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Test du Nomad Factory Magma - Rack à Gogo

8/10
Award Qualité/Prix 2012
2012
Qualité/Prix
Award

Nomad Factory met de côté sa gamme de plugs vintage pour nous présenter un rack de traitement embarquant 65 effets et plusieurs possibilités de routing. Le pendant virtuel des multieffets qui garnissaient nos racks 19" ?

Alors que le monde du hard­ware nous a habi­tués à des racks concen­trant diffé­rents effets, comme des chorus, distos, délais, flan­ger, réverbes et autres, le monde virtuel a plutôt misé pendant de nombreuses années sur des plug-ins spécia­li­sés, par caté­go­rie ou type d’ef­fets, et l’on a attendu long­temps (et on attend toujours pour certains) de sérieux équi­va­lents à des machines excep­tion­nelles comme les Kurz­weil KSP8, TC Elec­tro­nic System 6000 MkII ou Even­tide H8000FW, pour ne citer que trois exemples. Certes, deux des trois fabri­cants cités ont proposé des plug-ins repre­nant certains algo­rithmes de leurs machines, mais toujours sous la forme une fonc­tion/un plug, quand ce n’est pas comme TC pour les lier à un autre hard­ware, comme la défunte (raaaahhh…) Power­Core. Quelques éditeurs ont néan­moins tenté l’aven­ture, et offert des produits souvent perfor­mants. Ainsi des PSP Audio­ware Nitro et N2O (pour être trans­pa­rent : je ne devrais pas dire du bien de ce dernier, ayant réalisé des présets inclus dans la banque d’usine), d’Artillery (et son très réussi concept de commande via clavier) ou Effec­trix de Sugar Bytes, SFX Machine Pro de The Sound Guy, Nebula 3 Pro de Acus­tica Audio, les plus spécia­li­sés Nectar et Ozone d’iZo­tope ou VKFX d’Over­loud, et bien d’autres encore.

Machine de test

MacPro Xeon 3,2 GHz
OS 10.6.8
Logic Pro 9.1.7
Peak Pro 7.0.3
Nomad Factory Magma 1.0.1

Sans comp­ter un des gros avan­tages du logi­ciel, son prix, même s’il peut sembler évident qu’il ne faut pas attendre d’un plug à 99 euros les mêmes quali­tés sonores que celles d’une bécane à 14 000 euros (et n’ou­blions jamais l’as­pect envi­ron­ne­ment : qualité des conver­tis­seurs, de l’hor­loge, du système d’am­pli­fi­ca­tion/diffu­sion. Et, au bout de la chaîne, de celles des oreilles…). Il y a pour­tant quelques solu­tions permet­tant de créer ses propres multief­fets, Reak­tor de Native Instru­ments, bien sûr, ou des solu­tions comme Bidule de Plogue ou la défunte V-Box du défunt Bias. On peut citer encore les présets de Chan­nel dans les diffé­rentes DAW, qui offrent en un clic un assem­blage de plugs conçus pour répondre à tel ou tel cas de figure. Mais le besoin de multief­fet propre­ment dit peut toujours se faire ressen­tir. Aussi, quand un éditeur, ici Nomad Factory, propose un système de racks modu­lables, Magma (doté de l’acro­nyme VSR pour Virtual Studio Rack, parfois appelé MFX-Magma, Magma Pro) avec 65 effets (si, si), des possi­bi­li­tés de routing, et une inté­gra­tion promise à tous les systèmes possibles (plus l’an­nonce de la gestion des VST), on ne peut qu’être inté­ressé.

Intro­du­cing Nomad Factory MFX-Magma Pro VSR

Nomad Factory Magma

Comme la plupart des produits récents, le logi­ciel s’achète sur le site de l’édi­teur (199 dollars, soit à peu près 160 euros), et se télé­charge après achat (le fichier compressé pèse à peu près 180 Mo). Mac (Intel seule­ment) et PC, le logi­ciel est fourni sous la forme de plug-ins AU, VST et RTAS (l’AAX est dans les tuyaux), compa­tibles 32 et 64 bits. Pas de clé, une simple auto­ri­sa­tion via enre­gis­tre­ment du numéro de série et code d’ac­ti­va­tion, et ce jusqu’à cinq ordi­na­teurs diffé­rents, merci Nomad ! Non content d’hé­ber­ger ses propres 65 effets, Magma devrait sous peu pouvoir gérer les plug-ins VST, selon les annonces de l’édi­teur.

