Jimi hendrix: Que c'est inintéressant!
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Agentcarotte
J'ai rarement (j'exagere un peu) ecouté un truc aussi inintéressant.
Il savait jouer, okay, mais en temps que compositeur, c'était pas vraiment ça.
Comme quoi on peut aimer la gratte et trouver Hendrix sans intérêt.
Statik
snafu
vous vous souvenez de la chanson de Morissey ?
"at the record company party, on their hands -at last- a dead star...
Re-issue, re-package, re-evaluate the songs
Double-pack with a photograph, extra track (and a tacky badge)..."
Il suffit de prendre un artiste avec un certain talent, et qui bénéficie déjà d'une bonne audience. Il meurt jeune, c'est bon ça. Là les journalistes rock (contresens) s'en donnent à coeur joie et donnent dans la surenchère : à qui écrira l'article le plus hystérique! On transforme la star morte en figure quasi-divine, car il n'y a pas de place pour la demi-mesure dans l'esprit d'un journaliste rock bloqué au stade adolescent et qui a troqué sa frustration de n'être pas musicien contre une prétention littéraire que son inculture a du mal à réaliser. On fait un battage énorme. Les kids se ruent dans le panneau. Ensuite il faut entretenir le truc : tous les 5 ans, sortir un nouveau disque, une réédition, n'importe quoi tendant à prouver que l'artiste était tellement génial que sa postérité durera mille ans.
Vous y êtes : 30 ans après, les nouveau kids n'ont pas connu cette époque, mais même ceux qui n'ont encore jamais vraiment écouté l'artiste le tiennent pour un génie.
L'évaluation du talent n'a rien à voir avec le commerce ; le but de l'industrie du disque n'est pas de faire écouter de la bonne musique mais de vendre des disques, étonnant non ?
Alors pourquoi est-ce que les "kids" s'abreuvent toujours de la merde qu'on leur donne ?
[/polémique]
à voir aussi : Kurt Cobain, Jim Morrison... En France, la première surenchère commerciale de starification a commencé avec Edith Piaf pour moi.
karlos73
Hendrix un produit bien marketé certe, mais cela n'enlève en rien son talent, son style personnel, brillant et foutraque qui contraste avec l'application des withey beusogneux appliqués de l'époque.
Il renvoie à nouveau le rock dans les tripes de la culture afro-américaine et s'inscrit dans la continuité des grand défricheurs libres et instinctifs que sont Bo Diddley, Chuck berrry, Muddy Waters etc... Tel ses prédécesseurs il s'émancipe des carquants (ceux de l'époque : psychédélisme emphatique, rock pour midinette, pop sucrée), explose les schémas guitaristiques, experimente le son tout en restant fidèle à ses racines blues : efficace, introspectif et provocateur il exorcise les vieux démons de l'âme et de l'amérique, lui le petit négro qui jouat dans la cours des blancs... il ritualise le bruit et provoque le puritanisme ambiant de ceux qui, encore partisant des exactions au Viet nam, reconnaissent a peine, et après avoir fait assassiner Martin Luther King, les droits citoyens des noirs de ce pays.
Son apparente désinvolture, sa rage de jouer, ses prises de positions et son parcours suicidaire font de ce grand guitariste un des pionnier de l'engagement et de la révolte nihilliste punk.
10 ans après sa mort un jeune peintre noir américain d'origine haïtienne connaîtra cette même fulgurance précoce, cette même rage de créer, ce même instinct fidèle aux racines de son peuple, terriblement libre, novateur, désinvolte, foutraque, spirituel, écorché contestataire de l'Amérique de Reagan, forcément suicidaire.... et mort trop jeune. Protégé d'Andy Warhol il jouat aussi à ses dépends dans la cours des blancs, son nom est Jean-Michel Basquiat.
khaledo
Pourtant je comprends tout à fait ce que tu expliques et je suis d'accord avec toi que c'est un fait qui existe.
Citation : il n'y a pas de place pour la demi-mesure dans l'esprit d'un journaliste rock bloqué au stade adolescent et qui a troqué sa frustration de n'être pas musicien
Je ne classerais surement pas Hendrix dans ces musiciens propulsés uniquement par les journalistes. Ses solos étaient monstrueux, inspirés comme jamais, une voix qui tue, ça sonne, c'est endiablé, y'a une putain de force, des sentiments, de l'inspiration, de la créativité, de l'inconnu pour l'époque et un personnage myhtique. L'utilisation des effets... enfin beaucoup de choses qui ont dû être déjà exprimées, désolé j'ai pas lu tout le thread, je suis passé comme ça 2 ou 3 fois pour voir.
Et puis au-delà de tout ça, moi j'adore
Citation : j'ai jamais vu hendrix joué sur une acoustique, peut être parce que c'est pas assez solide ou parce que ça brule trop vite ou alors parce que sans fuzz, octaver, leslie, wah wah et mur de marshall y'a plus rien.
Et bien toiil te manque encore au moins une chose à voir sur lui. Un morceau où il joue sur une 12 cordes, accoustique, sans effet ni rien. Avec sa bite, son couteau, sa guitare et sa voix. Et bien ça fait mal au cul. Hendrix est blues man monstrueux en plus d'être un guitariste rock monstrueux. et là les détracteurs de sa voix mangeront leur slip
(Question du Trivial pour Cuite)En 1966, qui s'est fait huer en première partie de notre J. Halliday national?
