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réactions au dossier [Bien débuter] Les notes caractéristiques dans le système modal

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Sujet de la discussion [Bien débuter] Les notes caractéristiques dans le système modal
Les notes caractéristiques dans le système modal
Après les très rapides considérations historico-philosophiques de l'article précédent, il est temps pour nous de revenir à des éléments plus concrets, si vous le voulez bien.

Lire l'article
 


Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'un article. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !

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2
UNE SIXTE MAJEURE DANS LE MODE PHRYGIEN? :oo::non:
Ouh-là, il faut corriger ça très vite!!!
Autre chose: la méthode pour caractériser les modes compare ici les modes majeurs (dont le 3 eme degré est à une tierce majeure de sa fondamentale) à la gamme majeure, et les modes mineurs à la gamme mineure. Une autre méthode (employée dans une école adhérente au réseau Berklee où j'ai fini ma formation musicale. Méthode anglo-saxonne?) pour caractériser les modes consiste à comparer tous les modes à une gamme majeure ayant la même fondamentale ex: do ioninen, do dorien, do phrygien... Cela donne
dorien: b3, b7
phrygien: b2, b3, b6 (eh oui!), b7
lydien: #4
Mixolydien: b7
aeolien: b3, b6, b7
locrien: b2, b3, b5, b6 ,b7
Le mode ionien étant bien sûr identique à la gamme majeure.

[ Dernière édition du message le 05/03/2018 à 18:21:32 ]

3
Oui locrien et Phrygien ont tout les deux une sixte mineure, tu as raison. Mais ça peut se dire plus gentiment aussi....
4
Certes, mais laisser une telle erreur dans ce qui constitue probablement une première approche de l'harmonie pour la plupart...et qui vont partir sur des bases fausses...

[ Dernière édition du message le 05/03/2018 à 21:25:50 ]

5
Je crois qu'une bonne chose à faire avec les modes, est des séparé entre mineur et Majeur et les comparé à ''la référence majeur ou mineur'' respectivement. De là, on ressort les notes caractéristique du mode.

Mode...note caractéristique.(tierce)..(Note de chaque mode, en DO)
Ionien : aucune (référence majeur)..Majeur...C-D-E-F-G-A-B
Dorien : Sixte Majeur (6M)..........mineur...C-D-Eb-F-G-A-Bb
Phrygien : seconde mineure (2m).....mineur...C-Db-Eb-F-G-Ab-Bb
lydien : quarte augmenté (4+).......Majeur...C-D-E-F#-G-A-B
mixolydien : 7e mineure (7m)........Majeur...C-D-E-F-G-A-Bb
aeolien : aucune (référence min.)...mineur...C-D-Eb-F-G-Ab-Bb
locrian : 2m & 5dim.................mineur...C-Db-Eb-F-Gb-Ab-Bb


Donc si on compare le mode Dorien à la référence mineur (gamme mineur naturel ou encore le mode Aeolien), la seul note de différence ce trouve être la Sixte qui est Majeur dans le mode Dorien.
Phrygien, on retrouev toute les même note que le mode aeolien (référence mineur), sauf avec une seconde mineur.
Lydien = mode majeur = on le compare à la gamme majeur qui est normalement la première gamme qu'on apprend, le fameux Do-Ré-Mi-Fa-Sol-La-Si-Do. La seul différence ici avec cette game, est la quarte qui est augmenté (Fa# au lieu de Fa)
Ainsi de suite. Alors la note caractéristique est vraiment la seul note (ou les seuls seuls note dans le mode Locrian) qui sont différent par rapport à la gamme Majeur standard (Ionien), si le mode est majeur, ou la note différente par rapport au mode Aeolien (pour un mode mineur)

C'est justement cette note caractéristique qui caractérise le plus la couleur du mode.

Pour voir toute les notes des multiples sorte de gammes et mode qui existe, je vous recommence fortement ce site : http://www.all-guitar-chords.com/guitar_scales.php?scch=C&scchnam=Locrian&get2=Get&t=0&choice=1
(permet aussi de trouvé un accord en choisissant les notes qu'on joue)

La guitare est l'âme humaine, qui ne s'exprime qu'avec 6 cordes - Eddi Lee (Manga Beck)

[ Dernière édition du message le 05/03/2018 à 22:59:02 ]

6

Oulà oui, merci de votre vigilance les amis!!! 

