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A quoi sert (encore) un label actuellement?

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Sujet de la discussion A quoi sert (encore) un label actuellement?
Je me pose la question car vient poindre le choix de faire tout en stand alone, c'est à dire se bouger le cul soi-même pour faire sa promo mais récolter 100% des ventes ou passer par un label...
Y a-t-il des labellisés contents? Merci.
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Tiens pour revenir au sujet des labels et en particuilier un de ceux que je citais en page 1, j'ai rencontré une autre "victime" la semaine passée... Ils serait temps de faire cesser ces escroqueries.
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Toujours dans les labels. Un label allemand assez connu des amateurs : Massacre Records, ils demandent 5.000 eur pour figurer sur leur label... et ils trouvent des groupes qui les donnent...
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Curieux de savoir quelle proportion de ces groupes récupèrent leur mise et quel est le service rendu pour ce prix, sans parler des conditions contractuelles. Parce que si c'est juste pour avoir le droit de figurer au catalogue et de pouvoir mettre le logo (label) sur son CD j'ai un gros doute sur le retour sur investissement. Pour ce prix autant créer son propre label et se payer un bon attaché de presse.

Cela dit c'est assez symptomatique d'une tendance de fond. Presque plus personne ne prend le risque d'investir pour les artistes. Ça a commencé depuis longtemps avec la quasi généralisation de la licence à la place du contrat d'artiste (l'artiste doit arriver avec sa prod auto-financée et finalisée, son visuel etc). Maintenant on commence avec une part des frais de promo qui sont demandés aux artistes.

Dans le cas dont tu parles la maison de disque devient presque un simple prestataire de service (de commercialisation/promotion) contre rémunération. A la limite pourquoi pas? Un label communautaire où x artistes mettraient en commun leurs budgets promotions, notamment pour rémunérer quelqu'un qui ne s'occuperait que de ça, ne fonctionnerait pas très différemment. Encore faut-il que le service soit à la hauteur des sommes investies.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Le problème c'est que si le label vient ponctionner de l'argent à l'artiste ce dernier se demandera toujours si il a été retenu en fonction de ses qualités ou simplement parce qu'il était ok pour payer 5.000 euros.
Le label ne fait dès lors plus office de filtre.

Pour le reste tu n'auras jamais la réponse de savoir si les groupes récupèrent leur investissement... c'est l'omerta ;)

[ Dernière édition du message le 06/06/2012 à 12:42:01 ]

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Pas faux mais dans l'alternative label communautaire où plusieurs artistes mettraient leurs budgets en commun le problème est le même. Untel qu'on aime bien on ne le prend pas parce qu'il n'a pas le budget. Untel qu'on trouve pas très bon mais qui veut absolument être de l'aventure et qui amène juste ce qu'il manque pour finaliser le projet on le prend. Quel groupe n'a jamais choisi tel musicien qui n'était pas celui qu'ils préféraient mais parce celui-là a une grande camionnette pratique pour les tournées?

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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J'y avais déjà pensé à ce label communautaire... mais bon encore une fois il y aura des gens qui bosseront et d'autres qui voudront juste rentrer dans le bazar et mettre les pieds sous la table + des tensions. L'aventure a été tentée au niveau de la BD https://www.bodoi.info/news/2011-04-13/lassociation-retour-aux-sources-ou-point-de-non-retour/46536

http://www.actuabd.com/La-tragedie-de-l-Association-acte,11673

[ Dernière édition du message le 06/06/2012 à 13:02:21 ]

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C'est pour ça que je pense que ça ne peut fonctionner à long terme que si les rôles sont clairement séparés, comme dans un vrai label. Et encore, il ne faut pas imaginer que dans un vrai label il n'existe pas de tension, par exemple entre les artistes et les responsables de la com.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Oui c'est sur qu'en cas d'insuccès les uns et les autres vont se renvoyer la balle...
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Ce qu'il faut attendre d'un label c'est qu'il fasse son boulot de label, cad tout mettre en œuvre pour contribuer par son travail au succès de l'artiste. Dans tous les cas ce ne sera jamais autre chose qu'une obligation de moyens, jamais de résultat.

