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Peut-on vraiment vivre de la musique en France?

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Sujet de la discussion Peut-on vraiment vivre de la musique en France?
Salut. Aujourd'hui après une longue méditation pour savoir si ça vaut vraiment le coup que je continu dans la musique (bon, j'ai que 18 ans hein, mais les études approchent...) tout en sachant que l'espoir d'un jour "réussir" est à peu près inaccessible, je me posais cette question, existe-t-il encore des groupes français qui gagnent leur vie uniquement grâce à la musique, sans faire de boulot à côté? Bon mis à part biensûr les quelques dizaines de groupes bien commercialisés (ce n'est pas forcément péjoratif), je ne pense pas que ce soit possible. Je parle par exemple de groupes dit "locaux" (bien que ça ne veuille pas vraiment dire grand chose, puisque tout est local à la base) qui tournent dans toute la France dans des salles petites ou moyennes.

Quel est votre avis sur la question? Ou bien gagnez-vous vous-même votre vie en jouant et tournant?
Personellement, la musique m'éclate, mais si c'est pour foirer mes études alors que je sais pertinemment qu'il est impossible de réussir, c'est pas la peine.

J'attend vos opinions.
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Le gros problème de la musique en france est la stabilité de l'emploi:
Tant que l'on fait des cachetons ou des petits concerts,... c'est très très difficile d'en vivre mais par contre dès que l'on a un emploi stable, on est sur de ne pas avoir de problèmes.
Par exemple, je suis musicien classique: tant que je vais faire des petits cachetons a droite a gauche, il faut que je trouve une autre source de revenus parce que cela ne suffit pas. Mais si un jour je trouve une place dans un orchestre permanent, le début de carrière tourne autour de 3x le SMIG.
ça fait une sacrée différence pas facile a expliquer
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J'ai eu l'occasion de jouer (en jam) et de discuter avec le batteur Yoann Serra en 2003. Après son DEM de jazz à Nice, il tourne un peu partout sur les scène de jazz avec les plus grands et fait en moyenne 100 concerts par an. Il avait (je ne sais si c'est encore le cas) le statut d'intermittent et son problème étaient les cachets non déclarés (pas de son fait, mais parce que ça coûtait trop cher à ceux qui l'employaient). Donc, de son propre aveux, il "galèrait". Et pourtant, c'est très loin d'être un mauvais (il a un CV éloquent voir ici pour info ). Ok, cette info date de près de 3 ans mais je ne pense pas que les problèmes qu'il rencontre lui appartiennent en propre et qu'ils aient disparu.

Je ne dis pas cela pour infirmer le fait qu'on puisse vivre de la musique en France. Je dis cela parce qu'en vivre, ça implique aussi les galères et qu'il faut être prêt à les accepter.
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Citation : Je dis cela parce qu'en vivre, ça implique aussi les galères et qu'il faut être prêt à les accepter



...clair...+1...

...et la vie de famille dans tout ça!...ça peut poser probleme!...même si "l'organisation" est de rigueur, quand en plus de galere point de vue carriere, y a ta nana qui se barre!....c'est le HP assuré! :clin:

Citation : son problème étaient les cachets non déclarés (pas de son fait, mais parce que ça coûtait trop cher à ceux qui l'employaient).



Je ne comprend pas trop pourquoi? mais bon!

bien sur qu'il est de mise de faire des choix, et donc de renoncer à pas mal de choses....je suis d'avis que le fond de la question est morale finalement...faire de la musique n'implique pas seulement de faire plus moins "l'unanimité" devant le communauté "musicologique" ou mélomane, et ainsi de faire de l'argent (vivre bien dans ses charentaises et ne pas avoir peur du lendemain!).
A mon humble avis, il faut être prêt à ne pas vivre comme un "fonctionnaire",il faut courir partout, prendre des risques!
...beaucoup cherchent la sédentarité "capitaliste", le confort tout en étant "musicien engagé", "orienté vers les autres".... patati patata ....et je pense que c'est ça qu'il faut s'enlever de la tête...

...coeur qui brule, prends garde à ses grands appétits !....

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Citation : Je ne comprend pas trop pourquoi? mais bon!



quant tu es intermitent, pour pouvoir beneficier du regime et profiter des avantages tu dois déclarer un certains nombres d'heures de travaille (il me semble qu'il faut travailler un truc comme 500 heures par ans minimum...mais je suis pas spécialistes je peux me tromper)

donc si tu fais des concerts au black, tu peux pas déclarer ces heures de travaille, et si tu n'atteind pas le nombres d'heures minimum, tu l'a dans le cul.

enfin je supose que c'est pour ca...



Citation : beaucoup cherchent la sédentarité "capitaliste", le confort



il n'y a rien de confortable a etre musicien dans un regime capitaliste...
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Citation : enfin je supose que c'est pour ca...



