pas genre, mitonné par des passionnés ayant eu entre les mains l'un des appareils de cette génération.

Le meilleur en 1996, un must en 2000, une excellente occasion en 2005.