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Editorial du 28 octobre 2017 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 28 octobre 2017 : commentaires

Independencia!« On est un nouveau pays !
- Non, vous l’êtes pas.
- Si, on l’est !
- Non, vous l’êtes pas.
- Bien sûr qu’on l’est.
- Évidemment que vous l’êtes pas… »

Voilà en gros à quoi se résume pour l’heure le dialogue entre les Catalans, qui viennent de proclamer leur indépendance, et l’Espagne, soutenue par l’Europe comme les États-Unis, qui n’entend pas la reconnaître. De l’autre côté de la frontière, à hauteur d’homme, on espère juste que tout cela ne va pas tourner en guerre civile et que, si indépendance il y a, ce ne sera pas pour que la Catalogne se retrouve avec une dette publique qui en ferait une nouvelle Grèce. 

Disons que pour calmer les esprits, un peu de musique ne serait pas de trop, de la guitare de préférence, en jouant sur le pédalier Headrush les tablatures qu’on aurait bossées sous Guitar Pro 7 pour masteriser le tout avec Ozone 8. L’occasion pour moi de souligner que deux de ces tests ont été réalisés en Live sur Youtube, et que l'on compte bien remettre ça très prochainement, probablement à la fin de la semaine prochaine avec une chouette surprise.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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76
Merci Will pour cet excellent exposé sur les qualités (entendons : les caractères propres) du breton - et de sa constitution (linguistique), et de la constitution (existentielle) de ceux qui la parlent, quand ils la parlent.

(Oui, je dis comme je cause : 'ceux' - et non pas ce.ux.lles -, et 'ils', et non pas il.elle.s.)

Cependant, il y aurait à dire sur la façon dont, subrepticement, tu sembles vouloir la mettre en compétition avec le français...
"En compétition" signifiant ici comparer les qualités (entendons : la valeur) de l'une et de l'autre.
Ce qui pourrait être - cette mise en compétition - en contradiction avec ce que tu dis, si justement, sur le fait qu'une une langue est la manifestation d'une "conception du monde" (de l'existence, etc.)
Mais, bon, ça, ce serait plutôt une conversation (longue) à avoir entre nous, à l'abri des trolls, et éventuellement avec quelque boissons (bretonnes ou bourguignonnes, ou autres) à notre portée immédiate, pour rafraîchir nos gosiers dessicés par la chaleur de notre échange...
;)

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

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Le breton est quand même plus connu pour sa tendance à la picole que pour sa langue.
78
Citation de youtou :
Le breton est quand même plus connu pour sa tendance à la picole que pour sa langue.


Tant que la picole délie la langue... moi, ça me convient !
Surtout que, la picole n'étant pas propre au breton, il me semble, ça facilite les échanges internationaux - et inter-régionaux !
;)

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

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C'est parce que le premier est autrement plus universel et facilement partageable que la seconde :bravo:

Patrick : je ne met aucunement les langues en "concurrence". Si j'évoque le français, c'est par comparaison parce que c'est une langue que nous connaissons tous ici. Je ne dis absolument pas qu'une langue est meilleure qu'une autre. J'adore le français et c'est pas un hasard si j'ai fait des études de lettres.

Par contre, la volonté de l'état français d'annihiler les langues régionales, même si elle partait d'un bon sentiment (l'unification de la nation, le développement des échanges, etc) est une connerie. On sait aujourd'hui que parler plusieurs langues est un atout pour plein de trucs (y compris apprendre d'autres langues, ce qui est fortement recommandé aujourd'hui) et je n'ai jamais vu que les gens de langue maternelle bretonne ayant appris le français fussent handicapés dans leur intégration dans la société.

Précisons tout de même une chose : malgré la légende qui a la vie dure en Bretagne et la réalité de la volonté de faire disparaître le breton, pas mal d'études et d'analyses montrent que ce n'est pas cette politique qui serait responsable de la forte diminution du breton. Beaucoup affirment que c'est dû à une volonté d'intégration des bretons, de développement économique et aussi au fait que le breton n'était pas une langue adaptée à la modernité car il y manquait le vocabulaire moderne. En effet, la Bretagne est une région qui est passée d'un sous-développement à une forte modernité en quelques décennies seulement.