J'ai envoyé la demande de correction à l'instant!

 

@Jean-Luc Fabre
Tu as tout à fait raison, faire débuter tous les modes par une seule et même tonique permet effectivement de mieux se rendre compte des différences entre chaque mode, et c'est d'ailleurs ce que je propose dès le prochain article.
Mais dans un premier temps il m'a semblé préférable de bien ancrer le principe des modes ayant chacun comme tonique l'un des degrés d'une même gamme-mère.

@lapo

Effectivement, cette méthode notamment proposée par Abromont est bien sûr tout à fait pertinente également.

Mais je ne l'ai pas retenue ici parce que je souhaitais mettre en valeur le fragment modal de chaque mode, qui se base précisément sur les notes caractéristiques.
Dans cette optique-là il devient important de spécifier les notes caractéristiques des modes ionien et éolien au même titre que pour les autres modes.

 

 

 

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[ Dernière édition du message le 06/03/2018 à 02:42:07 ]

7
C'est très intéressant, mais ce que j'ai du mal à saisir avec toute cette théorie (pour moi qui à tout appris à l'oreille, qui à un « don » pour composer n'importe quoi, sans difficulté aucune), ce n'est pas ce que sont les modes (ça, je pense bien avoir pigé), mais à quoi ils peuvent bien servir sauf à faire dans la « caricature culturelle » (je ne dis pas ça péjorativement) et à se contraindre de n'exploiter qu'un seul mode.

:?!:

Par exemple, il m'arrive fréquemment de créer des riffs/gimmicks (sans accords, juste des mélodies), dont la mélodie, débute/se termine sur le mi (en utilisant uniquement les notes du mode mi phrygien) mais de faire (exemple au hasard), tout juste avant/après, une « question/réponse » avec les mêmes notes, mais en débutant/terminant avec la note la du mode la Aeolien. Sachant que ces 2 modes contiennent exactement les mêmes notes (gamme majeur/mineur relative), comment devrais-je qualifier ma gimmick? Elle exploite (module entre) 2 modes? Mon jeu est modal ou tonal?

:?!:

Faut obligatoirement n'utiliser qu'un seul et unique mode, faire le moins de résolution possible (demeurer « en suspend ») et aucun accord par-dessus les notes (sauf un bourdon approprié au mode) pour qu'un jeu puisse être qualifié de modal?

:?!: :(((

Ma plus grande difficulté est de réaliser (enfin, je pense) que cela fait plus de 20 ans (ayant débuté, à l'époque, par jouer du métal technique/complexe) que j'utilise et mélange à peu près toutes les façons d'agencer les notes/accords et que toutes ces théories sont une évidence naturelle pour moi. Je ne me cantonne jamais à faire un morceau qui n'utilise qu'une seule gamme/mode (comme dans les chansons « simples » à 3 accords). Désolé, je sais que ça peut paraître prétentieux (ce n'est pas mon intention, je me questionne), mais quand on compose naturellement à l'oreille, qu'on a débuté par jouer un style complexe avec 30 riffs/morceaux en utilisant exploitant plusieurs gammes, il est difficile de discerner (concernant les explications de cet article) s'il s'agit « d'évidences naturelles », pour moi, mais qui sont difficile à saisir pour ceux qui doivent comprendre et qui ont toujours eu du mal à composer, ou s'il s'agit de trucs obscurs et complexes que j'ignore réellement.

:noidea:

Pour moi, pour ce que j'en comprends, les modes sont, en quelque sorte, toutes les « mélodies génériques de base » existantes — par défaut — que génèrent les différents intervalles d'une gamme donnée, avant « personnalisations~singularisation » en fonction du rythme, des répétitions, modulations, transpositions selon notre inspiration.

C'est correct comme perception?

"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou

8
A mon avis le grand intérêt des modes n'est pas de rester figer sur le même indéfiniment mais justement de pouvoir passer de l'un à l'autre très facilement.La modulation par changement de mode est un procédé très employé. Les modes mineurs surtout sont reconnus pour être très versatiles.
Dans le Bolero de Ravel ou base rythmique et basse ne bougent pas pendant 1/4 d'heure, malgré le crescendo de l'orchestration on se barberait vite si ça ne changeait pas constamment de modes

[ Dernière édition du message le 06/03/2018 à 09:48:39 ]

9
Citation :
Tu as tout à fait raison, faire débuter tous les modes par une seule et même tonique permet effectivement de mieux se rendre compte des différences entre chaque mode, et c'est d'ailleurs ce que je propose dès le prochain article.