Anonyme
Ca n' engage que moi, mais j' ai raison quand même.
Un musicien (ou un peintre, ou un charcutier) n 'est pas bon ou mauvais parce que ses disques (ou ses tableaux ou ses jambons) se vendent (ou ne se vendent pas), il est bon, parce qu'il est bon.
Anonyme
Citation : jimmy hendrix ce mec est vrmt tro brouillon dans son jeu je ne c pa tro pk tt le monde l'aime....
En français, ça donne: "Jimi Hendrix, ce mec est vraiment trop brouillon dans son jeu, je ne sais pas trop pourquoi tout le monde l'aime."
Citation : Parce qu'avant lui la guitare électrique était un instrument comme les autres, sur lequel on exécutait simplement des notes, de la même façon qu'on aurait pu les exécuter sur un piano. Hendrix a modifié le rapport à l'instrument en nous montrant qu'il a un rapport physique avec les cordes, le manche et la lutherie, ainsi qu'avec les micros, les effets et les amplis. Il a ouvert la voie, même si tout le monde est d'accord pour dire que son style a mal vieilli (ça a près de 40 ans quand même).
Il n'a jamais été question de déifier Jimi Hendrix ou d'en faire quelque chose de différent. Mais il y a un constat simple: il y a un "avant Jimi Hendrix" et un "après Jimi Hendrix", de la même façon qu'il y a eu un "avant Elvis" et un "après Elvis", puis un "avant EVH" et un "après EVH".
Dans ce thread, je ne pense pas avoir lu de gens à monter Hendrix sur un piédestal, mais en revanche, on en a vu un paquet le descendre par pure provoc, le seul fondement de leurs posts étant à peu près "tiens, je vais critiquer Hendrix, ça va en faire chier qq uns". Ce type de thread n'a aucun intérêt, d'après moi, il en aurait eu un si le débat avait été "que reste-t-il d'Hendrix 35 ans après".
Anonyme
Citation : Parce qu'avant lui la guitare électrique était un instrument comme les autres, sur lequel on exécutait simplement des notes, de la même façon qu'on aurait pu les exécuter sur un piano.
j'essairai bien de jouer du steinway avec les dents mais ça risque de pas être terrible. En plus ça me ferait mal au cul d'y foutre le feu... parce que du coup ce serait carrément la baraque entière qui y passerait.
Anonyme
Citation : En plus ça me ferait mal au cul d'y foutre le feu...
Encore une image d'Epinal qu'il faut recadrer.
Celui qui cassait ses guitares à l'époque, c'est Pete Townshend. Pas Hendrix.
Hendrix a mis le feu une fois, dans une ambiance adaptée, à sa gratte. Là, c'était spontané, nouveau, créatif.
Le problème, c'est qu'ensuite le public a été demandeur, et il a refait ça quelques fois pour suivre la demande. C'était sans intérêt, mais c'est ce qu'on retient sovent d'Hendrix: l'homme qui brûlait sa guitare. Le public est fautif, pas lui.
Pour le jeu avec la langue et les dents, il y a deux choses:
La première concerne le rapport physique qu'il avait avec l'instrument, dont je parlais plus haut. C'est très sensible sur les vues en gros plan de son manche à Woodstock: les autres guitaristes jouaient des notes, là où il faisait corps avec l'intégralité de l'instrument (vibrato, potards, sélecteur de micro). D'autres ont suivi dans cette voie, mais avant Hendrix, on jouait de la guitare amplifiée, pas de la guitare électrique.
La deuxième concerne encore une fois le côté showman: c'est exactement comme le catch vis à vis de la boxe. Le catch est un enchainement de figures "bidons" qui demandent une grande technique. Le public vient au spectacle pour ça. Tous les gratteux de metal suiventla même démarche aujourd'hui: technique énorme qui leur permet de faire tout et n'importe quoi sur scène pour le côté spectaculaire en réduisant l'intérêt musical du truc au profit du show.
Ces trucs sont à la portée du premier couillon venu: j'ai fait du bal à l'armée, il y a 20 ans, et un de mes grands trucs, c'était de jouer Europa avec la guitare derrière la tête:
Ca plaisait, mais c'était stupide. C'est le public qui retient ce genre de conneries, pas les musiciens.
On pourrait jouer du rock assis sur des tabourets: gueule du public
Anonyme
Anonyme
"A la rentrée 1968, après quelques dates en Europe, Jeffery organise une nouvelle tournée américaine de l'Experience. Ce sera la dernière. Avec Eire Apparent, Vanilla Fudge et à nouveau Soft Machine en première partie, le groupe entame une tournée des stades. Pourtant, dès les premières dates, il est évident que les choses ne tournent pas rond. Hendrix, qui adorait tant jouer en concert, est fatigué de devoir faire semblant tous les soirs. Spontané au début, son jeu de scène est devenu un rituel qu'il répète soir après soir comme un clown triste et fatigué. Après avoir passé l'année à se forger un style, Hendrix, complètement désabusé, s'aperçoit qu'il en est prisonnier."
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