Je suis assez réservé sur cette analyse : j'ai connu des gens qui n'ont pas appris le breton (leur langue maternelle) à leurs enfants parce qu'ils avaient trop souffert des punitions à l'école et de l'humiliation de l'image de plouc et d'arriéré qu'on renvoyait aux locuteurs bretonnants.
Ensuite, on voit que le breton a su s'adapter à la modernité et développer le vocabulaire adéquat. Quand j'étais môme, j'entendais les bretonnants parler en bretons avec des phrases émaillées de mots français (machine à laver, télévision) parce que ces mots n'existaient pas en breton ou qu'ils ne les connaissaient pas. Aujourd'hui, ces mots existent.
Je pense que les deux phénomènes sont conjoints : à la fois la volonté d'intégration et de développement et l'intériorisation d'un mépris de soi ont contribué à la quasi disparition du breton. Sa pratique augmente à nouveau, notamment dans la lignée des années 60, du renouveau du folk et de la fierté retrouvée de l'identité régionale (apportée en grande partie par les arts). Mais pour beaucoup de gens, cela restera marginal et voué à l'échec tant que la langue ne retrouvera pas une place officielle et sera cantonnée, comme disait quelqu'un, aux discussions de bistrot et au cercle familial / amical (auxquels on peut ajouter la culture, surtout la musique, et la littérature).

C'est pour ça que je comprends parfaitement les catalans de défendre la position de leur langue comme langue officielle à côté du castillan et, pourquoi pas, avant même le castillan dans la région. Ce que je comprends moins, c'est l'attitude (citée par une amie catalane et d'autres témoignages) de catalans qui parlent parfaitement le castillan et refusent de le faire quand ils sont en présence d'étrangers ou d'autres espagnols, faisant comme si ils ne comprenaient pas. Là, on n'est plus dans la défense de sa langue et de sa culture, mais dans l'exclusion bête et le renfermement sur soi.

[ Dernière édition du message le 07/11/2017 à 11:11:45 ]

80
En réponse à la question de Will : pendant 30 ans, parler catalan en public était passible de prison. Pas besoin de preuve, une simple dénonciation suffisait.
C'est un peu plus hardcore que les bonnets d'âne de l'école républicaine....
De plus, l'Espagne s'est épargnée purges et procès à la fin de la dictature, ce qui a permis à bon nombre de politiques et de fonctionnaires zélés de rester en place.
Cette injustice a sans doute radicalisé les esprits de certains, le castillan étant assimilé à la langue de l'oppresseur.
81
Citation :
En réponse à la question de Will : pendant 30 ans, parler catalan en public était passible de prison. Pas besoin de preuve, une simple dénonciation suffisait.


Depuis 1970, officiellement le catalan est langue co-officielle de l’Espagne. On est en 2017.
Le français était interdit à Metz jusque le 11 novembre 1918, c'est pas pour autant que les messins veulent envahir l'Allemagne aujourd'hui.
82
Will, j'habite à Barcelone et je n'ai jamais constaté de refus de part un catalan (même indépendantiste) de parler castillan si besoin est, et cela se fait naturellement, sans crispation. Ma copine est madrilène et a aussi toujours partagé cette experience. Il n'y a aucun problème à ce niveau-là
83
+1 Youtou

[edit Napator, comme je le précise dans mon post (nos posts se sont croisés), je n'ai pas moi-même constaté le phénomène (mais pas eu l'occasion non plus) et ne connaît pas son ampleur.]

Je comprends qu'une répression suscite des contre-réactions vives ou radicales, mais je m'étonne que dans le cas de la Catalogne, on remette sempiternellement sur le tapis les ravages d'une dictature disparue depuis plus de 40 ans.