Citation :
Par exemple, il m'arrive fréquemment de créer des riffs/gimmicks (sans accords, juste des mélodies), dont la mélodie, débute/se termine sur le mi (en utilisant uniquement les notes du mode mi phrygien) mais de faire (exemple au hasard), tout juste avant/après, une « question/réponse » avec les mêmes notes, mais en débutant/terminant avec la note la du mode la Aeolien

Voilà deux posts qui se suivent et qui montrent bien la difficulté à comprendre la notion de mode quand on la définit par une note de départ en référence à une gamme majeure (ou mineure)

Je pense qu'il est vraiment important de bien montrer que c'est une manière de définir les modes mais que ça n'intervient plus dans les utilisations concrètes et qu'un mode peut etre utilisé sur n'importe quelle note de base et pas uniquement sur sa note de reference
10
Citation :
A mon avis le grand intérêt des modes n'est pas de rester figer sur le même indéfiniment mais justement de pouvoir passer de l'un à l'autre très facilement.

+1000
11
Citation de lodeli :
Citation :
A mon avis le grand intérêt des modes n'est pas de rester figer sur le même indéfiniment mais justement de pouvoir passer de l'un à l'autre très facilement.

+1000

OK, mais comment on fait. Ce ne serait pas le sujet suivant justement?
12
En fait c'est quasiment intuitif dans certains types de musique comme le jazz fusion par exemple. Dans ce type de musique les accords ne sont pas définis comme dans un système tonal où ils sont liés par des règles précises.

il y a une phrase qui résume bien la situation:
en tonal ce sont les gammes qui définissent les accords; en modal se sont les accords qui définissent les gammes.

C'est à dire que pour chaque accord on doit définir une gamme ( ce qui revient à choisir un mode).
on peut rester sur des modes standards (majeurs , mineur) mais on peut également utiliser des modes moins classiques.

Par exemple sur un Cm7 on peut utiliser les modes dorien phrygien et eolien. (sur une fondamentale de do evidemment.
13
exemple de recherche de mode

prenons l'accord F7sus4/A

il comprend les notes : la sib do mib fa

il manque re et sol

si on met re becare on obtient les modes
- sol bec. : la locrien
- sol # : la locrien #7
- solb : la locrien b7

si on met reb on obtient les modes

- sol bec. : la locrien b11
- sol # : la locrien #7 b11
- solb : la locrien b7 b11

on ne peut pas mettre re# car il y a un mib
14
Citation de darkmoon :

Par exemple, il m'arrive fréquemment de créer des riffs/gimmicks (sans accords, juste des mélodies), dont la mélodie, débute/se termine sur le mi (en utilisant uniquement les notes du mode mi phrygien) mais de faire (exemple au hasard), tout juste avant/après, une « question/réponse » avec les mêmes notes, mais en débutant/terminant avec la note la du mode la Aeolien. Sachant que ces 2 modes contiennent exactement les mêmes notes (gamme majeur/mineur relative), comment devrais-je qualifier ma gimmick? Elle exploite (module entre) 2 modes? Mon jeu est modal ou tonal?


Donc tu utilise les notes E-F-G-A-B-C-D-E. Je ne crois pas qu'on considère ça comme un changement de mode ou modulation ce que tu fais. Je vois plus ça comme un riff en Mi (Phrygien, ton degré I), suivi d'un riff du degré IV (le LA, mais toujours dans le mode Mi phrygien).

Tu pourrais faire un riff commençant par la note de LA, finisant par la note de LA aussi, sans pour autant que la tonalité sois LA (ça pourrait être par exemple une tierce que tu joueraie et la tonique de la chanson serait jouer par un autre instrument). Le mode Aeolien n'est pas seulement rataché au LA. C'était vrai jadis (époque médiaval je crois), mais depuis la Renaissance, il y a autant de mode Aeolien possible que de nom de note différente sur un piano (Donc toute les notes avec ou sans dièse).

