réactions à la news Camel Audio Alchemy v1.5
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Banshee in Avalon
27934
Administrateur·trice du site
Membre depuis 17 ans
Sujet de la discussion Posté le 25/09/2012 à 13:44:23Camel Audio Alchemy v1.5
Camel Audio vient de mettre à jour son synthé virtuel Alchemy à la version 1.5, avec notamment un nouvel explorateurs de presets.
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Los Teignos
9707
Administrateur·trice du site
Membre depuis 22 ans
21 Posté le 25/09/2012 à 21:39:08
Citation :
c'est vraie c'est une vraie mine a idée mais c'est généralement le cas pour la plupart des vsts je pense.
Ben c'est peut-être que moi mais je n'ai jamais accroché sur tout ce qui est sorti chez Linplug, AAS ou Rob Papen, malgré la réputation de ces marques : j'ai toujours trouvé que ce qu'ils faisaient manquait de personnalité, de grain, de charme. J'imagine que c'est très bien, avec des beaux oscillos anti-aliasé mais quand j'écoute leur démo, ben je trouve ça fadasse, un peu comme les banques de son japonaises d'ailleurs. Quand je veux m'endormir, j'écoute des banques de son de workstation nippone. Ce n'est pas forcément horrible, mais ça sent tellement le savon que ça me fait bailler...
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
Anonyme
7206
22 Posté le 25/09/2012 à 23:54:16
Citation de Buco :
...ou Diva de U-He !
J'écoute la première démo de ce Diva, au bout d'un moment je me dis que je connais.
Purée, "Venus" de Gustave Holst
En sons synthétiques et ça le fait carrément, l'oeuvre, dans ce qu'elle peut exprimer, est respecté !!
Rien que pour ça...
sylvainmoreau
1007
AFicionado·a
Membre depuis 12 ans
23 Posté le 26/09/2012 à 10:43:49
Citation :
et qu'on trouve un son qu'on était pas venu chercher, et qu'on se dit que ce serait bien sur une autre compo
oui alchemy est très bien mais franchement pas pour tout. Je ne m'en sers que pour des prods "corporate" pour le son déjà que je trouve un peu brillant et tous ces effets (filtre pan vol pitch dans tous les sens) qui sont un peu tout much à mon gout mais aussi pour la rapidité de prod.
en revanche je suis souvent gêné par ces sons tellement chargés qu'ils deviennent une musique à eux seuls. Le genre de trucs avec une nappe, un lead plus une loop qui apparaît de temps en temps. Je trouve ça ingérable en compo et me retrouve toujours à couper un des samples ou un arpegio pour alléger le tout sinon en effet on part sur un autre morceau.
edit---
j'ai pris la version pro mobile pour ipad mais en fait je me demande si il n'existe pas une template pour Lemur .. j'ai pas trouve dans la bibliothèque de Liine pourtant ça doit être vachement bien. qq'un en a entendu parler ?
[ Dernière édition du message le 26/09/2012 à 10:47:21 ]
Anonyme
7206
24 Posté le 26/09/2012 à 10:54:02
Los Teignos a évoqué Omnisphere plus haut, pas pour rien peut-être...
sylvainmoreau
1007
AFicionado·a
Membre depuis 12 ans
25 Posté le 26/09/2012 à 11:47:32
qu'est ce que tu veux dire ? omnisphere serait moins .. que alchemy ?
j'ai entendu des démos d'omnisphere particulièrement kitch :p
j'ai entendu des démos d'omnisphere particulièrement kitch :p
Citation :
haha Quand je veux m'endormir, j'écoute des banques de son de workstation nippone. Ce n'est pas forcément horrible, mais ça sent tellement le savon que ça me fait bailler...
Anonyme
7206
26 Posté le 26/09/2012 à 11:57:21
Il me semble qu'il est communément admis qu'Omnisphere a des patchs particulièrement riches qui finissent par se suffirent à eux mêmes.
Donc il serait en ce sens similaire à Alchemy.
Donc il serait en ce sens similaire à Alchemy.