Attention : je ne nie pas la nécessité d'intégrer l'histoire pour la compréhension des situations contemporaines (c'est d'ailleurs ma grande passion), et 40 ans, ce n'est pas bien long, mais dans pas mal de discours que je vois sur la Catalogne, on dirait que le régime de Franco est encore en place ou a disparu hier.

De plus, de ce que j'en ai compris, le phénomène de refuser le castillan serait plutôt récent. En tous cas, quand j'allais assez régulièrement à Barcelone pour le boulot dans les années 90, je ne l'ai jamais vu. Notre importateur local pouvait s'adresser à quelqu'un en catalan, mon patron qui parlait espagnol (contrairement à moi) en castillan et la personne lui répondait en castillan. Voire la conversation switchait en castillan.
Il semble que ce soit plus compliqué aujourd'hui et qu'un certain nombre de catalans préfèrent même échanger avec les étrangers en mauvais anglais qu'en bon castillan. J'ignore totalement si c'est un phénomène marginal, mais lors de mon dernier voyage en Espagne, pas mal de gens, français connaissant le pays ou amis catalans m'ont mis en garde contre ce phénomène. Que je n'ai pas constaté, n'ayant fait que passer en Catalogne et m'étant arrêté chez des amis. Et ne parlant toujours pas espagnol en dehors des phrases de politesse et de commande d'un coup à boire (je m'y suis mis depuis).

[ Dernière édition du message le 07/11/2017 à 12:10:51 ]

84
Oui, pour la victimisation utilisant le franquisme comme justification modulo un arrière fond de parano complotiste anti catalane comme base à un nationalisme populiste de droite caché sous les oripaux narcissistes d'une lutte de gauche, je te suis dans le désaroi...comme toujours, alors que l'espagne est un exemple mondial de réconciliation, la résurgence de vieux fantômes surranés est le fait de ceux qui n'ont pas connu l'oppression, ont toujours joui d'un niveau de richesse et de démocratie exceptionnel, et devraient plutôt concentrer leurs forces sur les problèmes du xxi ène siècle : chômage, retraite, énergie, ogm, prix des loyers, éducation, système de santé, obsolescence programmée, paradis fiscaux, etc. Au lieu de ça le débat s'est crispé ici autour de l'urgence d'une indépendance sans aucun projet réél et de projection dans le futur. Ils ont joué depuis quelques années avec les sentiments des gens, ont cherché cette petite fibre chauvine nationaliste, ont cherché un ennemi exterieur comme toute solution, et ont fait preuve d'un cynisme têtu sans penser une seule minute rationnellement au bien être réél de la catalogne et des catalans et son insertion dans le monde réel. Triste et anachronique d'un côté, triste et contemporain (populisme nationaliste) de l'autre. Ce n'est que mon humble opinion, mais elle a su se forger par les longues discussions avec mes amis séparatistes...une fois passé le franquisme, les carlistes (justification historique), et les sentiments (comment le sentiment d'être catalan serait-il affecté par l'appartenance reconnue ou pas à l'espagne ?), il ne reste que la portion congrue : le fric. Et sur cette dernière, beaucoup de conneries sont débitées, tel un mantra, pour justifier ce qui s'apparente à une obsession construite en contre-point et comme solution à un rejet de Rajoy et de ce qu'il représente. Bref, un gloubiboulga monolithique qui évite de réellement penser à l'enssentiel et aux moyens de construire le vivre-ensemble.
Mon humble opinion du moment
85
Citation :
et devraient plutôt concentrer leurs forces sur les problèmes du xxi ène siècle : chômage, retraite, énergie, ogm, prix des loyers, éducation, système de santé, obsolescence programmée, paradis fiscaux, etc. Au lieu de ça le débat s'est crispé ici autour de l'urgence d'une indépendance sans aucun projet réél et de projection dans le futur.