L’ar­chi­tec­ture du plug est rela­ti­ve­ment simple, puisqu’on dispose au sein d’une fenêtre multi­fonc­tion de quatre racks (A, B, C, D) offrant quatre sous-racks pouvant héber­ger l’un des effets four­nis. On passe d’un rack à l’autre via des onglets, tout comme on bascule des effets au routing via ce procédé. Dans la fenêtre Routing, on visua­lise les quatre racks et leurs quatre espaces, offrant ainsi d’un coup d’œil une vision complète des effets utili­sés, et l’on choi­sit un des six routings possibles des racks, offrant diffé­rentes solu­tions entre utili­sa­tion en série et en paral­lèle. On peut très bien char­ger les effets direc­te­ment de cette fenêtre et faire glis­ser un des slots d’un rack à l’autre, très pratique. En revanche, l’ap­pel­la­tion Routing Matrix vantée dans le manuel et la com’ de l’édi­teur semble un peu abusive, puisque l’on ne peut modi­fier le routing qu’en utili­sant l’un des six présets rappe­lant les algo­rithmes FM quatre opéra­teurs des DX11 et compa­gnie. Bien sûr, les confi­gu­ra­tions propo­sées répondent à la plupart des cas, ce qui n’em­pêche pas de rêver à un patch bay virtuel, permet­tant de connec­ter tout dans tout, et vers plusieurs desti­na­tions à la fois, un peu à la façon du routing des Nitro/N2O par exemple.

Nomad Factory Magma

Autres outils acces­sibles dans le haut de la fenêtre, les menus dérou­lants de Project (un projet regroupe l’en­semble des réglages sur les quatre racks), de l’Au­to­ma­tion, dans lequel s’af­fiche dès l’in­sert d’un effet ses para­mètres mis à dispo­si­tion à l’au­to­ma­tion de l’hôte ou des contrô­leurs Midi, et enfin Utility qui permet d’ac­cé­der aux Prefe­rences, à l’af­fi­chage de diffé­rentes infos (dont le tempo, la fréquence d’échan­tillon­nage et la latence ajou­tée par chaque plug, merci), aux pages du site de l’édi­teur et au manuel. À noter qu’un clic sur l’icône Project ouvre un Brow­ser à la place du menu dérou­lant. Enfin, on trouve un bouton de Bypass géné­ral.

Racks attack !

Magma se voulant tota­le­ment poly­va­lent, l’édi­teur a donc inclus un grand nombre d’ef­fets (65 au total) de tous styles et fonc­tions, auxquels on accède, en sus de la page Routing, via le menu FX à gauche de chaque sous-rack vide (ou plein) qui les classe par famille : amplis, analy­seurs, baffles, délais, distos, proces­seurs de dyna­mique, EQ, filtres, géné­ra­teurs, proces­seurs harmo­niques, modu­la­tions, réverbes, outils et utili­taires. Un petit bouton fléché permet d’in­ter­ver­tir les posi­tions des effets une fois char­gés dans les sous-racks, tandis qu’ap­pa­raît à droite un bouton PG permet­tant de char­ger des présets par effet et un Bypass.

Nomad Factory Magma

D’un point de vue graphique, et même si l’édi­teur soutient que les effets inclus sont tous origi­naux et ne proviennent pas de ses précé­dentes réali­sa­tions, on ne peut s’em­pê­cher de trou­ver une ressem­blance avec le rack inclus dans les produits Spec­tra­so­nics (Omni­sphere, Trilian, Stylus RMX), jusqu’au prin­cipe retenu pour accé­der aux réglages supplé­men­taires (voir capture d’écran). Ce qui semble peu éton­nant quand on sait que Nomad Factory est respon­sable d’une partie de l’« addi­tio­nal coding » dans les logi­ciels de la société d’Eric Persing. Certains effets de ceux-ci portent en effet la patte de l’édi­teur (les fonc­tions, le son, les petits « blue tubes » des inter­faces) et peut-être les racks eux-mêmes, qui sait…