Oui, c'est pour ça.
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Je compare souvent (du haut de mon jeune âge) 2 catégories (parmi d'autres)de jeunes :
- ceux qui font des études à rallonge (genre master ou formations à gogo) pour au final chercher du boulot à 23-26 ans et galérer avant d'avoir leur sédentarité qu'on leur a promis depuis toutes ces années.
- les doux rêveurs qui tentent toute leur jeunesse (au moins) de percer dans le domaine artistique, percer dans le sens se faire une place au chaud, et qui se donne au bas mot jusqu'à la trentaine pour atteindre certains objectifs comme les tournées, la scène régulière, se faire un nom etc...

Dans ces deux cas, qui représente bien deux ambitions de nature opposée (en tout cas, études pour stabilité VS pas d'études pour l'arrache, avec but> la thune qd même), j'ai vu que toute cette masse dans ces deux catégories se retrouvaient un peu dans la même galère entre 20 et 30 ans : pas de thunes, projets en cours, travail pas ou peu rémunéré, pas de garantie dans l'avenir (chacun ses illusions).

Ma comparaison est caricaturée, pour pas en faire un pavé, mais dans l'ensemble c'est pour dire que quite à galérer, autant faire ce qu'on aime, que les études n'apportent plus autant de garanties aujourd'hui. :ange:

Au final, choisir d'essayer de vivre de la musique n'est pas "le mauvais choix", notion qui apparait chez moi et j'en suis sûr chez beaucoup de jeunes qui se voient freinés par les parents, l'entourage (qui souvent n'y connait rien en ce qui concerne le monde artistique). J'en connais qui doivent ou ont dû faire un effort énorme pour convaincre leurs parents, qui ensuite lavés de cette pression parentale, peuvent enfin ne plus culpabiliser, et recentrer leurs doutes vers des choses plus essentielles.

Aussi les média donne une certaine vision de la musique qui n'aide pas les jeunes je trouve.
Gros pavé pour pas grand chose... :oops:
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Pour revenir au gars avec ses cachets non déclarés... moi non plus je ne comprend pas bien !

s'il est pro, il monte une asso 1901 avec sa copine ou sa mère comme président et qui lui fait des fiches de paye avec cet argent au black (qui n'est alors plus qu'un achat de prestation payé en espèces)...

voire même qui lui fait des fiches de paye sur des concerts fictifs réalisés dans sa salle de bain ou à kouala lumpur (sud !).

tout le monde fait ça.
;-)
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Citation : voire même qui lui fait des fiches de paye sur des concerts fictifs réalisés dans sa salle de bain ou à kouala lumpur (sud !).

tout le monde fait ça.



Il y a des choses que je ne peux pas dire ici mais tu as raison.
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Citation : enfin je supose que c'est pour ca...


Retraite, sécurité sociale, droit à la formation... Les musiciens aussi doivent avoir le droit de vivre comme les autres...

Citation : s'il est pro, il monte une asso 1901 avec sa copine ou sa mère comme président et qui lui fait des fiches de paye avec cet argent au black (qui n'est alors plus qu'un achat de prestation payé en espèces)...



Désolé le druide, ton histoire ne tient pas tout à fait, quand tu prends 100 euros au black tu touches 100 euros. Mais si tu dois déclarer tes 100 euros par l'intermédiaire d'une asso (ou autre) tu laches la moitié aux caisses sociales, aux impots... sans compter la paperasse et tout son lot d'emmerdes. C'est l'employeur qui devrait s'ffranchir de tout ça!
Au volant les hommes deviennent des automobilistes...
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Head Minerve, tu oublies que ceux qui veulent vraiment la stabilité ne font pas forcément des études à rallonges, mais essayent de rentrer dans la fonction publique :bravo:
On ne compte plus les artistes - musiciens, écrivains... - qui étaient dans un ministère, à l'IRCAM, ou même profs ! ;)
Moi je suis fonctionnaire, et je peux faire de la musique sans me préoccuper de savoir si ce mois ci je vais bouffer que des pates ou pas parce que j'ai pas trouvé assez de concerts....
Alors après je pense qu'il y a deux approches : ceux qui disent que pour sortir quelque chose de potable il faut bouffer de la vache enragée, et ceux qui se libèrent des contraintes matérielles et qui ne font vraiment QUE ce qui leur plaît :|

Citation : peuvent enfin ne plus culpabiliser, et recentrer leurs doutes vers des choses plus essentielles.



Là je suis pas d'accord. A 18-20 ans il n'y a pas grandchose de plus important - même si on en est pas vraiment conscients - que de déterminer comment on va subsister plus tard, tout simplement parce que le champ des possibles est immense et que ça vaut vraiment le coup de balayer le plus large possible.:oops2:

Maintenant, ça n'engage que moi... :diable:
Sic itur ad astra : laborare.