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Sujet [Bien débuter] Les notes caractéristiques dans le système modal

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1 [Bien débuter] Les notes caractéristiques dans le système modal
Les notes caractéristiques dans le système modal
Après les très rapides considérations historico-philosophiques de l'article précédent, il est temps pour nous de revenir à des éléments plus concrets, si vous le voulez bien.

Lire l'article
 


Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'un article. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !

Accepter qu'on n'sait pas, c'est déjà l'premier pas.

 

MUSICIENS ET PUBLIC, PROTEGEZ VOS OREILLES!

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11
Citation de lodeli :
Citation :
A mon avis le grand intérêt des modes n'est pas de rester figer sur le même indéfiniment mais justement de pouvoir passer de l'un à l'autre très facilement.

+1000

OK, mais comment on fait. Ce ne serait pas le sujet suivant justement?
12
En fait c'est quasiment intuitif dans certains types de musique comme le jazz fusion par exemple. Dans ce type de musique les accords ne sont pas définis comme dans un système tonal où ils sont liés par des règles précises.

il y a une phrase qui résume bien la situation:
en tonal ce sont les gammes qui définissent les accords; en modal se sont les accords qui définissent les gammes.

C'est à dire que pour chaque accord on doit définir une gamme ( ce qui revient à choisir un mode).
on peut rester sur des modes standards (majeurs , mineur) mais on peut également utiliser des modes moins classiques.

Par exemple sur un Cm7 on peut utiliser les modes dorien phrygien et eolien. (sur une fondamentale de do evidemment.
13
exemple de recherche de mode

prenons l'accord F7sus4/A

il comprend les notes : la sib do mib fa

il manque re et sol

si on met re becare on obtient les modes
- sol bec. : la locrien
- sol # : la locrien #7
- solb : la locrien b7

si on met reb on obtient les modes

- sol bec. : la locrien b11
- sol # : la locrien #7 b11
- solb : la locrien b7 b11

on ne peut pas mettre re# car il y a un mib
14
Citation de darkmoon :

Par exemple, il m'arrive fréquemment de créer des riffs/gimmicks (sans accords, juste des mélodies), dont la mélodie, débute/se termine sur le mi (en utilisant uniquement les notes du mode mi phrygien) mais de faire (exemple au hasard), tout juste avant/après, une « question/réponse » avec les mêmes notes, mais en débutant/terminant avec la note la du mode la Aeolien. Sachant que ces 2 modes contiennent exactement les mêmes notes (gamme majeur/mineur relative), comment devrais-je qualifier ma gimmick? Elle exploite (module entre) 2 modes? Mon jeu est modal ou tonal?


Donc tu utilise les notes E-F-G-A-B-C-D-E. Je ne crois pas qu'on considère ça comme un changement de mode ou modulation ce que tu fais. Je vois plus ça comme un riff en Mi (Phrygien, ton degré I), suivi d'un riff du degré IV (le LA, mais toujours dans le mode Mi phrygien).

Tu pourrais faire un riff commençant par la note de LA, finisant par la note de LA aussi, sans pour autant que la tonalité sois LA (ça pourrait être par exemple une tierce que tu joueraie et la tonique de la chanson serait jouer par un autre instrument). Le mode Aeolien n'est pas seulement rataché au LA. C'était vrai jadis (époque médiaval je crois), mais depuis la Renaissance, il y a autant de mode Aeolien possible que de nom de note différente sur un piano (Donc toute les notes avec ou sans dièse).

Le ''but'' du mode est d'apporté une couleur différente au gamme standard. Comme dans chaque gamme qui existe, toujours une particularité, un son différent. Cette écart différent entre les différents degré donne une certaine coloration.