Mais il est clair que plus le label mise "de sa poche", plus on a les garanties qu'il fera le maximum. Malheureusement, du point de vue label, qui connaît mieux l'état du marché que n'importe qui, la prise de risque sur fonds propres est devenue plus l'exception que la règle.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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D'où le risque de dérive où le label se dit que plus il prend d'artiste qui lui versent 5.000 boules, plus il gagne. C'est la cas avec Fakto. Pour moi il avait encore un tant soi peu bossé mais pour d'autres il a rien foutu.. rien de rien...
S'il n'y a pas d'obligation de résultat il faut quand même une obligation de moyens...
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Qu'un label signe un artiste et se rende compte après avoir tâté le terrain que, finalement, non, le produit n'est pas vendable, ou avec des investissements promo tels que ce ne sera pas rentable, ça arrive. Dans ce cas, si le label laisse le produit dans un tiroir et ne soutient plus l'artiste, celui-ci est en droit de demander d'être libéré de son contrat. Éventuellement avec un petite indemnité de rupture à l'amiable si le label avait déjà engagé pas mal de frais.

Par contre si le label demande de l'argent la moindre des choses est d'exiger des factures détaillées des prestations effectuées en contrepartie. Sinon ça ouvre les portes à toutes les escroqueries.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


[ Dernière édition du message le 06/06/2012 à 18:29:54 ]

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Là c'était clairement le cas. Le gars n'a jamais fourni de détail et posait des lapins en prétextant soit qu'il s'était fait cambrioler, soit que son frangin était mort (il a du mourir plusieurs fois).
Maintenant il s'est reconverti : il propose la même escroquerie mais pour du booking, à savoir qu'il demande aux groupes de payer avant même de leur avoir trouvé une date de concert...
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Des contrats, toujours des contrats et comprendre ce qu'on signe. Note ça marche dans les deux sens. Des artistes spécialistes de l'arnaque de leur entourage il y en a aussi. J'en ai un dans le collimateur et il ne perd rien pour attendre. Depuis il a recommencé avec un manager qui a eu le tort de l'aider à la confiance, sans contrat. Moi je me suis blindé et quand je vais lui tomber dessus il ne va rien comprendre.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Oui voilà... toujours avoir en tête la chanson de Kaa "Aie confiaaaance, crois z'en mouaaa" ;)
Mais même avec un truc signé... je sais qu'il y a eu des plaintes déposées contre le gars mais c'est comme pisser dans un violon.
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Citation :
Dans tous les cas ce ne sera jamais autre chose qu'une obligation de moyens, jamais de résultat.


comme tu dit tant que les labels font leur job moi je leur crache pas dessus , leur boulot c'est d'investir et de mettre des moyens pour un maximum de résultat . si il le font pas ou le font à coup de miètte de pain fuyez les labels ça sert à rien .

pour ce qui est du résultat là ok il sont pas responsable si l'artiste décolle pas si ça marche pas . le public reste maitre de tout
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Topic très interessant à parcourir, mais je crois qu'absorbés par les logiques du marché de la musique, on en oublie tous l'essentiel, le facteur X qui fait que tout ce que vous dîtes (et qui est, par ailleurs, vrai) peut être chamboulé en quelques secondes : LE TALENT. Je n'ai pas vu ce mot très souvent dans ce sujet, et pourtant c'est le nerf de la guerre à mon humble avis. (certains ronchons vont dire : "NON C'EST L'ARGENT" Ok merci pour le scoop. :oops2: )

Regardez les groupes que vous aimez, et la plupart n'ont pas ce parcours que vous décrivez, parce qu'à un moment donné, il s'est passé quelque chose qui a bouleversé les gens. Une chose que même les producteurs les plus durs, ont été obligés de reconnaître, ou se sont mordus les doigts de rater.

Une voix, une riff de guitare, un morceau, des paroles qui touchent, une alchimie, et n'importe qui peut dire "BANCO !", c'est en tout cas mon avis !

Alors à ce moment là, si c'est un label qui vous signe, ce sera utile, si c'est une major pareil !

Il faut sortir un peu de toute cette théorie et faire de la musique tout simplement. Car être obsédé par les logiques du marché de la musique, c'est déjà un peu se perdre, à mon avis.

Je pense que le talent, l'authenticité et la volonté paient toujours, même si je vais sûrement me faire traiter de tous les noms pour avoir dit ca. J'avais juste envie que ça apparaisse sur ce topic, qui me paraissait un peu trop défaitiste. :bravo:

[ Dernière édition du message le 09/07/2012 à 01:31:28 ]

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C'est ce que j'ai dit en substance plusieurs fois dans ce sujet. Des artistes ont réussi à percer sans l'aide de labels. D'où la question principe : à quoi servent-ils encore? ;)
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hello SP|ne ,
peux tu etre plus precis ?
Quels artistes ont perce sans Label ??
ZgOgOr
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Ils servent à vendre. Un label c'est une enseigne. C'est Carrefour ou Auchan pour un fabriquant de biscuits. Si tes biscuits sont distribués et promus par Carrefour ou Auchan tu vas en vendre beaucoup beaucoup plus (mais avec une beaucoup plus petite marge) que s'ils sont distribués dans 3 épiceries de quartier. C'est juste du commerce.

