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Pédago
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Les notes caractéristiques dans le système modal - Les bases de l'harmonie : 48e partie

Après les très rapides considérations historico-philosophiques de l'article précédent, il est temps pour nous de revenir à des éléments plus concrets, si vous le voulez bien.

Les notes caractéristiques dans le système modal : Les bases de l'harmonie : 48e partie
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Inté­res­sons-nous à la manière dont sont construits les diffé­rents modes natu­rels, tels que nous les avons vu dans l’ar­ticle 46. En harmo­nie tonale, nous avons vu dans les trois premiers articles de ce dossier que chacun des modes majeur et mineur est défini par certaines parti­cu­la­ri­tés bien précises : tierce majeure et présence de la sensible pour le mode majeur, tierce mineure et absence de sensible pour le mode mineur natu­rel, etc. Mode mineur natu­rel qui corres­pond, je le rappelle, au mode carac­té­ris­tique de la rela­tive mineure d’une gamme majeure (article 2), soit le mode éolien de ladite gamme majeure. On en déduira donc que s’il existe des parti­cu­la­ri­tés qui permettent de défi­nir les modes de l’har­mo­nie tonale, il y en a égale­ment pour défi­nir ceux de l’har­mo­nie modale, ceux dits ecclé­sias­tiques (cf article 47).

Comme en harmo­nie tonale, ces derniers sont carac­té­ri­sés en premier lieu par leur degré 1. Mais ils disposent en outre chacun d’une voire deux (pour le mode ionien) notes dites « carac­té­ris­tiques », qui corres­pondent à un inter­valle qu’ils sont les seuls à possé­der.

Voici dans l’exemple l’exemple suivant les modes issus de la gamme mère de Do, avec les notes carac­té­ris­tiques :

degrés caractéristiques

Alors à première vue, vous vous direz peut-être, par exemple : « Mais pourquoi dit-on que la seconde mineure du mode phry­gien est carac­té­ris­tique de ce mode, alors que le mode locrien en a une aussi ? » Et vous aurez tout à fait raison de vous poser la ques­tion. Toute­fois, en y regar­dant de plus près, on peut consta­ter que le mode locrien (ici, Si locrien) se distingue du mode phry­gien (ici, Mi phry­gien) par sa quinte dimi­nuée (note carac­té­ris­tique de ce mode).

Ou j’en enten­drais d’autres inter­ro­ger le fait que l’on cite la sixte majeure du mode dorien (ici, Ré dorien) comme note carac­té­ris­tique alors qu’on retrouve une sixte majeure dans les modes ionien, lydien et mixo­ly­dien  (ici, Do ionien, Fa lydien et Sol mixo­ly­dien). Oui, mais aucun de ces derniers n’a de tierce mineure à partir de sa tonique … et ainsi de suite !

Vous pouvez cher­cher comme ça dans tous les modes possibles : les notes carac­té­ris­tiques, asso­ciées bien entendu à un degré 1 spéci­fique, ne corres­pondent bien qu’à un seul mode bien parti­cu­lier ! D’ailleurs, pour signi­fier ce rapport entre la note carac­té­ris­tique de chaque mode natu­rel et le degré 1 de ce même mode, on parlera plutôt de degré carac­té­ris­tique natu­rel (DCN). On consta­tera égale­ment que chaque DCN est suivi ou précédé d’un demi-ton, que l’on appel­lera « frag­ment modal ».

fragment modal

C’est en insis­tant sur la fonda­men­tale, la tierce et le frag­ment modal que l’on commence à établir le mode d’un morceau.

On notera que le frag­ment modal peut être exprimé de manière renver­sée :

accords modaux
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