Commençons par les effets dédiés guitare, mais qui peuvent évidem­ment être utili­sés sur tous les instru­ments. On dispose d’un ampli, nommé Lead Guitar (35 W à lampes), et d’une simu­la­tion de baffles, Yellow Cab, doté d’un réglage de médiums redou­table d’ef­fi­ca­cité. Le nom du premier défi­nit d’en­trée son rôle, puisqu’il sera impos­sible d’en sortir un son clair, le crunch rentrant en action tout de suite. Les réglages sont assez doux, permet­tant plusieurs varia­tions, mais l’am­pli gagnera à être utilisé avec le simu­la­teur, d’au­tant que celui propose jusqu’à 29 baffles (du Tweed au Jazz Chorus, en passant par les Marshall, du 1 × 10 au 4 × 12, et dont cinq confi­gu­ra­tions pour basse) et trois types de micros (deux posi­tions pour le 57, un 421 et un U87). Voici un exemple guitare seule, puis ampli seule­ment avec trois réglages diffé­rents puis ces mêmes réglages passant par diffé­rents baffles (quatre en tout). 

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Nomad Factory Magma

On notera sur les fichiers de guitare ampli­fiée que les réglages extrêmes provoquent des craque­ments, qui ont tendance à plus ou moins s’at­té­nuer une fois le simu­la­teur de baffles employé (les souffles et bruits de fond en fin de fichiers ont été raccour­cis). On gagnera aussi à utili­ser une des nombreuses simu­la­tions d’over­drive et distor­sion, sept modèles en tout, allant de la fuzz (donc tran­sis­tor) à la distor­sion façon lampes (avec au choix 12AX7 ou ECG83, la diffé­rence restant à mes oreilles au niveau du subli­mi­nal…). L’exemple suivant fait entendre dans l’ordre le son de base ampli plus baffle, puis la Fat Drive (tran­sis­tor), la Flying Drive (avec boost), la Full Fuzz (avec boost), l’Orange Tube, la Radio Drive (over­drive dotée d’un double filtre réso­nant, idéale pour des fantai­sies à la Gibbons), la Super Distor­sion (trois types diffé­rents) et la Wurli­Drive (on y revien­dra). 

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Nomad Factory Magma

On l’en­tend, même si on ne peut montrer ici toutes les varia­tions et subti­li­tés, chaque effet à sa couleur propre, et permet de répondre à de nombreux cas de figure. Bien sûr, on reste dans du virtuel, mais au sein d’une orches­tra­tion complète, ça fonc­tionne bien. Un petit retour sur la Wurli­Drive, faisant des merveilles sur les claviers élec­troa­cous­tiques, avec sa modu­la­tion incluse, au choix sur le Pan ou en trémolo, avec vitesse et profon­deur réglables et son over­drive réagis­sant idéa­le­ment au toucher. D’au­tant qu’on peut ensuite s’amu­ser avec les amplis et baffles, pour produire des effets stéréo, adap­ter la sono­rité en fonc­tion des besoins de façon très précise. Deux exemples suivent le trai­te­ment par la Wurli­Drive seule. 

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Trai­te­ments de choc

Bien sûr, il est impos­sible dans le cadre de ce test de faire entendre tous les effets four­nis. Passons-les en revue rapi­de­ment, en commençant par les Delays (on a déjà entendu le BPM Delay x 2 sur l’exemple du Wurlit­zer), qui offrent selon le modèle des filtres, et réagissent comme les « vrais », c’est-à-dire avec l’ef­fet de pitch quand on change leur temps. Un exemple avec le Radio Echo, qui dispose en sus d’un filtre et d’une satu­ra­tion.

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Dommage que les grésille­ments (non dus au buffer, véri­fié) empêchent de s’en servir sur une accé­lé­ra­tion.

Un autre avec le Super Echo qui offre ping-pong ou écho « normal », avec fonc­tion reverse dosable et toujours des filtres. 

