Editorial du 21 juin 2025 : commentaires
- 42 réponses
- 21 participants
- 2 279 vues
- 20 followers
Afficher le sujet de la discussion
Bien des esprits chafouins vous feront remarquer que d’années en années, la fête de la musique est devenue une espèce de blague qui, loin d’illustrer notre passion commune dans toute sa noblesse et sa diversité, n’est plus qu’un prétexte pour charger de décibels la fumée âcre de merguez mi-crues mi-brûlées qu’on trempe dans du pastis tiède aux abords de cafés se contentant de faire hurler une playlist Spotify sur une mauvaise sono poussée dans ses retranchements, laquelle finit par motiver des phrases beaucoup trop longues dans les éditos.
totounet
6204
Je poste, donc je suis
Membre depuis 14 ans
patrick_g75
9282
Je poste, donc je suis
Membre depuis 17 ans
Je me suis piégé moi-même en laissant passer la formule "esthétique du sampler" - sans lui adjoindre un petit signe d'ironie, un petit clin d'œil 
Si l'on veut s'entendre ici, il faut toujours distinguer 'technique' et 'esthétique'.
Et ce ne sera pas par goût du pinaillage lexical.
Certes, le mot n'est pas la chose, et la carte n'est pas le territoire. Mais, à pénétrer un territoire sans une bonne carte, on risque parfois de s'y perdre...
Cela, El_Nano, m'évoque très fortement ce que, dans la musique... d'avant (), on nommait, on peut encore nommer : "esthétique de la virtuosité".
Ce n'est pas bien neuf.
L'improvisation virtuose, c'est même une pratique "de très haute antiquité".
Mais, que ce soit si ancien n'est pas un défaut ! Au contraire : cela prouve la consistance du truc.
Une consistance que l'on pourrait dire "existentielle" ?
Nous avons sans doute tous besoin de ça : de vivre une vie qui ne soit pas une reprise de ce qui a déjà été vécu ?
Après, chacun sa voie. Pour moi-je, l'improvisation est par elle-même rarement innovante : la plupart du temps, elle consiste en une répétition de ce que l'on sait déjà, de ce que l'on a appris, travaillé, auparavant.
Alors, l'aspect hic et nunc de la "performance" apparaît passablement surévalué.
Ce qui n'a, évidemment, rien à voir avec la qualité... esthétique, du produit lui-même.
*
Ça, (mixer "d'une façon qui fait qu'il est difficile de retrouver les éléments distincts à la base"), pour moi-perso, c'est ce que je nomme une "esthétique". C'est-à-dire : une démarche déterminée par les caractères, la nature, de l'objet sensible créé. Et cela, sans aucune considération pour le dispositif technique, ou le processus de fabrication.
Si je fais un dessin à la plume avec l'encre de Chine, je ne vais certes pas pouvoir produire un visuel comme ceux obtenus avec pinceau et aquarelle. (Pour rester dans les médiums 'à l'eau').
Mais ce n'est pas l'usage du pinceau, plutôt que celui de la plume, ni l'usage du noir plutôt que celui de la couleur, qui vont décider de mon 'esthétique', de mon rapport à la réalité du motif, à la figuration de l'espace, etc.
Si l'on veut s'entendre ici, il faut toujours distinguer 'technique' et 'esthétique'.
Et ce ne sera pas par goût du pinaillage lexical.
Certes, le mot n'est pas la chose, et la carte n'est pas le territoire. Mais, à pénétrer un territoire sans une bonne carte, on risque parfois de s'y perdre...
Citation :
..."Esthétique de la performance".
Cela, El_Nano, m'évoque très fortement ce que, dans la musique... d'avant (
), on nommait, on peut encore nommer : "esthétique de la virtuosité". Ce n'est pas bien neuf.
L'improvisation virtuose, c'est même une pratique "de très haute antiquité".
Mais, que ce soit si ancien n'est pas un défaut ! Au contraire : cela prouve la consistance du truc.
Une consistance que l'on pourrait dire "existentielle" ?
Nous avons sans doute tous besoin de ça : de vivre une vie qui ne soit pas une reprise de ce qui a déjà été vécu ?
Après, chacun sa voie. Pour moi-je, l'improvisation est par elle-même rarement innovante : la plupart du temps, elle consiste en une répétition de ce que l'on sait déjà, de ce que l'on a appris, travaillé, auparavant.
Alors, l'aspect hic et nunc de la "performance" apparaît passablement surévalué.
Ce qui n'a, évidemment, rien à voir avec la qualité... esthétique, du produit lui-même.
*
Citation :
Moi perso j'aime beaucoup les mixes qui mélangent finement macro (entrecroisement de morceaux) et micro (manipulations de sons très courts et bruts), parfois d'une façon qui fait qu'il est difficile de retrouver les éléments distincts à la base, peu importe leur longueur ou complexité.
Ça, (mixer "d'une façon qui fait qu'il est difficile de retrouver les éléments distincts à la base"), pour moi-perso, c'est ce que je nomme une "esthétique". C'est-à-dire : une démarche déterminée par les caractères, la nature, de l'objet sensible créé. Et cela, sans aucune considération pour le dispositif technique, ou le processus de fabrication.
Si je fais un dessin à la plume avec l'encre de Chine, je ne vais certes pas pouvoir produire un visuel comme ceux obtenus avec pinceau et aquarelle. (Pour rester dans les médiums 'à l'eau').
Mais ce n'est pas l'usage du pinceau, plutôt que celui de la plume, ni l'usage du noir plutôt que celui de la couleur, qui vont décider de mon 'esthétique', de mon rapport à la réalité du motif, à la figuration de l'espace, etc.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
yorganyst
313
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 18 ans
- < Liste des sujets
- Charte