Reprises bonnes, marrantes ou insolites (ou les trois)

Alors, au lycée, on avait repris Touch too much d'Assdesse. J'avais une gratte électrique copie de strat pour faire la basse dans un ampli Novanex 10 W !
On avait décidé de changer les paroles et donc on avait collé dessus "Bateau ivre" de Rimbaud !
Le 1er vers tombait bien (Comme je descendais les fleuves impassibles), mais après fallait que le chanteur accélère le débit pour coller à nos accords. Et pour le refrain, on gueulait tous "BATEAU IVRE" à la place du "TOUCH TOO MUCH" de Bon Scott

ah ouais quand même

Anecdote : une fois, j'ai vraiment cru que ça m'arrivait, le bide de compet.

Je jouais alors dans un duo de reprises réarrangées. C'était très grand public avec à peu près 1/3 de chansons bretonnes, 1/3 de chanson française et 1/3 de rock, pop...
Nous, on triturait ça avec deux voix, deux guitares, de la basse, des groovebox, des flûtes, des percus, des instruments jouets...
Bref, un spectacle "tout public" dans lequel on faisait de la vraie musique et on se lâchait pas mal(on ne jouait que ce qu'on avait envie de jouer).

On joue un jour pour une fête de la musique sur une scène partagée entre diverses terrasses de café. C'est l'heure de l'apéro, il fait beau... on se retrouve à jouer devant deux terrasses genre PMU avec un public de 5 mois à 75 ans (au moins).
ça se passe pas trop mal, mais les gens ne sont pas tous hyper attentifs (c'est la sortie familiale amicale, ça papote, toussa... Normal). Bref.

Voilà qu'on attaque notre version de "les filles des forges".

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https://www.youtube.com/watch?v=tPTVjCb_17o

C'est une version qui part assez classique avec guitare acoustique (mon partenaire) et chant+ basse (moi). Au bout d'un moment, je lance une boucle techno sur ma groovebox, mon duetiste passe à la flûte irlandaise, je pose ensuite la basse et on part dans un gros délire tech avec la groobox et la flûte qui passe par un simulateur d'écho à bande que je triture (beaucoup) en live.

Nous voilà donc partis dans une véritable transe (comme J Fox dans la scène en question) et partis loin, assez loin, même très loin. Délais en ring-mod sur les drums, distro à burne sur les basses et gros filtrage partant dans l'infra, flute que je dépitche à mort (au passage, chapeau à mon duetiste qui gardait sa mélodie impeccable alors que le son de sa flûte partait dans tous les sens, aussi bien en hauteur que dans le temps). On arrive au bout de notre délire et on termine le morceau. Même pas besoin de se regarder tellement on se connaît.
Je lève alors les yeux de mes machines dans lesquelles j'étais plongé et je vois le public en face de moi. Je me rappelle alors que je ne suis pas au fond d'un pub ou d'une salle de concert en fin de soirée, mais en terrasse au soleil de fin d'après-midi devant un public familial. Juste droit devant moi, il y a un quinqua en short et en marcel sous un bob d'une mutuelle agricole attablé devant un ricard... Putain ! ça pue le gros bide à plein nez et je me dis qu'il va falloir ramer pour récupérer le public.
Silence...
Et là, explosion de délire du public.

OUF !

Comme quoi le public était moins borné qu'il en avait l'air. Il y a des bonnes surprises comme-ça, des fois..