A quoi sert (encore) un label actuellement?
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Sp|ne
1821
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
Sujet de la discussion Posté le 13/02/2012 à 16:47:50A quoi sert (encore) un label actuellement?
Je me pose la question car vient poindre le choix de faire tout en stand alone, c'est à dire se bouger le cul soi-même pour faire sa promo mais récolter 100% des ventes ou passer par un label...
Y a-t-il des labellisés contents? Merci.
Y a-t-il des labellisés contents? Merci.
Sp|ne
1821
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
41 Posté le 16/02/2012 à 08:57:00
Citation :
On trouve partout des cartes Itunes prépayées, ça fonctionne comme les cartes de téléphone... par contre je n'ai jamais vu personne en acheter...
Acheter? Alors qu'on est déjà obligé d'acheter ses clopes, son forfait gsm, son abonnement à WOW... Non quoi...
imagho
366
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 13 ans
42 Posté le 16/02/2012 à 09:26:10
je suis sur un label qui fonctionne en forme associative - nous sommes tous en licences libres.
J'y trouve mon compte: j'ai un home studio, je fais la musique de mon coté, tranquille; Quand le disque est fini, je l'envoie au label qui se charge:
- de payer le mastering
- de trouver le gars qui fera l'artwork, le payer
- de payer le pressage
- de la distribution en magasins (avec un distributeur, pas en direct) et plateformes
- de la promo
En échange de tout ça, je reçois des cd que je peux vendre - le label ne me les fait pas payer, meme quand j'ai vendu le premier stock et que j'en redemande -
comme je suis en licences libres, j'ai démissionné de la sacem - donc je ne touche pas de royalties - j'ai conscience que mes ventes sont maigres de toute façon, et je sais aussi que si elles devaient augmenter il y aurait repressage et là, on pourrait rediscuter d'une répartition. En attendant les ventes de mes disques et de ceux des autres artistes alimentent la caisse commune et permettent de continuer à fonctionner.
Ce que j'en retire:
- visibilité puisque le label est connu et reconnu, coté underground (le label a une belle éthique et ça se sait) et coté presse kioske (inrocks qui soutiennent depuis longtemps, libé (itw double page avec photos pour une de nos artistes l'année dernière)...). J'ai été nominé au prix des Qwartz en 2009, catégorie "meilleur album", en compétition avec 7 autres albums dont Autechre et Battles. Impossible en autoprod d'accrocher ce genre de distinction, en tout cas il me semble.
- confort car je n'ai rien à gérer et à payer - je fais les morceaux chez moi, à mon rythme - alors, oui, je paye mon matos, mais si je faisais du velo ou de la photo, personne ne me payerait mon velo ou mon appareil... Une fois que j'ai envoyé mon cd-r des mixes, j'attends et découvre la version masterisée (je donne mon feu vert quand je suis ok), puis la pochette (pareil, rien ne se fait sans mon accord), puis les chroniques dans la presse...
- amitié, qui s'est développé au fil des années, avec les gens du label ET certains artistes, que j'apprécie en tant qu'auditeur et comme personnes.
- éthique: il n'est jamais, mais alors JAMAIS question de sous entre nous - bien sur le label empoche nos maigres bénéfices, et sort d'autres albums avec - c'est un peu comme la retraite, à l'envers: les actifs cotisent pour les futurs actifs . Je ne suis pas fan de tous les groupes du label, ni de tous les disques, mais je suis fier de faire partie de l'équipe, et heureux de connaitre tous ces gens.
A coté de ça j'ai un taf. Si je voulais gagner plus de sous avecla musique je pourrais lancer mon propre label et presser mes cd et chercher à les vendre, mais les bénéfs ne rentreront qu'après avoir payé mastering + artwork + pressage, sans bénéficier de la visibilité du label... et j'aurai sacrément plus de taf...
Je ne cherche à convaincre personne, surtout pas ceux qui veulent (rêvent) de vivre de leur musique --- je témoigne simplement de ce que je vis et connais.