Cosmox
2470
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
27 Posté le 26/09/2012 à 14:23:54
Citation :
Ben c'est peut-être que moi mais je n'ai jamais accroché sur tout ce qui est sorti chez Linplug, AAS ou Rob Papen, malgré la réputation de ces marques : j'ai toujours trouvé que ce qu'ils faisaient manquait de personnalité, de grain, de charme. J'imagine que c'est très bien, avec des beaux oscillos anti-aliasé mais quand j'écoute leur démo, ben je trouve ça fadasse, un peu comme les banques de son japonaises d'ailleurs. Quand je veux m'endormir, j'écoute des banques de son de workstation nippone. Ce n'est pas forcément horrible, mais ça sent tellement le savon que ça me fait bailler...
Dans le marché des plugins il y a beaucoup qui se ressemble,quand je vois un plug sortir la seule difference s'est l'interface sinon niveau son c'est la même chose. Pour moi il y a que les produits U-HE et CAMEL AUDIO qui font vraiment la différence.
[ Dernière édition du message le 26/09/2012 à 14:25:03 ]
Eatyone
144
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 22 ans
28 Posté le 26/09/2012 à 15:14:29
Citation de Cosmox :
Pour moi il y a que les produits U-HE et CAMEL AUDIO qui font vraiment la différence.
FXpansion... ne pas oublier FXPansion (et zut encore des armes secrètes dévoilées...)
logos
1499
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
29 Posté le 28/09/2012 à 19:07:17
en tout cas , belle MAJ de la part de Camel Audio : effectivement la grande nouveauté c'est le Browser de sons , bien pratique.
C'est vrai que ça serait bien de pas trop parler de ce soft , c'est une arme secrète Il y a beaucoup mieux ailleurs et en plus c'est plus cher
C'est vrai que ça serait bien de pas trop parler de ce soft , c'est une arme secrète Il y a beaucoup mieux ailleurs et en plus c'est plus cher
Marginal Ray
159
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 12 ans
30 Posté le 10/10/2012 à 16:46:49
Salut,
J’utilise intensément Alchemy depuis près de deux ans, et ai réalisé deux albums avec ce seul synthé (www.marginalray.com). Cela ne fut possible qu’en raison de son immense palette sonore. Etant (aussi) un sampler, Alchemy n’a pas vraiment de limite. C’est un synthé utilisant quatre modes de synthèse, un sampler et un mélange des deux. C’est aussi, et de loin, le meilleur système de modulation jamais inventé : tout peut moduler tout, ou presque, en un clin d’œil : clic droit, ad modulation, et ça roule. LFO, ADSR et enveloppe par point, séquenceur, générateur aléatoire, vélocité, durée ou enchaînement des notes… tout cela peut moduler le volume, les filtres, les effets, et même les modulateurs. Bref, il y a de quoi faire du son vraiment vivant, même en synthèse soustractive, là où la grande majorité des VST basés sur ladite synthèse soustractive (les « virtual analog ») nous sortent un son stéréotypé, froidement numérique malgré une batterie d’effets et de saturations de toutes sortes. Cela dit, le meilleur son de pur synthé (pas de sample) que j’ai entendu provient d’un produit gratuit développé il y a dix ans par un étudiant en math : Zinaddsubfx. Dépourvu de samples et d’une utilisation assez ardue quand il s’agit de faire du sound design, il ne peut être comparé à Alchemy que pour les sons que les deux synthés peuvent générer. Et là, force est de constater que « Zin » dégage une puissance et une richesse sonore que je n’ai jamais entendue ailleurs, même avec les ténors du virtual analog, comme Diva, voire même de vrais synthés hardware.
Alchemy a tant de qualité que son utilisation est toujours un plaisir, et que même si on a juste envie de jouer ou de créer de la musique et non d’inventer d’abord l’instrument ou le son qui nous convient, mettre les mains dans le cambouis est plus tentant, agréable, et dans l’ensemble facile avec Alchemy qu’avec les autres synthés, VST ou hardware. La partie inférieure du synthé, qui est également livrée avec les banques de sons de Camel Audio, permet sans la moindre programmation de faire varier le son comme on n’ose à peine l’imaginer. A la limite, on pourrait faire un morceau entier (en électro, il y en a qui en feraient un album) avec un seul preset , tant il peut être trituré à l’infini par n’importe qui, sans la moindre connaissance, ni la moindre expérience des synthés. A l’opposé, Alchemy permet d’éditer individuellement les composantes de chaque son (fondamentale, harmoniques, partielles), selon le principe de la synthèse additive, élaboré par le mathématicien français Fourrier à la fin du 18ème siècle. On est alors dans une synthèse quasi moléculaire, mais pas à la portée de n’importe qui sans apprentissage et entraînement (et Camel Audio ne semble pas avoir l’intention de traduire sa doc en français).