Le ''but'' du mode est d'apporté une couleur différente au gamme standard. Comme dans chaque gamme qui existe, toujours une particularité, un son différent. Cette écart différent entre les différents degré donne une certaine coloration.

Par exemple, en Rock ou en Blues on utilise à 95% du temps si ce n'est pas plus, des 7e mineur. Par exemple en Mi, ou va jouer un Mi7, donc une 7e mineur. Hors, dans la gamme standard (ton-ton-1/2ton-ton-ton-ton-1/2ton) on a une 7e majeur, la fameuse note Sensible qui doit ce trouvé à un demi ton de la tonique. C'est pourquoi, dans de telle contexte il serait plus logique/harmonieux de jouer dans le mode mixolydien (particularité de ce mode, ça 7e mineur), plutôt que dans le mode Ionien.

La guitare est l'âme humaine, qui ne s'exprime qu'avec 6 cordes - Eddi Lee (Manga Beck)

[ Dernière édition du message le 06/03/2018 à 23:26:00 ]

15
Merci lapo.

"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou

16
Citation de darkmoon :

.............


Pour moi, pour ce que j'en comprends, les modes sont, en quelque sorte, toutes les « mélodies génériques de base » existantes — par défaut — que génèrent les différents intervalles d'une gamme donnée, avant « personnalisations~singularisation » en fonction du rythme, des répétitions, modulations, transpositions selon notre inspiration.

C'est correct comme perception?


Cela pourrait être formulé autrement mais ta "perception" est tout à fait "correcte", oui.
:bravo:

On l'a dit, je le radote : le principe de la "tonalité", développé en Occident de 1600 à 1900 (en gros) est dans le jeu des tensions et détentes créé par les changements de tonique (en cours de morceau).
C'est ainsi que l'on peut (si on veut) parcourir tant de tonalités différentes au cours d'un même morceau que, à la fin, on y aura convoqué les douze degrés de l'échelle chromatique.
On a conservé un petit parfum "modal" pendant tout ce temps avec le 'majeur/mineur', mais - dans le principe (tonal ) - on pouvait s'en passer.

Dans le principe modal, tel qu'il est pratiqué en Inde par exemple, pour UN morceau, on choisit UN mode, défini par : UNE tonique et une seule, et UNE façon et une seule de répartir les intervalles entre 6 autres degrés pour compléter l'octave. Et basta.
Ainsi dispose-t-on, en principe, de 72 modes différents (72 façons de monter - et descendre - la gamme). Après, sur un 'mode' unique ainsi déterminé, on peut encore particulariser en choisissant de "polariser" les figures rythmico-mélodiques autour de tel degré ou de tel autre...
Mais c'est une autre histoire.

Maintenant, on peut faire ce que l'on veut !
L'histoire continue. Et la lutte !
;)

Par exemple, moi, hier, j'ai composé les deux minutes et 40 secondes d'un morceau avec trois notes.
(Do, ré et la, pour ne pas les nommer)
Un mode tritonal ? ou tritonique, si vous voulez...





"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 10/03/2018 à 13:31:10 ]

17
Thx patrick_g75. Ça me rassure!

"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou

18
Citation :
UNE SIXTE MAJEURE DANS LE MODE PHRYGIEN? :oo: :non:

Aie! Oui merci.
En faite, la lecture de cet article m'a "replonger" dans mon cursus au CMCN, on en a bouffé d'appuyer toutes ces caractéristiques.
J'aurais du plus, parce que du coup gros doute. J'ai passé une après midi avec ma gratte en pensant que j'avais loupé un truc avec le 4#.
19
Citation de darkmoon :
Thx patrick_g75. Ça me rassure!


Sans doute est-ce ton "innocence" qui te sauve, qui te garde à l'abri...
;)
Sérieusement : je veux dire que ce peut être parfois bien, de faire la musique juste avec son oreille (et la tête et le coeur qui sont derrière).
Pour ce qui me concerne, "moi-je", j'ai suivi un cursus classique plus ou moins complet, et je suis d'ordinaire le premier à dire : "Mais faites donc du solfège, et apprenez la théorie, et analysez des partitions, etc. Etc."
Mais là, à suivre certaines de ces discussions bizantines sur la bonne étiquette à accoler à telle ou telle configuration modale particulière, parfois, les bras m'en tombent. Ce n'est pas inintéressant, du point de vue de l'érudition, de savoir si telle structure d'intervalle est du Micronésien ou bien de l'Arachnocolombien... Mais, tant que les pensées (les "métaphysiques" même, si vous voulez) de la "modalité" et de la "tonalité" ne sont pas pratiquement distinguées, cette érudition n'a pas grand intérêt - pour le musicien qui fait la musique... Il me semble.