Par exemple, en Rock ou en Blues on utilise à 95% du temps si ce n'est pas plus, des 7e mineur. Par exemple en Mi, ou va jouer un Mi7, donc une 7e mineur. Hors, dans la gamme standard (ton-ton-1/2ton-ton-ton-ton-1/2ton) on a une 7e majeur, la fameuse note Sensible qui doit ce trouvé à un demi ton de la tonique. C'est pourquoi, dans de telle contexte il serait plus logique/harmonieux de jouer dans le mode mixolydien (particularité de ce mode, ça 7e mineur), plutôt que dans le mode Ionien.

La guitare est l'âme humaine, qui ne s'exprime qu'avec 6 cordes - Eddi Lee (Manga Beck)

[ Dernière édition du message le 06/03/2018 à 23:26:00 ]

15
Merci lapo.

"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou

16
Citation de darkmoon :

.............


Pour moi, pour ce que j'en comprends, les modes sont, en quelque sorte, toutes les « mélodies génériques de base » existantes — par défaut — que génèrent les différents intervalles d'une gamme donnée, avant « personnalisations~singularisation » en fonction du rythme, des répétitions, modulations, transpositions selon notre inspiration.

C'est correct comme perception?


Cela pourrait être formulé autrement mais ta "perception" est tout à fait "correcte", oui.
:bravo:

On l'a dit, je le radote : le principe de la "tonalité", développé en Occident de 1600 à 1900 (en gros) est dans le jeu des tensions et détentes créé par les changements de tonique (en cours de morceau).
C'est ainsi que l'on peut (si on veut) parcourir tant de tonalités différentes au cours d'un même morceau que, à la fin, on y aura convoqué les douze degrés de l'échelle chromatique.
On a conservé un petit parfum "modal" pendant tout ce temps avec le 'majeur/mineur', mais - dans le principe (tonal ) - on pouvait s'en passer.

Dans le principe modal, tel qu'il est pratiqué en Inde par exemple, pour UN morceau, on choisit UN mode, défini par : UNE tonique et une seule, et UNE façon et une seule de répartir les intervalles entre 6 autres degrés pour compléter l'octave. Et basta.
Ainsi dispose-t-on, en principe, de 72 modes différents (72 façons de monter - et descendre - la gamme). Après, sur un 'mode' unique ainsi déterminé, on peut encore particulariser en choisissant de "polariser" les figures rythmico-mélodiques autour de tel degré ou de tel autre...
Mais c'est une autre histoire.

Maintenant, on peut faire ce que l'on veut !
L'histoire continue. Et la lutte !
;)

Par exemple, moi, hier, j'ai composé les deux minutes et 40 secondes d'un morceau avec trois notes.
(Do, ré et la, pour ne pas les nommer)
Un mode tritonal ? ou tritonique, si vous voulez...





"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 10/03/2018 à 13:31:10 ]

17
Thx patrick_g75. Ça me rassure!

"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou

18
Citation :
UNE SIXTE MAJEURE DANS LE MODE PHRYGIEN? :oo: :non:

Aie! Oui merci.
En faite, la lecture de cet article m'a "replonger" dans mon cursus au CMCN, on en a bouffé d'appuyer toutes ces caractéristiques.
J'aurais du plus, parce que du coup gros doute. J'ai passé une après midi avec ma gratte en pensant que j'avais loupé un truc avec le 4#.
19
Citation de darkmoon :
Thx patrick_g75. Ça me rassure!


Sans doute est-ce ton "innocence" qui te sauve, qui te garde à l'abri...
;)
Sérieusement : je veux dire que ce peut être parfois bien, de faire la musique juste avec son oreille (et la tête et le coeur qui sont derrière).
Pour ce qui me concerne, "moi-je", j'ai suivi un cursus classique plus ou moins complet, et je suis d'ordinaire le premier à dire : "Mais faites donc du solfège, et apprenez la théorie, et analysez des partitions, etc. Etc."
Mais là, à suivre certaines de ces discussions bizantines sur la bonne étiquette à accoler à telle ou telle configuration modale particulière, parfois, les bras m'en tombent. Ce n'est pas inintéressant, du point de vue de l'érudition, de savoir si telle structure d'intervalle est du Micronésien ou bien de l'Arachnocolombien... Mais, tant que les pensées (les "métaphysiques" même, si vous voulez) de la "modalité" et de la "tonalité" ne sont pas pratiquement distinguées, cette érudition n'a pas grand intérêt - pour le musicien qui fait la musique... Il me semble.


