Eh bien aujourd'hui, je m'autorise une petite entorse à la progression habituelle de cette série. En effet, je vais sortir un peu de l'aspect purement théorique pour vous proposer de mettre en application de manière très simple ce que nous avons vu dans les précédents articles concernant les voicings.
Cet article s’adresse à tous ceux qui souhaitent développer leurs capacités d’improvisation au piano, mais aussi à tous ceux qui souhaitent ne plaquer que des accords d’une main sur un petit synthé polyphonique de 25 touches ou encore un clavier-maître en production audionumérique. Dans les articles précédents, les exemples que j’ai utilisés pour illustrer mes propos étaient déjà pour la plupart directement utilisables au piano. Toutefois, les exemples en question mettaient pour la plupart les deux mains à contribution. Or, au piano, il est souvent d’usage de jouer la mélodie à la main droite et de réserver la partie harmonique à la main gauche.
Mais trève de blabla, allons-y !
On n’empile plus les tierces !
Premièrement, comme nous l’avons vu dans les articles précédents, la fabrique de voicings intéressants passe souvent par l’enrichissement d’accords. Mais il nécessite également souvent l’utilisation de renversements. Tout cela peut être simplifié en une seule phrase : éviter d’utiliser des empilements de tierces !
Tout comme dans l’exemple suivant :
Les accords précédents mettent en pratique toutes les règles de voice leading et de mouvements obligés que nous avons vus précédemment. Mais en les jouant, nous pouvons également constater une chose : ils sont très simples à enchaîner d’une seule main au piano, sans nécessiter d’effectuer de grands mouvements de la main à travers le clavier. Parfaits donc pour laisser toute la place à la main droite pour improviser librement sur une plus grande surface de clavier, ou pour être simplement exécutés sur un petit clavier !
Où est la fondamentale ?
Mais il y a certainement quelque chose qui a dû vous frapper particulièrement, maintenant que vous êtes en passe de devenir des experts en harmonie : les accords présentés n’ont pas de fondamentale ! Quelle est donc cette diablerie ? Il y a à cela une raison simple. La fondamentale est souvent réservée à un autre instrument : la basse. Et ce, que vous soyez en train d’improviser au piano en formation trio de jazz, ou que vous soyez en train de plaquer des accords sur votre petit polyphonique dans une production électro.
Cette caractéristique vous permettra surtout de vous libérer dans votre exécution musicale. En effet, ne plus avoir à jouer la fondamentale vous permettra d’utiliser les cinq doigts de votre main non seulement pour enrichir à volonté vos accords, mais également pour trouver la manière la plus cohérente possible d’enchaîner ces derniers sans avoir à vous soucier des mouvements très spécifiques de la ligne de basse.
Doigté…
Enfin, les petits chiffres inscrits à côté des notes vous indiquent le doigté à utiliser, de « 1 » pour le pouce à « 5 » pour le petit doigt. Le doigté ici présenté correspond à la main gauche.
Voici le même exemple avec un doigté adapté à la main droite :