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20
Je pense qu’il est aussi difficile pour un mec qui joue et compose à l’oreille de tenter d’expliquer comment il fait à ceux qui doivent écrire la musique, que pour un mec qui est passé par un cursus classique de tenter d’expliquer certaines notions à ceux qui composent par oreille. :lol:

Parfois je suis sidéré de lire certaines questions sur des forums. Des questions du genre : « j’utilise telle gamme ou notes. Quels accords fonctionneraient sur ces dernières? ». Pour moi, c’est inconcevable de ne pas entendre ce qui fonctionne ou pas et de ne pas pouvoir se repérer sur le manche de la guitare et/ou le clavier d’un piano (après quelques années, naturellement) en quelques instants. De plus, pour moi, composer ne se résume pas à assembler ce qui fonctionne bien ensemble, car il y a souvent plus d’une possibilité. Il doit y avoir une intention, un sentiment qui ne nous laisse pas le choix de « choisir » une note/accord plutôt qu’une autre qui, pourtant, fonctionnerait également. Il y a donc 2 façons de composer : exprimer quelque chose de précis ou assembler des trucs qui sonnent bien ensemble (même si la dernière façon évoquera tout de même quelque chose de précis au final, pour nous et pour l’auditeur, forcément, puisque ça va bien ensemble de toute façon).

Perso, après 20 ans, et à force de lire des trucs ici et la, j’ai bien sûr capté que j’ai tendance à exploiter/privilégier les modes phrygien, aeolien, la gamme mineure harmonique, la double harmonique, l’arpège dim7 (qui est de toute façon contenue/recouverte dans la gamme mineure harmonique ou phrygien majeur, etc. ), mais tout ceci ne m’est absolument d’aucune utilité lorsque je compose/improvise. Car si je dois penser pour assembler des trucs selon des principes logiques, cela m’empêche d’être totalement concentré à ressentir ce qui se passe. Du coup, je ne peux me laisser porté par l’interaction, par la « synergie rétroactive » produite entre ce que je fais et ce que le sentiment perçu de la résultante me suggère de faire. Je pense que le phénomène émergent que certains nomment « magie », lorsqu’on joue d’un instrument, c’est-à-dire le moment où l’artiste ne fait plus qu’un avec son jeu, ne décide plus vraiment, mais se contente de « suivre la danse » avec « sa partenaire » (la résultante qu’il entend) ne peut se produire si l’on ne cesse d’analyser et penser. Bien sûr, cela requiert de connaitre suffisamment son instrument. Du coup, je comprends tout à fait, pendant les premières années, que les connaissances théoriques permettent d’agencer des trucs compatibles au lieu de tâtonner/faire trop d’erreurs, ce qui perturbera, également, le sentiment d’immersion et donc la potentielle « magie » pouvant émerger/résulter. Mais, dans tous les cas, je pense qu’il est nécessaire, à terme, qu’un jour le musicien cesse de penser et de composer par « assemblage logique » s’il veut expérimenter une certaine « magie ». Naturellement, pour ceux qui composent sans jouer d’un instrument, cette tâche (ou possibilité) est extrêmement difficile, car elle requiert « d’entendre » dans sa tête tout en composant avec des symboles (écriture), ce qui nécessite a minima l'exploitation d'une certaine partie du cerveau. Seuls quelques génies y arrivent. Bref, désolé pour la digression, mais c’est tjrs intéressant d’échanger avec quelqu’un « d’ouvert » sur ces sujets. :)

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21

Citation de Darkmoon

Car si je dois penser pour assembler des trucs selon des principes logiques, cela m’empêche d’être totalement concentré à ressentir ce qui se passe.

 Bien entendu.

Mais ça, c'est quand le savoir n'est pas encore totalement intégré.
Quand il l'est en revanche, le va et vient intérieur entre ressenti et savoir est immédiat et permanent.