J'y trouve mon compte: j'ai un home studio, je fais la musique de mon coté, tranquille; Quand le disque est fini, je l'envoie au label qui se charge:
- de payer le mastering
- de trouver le gars qui fera l'artwork, le payer
- de payer le pressage
- de la distribution en magasins (avec un distributeur, pas en direct) et plateformes
- de la promo
En échange de tout ça, je reçois des cd que je peux vendre - le label ne me les fait pas payer, meme quand j'ai vendu le premier stock et que j'en redemande -
comme je suis en licences libres, j'ai démissionné de la sacem - donc je ne touche pas de royalties - j'ai conscience que mes ventes sont maigres de toute façon, et je sais aussi que si elles devaient augmenter il y aurait repressage et là, on pourrait rediscuter d'une répartition. En attendant les ventes de mes disques et de ceux des autres artistes alimentent la caisse commune et permettent de continuer à fonctionner.
Ce que j'en retire:
- visibilité puisque le label est connu et reconnu, coté underground (le label a une belle éthique et ça se sait) et coté presse kioske (inrocks qui soutiennent depuis longtemps, libé (itw double page avec photos pour une de nos artistes l'année dernière)...). J'ai été nominé au prix des Qwartz en 2009, catégorie "meilleur album", en compétition avec 7 autres albums dont Autechre et Battles. Impossible en autoprod d'accrocher ce genre de distinction, en tout cas il me semble.
- confort car je n'ai rien à gérer et à payer - je fais les morceaux chez moi, à mon rythme - alors, oui, je paye mon matos, mais si je faisais du velo ou de la photo, personne ne me payerait mon velo ou mon appareil... Une fois que j'ai envoyé mon cd-r des mixes, j'attends et découvre la version masterisée (je donne mon feu vert quand je suis ok), puis la pochette (pareil, rien ne se fait sans mon accord), puis les chroniques dans la presse...
- amitié, qui s'est développé au fil des années, avec les gens du label ET certains artistes, que j'apprécie en tant qu'auditeur et comme personnes.
- éthique: il n'est jamais, mais alors JAMAIS question de sous entre nous - bien sur le label empoche nos maigres bénéfices, et sort d'autres albums avec - c'est un peu comme la retraite, à l'envers: les actifs cotisent pour les futurs actifs . Je ne suis pas fan de tous les groupes du label, ni de tous les disques, mais je suis fier de faire partie de l'équipe, et heureux de connaitre tous ces gens.
A coté de ça j'ai un taf. Si je voulais gagner plus de sous avecla musique je pourrais lancer mon propre label et presser mes cd et chercher à les vendre, mais les bénéfs ne rentreront qu'après avoir payé mastering + artwork + pressage, sans bénéficier de la visibilité du label... et j'aurai sacrément plus de taf...
Je ne cherche à convaincre personne, surtout pas ceux qui veulent (rêvent) de vivre de leur musique --- je témoigne simplement de ce que je vis et connais.
Sp|ne
1821
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
43 Posté le 16/02/2012 à 09:45:57
Oui les labels associatifs ça peut être une solution.
pierrotlepiednoir
278
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 14 ans
44 Posté le 16/02/2012 à 10:18:57
Citation :
- éthique: il n'est jamais, mais alors JAMAIS question de sous entre nous
il est bien la le problème tant que les gens bossent pour zéro balle réclament rien ou que y a pas de business véritablement mit en place dans le projet c'est bisounours la musique ont est tous copains ça roule lol dans c'est conditions là c'est toujours bien
Citation :
A coté de ça j'ai un taf
et ba voila pourquoi ça te coute rien et que tu t'en bas les couilles ( entre guillemet ) ta une sécurité d'emploi et du steak qui rentre tous les jours à la barraque alors c'est cool la prod dans c'est conditions là lol
malheureusement pour un musicien réalisateur qui veux crouter à 100% de son taf sans rien dérrière sans aucunes sécurité c'est baisé c'est mort
Sp|ne
1821
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
45 Posté le 16/02/2012 à 10:24:02
Citation :
malheureusement pour un musicien réalisateur qui veux crouter à 100% de son taf sans rien dérrière sans aucunes sécurité c'est baisé c'est mort
ca c'est sur.
