Voilà, le présent article clôt le mini-cycle entamé article 39 autour de l'utilisation des voicings dans les cadences les plus usitées. Nous terminerons donc par l'étude de voicings basés sur des accords enrichis autour de la cadence rompue et de l'anatole. C'est parti !
La cadence rompue enrichie
La cadence rompue enrichie que je vous propose, la voici :
Pour la différencier encore plus de la cadence rompue « simple » proposée dans l’article 40, je l’ai basée sur un enchaînement II-V-I et non plus IV-V-I. Les accords sont tous des accords de septième, avec au moins la 9e en plus, voire la 13e pour l’accord de dominante (Sol).
Pour l’accord de dominante, nous avons comme dans de nombreux exemples précédents retiré la quinte, pour laisser davantage de place à la 13e, Mi. Celle-ci permet d’avoir une pédale constante en voix supérieure sur les trois accords. La voix de basse suit simplement l’enchaînement des fondamentales.
En ce qui concerne les voix intermédiaires, regardons tout d’abord les deux premiers accords. Les deux premières voix intermédiaires ne changent pas entre les deux accords, nous sur les notes Fa et La. La troisième voix quant à elle effectue un mouvement conjoint descendant de Do vers Si. Mais entre le deuxième et le troisième accords, à l’endroit même de la cadence rompue à proprement parler, toutes les trois voix intermédiaires effectuent un même mouvement parallèle conjoint ascendant. Ce mouvement unifié des trois voix intermédiaires accentue encore le caractère modulatoire de la cadence rompue !
L’anatole enrichi
Et maintenant, le plat de résistance, l’anatole !
Ici aussi, tous les accords sont des accords de septième, et la plupart sont enrichis avec la neuvième, à l’exception de l’accord de La mineur, pour lequel la neuvième, Si, était difficilement utilisable au sein de cet anatole. Comme pour la cadence rompue ci-dessus, la quinte a été supprimée de l’accord de dominante (Sol, encore) afin de laisser davantage de place à la treizième, Mi, qui permet également ici de conserver une pédale sur l’ensemble des voicings, ici en première voix intermédiaire.
La voix supérieure effectue globalement une descente progressive conjointe, avec une « pause » entre le deuxième et le troisième accords. La voix de basse est quant à elle toujours constituée des notes fondamentales des accords concernés.
Les voix intermédiaires, en plus de la pédale de Mi déjà évoquée, montrent comme d’habitude une grande stabilité. La seconde voix fait entendre deux Sol, suivis de deux Fa, et la troisième présente un mouvement conjoint descendant entre les deux premiers accords (de Si à La), puis reste sur la même note sur les trois derniers accords.
L’anatole en règle générale présente toujours un exemple intéressant de ce que l’on peut obtenir avec un voice-leading adapté. En effet, sa ligne de basse iconique et sa structure sur quatre accords appelle la constitution de ce que l’on peut déjà appeler une mélodie (certes embryonnaire) en voix supérieure.
Voilà, comme je vous l’annonçais au début de cet article, nous terminons ici notre tour de l’utilisation des voicings dans le cadre des cadences. Pour le prochain article, je vous proposerai une formule un peu différente. Bonne musique d’ici-là !