Citation :
Ce n'est que mon humble opinion

Ben c'est aussi ce que m'ont dit des amis catalans. Pour eux (qui n'ont pas d'avis tranché sur cette histoire d'indépendance), c'est surtout une manoeuvre de politicards incapables de prendre à bras le corps les vrais problèmes et agitant la question de l'indépendance comme un chiffon rouge pour masquer les autres sujets et susciter une adhésion facile et émotionnelle plus que rationnelle.
86
x
Hors sujet :
D'ailleurs, j'ai retrouvé le même truc chez des militants indépendantistes bretons. Ils voient l'indépendance comme une panacée vers un avenir meilleur, arguant que nos maux viennent essentiellement de l'extérieur et de la dépendance administrative de la région, de son manque de liberté pour décider d'elle-même.

Ce à quoi je leur répond : indépendant ? OK. Mais quand la région élit au premier tour comme président Jean-Yves Le Drian, cacique du PS, alors ministre de la défense d'un pays en guerre dans un gouvernement s'étant engagé sur le non cumul des mandats, en quoi les choses seront mieux ?

Si on est pas capable de développer une nouvelle gouvernance avec de nouvelles personnes, l'indépendance n'a pas de sens et ne consiste qu'à faire en plus petit ce qui se fait déjà en plus grand.

[ Dernière édition du message le 07/11/2017 à 13:59:42 ]

87
Will : nos mots ou nos maux ?
Je me pose la question d'une boulettouille ?
88
Je ne suis pas certain que le mouvement indépandantiste catalan s'inscrive dans du chauvinisme ou du nationalisme tel que nous l'entendons.
Ce que j'ai pu entendre et lire à ces sujets est assez différent.
Pas mal de Catalans considèrent que leurs aspirations, leur manière d'être, de vivre et de penser, diffèrent énormément de celles du reste de l'Espagne. Sur des questions relatives au modèle politique, à la place de l'église, aux politiques sociales, culturelles et fiscales.
Pour aller hebdomadairement en Catalogne, je n'entends pas de repli sur soi, de rejet, juste une envie de reconnaissance et de partager un dessein et un destin différents.
Après, je peux le tromper, fréquentant majoritairement des personnes des milieux artistiques et culturels, pas nécessairement représentatifs de l'ensemble de la population.
89
Je ne suis pas un grand spécialiste de l'Espagne, n'y étant allé pratiquement qu'à Barcelone dans les années 90 et n'y ayant fait que quelques séjours dans différentes régions ces dernières années. Mais il me semble que chaque région d'Espagne est assez différente des autres. Et-ce que ça justifie une indépendance ?

x
Hors sujet :
Citation de skaperlipopette :
Will : nos mots ou nos maux ?

icon_facepalm.gif Corrigé merci.
90
Si on m'avait demandé mon avis il y a 6 mois concernant une éventuelle indépendance de la Catalogne j'aurais surement répondu que ça m'était bien égal et que j'étais sans opinion.
Par contre aujourd'hui, vu la répression totalitaire, d'une violence inouïe face à un processus de consultation démocratique (le référendum), il me parait légitime de prendre en considération le fondement politique des indépendantistes. Quand 30 citoyens se font fracasser le crâne pour avoir participé à une simple consultation populaire, on peut se demander si les politiques ayant ordonné ces actes violents méritent de rester en place...

[ Dernière édition du message le 07/11/2017 à 17:41:31 ]

91
Citation de Cola :
Si on m'avait demandé mon avis il y a 6 mois concernant une éventuelle indépendance de la Catalogne j'aurais surement répondu que ça m'était bien égal et que j'étais sans opinion.
Par contre aujourd'hui, vu la répression totalitaire, d'une violence inouïe face à un processus de consultation démocratique (le référendum), il me parait légitime de prendre en considération le fondement politique des indépendantistes. Quand 30 citoyens se font fracasser le crâne pour avoir participé à une simple consultation populaire, on peut se demander si les politiques ayant ordonné ces actes violents méritent de rester en place...