Après, la façon dont tu as fini par arriver dans les rayons et les dépliants publicitaires de Carrefour ou Auchan est effectivement différente pour chacun. Mais au final c'est le consommateur qui décide. S'il n'aime pas tes biscuits après y avoir goûté et ne les achète plus, ils seront retirés des dépliants publicitaires puis des rayons.

Du point de vue d'un commercial la musique est un produit comme un autre.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Citation de zgogor :
hello SP|ne ,
peux tu etre plus precis ?
Quels artistes ont perce sans Label ??


Stromae par exemple.

Au niveau rock je continue à suivre quelques petits groupes qui arrivent à avoir plus de fans sans labels que pas mal de groupes labellisés. Par exemple "Earlyrise" ou "The nearly Deads". Ils ont d'excellentes compos, ils jouent bien et ils utilisent les moyens modernes de com. par exemple en payant pour que leur video soit featured sur Youtube. Du coup ça enclenche le bouche à oreille. je suis sur qu'avec un gros coup médiatique genre être sur la BO du prochain Hunger games et ça décolle comme une fusée.

Dans le rayons vieilles gloires qui repassent à l'autoprod : Iggy Pop, Metallica.

[ Dernière édition du message le 09/07/2012 à 10:32:12 ]

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Stromae n'a pas percé sans label. A l'époque de ses clips buzz "les leçons de Stromae" il avait déjà signé en édition chez Because. Quant à "Alors on dance" c'est NRJ (chez qui il était stagiaire) qui l'a lancé. Depuis il a signé en major.

Quant aux vieilles gloires qui tentent (pas toujours avec succès) de se passer de label, leur nom est déjà un label en soi de par leur notoriété. Ce n'est absolument pas le cas d'un nouvel artiste.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Pour Stromae, ça va à l'encontre de ce qu'il raconte alors....Il a déclaré avoir son propre label dans une interview que j'ai vue sur Youtube (où il explique aussi la genèse d'Alors on danse)

[ Dernière édition du message le 09/07/2012 à 12:30:39 ]

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Merci et bravo à tous, top votre discussion !
je ne vannes pas = c'est passionnant et m'apprends beaucoup
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en résumant de façon un peu triviale, émerger pour un artiste, c'est un peu comme ...
dans un embouteillage =
que tu roules en Rolls, en Ferrari ( majors), ou en Renault ( indés),
faut énormément d'énergie, de chance et de talent pour s'en sortir !!!
D'ou l'intérêt de débuter en 2 roues ( auto prod) pour tester ses compétences ???
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C'est surtout que l'autoprod, même si c'est une galère, c'est aussi la liberté !

Notre 1er E.P on l'a fait presser à 1000 exemplaires et on a tout fait nous-mêmes, les morceaux évidemment, pour l'enregistrement on a fait ca dans le home studio d'un gars, mais on était là pour l'editing, le mixage, toutes les étapes du son sauf le mastering en gros, qu'on a fait faire ailleurs.

Ensuite on s'est occupés des démarches SACEM, SDRM, des visuels, de trouver un presseur, de l'envoi et évidemment du paiement de tout ça. Au final, énormèment d'énergie et d'argent dépensés mais le résultat nous ressemble, c'est NOTRE CD, on est fier de le présenter etc...

Le revers de la médaille c'est qu'on a aucune promo, aucune distribution, aucune aide et qu'on s'est tapés tout le boulot, mais en même temps on a tellement appris sur toutes les étapes pour sortir un disque que c'était génial !

Maintenant on cherche un label parcequ'on aimerait, si possible pouvoir déléguer un peu tout ca et faire rentrer d'autres gens dans le processus pour que ce soit plus "pro" et encore plus enrichissant :-D

Au final, jpense pas que y'ait de processus mieux qu'un autre, ca dépend juste de l'état de développement de ton projet, de ta motivation, de tes moyens, de tes réseaux. En fonction de tout ça, il faut trouver le modèle qui te convient le mieux ou alors pourquoi pas, inventer un nouveau modèle pour pouvoir réaliser ton projet !

[ Dernière édition du message le 10/07/2012 à 01:51:03 ]