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Côté EQ on est aussi gâté, puisque l’on retrouve aussi bien des para­mé­triques que des EQ façon Retro (appa­rents mélanges de Pultec et de Motown, égali­seurs que l’on retrouve au cata­logue de l’édi­teur) ou encore des graphiques 12 et 31 bandes. Les filtres ne sont pas en reste, puisqu’en plus des clas­siques (HP, LP, BP), Nomad offre un Presence Boos­ter (boost à 8 kHz) et son pendant plus étoffé, le Presence Filter, ou encore une émula­tion de Moog modulé, le Moog­fer Swee­per (avec synchro et Blend pour la gestion Dry/Wet). En voici un petit exemple sur la guitare précé­dente : 

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Nomad Factory Magma

Tout aussi inté­res­sant, le Frog Filter, asso­ciant Drive (sept types diffé­rents) et filtres (23 types diffé­rents, dont des Comb, Formant, quasi­ment tout ce que l’on peut souhai­ter en matière de filtrage !). Le voici à l’œuvre sur un Clavi­net (avant, après), dont une fois avec auto­ma­tion du réglage Posi­tion. 

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Il faudrait encore parler des nombreux effets de modu­la­tion, de spatia­li­sa­tion, des réverbes (réus­sies et variées, de la réverbe à ressort à la réverbe modu­lée de « studio », nommée Purple, une classe au-dessus de la Blue­Verb de l’édi­teur ?). La place manquant, voici quelques exemples avant-après de diffé­rents trai­te­ments utili­sant plusieurs combi­nai­sons d’ef­fets. D’abord sur une boucle de batte­rie, puis une combi­nai­son d’Har­mo­nic Enhan­cer (à la BBE) de compres­seur à lampes et de Max Limi­ter, puis de Fat Bass (encore un proces­seur psychoa­cous­tique) et un PEQ-2, et pour finir un bon vieux coup de compres­sion paral­lèle grâce au Mix du Devil’s Touch (compres­seur à lampes) et de limi­ta­tion, toujours à lampes. 

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Ensuite une nappe de synthé, puis la même passant par un Destruc­tor (crusher et déci­ma­teur), le Radio Echo, un Pitch Detune et un Trance Gate. 

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 Télé­char­gez les fichiers sonores : flac article

Bilan

Fran­che­ment, à ce prix, avec le nombre d’ou­tils propo­sés, plus la qualité sonore de la plupart, si l’on est à la recherche d’un bundle pour complé­ter les plugs de sa DAW, il n’y a pas d’hé­si­ta­tion, Magma est idéal. La concur­rence est quasi inexis­tante (u-He n’a toujours pas sorti son Uhbik-X…), l’offre en termes d’ef­fets est de très bonne qualité, notam­ment pour ce qui est la spécia­lité de l’édi­teur, c’est-à-dire les EQ, compres­seurs, modu­la­tions, sans oublier qu’il a aussi commis plusieurs effets dédiés guitare dont le Rock Amp Legends, et les possi­bi­li­tés de sound design tout comme celles de trai­te­ments de mixage sont très variées, grâce aux 16 slots et aux diffé­rents agen­ce­ments possibles.

Pas grand-chose à repro­cher, peut-être quelques petits clics ici ou là, l’ab­sence d’un ampli Clean, ou celle de bouton Solo pour n’écou­ter qu’un rack, ou encore des boutons d’in/décré­men­ta­tion pour passer d’un effet à l’autre plutôt que d’uti­li­ser le menu dérou­lant. Sinon, rien de rédhi­bi­toire. D’au­tant plus que le support des VST externes est prévu (même si ça peut poser d’éven­tuels problèmes de stabi­lité). Bref, sans hési­ta­tion, un Award Audio­fan­zine Qualité/Prix, bravo Nomad !

Notre avis : 8/10

Award Qualité/Prix 2012
2012
Qualité/Prix
Award
  • Concept rack tout-en-un
  • Nombre d’effets : 65 !
  • Variété des effets et de leurs caractéristiques sonores
  • Quatre racks de quatre slots
  • Six routing différents
  • Synchro, potard Blend ou Mix pour traitement parallèle
  • Nombreux présets de Project et d’effets
  • Possibilité de sauvegarde à toutes les étapes
  • Superbe gestion de l'automation
  • Support VST externe prévu
  • Prix
  • Pas d’ampli Clean
  • Quelques clics ici ou là
  • Pas de bouton Solo par rack
  • Manque des boutons d’in/décrémentation

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