Ce post mérite d'être cité in extenso : il n'y a presque pas un seul mot, ici, dont l'usage ne démontre pas la parfaite ignorance de son sens, par celui qui en use.
Passons sur le fait que la violence puisse être, par elle-même, porteuse d'une idéologie...
Est-ce que tu as la moindre idée de ce que signifie "totalitaire" ?
Une consultation peut-elle être en même temps démocratique et illégale ?
En quoi une consultation peut-elle être refusée par au moins la moitié du peuple, et cependant "populaire" ?
Qui s'est fait "fracasser" le crâne ?
Une violence "inouïe" ? En dehors du fait qu'est inouï ce qui n'a jamais été entendu... si tu penses que la violence des forces de l'ordre espagnoles a été ici sans exemple dans l'histoire... Ben : il faut que tu étudies l'histoire.
Etc.
Vivement le 21 décembre. Qu'on en finisse.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

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[ Dernière édition du message le 07/11/2017 à 18:04:04 ]

92
Citation de patrick_g75 :
(Oui, je dis comme je cause : 'ceux' - et non pas ce.ux.lles -, et 'ils', et non pas il.elle.s.)

Evidemment.
Et bien le bonjour du côté obscur.

Je ne suis pas un "posteur-euse". Je suis un homme. Libre.

 

[ Dernière édition du message le 07/11/2017 à 22:08:37 ]

93
Assez d'accord avec Patrick. En plus, si on mesure la justesse d'une cause et le soutien qu'on lui apporte à l'aune de la violence policière qu'elle suscite, alors t'as pas fini de descendre dans la rue :-D

Je ne crois pas qu'il y ait grand monde pour défendre et accepter la violence dont ont fait preuve les policiers dans leur tentative d'empêchement du déroulement du référendum. Mais de là à juger que celui-ci soit juste pour cette seule raison...

On voit d'ailleurs à ce sujet la tartuferie des politiciens indépendantistes déclarant que la relativement faible participation au référendum était lié uniquement à l'action des forces de l'ordre. Alors que beaucoup de gens ne se sont probablement pas déplacés pour un référendum illégal et organisé par les indépendantistes sans, à ma connaissance, la présence d'opposants ni d'observateurs extérieurs pour en contrôler la régularité.
94
Citation de Will :

............
.... l'exemple du breton ... une langue assez marrante. En effet, elle n'a pas la rigidité grammaticale qu'on trouve par exemple dans le français ou dans l'allemand....
l'ordre des mots dans la phrase n'est pas strictement structuré comme elle peut l'être en français (sujet-verbe-complément).
...
des verbes qui ont des sens beaucoup plus larges qu'en français, le sens précis étant donné par le contexte de la phrase.

Résultat : il est très facile de faire dephrases à double sens ou ambiguës. Cela ne veut pas dire que la langue soit forcément ambiguë, mais sa liberté grammaticale le permet. Ceci donne des trucs très particuliers pleins d'humour car quand la langue est bien maîtrisée, une phrase peut avoir un sens immédiat plus un second sens souvent drôle ou ironique voir (assez souvent) subversif.
............


J'ai lu, Will, que le français
- est grammaticalement rigide,
- que l'ordre sujet-verbe-complèment y est 'strictement' structuré
- que le sens de ses verbes est 'étroit', sans considération pour leur contexte
- que les double sens, équivocités, et autres ambiguïtés diverses lui sont interdites (à cause de ses rigidités de construction, et de son étroitesse lexicale ?)

J'y avais vu une comparaison "performative", en effet.
Mais, s'il n'en est rien, c'est parfait !
;)

Mais il n'en reste pas moins que tous les points de cette description du français pourraient donner lieu à débat, non ?
...
Pour moi, ce sera une Sant Erwann.
Bien fraîche, merci.

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[ Dernière édition du message le 07/11/2017 à 21:53:49 ]

95
Citation :
Mais il n'en reste pas moins que tous les points de cette description du français pourraient donner lieu à débat, non ?

Certainement. Comme tous les points de la description du breton, d'ailleurs, dont je suis très loin d'être un spécialiste.