"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

20
Je pense qu’il est aussi difficile pour un mec qui joue et compose à l’oreille de tenter d’expliquer comment il fait à ceux qui doivent écrire la musique, que pour un mec qui est passé par un cursus classique de tenter d’expliquer certaines notions à ceux qui composent par oreille. :lol:

Parfois je suis sidéré de lire certaines questions sur des forums. Des questions du genre : « j’utilise telle gamme ou notes. Quels accords fonctionneraient sur ces dernières? ». Pour moi, c’est inconcevable de ne pas entendre ce qui fonctionne ou pas et de ne pas pouvoir se repérer sur le manche de la guitare et/ou le clavier d’un piano (après quelques années, naturellement) en quelques instants. De plus, pour moi, composer ne se résume pas à assembler ce qui fonctionne bien ensemble, car il y a souvent plus d’une possibilité. Il doit y avoir une intention, un sentiment qui ne nous laisse pas le choix de « choisir » une note/accord plutôt qu’une autre qui, pourtant, fonctionnerait également. Il y a donc 2 façons de composer : exprimer quelque chose de précis ou assembler des trucs qui sonnent bien ensemble (même si la dernière façon évoquera tout de même quelque chose de précis au final, pour nous et pour l’auditeur, forcément, puisque ça va bien ensemble de toute façon).

Perso, après 20 ans, et à force de lire des trucs ici et la, j’ai bien sûr capté que j’ai tendance à exploiter/privilégier les modes phrygien, aeolien, la gamme mineure harmonique, la double harmonique, l’arpège dim7 (qui est de toute façon contenue/recouverte dans la gamme mineure harmonique ou phrygien majeur, etc. ), mais tout ceci ne m’est absolument d’aucune utilité lorsque je compose/improvise. Car si je dois penser pour assembler des trucs selon des principes logiques, cela m’empêche d’être totalement concentré à ressentir ce qui se passe. Du coup, je ne peux me laisser porté par l’interaction, par la « synergie rétroactive » produite entre ce que je fais et ce que le sentiment perçu de la résultante me suggère de faire. Je pense que le phénomène émergent que certains nomment « magie », lorsqu’on joue d’un instrument, c’est-à-dire le moment où l’artiste ne fait plus qu’un avec son jeu, ne décide plus vraiment, mais se contente de « suivre la danse » avec « sa partenaire » (la résultante qu’il entend) ne peut se produire si l’on ne cesse d’analyser et penser. Bien sûr, cela requiert de connaitre suffisamment son instrument. Du coup, je comprends tout à fait, pendant les premières années, que les connaissances théoriques permettent d’agencer des trucs compatibles au lieu de tâtonner/faire trop d’erreurs, ce qui perturbera, également, le sentiment d’immersion et donc la potentielle « magie » pouvant émerger/résulter. Mais, dans tous les cas, je pense qu’il est nécessaire, à terme, qu’un jour le musicien cesse de penser et de composer par « assemblage logique » s’il veut expérimenter une certaine « magie ». Naturellement, pour ceux qui composent sans jouer d’un instrument, cette tâche (ou possibilité) est extrêmement difficile, car elle requiert « d’entendre » dans sa tête tout en composant avec des symboles (écriture), ce qui nécessite a minima l'exploitation d'une certaine partie du cerveau. Seuls quelques génies y arrivent. Bref, désolé pour la digression, mais c’est tjrs intéressant d’échanger avec quelqu’un « d’ouvert » sur ces sujets. :)

"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou