mineur : triste, majeur : joyeux. Inné ou acquis ?
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obe
408

Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 21 ans
Sujet de la discussion Posté le 23/03/2013 à 09:40:26mineur : triste, majeur : joyeux. Inné ou acquis ?
Bonjour à tous,
j'aimerais poser sur ce forum une question que je pose souvent autour de moi : pourquoi un accord mineur sonne triste et pourquoi un accord majeur est considéré comme joyeux.
Inné ou Acquis ?
Vous pouvez interroger n'importe qui dans la rue, dans 99% des cas si vous jouez un accord mineur (mettons re mineur) on vous repondra que cela donne une impression de tristesse (les 1% restants sont sourds).
Je n'ai pas beaucoup voyagé, mais j'ai rencontré pas mal de jeune chercheur étranger. Le constat est le même pour un chinois de chine central jamais mis en contact avec la musique occidental jusqu'à son arrivée en france. Même constat pour une indienne du sud de l'inde alors qu'elle avait beaucoup de mal à "comprendre" la gamme tempérée dont elle n'avait pas l'habitude.
Bref, je ne sais pas si on a affaire à quelque chose de culturel et quasi universel comme le refus de l'inceste ; ou alors cela serait quelque chose d'innée, résultat de l'évolution parce que d'une façon ou d'une autre ce petit décalage de fréquence entre une tierce majeur et une tierce mineur était signe d'un danger quelconque.
Le débat ne s'arrete pas là et peut continuer sur les accords de septieme. L'accord de septieme majeur (e.g. fa la do mi) et son coté assez planant ou alors le coté angoissant de l'accord septième majeure et parfait mineur (e.g. fa la_bémol do mi).
Déjà, selon mes petites enquetes, les avis sont plus tranchés dans les populations occidentales, notamment entre musicien et non musicien.
J'aimerais avoir vos avis sur cette question que je trouve fascinante.
En attendant une vidéo tout à fait dans le sujet (et aussi sur les prouesses dont est capable melodyne). NB : ce n'est pas de moi, il y en a plus ici
j'aimerais poser sur ce forum une question que je pose souvent autour de moi : pourquoi un accord mineur sonne triste et pourquoi un accord majeur est considéré comme joyeux.
Inné ou Acquis ?
Vous pouvez interroger n'importe qui dans la rue, dans 99% des cas si vous jouez un accord mineur (mettons re mineur) on vous repondra que cela donne une impression de tristesse (les 1% restants sont sourds).
Je n'ai pas beaucoup voyagé, mais j'ai rencontré pas mal de jeune chercheur étranger. Le constat est le même pour un chinois de chine central jamais mis en contact avec la musique occidental jusqu'à son arrivée en france. Même constat pour une indienne du sud de l'inde alors qu'elle avait beaucoup de mal à "comprendre" la gamme tempérée dont elle n'avait pas l'habitude.
Bref, je ne sais pas si on a affaire à quelque chose de culturel et quasi universel comme le refus de l'inceste ; ou alors cela serait quelque chose d'innée, résultat de l'évolution parce que d'une façon ou d'une autre ce petit décalage de fréquence entre une tierce majeur et une tierce mineur était signe d'un danger quelconque.
Le débat ne s'arrete pas là et peut continuer sur les accords de septieme. L'accord de septieme majeur (e.g. fa la do mi) et son coté assez planant ou alors le coté angoissant de l'accord septième majeure et parfait mineur (e.g. fa la_bémol do mi).
Déjà, selon mes petites enquetes, les avis sont plus tranchés dans les populations occidentales, notamment entre musicien et non musicien.
J'aimerais avoir vos avis sur cette question que je trouve fascinante.
En attendant une vidéo tout à fait dans le sujet (et aussi sur les prouesses dont est capable melodyne). NB : ce n'est pas de moi, il y en a plus ici

Anonyme
179

176 Posté le 07/04/2013 à 15:51:06
De toute façon, sur ce forum on adule les glands et on méprise les VRAIS SAVANTS!! 

0

Meur'saw
5427

Je poste, donc je suis
Membre depuis 18 ans
177 Posté le 07/04/2013 à 16:21:59
ce topic a eu son lot de pourrissage...
passe ton chemin, merci...
passe ton chemin, merci...
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Urban Koala
9443