Une des grandes forces d’Alchemy est aussi la « resynthèse » : on choisi si on utilise la synthèse additive, spectrale ou granulaire et on charge un sample provenant soit des banques de sons livrées avec le synthé, soit d’une autre origine (sa propre voix, par exemple). C’est ce qui justifie que Alchemy s’autoproclame « manipulateur de samples »). Cette technique permet de créer des sons synthétiques à partir de sons réels (acoustiques ou non), mais en conservant au moins partiellement la richesse des sons acoustiques, aux infimes variations a priori imperceptibles, mais qui font qu’un violon, un piano ou une guitare génèrent une émotion que le dernier VST à la mode aura bien du mal a atteindre. La resynthèse devrait donc être le graal de la synthèse. Mais elle a ses limites, comme je vous l’explique un peu plus loin.
Avant d’en venir aux défauts, car il y en a, disons encore que les filtres du synthé sont excellents, depuis une mise à jours début 2012 (je crois). En particulier toute une série de HP, LP et BP estampillés HQ, qui génèrent une délicieuse saturation digne des vrais synthés analogiques. La section FX est également excellente, à part peut-être les distorsions un poil trop froides et typées numériques. La réverbe « acoustique » (en réalité 100 % numérique car ne faisant pas appel à la convolution) est digne de modules spécialisés haut de gamme. Il faut dire que cette technique est maintenant si bien maitriser que la qualité se trouve presque partout à prix intéressant, voir gratuitement : l’une des réverbes les plus musicales est un freeware de Variety of Sound.
Pourtant, tout n’est pas parfait. Je passe sur le nouveau browser de la mise à jour 1.5, efficace si l’on utilise que les sons maison (les sons Alchemy et les banques vendues par Camel Audio pour ce synthé), mais qui relègue (volontairement, disent-ils) au second plan les banques de sociétés tiers et même vos propres presets. Je passe aussi sur la faiblesse du contrôle visuel (pas de visualisation des formes d’onde, des effets des filtres, des enveloppes, EQ archaïque, gros bordel pour savoir quoi module quoi au bout d’un moment…).
Le plus gros reproche que je ferais à Alchemy concerne la qualité sonore. Elle est parfois excellente, mais les choses peuvent se gâter lorsque l’on utilise les sons de base (factory) basés sur des samples. Certes, Alchemy est sensé manipuler les samples, les déstructurer, les bidouiller. C’est donc de la matière sonore destinée à être traitées et non des sons bruts destinés à imiter une réalité acoustique. Mais il y a des limites : certains samples de la banque de base livrée avec le synthé ont visiblement été enregistrés par un employé dans sa cuisine, avec son téléphone portable (pour ne pas citer une célèbre marque américaine qui fait fabriquer ses produits par des enfants chinois). C’est ainsi que la plupart des samples acoustiques livrés avec Alchemy sont indignes des capacités de la bête. Oubliez les cuivres, cordes ou guitares (quelques exceptions pour cette dernière) et même les kits de batterie acoustiques : avec quatre malheureux niveaux de vélocité, elles sont presque inutilisables (d’ailleurs, j’ai acheté pour une cinquantaine d’euros quatre excellents kit acoustiques bien plus « jouables », que je charge dans Alchemy pour profiter de ses effets, tellement plus riches et intéressants que ceux des purs samplers). L’argument des gars de Camel Audio (dont le service client est un modèle d’efficacité, de disponibilité et de gentillesse) est que d’une part, des samples de haute qualité sont très chers à acheter ou à fabriquer, et que d’autre part, Alchemy n’est pas un sampler mais un manipulateur de samples. En gros, on n’a pas besoin d’un grand cru pour faire bonne sauce au vin. Mais de là à utiliser de la piquette, il y a un pas que Camel Audio a parfois franchi, pour l’autre raison invoquée : le prix. C’est vrai que Camel audio n’a pas la puissance de Native Instrument, qui peut se permettre de livrer son sampler Kontakt avec des dizaines de giga de samples. C’est vrai aussi que d’excellentes banques de sons peuvent couter des centaines d’euro par instrument, voire des milliers pour les instruments d’orchestre. Cela n’est pas nécessaire pour Alchemy, mais il faudra, pour la version 2 qu’on peut espérer pour 2013 ou 2014, qu’ils arrêtent de fournir des sons (au format SFZ peu usité) basés sur une douzaine de samples, là où il en faudrait plusieurs dizaines pour ne pas avoir à recourir au stretching, pour bénéficier de quelques niveaux de vélocité, entre autres caractéristiques d’un instrument correctement samplé. Et bien sûr, ce n’est pas avec son téléphone que l’on réalise les prises de son (même avec le célèbre américain made in China).