Un truc que je pige pas dans ton label associatif c'est que tu dis que "des gens" s'occupent de toutes les "merdes", promo, payer le pressage etc.. Comment ils s'y retrouvent?
imagho
366
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 13 ans
46 Posté le 16/02/2012 à 10:44:21
comment ils s'y retroUvent?
financièrement, par les ventes des cd deja sortis - rien ne sort tant que le compte est pas à flot
humainement, le gars est passionné, c'est aussi con que ça - lui aussi a un taf à coté
Piednoir: le bisounours il fait ce qu'il veut, il te demande pas d'adhérer - et surtout il croit pas possible de vivre d'une musique totalement indépendante en france, alors il a fait un autre choix - dans 30 ans il jouera encore parce que la musique ne sera pas synonyme d'échec ou de contrainte, mas de plaisir - c'est pas toujours le cas de ceux qui veulent en vivre...
le topic c'est pas "à quoi sert un label pour un musicien qui veut vivre de sa musique", je crois
et je n'ai pris personne de haut, alors essaie de faire pareil
financièrement, par les ventes des cd deja sortis - rien ne sort tant que le compte est pas à flot
humainement, le gars est passionné, c'est aussi con que ça - lui aussi a un taf à coté
Piednoir: le bisounours il fait ce qu'il veut, il te demande pas d'adhérer - et surtout il croit pas possible de vivre d'une musique totalement indépendante en france, alors il a fait un autre choix - dans 30 ans il jouera encore parce que la musique ne sera pas synonyme d'échec ou de contrainte, mas de plaisir - c'est pas toujours le cas de ceux qui veulent en vivre...
le topic c'est pas "à quoi sert un label pour un musicien qui veut vivre de sa musique", je crois
et je n'ai pris personne de haut, alors essaie de faire pareil
pierrotlepiednoir
278
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 14 ans
47 Posté le 16/02/2012 à 11:23:36
Citation :
je crois
et je n'ai pris personne de haut, alors essaie de faire pareil
oh c'est pas méchant le prend pas mal c'est une petite tape sur l'épaule: lol: lol
imagho
366
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 13 ans
48 Posté le 16/02/2012 à 11:28:37
j'ai les épaules sensibles, faut croire ceci dit, je suis ok pour admettre que c'était pas méchant -
comme dit dans le message, c'est mon expérience, je la partage avec vous ici, j'ai pris le temps de bien rédiger pour etre clair, après chacun en fait ce qu'il en veut
et puis, pour finir, moi aussi j'aimerais bien vivre de ma musique - mais j'y crois pas une seconde, en vrai
comme dit dans le message, c'est mon expérience, je la partage avec vous ici, j'ai pris le temps de bien rédiger pour etre clair, après chacun en fait ce qu'il en veut
et puis, pour finir, moi aussi j'aimerais bien vivre de ma musique - mais j'y crois pas une seconde, en vrai
Sp|ne
1821
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
49 Posté le 16/02/2012 à 11:32:01
Y a moyen de vivre de la musique, mais surtout de celle des autres... cfr les quelques exemples que j'ai posté au début
#Houba
6572
Membre d’honneur
Membre depuis 16 ans
50 Posté le 16/02/2012 à 11:33:50
Je trouve ça très bien ce principe de label associatif amateur pour musiciens amateurs:
- Ça structure l'amateurisme
- Ça répond à un besoin côté artistes puisqu'il y a de moins en moins de places à prendre dans le business pro
- Ça répond aussi à un besoin côté public qui ne s'y retrouve pas dans le magma des autoproduits
Je suis persuadé qu'on ne reviendra pas en arrière. Il ne restera un jour que quelques grands labels pro avec quelques poignées de stars du show business très rentables. Les autres artistes, même s'ils ont leur "petit" public, ne trouveront plus de labels pro. Ces labels associatifs ne sont donc en aucun cas cas une concurrence déloyale pour les pro. Au contraire, ils serviront sans doute de réservoir de talents, en lieu et place des petits labels pro actuellement à l'agonie.
- Ça structure l'amateurisme
- Ça répond à un besoin côté artistes puisqu'il y a de moins en moins de places à prendre dans le business pro
- Ça répond aussi à un besoin côté public qui ne s'y retrouve pas dans le magma des autoproduits
Je suis persuadé qu'on ne reviendra pas en arrière. Il ne restera un jour que quelques grands labels pro avec quelques poignées de stars du show business très rentables. Les autres artistes, même s'ils ont leur "petit" public, ne trouveront plus de labels pro. Ces labels associatifs ne sont donc en aucun cas cas une concurrence déloyale pour les pro. Au contraire, ils serviront sans doute de réservoir de talents, en lieu et place des petits labels pro actuellement à l'agonie.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
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