N'empêche que si tu dis en français "J'ai été envoyé au lit avec le docteur" (exemple classique de bretonisme signifiant simplement que le médecin a prescrit de s'aliter), ça va faire rigoler du monde.

Mais si tu dis "Au café aujourd'hui j'irai", il n'y a pas grand monde qui va considérer ta phrase comme grammaticalement correcte alors qu'elle le serait parfaitement en breton où l'on peut aussi bien dire "au café j'irai aujourd'hui" ou "aujourd'hui au café j'irai", tournures que j'ai souvent entendu dans mon enfance de la part de locuteurs de langue maternelle bretonne.
Indéniablement, la structure de la phrase bretonne est plus souple qu'elle ne l'est en français.

En aucune façon cela ne veut dire que le breton soit une "meilleure" langue que le français, pas plus que l'allemand n'est meilleur ou plus mauvais que le français ou le breton parce qu'il a trois genres et non deux, met les verbes à la fin de phrase ou qu'il a cinq déclinaisons. ;)

ce n'est pas parce qu'on décrit quelque chose ou qu'on compare deux choses que ces descriptions ou comparaisons sont des jugements de valeur.
96
"D'amour, vos beaux yeux, Marquise, me font mourir."

;)

Disons qu'il y a l'usage, et la forme correcte.
L'usage se constate. La correction se décrète.
Ce qui est intéressant ici, c'est évidemment de comprendre quelle est la 'logique' qui justifie la correction.
Vaste sujet...

En tout cas, très intéressant, pour moi, tes aperçus sur le breton.
Je suis passionné par la question de la traduction... Mais, j'avoue mon gallo-centrisme : c'est en définitive plus pour voir comment me frotter à l'étranger me permet de penser ma langue, plutôt que par goût pour l'exotisme.
La difficulté du "traduire" étant plus du côté du "bien écrire le français" que du côté de "bien comprendre la langue étrangère".
...

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97
Citation :
Disons qu'il y a l'usage, et la forme correcte.

Absolument. J'imagine d'ailleurs que si tu demandes à ta boulangère "une baguette madame s'il vous plaît je voudrais", elle te prendra plus pour un adepte de Star Wars que pour un lecteur de Molière ou de Ronsart que Molière pastiche dans le vers que tu as cité. :bravo:
98
Devant ma boulangère abuser de l'antéposition ? Oh, je m'en garde !
icon_facepalm.gif
;)

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Le problème caché dont peu de médias se font l’écho est que la Catalogne produit 20% du PIB de la péninsule et qui sert à payer les allocations des gens du sud (Andalous) qui vivent de prestations sociales, de travail au noir et de trafic de drogue. Sans compter le taux de fécondité très élevé par rapport aux autres provinces et la revendication par EI de cette région. http://www.atlantico.fr/decryptage/recuperation-al-andalus-au-centre-video-revendication-attentats-barcelone-diffusee-etat-islamique-3146067.html
Sous zapatero, la province autonome avait acquis des droits qui ont été repris sous Rajoy et actuellement, les Catalans se sentent opprimés. Il n'en fallait pas plus pour qu'un petit groupe extrémiste de gauche manipule la foule et provoque un soulèvement d'une grande partie de la population qui attend la libération du territoire de l'envahisseur Aragonais/Castillan.
Et puisque nous sommes sur Audiofanzine, écoutez donc cela : Lluis LLach, dernière chanson du concert pour la liberté le 29 juin 2013 au terrain de football de Barcelona.

-- 

ddore

100
Ddore ; tu confonds les partis indépendantistes Catalans avec la ligue du Nord italienne ? Tu écris ce que répétaient en boucle les médias peu informés au début de la crise... depuis, ils se sont penchés sur la question et même ces gros lourdeaux de tf1 et bmf ont fait évoluer leur discours....
Assez désappointé que l'on retombe dans ces clichés après un débat dont le niveau n'a fait que croître.