Je poste, donc je suis
Membre depuis 14 ans
178 Posté le 07/04/2013 à 17:10:03
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Hors sujet :Bon, retour de Dordogne.
Citation :
ha ! j'appelle ça la psychiatrie moi ! bien que le concept de "psychisme" soit un peu nébuleux pour moi !
Il n'y a pas que la psychiatrie qui peut se revendiquer de l'approche dite clinique, certaines branches de la psychologie la portent, et la psychanalyse aussi, fondamentalement.
Citation :
ok ! no problemo !... pour les références, tu peux oublier les trucs généraux et te concentrer sur ceux qui peuvent apporter une lumière sur le sujet qui nous intéresse : innéité ou acquis de l'interprétation d'un accord mineur/majeur comme triste/joyeux...
Je veux bien indiquer quelques références, mais il va me falloir replonger dans mes articles si je veux pouvoir vraiment coller au thème du thread, je pense qu'on s'en est pas mal éloigné à se concentrer sur la question du stimulus et pas sur celle de l'interprétation.
Néanmoins, de mémoire, Dans les écrits de Lacan, il y a un texte intitulé "le stade du miroir dans la formation du je" (ou un truc comme ça, mais via la table des matières, ça se repère facilement).
Ses trois premiers séminaires (les écrits techniques de Freud, la moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, les psychoses) amènent déjà un bon aperçu de cette notion d'imaginaire, qui me paraît pertinent pour saisir le lien entre la musique (comme image acoustique) et l'émotion. Cela peut aider à trancher, ou tout au moins mieux discerner cette dimension de perception et d'interprétation émotionnelle du réel.
Après c'est un sacré boulot que de s'y coller, je souhaite bon courage à qui voudra s'y frotter!

Sinon, je pense qu'une recherche sur cairn (moteur de recherche en sciences humaines où on trouve pas mal d'articles hyper intéressants, dont certains sont en diffusion libre) pourrait permettre de trouver des articles traitant de ce sujet, sous différents abords.
Mais je pense qu'on va avoir du mal à faire le tour de la question, c'est un sujet d'une grande complexité.
x
Hors sujet :Citation :bonne route !
Et merci!
0

Meur'saw
5427

Je poste, donc je suis
Membre depuis 18 ans
179 Posté le 07/04/2013 à 18:45:01
Citation de urbankoala :
je pense qu'on s'en est pas mal éloigné à se concentrer sur la question du stimulus et pas sur celle de l'interprétation.
alors là on est d'accord...
pour le reste je me demande si on ferait pas mieux de se concentrer sur le "clinique" justement, l'amusie, tout ça... ou trouver des études qui ont été menées sur des nouveaux-nés... ou sur des "tribus" qui auraient un autre "système" musical, une éventuelle "autre" oreille... des faits, des faits, des faits...

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Head Minerve
9832

Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
180 Posté le 07/04/2013 à 21:57:36
Sibellius était sarcastique les gars, vous affolez pas. Et si c'était pas le cas, son post serait plus long pour mieux asseoir son savoir supérieur.
J'ai trouvé intéressant le fait qu'un néophyte de l'atonal, ou simplement un habitué mais qui ne connait pas le morceau, ressentira malgré tout quelquechose en écoutant la bonne version ou son altérée (une envie de vomi bien souvent).
Mais je suis pas 100% d'accord quand il expose qu'on a une écoute passive face à ce "style". La combinaison casse-tête de la musique atonale nous fait "réagir", donc "être actif en réponse à", il me semble. De même, dans un post précédent j'introduisais le fait qu'il fallait une écoute active du jazz ou du contemporain pour réussir à la comprendre, ou mieux l'appréhender, ou simplement tenter de l'apprécier. Ça n'enlève rien au fait que oui, beaucoup auront une écoute passive parce-qu'on ne comprend rien (comme une langue étrangère : soit c'est du charabia et on attend que l'autre ait fini, soit on essaie activement de repérer des mots qu'on pourrait comprendre).

J'ai trouvé intéressant le fait qu'un néophyte de l'atonal, ou simplement un habitué mais qui ne connait pas le morceau, ressentira malgré tout quelquechose en écoutant la bonne version ou son altérée (une envie de vomi bien souvent).
Mais je suis pas 100% d'accord quand il expose qu'on a une écoute passive face à ce "style". La combinaison casse-tête de la musique atonale nous fait "réagir", donc "être actif en réponse à", il me semble. De même, dans un post précédent j'introduisais le fait qu'il fallait une écoute active du jazz ou du contemporain pour réussir à la comprendre, ou mieux l'appréhender, ou simplement tenter de l'apprécier. Ça n'enlève rien au fait que oui, beaucoup auront une écoute passive parce-qu'on ne comprend rien (comme une langue étrangère : soit c'est du charabia et on attend que l'autre ait fini, soit on essaie activement de repérer des mots qu'on pourrait comprendre).
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obe
408

Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 21 ans
181 Posté le 08/04/2013 à 09:39:49
La comparaison entre musique atonale et une langue étrangère est intéressante.
Néanmoins, dans la conférence il est dit que la musique atonale n'est pas une langue étrangère à ceux qui ne connaissent que la musique tonale mais carrément un autre moyen de communication.
Toujours selon le conférencier, dans la musique tonale, l'expérience et le ressenti fixent la règle (cf sa démo sur les règles de grammaire obscures que l'on applique quasi instinctivement) alors que dans la musique atonale c'est la règle (souvent mathématique) qui fixe l’expérience et le ressenti.
Je m'y connais très peu en musique atonale, mais il me semble qu'en première approximation on a bien affaire à une autre opposition innée vs acquis. Innée pour la musique tonale (on doit être d'une façon ou d'une autre physiologiquement construit comme ça) et acquis pour ceux qui ont le courage (et la curiosité il faut le reconnaître) d’appréhender la musique atonale.
Néanmoins, dans la conférence il est dit que la musique atonale n'est pas une langue étrangère à ceux qui ne connaissent que la musique tonale mais carrément un autre moyen de communication.
Toujours selon le conférencier, dans la musique tonale, l'expérience et le ressenti fixent la règle (cf sa démo sur les règles de grammaire obscures que l'on applique quasi instinctivement) alors que dans la musique atonale c'est la règle (souvent mathématique) qui fixe l’expérience et le ressenti.
Je m'y connais très peu en musique atonale, mais il me semble qu'en première approximation on a bien affaire à une autre opposition innée vs acquis. Innée pour la musique tonale (on doit être d'une façon ou d'une autre physiologiquement construit comme ça) et acquis pour ceux qui ont le courage (et la curiosité il faut le reconnaître) d’appréhender la musique atonale.
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inki999
960

Posteur·euse AFfolé·e
Membre depuis 20 ans
182 Posté le 13/04/2013 à 09:27:08
sur quoi tu te bases pour dire que c'est inné?
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Sysex and sun!

Meur'saw
5427

Je poste, donc je suis
Membre depuis 18 ans
183 Posté le 13/04/2013 à 10:37:51
pour moi que dalle... il n'y a rien dans cette comparaison tonal/atonal qui ne puisse s'expliquer par la culture...
ce qui me parle le plus c'est la comparaison avec le langage qui me donne, au plus, l'intuition qu'une partie est innée...
j'ai commencé à collecter des infos, articles, sites, études mais j'ai pas encore eu le temps de mettre la machine en route... mais j'ai l'impression que même les études sur les nouveaux-nés ne seront pas pertinentes dans la mesure où si la vocalisation de notre/nos langues est déjà tonale, on pourrait considérer qu'à la naissance, le nouveau-né est "déjà" ancré dans la culture...
reste les études cliniques de l'amusie qui est une "pathologie" qui empêcherait à certaine personne d'acquérir cette "culture" pré-natale ! (je sens que je vais pas tarder à me prendre une alerte melon moi !
)
mais même si l'amusie semble avoir une origine physiologique, je me demande dans quelle mesure elle permettra de "prouver" l’innéité, au moins partielle, d'un "sens" de la musique qui nous permettrai de comprendre, j'ai envie de dire "naturellement" mais ça serait mettre la charrette avant les bœufs, un accord mineur comme triste...
edit : à la relecture, parler de l'innéité d'un sens me semble être une belle redondance pléonastique !
ce qui me parle le plus c'est la comparaison avec le langage qui me donne, au plus, l'intuition qu'une partie est innée...
j'ai commencé à collecter des infos, articles, sites, études mais j'ai pas encore eu le temps de mettre la machine en route... mais j'ai l'impression que même les études sur les nouveaux-nés ne seront pas pertinentes dans la mesure où si la vocalisation de notre/nos langues est déjà tonale, on pourrait considérer qu'à la naissance, le nouveau-né est "déjà" ancré dans la culture...

reste les études cliniques de l'amusie qui est une "pathologie" qui empêcherait à certaine personne d'acquérir cette "culture" pré-natale ! (je sens que je vais pas tarder à me prendre une alerte melon moi !

mais même si l'amusie semble avoir une origine physiologique, je me demande dans quelle mesure elle permettra de "prouver" l’innéité, au moins partielle, d'un "sens" de la musique qui nous permettrai de comprendre, j'ai envie de dire "naturellement" mais ça serait mettre la charrette avant les bœufs, un accord mineur comme triste...
edit : à la relecture, parler de l'innéité d'un sens me semble être une belle redondance pléonastique !

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[ Dernière édition du message le 13/04/2013 à 10:41:01 ]
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