Et ce n’est pas tout : la resynthèse évoquée plus haut est loin d’être transparente, du moins sur la plupart des instruments et sur la voix. Le son est déformé, et pas toujours de manière très esthétique. Les sound designers ne s’y sont pas trompés, car nombre de presets basés sur des samples n’utilisent pas la resynthèse. Les sons sont simplement chargés dans Alchemy, qui travaille alors en simple échantillonneur couplé à des effets et filtres de synthétiseur (en faits, ceux que l’on retrouve dans les effets Camel Phat et Camel Space). Il est alors abusif de parler de manipulateur de samples et pour une telle utilisation, il faut se demander, malgré les formidables capacités de modulation décrites plus haut, si l’on ne serait pas mieux servi avec un produit comme Kontakt ou MachFive, également plus ou moins à cheval entre sampler et synthétiseur.
Mais le manque de transparence de la resynthèse n’est pas rédhibitoire. La resynthèse est un outil extraordinaire dont l’amélioration est la priorité de Camel Audio pour la future version 2 d’Alchemy. Les sons sont parfois extraordinaires, en particulier dans les banques additionnelles. « Dream Voices », édité par Camel Audio, est ce que j’ai entendu de plus original en matière de voix et de chœurs. On va bien au-delà que ce qui est possible avec un synthé comme Omnisphere, finalement bien plus académique et moins puissant en terme de synthèse.. Je citerai aussi les banques de sons de Simon Stockausen (patchpool) basées sur des instruments acoustiques ou encore Himalaya Vintage (Camel Audio), qui mélange les samples de grands classiques type Minimoog et de sons créés dans Alchemy. Le résultat est souvent supérieur aux originaux, car Alchemy est une Porches à où le vrai Minimoog est une voiture américaine des années 50, certes rutilantes, mais assez limitée (l’attrait du vintage n’est pas toujours rationnel).
Alchemy est donc un synthé extraordinaire dont les défauts de jeunesse seront pardonnés s’ils sont au moins gommés dans la prochaine version. En termes de fun, de plaisir de jouer, je n’ai jamais rencontré mieux.
@+
Marginal Ray
www.marginalray.com : 2 albums 100 % Alchemy
J’utilise intensément Alchemy depuis près de deux ans, et ai réalisé deux albums avec ce seul synthé (www.marginalray.com). Cela ne fut possible qu’en raison de son immense palette sonore. Etant (aussi) un sampler, Alchemy n’a pas vraiment de limite. C’est un synthé utilisant quatre modes de synthèse, un sampler et un mélange des deux. C’est aussi, et de loin, le meilleur système de modulation jamais inventé : tout peut moduler tout, ou presque, en un clin d’œil : clic droit, ad modulation, et ça roule. LFO, ADSR et enveloppe par point, séquenceur, générateur aléatoire, vélocité, durée ou enchaînement des notes… tout cela peut moduler le volume, les filtres, les effets, et même les modulateurs. Bref, il y a de quoi faire du son vraiment vivant, même en synthèse soustractive, là où la grande majorité des VST basés sur ladite synthèse soustractive (les « virtual analog ») nous sortent un son stéréotypé, froidement numérique malgré une batterie d’effets et de saturations de toutes sortes. Cela dit, le meilleur son de pur synthé (pas de sample) que j’ai entendu provient d’un produit gratuit développé il y a dix ans par un étudiant en math : Zinaddsubfx. Dépourvu de samples et d’une utilisation assez ardue quand il s’agit de faire du sound design, il ne peut être comparé à Alchemy que pour les sons que les deux synthés peuvent générer. Et là, force est de constater que « Zin » dégage une puissance et une richesse sonore que je n’ai jamais entendue ailleurs, même avec les ténors du virtual analog, comme Diva, voire même de vrais synthés hardware.