Il n'y a pas d'opposition entre travail "à l'oreille" et "à l'écriture" .
Les deux se complètent.

Ce n'est que lorsque l'un d'entre eux est défaillant (une oreille insuffisamment entraînée ou une faible connaissance technique) qu'il devient un handicap à la complémentarité des deux, et qu'on n'est alors plus "totalement concentré à ressentir ce qui se passe".
Dans ce cas-là, chacun d'entre nous se rabat sur ce qui fonctionne le mieux pour lui ("moi je travaille qu'à l'oreille, je pige rien à la théorie" / "moi je ne compose que suivant les règles car si les règles existent depuis 300 ans, c'est qu'il y a une bonne raison")... et dans les deux cas on se prive. icon_wink.gif

 

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22
Avec l'échange initié ici par darkmoon, nous sommes dans un des coeurs du sujet de TOUS ces articles sur l'harmonie, l'écriture ("écriture" dans le sens de conception, élaboration, etc.) : l'importance relative à accorder à l'inné et à l'acquis (si l'on permet cette formulation abrupte).
Je suis pour ma part le cul entre deux chaises : du côté des "instruits" par formation, et sachant tout ce que cette formation a de bénéfique, mais aussi un peu lassé par certaines approches proprement musicologiques, là où seul le poétique est éclairant.
Je trouve ton intervention, newjazz, parfaitement juste dans son fond, et mesurée dans sa forme. Je n'ai rien à y ajouter...
:bravo:
(Sinon que je dis pour ma part : Science et Transe sont les deux mamelles de la bonne musique...
;) )




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23
Idem, d’accord avec newjazz. Parce que, de toute façon, même quand on joue à l'oreille (depuis plusieurs années), ça ne veut pas dire qu'on ne connaît pas les structures/aspect logiques. Forcément, nous finissons par les piger (réinventer la roue), mais en leur donnant plus ou moins des noms perso (ou alors, pour certains, tout s'imbrique inconsciemment sans avoir besoin de formaliser en nommant les choses). Combien de fois, en parcourant un forum/article, je me suis dit : « ha, ok, c'est comme ça "qu'ils" nomment cela ».

Les premières années, je « tâtonnais » comme tout le monde! Et même peut-être (assurément) plus que certains qui suivent une instruction classique et/ou les cours d'un prof. Mais ça dépend des personnalités et des aptitudes. Étant autodidacte, j'éprouve un certain plaisir à réinventer la roue (et cela a l'avantage de nous faire passer par des « chemins » non conventionnels, même si cela a parfois le désavantage de nous faire « atteindre Rome » plus tardivement). Au final, peu importe comment nous avons acquis nos connaissances et peu importe que ces dernières soient plus ou moins formalisées/conscientisées, l'important est d'arriver à intégrer afin de pouvoir se laisser aller sans trop penser!

Et je trouve tjrs intéressant de lire les articles comme ceux de ce sujet. Ça me permet justement de relier des trucs que je fais et/ou de parfaire ma culture de musicien. :D:

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[ Dernière édition du message le 12/03/2018 à 02:34:39 ]

24
Bonjour,
Je suis un peux hors sujet mais j'ai une question à propos de ce que je lis ici :
http://lediato.free.fr/accordstroissons.htm#accords4s
Dans la partie "RESUME sur les acccords à 3 sons"

Pouvez vous m'expliquer rapidement ?

Citation :
Ainsi par exemple : L'accord de trois notes Do-Mi-Sol appartient au Do M, Sol M, Fa M , Fa min et Mi min, on comprend de suite comment on va pouvoir harmoniser un morceau en exploitant ce principe. L'accord de trois notes Do#-Mi-Sol 5ième diminuée appartient à Ré M, Si m, et Ré m


L'accord Do Mi Sol il appartient de quelle façon au Sol M, Fa M etc ?
Ces Fa M etc c'est des tonalités ?
Des gammes ?

Aidez moi si vous le pouvez svp...
Merci !!
25
Oui ce sont des tonalités : tu trouves la triade de do majeur au degré I de do majeur, IV de sol majeur, V de fa majeur ou fa mineur, et vi de mi mineur. Et ailleurs, d'ailleurs...