Alchemy a tant de qualité que son utilisation est toujours un plaisir, et que même si on a juste envie de jouer ou de créer de la musique et non d’inventer d’abord l’instrument ou le son qui nous convient, mettre les mains dans le cambouis est plus tentant, agréable, et dans l’ensemble facile avec Alchemy qu’avec les autres synthés, VST ou hardware. La partie inférieure du synthé, qui est également livrée avec les banques de sons de Camel Audio, permet sans la moindre programmation de faire varier le son comme on n’ose à peine l’imaginer. A la limite, on pourrait faire un morceau entier (en électro, il y en a qui en feraient un album) avec un seul preset , tant il peut être trituré à l’infini par n’importe qui, sans la moindre connaissance, ni la moindre expérience des synthés. A l’opposé, Alchemy permet d’éditer individuellement les composantes de chaque son (fondamentale, harmoniques, partielles), selon le principe de la synthèse additive, élaboré par le mathématicien français Fourrier à la fin du 18ème siècle. On est alors dans une synthèse quasi moléculaire, mais pas à la portée de n’importe qui sans apprentissage et entraînement (et Camel Audio ne semble pas avoir l’intention de traduire sa doc en français).
Une des grandes forces d’Alchemy est aussi la « resynthèse » : on choisi si on utilise la synthèse additive, spectrale ou granulaire et on charge un sample provenant soit des banques de sons livrées avec le synthé, soit d’une autre origine (sa propre voix, par exemple). C’est ce qui justifie que Alchemy s’autoproclame « manipulateur de samples »). Cette technique permet de créer des sons synthétiques à partir de sons réels (acoustiques ou non), mais en conservant au moins partiellement la richesse des sons acoustiques, aux infimes variations a priori imperceptibles, mais qui font qu’un violon, un piano ou une guitare génèrent une émotion que le dernier VST à la mode aura bien du mal a atteindre. La resynthèse devrait donc être le graal de la synthèse. Mais elle a ses limites, comme je vous l’explique un peu plus loin.
Avant d’en venir aux défauts, car il y en a, disons encore que les filtres du synthé sont excellents, depuis une mise à jours début 2012 (je crois). En particulier toute une série de HP, LP et BP estampillés HQ, qui génèrent une délicieuse saturation digne des vrais synthés analogiques. La section FX est également excellente, à part peut-être les distorsions un poil trop froides et typées numériques. La réverbe « acoustique » (en réalité 100 % numérique car ne faisant pas appel à la convolution) est digne de modules spécialisés haut de gamme. Il faut dire que cette technique est maintenant si bien maitriser que la qualité se trouve presque partout à prix intéressant, voir gratuitement : l’une des réverbes les plus musicales est un freeware de Variety of Sound.
Pourtant, tout n’est pas parfait. Je passe sur le nouveau browser de la mise à jour 1.5, efficace si l’on utilise que les sons maison (les sons Alchemy et les banques vendues par Camel Audio pour ce synthé), mais qui relègue (volontairement, disent-ils) au second plan les banques de sociétés tiers et même vos propres presets. Je passe aussi sur la faiblesse du contrôle visuel (pas de visualisation des formes d’onde, des effets des filtres, des enveloppes, EQ archaïque, gros bordel pour savoir quoi module quoi au bout d’un moment…).
Le plus gros reproche que je ferais à Alchemy concerne la qualité sonore. Elle est parfois excellente, mais les choses peuvent se gâter lorsque l’on utilise les sons de base (factory) basés sur des samples. Certes, Alchemy est sensé manipuler les samples, les déstructurer, les bidouiller. C’est donc de la matière sonore destinée à être traitées et non des sons bruts destinés à imiter une réalité acoustique. Mais il y a des limites : certains samples de la banque de base livrée avec le synthé ont visiblement été enregistrés par un employé dans sa cuisine, avec son téléphone portable (pour ne pas citer une célèbre marque américaine qui fait fabriquer ses produits par des enfants chinois). C’est ainsi que la plupart des samples acoustiques livrés avec Alchemy sont indignes des capacités de la bête. Oubliez les cuivres, cordes ou guitares (quelques exceptions pour cette dernière) et même les kits de batterie acoustiques : avec quatre malheureux niveaux de vélocité, elles sont presque inutilisables (d’ailleurs, j’ai acheté pour une cinquantaine d’euros quatre excellents kit acoustiques bien plus « jouables », que je charge dans Alchemy pour profiter de ses effets, tellement plus riches et intéressants que ceux des purs samplers). L’argument des gars de Camel Audio (dont le service client est un modèle d’efficacité, de disponibilité et de gentillesse) est que d’une part, des samples de haute qualité sont très chers à acheter ou à fabriquer, et que d’autre part, Alchemy n’est pas un sampler mais un manipulateur de samples. En gros, on n’a pas besoin d’un grand cru pour faire bonne sauce au vin. Mais de là à utiliser de la piquette, il y a un pas que Camel Audio a parfois franchi, pour l’autre raison invoquée : le prix. C’est vrai que Camel audio n’a pas la puissance de Native Instrument, qui peut se permettre de livrer son sampler Kontakt avec des dizaines de giga de samples. C’est vrai aussi que d’excellentes banques de sons peuvent couter des centaines d’euro par instrument, voire des milliers pour les instruments d’orchestre. Cela n’est pas nécessaire pour Alchemy, mais il faudra, pour la version 2 qu’on peut espérer pour 2013 ou 2014, qu’ils arrêtent de fournir des sons (au format SFZ peu usité) basés sur une douzaine de samples, là où il en faudrait plusieurs dizaines pour ne pas avoir à recourir au stretching, pour bénéficier de quelques niveaux de vélocité, entre autres caractéristiques d’un instrument correctement samplé. Et bien sûr, ce n’est pas avec son téléphone que l’on réalise les prises de son (même avec le célèbre américain made in China).
Et ce n’est pas tout : la resynthèse évoquée plus haut est loin d’être transparente, du moins sur la plupart des instruments et sur la voix. Le son est déformé, et pas toujours de manière très esthétique. Les sound designers ne s’y sont pas trompés, car nombre de presets basés sur des samples n’utilisent pas la resynthèse. Les sons sont simplement chargés dans Alchemy, qui travaille alors en simple échantillonneur couplé à des effets et filtres de synthétiseur (en faits, ceux que l’on retrouve dans les effets Camel Phat et Camel Space). Il est alors abusif de parler de manipulateur de samples et pour une telle utilisation, il faut se demander, malgré les formidables capacités de modulation décrites plus haut, si l’on ne serait pas mieux servi avec un produit comme Kontakt ou MachFive, également plus ou moins à cheval entre sampler et synthétiseur.
Mais le manque de transparence de la resynthèse n’est pas rédhibitoire. La resynthèse est un outil extraordinaire dont l’amélioration est la priorité de Camel Audio pour la future version 2 d’Alchemy. Les sons sont parfois extraordinaires, en particulier dans les banques additionnelles. « Dream Voices », édité par Camel Audio, est ce que j’ai entendu de plus original en matière de voix et de chœurs. On va bien au-delà que ce qui est possible avec un synthé comme Omnisphere, finalement bien plus académique et moins puissant en terme de synthèse.. Je citerai aussi les banques de sons de Simon Stockausen (patchpool) basées sur des instruments acoustiques ou encore Himalaya Vintage (Camel Audio), qui mélange les samples de grands classiques type Minimoog et de sons créés dans Alchemy. Le résultat est souvent supérieur aux originaux, car Alchemy est une Porches à où le vrai Minimoog est une voiture américaine des années 50, certes rutilantes, mais assez limitée (l’attrait du vintage n’est pas toujours rationnel).
Alchemy est donc un synthé extraordinaire dont les défauts de jeunesse seront pardonnés s’ils sont au moins gommés dans la prochaine version. En termes de fun, de plaisir de jouer, je n’ai jamais rencontré mieux.
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Marginal Ray
www.marginalray.com : 2 albums 100 % Alchemy
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