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Test de Native Instruments Komplete 13 Ultimate Collector's Edition - 13 à table !

9/10
Award Valeur sûre 2020
2020
Valeur sûre
Award

Chez Native, on est pas aussi supertitieux que les architectes américains. Après Komplete 12 et avant Komplete 14, c’est donc la 13e version de l’incontournable bundle qui nous arrive. Et il semblerait bien que le chiffre porte bonheur…

Test de Native Instruments Komplete 13 Ultimate Collector's Edition : 13 à table !

Comme chaque année, Native nous grati­fie de la nouvelle édition de sa Komplete, un bundle décliné en 4 éditions dont la plus chère comprend l’in­té­grale des produits au cata­logue de l’édi­teur, soit 98 instru­ments, 26 effets et 73 expan­sions (des banques de sons et de presets utili­sables Maschine et dans quelques synthés phare de l’édi­teur). Le poids du boxeur sur la balance est du coup impres­sion­nant, puisqu’on parle 1,15 To de données pour envi­ron 115 000 sons : il faudra prévoir de la place sur votre disque dur. Et c’est d’ailleurs à l’ins­tal­la­tion de tout ce petit monde qu’on aura la première occa­sion de râler.

Et on fera ça en vidéo ou dans le texte qui suit, à votre conve­nance :

Instal­la­tion

En effet, si comme à peu près tous les éditeurs d’en­ver­gure, Native a accou­ché d’un programme d’ins­tal­la­tion dédié il y a quelques années et si ce dernier fonc­tionne globa­le­ment, on ne pourra que regret­ter qu’il n’ait pas du tout évolué depuis son lance­ment et demeure ainsi bien trop rustique en regard de ce qui se fait ailleurs. Non seule­ment, on ne dispose pas de commande de désins­tal­la­tion pour les instru­ments, mais on n’a toujours pas droit non plus à un moyen de tout instal­ler d’un coup ou encore de sélec­tion­ner les produits en fonc­tions de leur type : impos­sible de filtrer les effets ou les banques Kontakt, les instru­ment Reak­tor, les synthé indé­pen­dant ou les expan­sions. Il faudra se conten­ter d’un simple listing alpha­bé­tique, d’au­tant plus long qu’on y trouve toutes les banques d’édi­teurs tiers Powe­red by Kontakt, et s’amu­ser à cliquer sur chaque bouton instal­ler de chaque produit… Fort heureu­se­ment, une fois que la chose est faite, on n’a plus à y reve­nir mais à l’heure où les ordi­na­teurs portables sont légions mais propose rare­ment des disques durs capable d’ac­cueillir autant de données, le fait qu’ins­tal­ler et désins­tal­ler soit si labo­rieux est dommage. Qu’im­porte le flacon toute­fois pourvu qu’on ait l’ivresse, car l’im­por­tant dans la Komplete, ce sont bien évidem­ment les produits qui la composent, à commen­cer par une vieille connais­sance qu’on croyait presque morte et que les alle­mands viennent de ressus­ci­ter…

Rig your bell!

rig6La version 5 du simu­la­teur d’am­pli de Native Instru­ments datant d’il y a 9 ans, c’est peu dire qu’on ne croyait plus à la moindre mise à jour de cette dernière, d’au­tant que Native semblait beau­coup plus inté­ressé par les musiques élec­tro­niques et le son à l’image au cours de la dernière décen­nie. Du coup, c’était un euphé­misme de dire que Guitar Rig avait pris un méchant coup de vieux, pas tant sur le plan fonc­tion­nel et ergo­no­mique où il demeu­rait toujours aussi perti­nent et puis­sant avec son système de rack modu­laire, mais plutôt sur le plan des algos. Il faut dire qu’entre temps, que ce soit dans le monde maté­riel ou logi­ciel, il s’en est passé des choses et que les modé­li­sa­tions ont fait d’énormes progrès. Over­loud, Posi­tive Grid, IK Multi­me­dia et d’autres éditeurs plus confi­den­tiels s’en sont ainsi donné à coeur joie pour propo­ser des simu­la­tions d’am­plis très supé­rieurs à celle que propo­sait Native Instru­ments, ainsi que des systèmes de clonage d’am­pli, de simu­la­tion de baffle par réponse impul­sion­nelles. Dans ce contexte, voir arri­ver Guitar Rig 6 est une sacrée bonne nouvelle, surtout que Native a gran­de­ment fait évoluer le logi­ciel sur les plans cosmé­tiques comme fonc­tion­nels.

C’est en effet dans une toute nouvelle inter­face que nous arrive notre vieil ami, une inter­face redi­men­sion­nable à souhait pour s’adap­ter à nos écrans : c’est déjà une bonne nouvelle. En vis-à-vis de cela, tous les graphismes du logi­ciel ont été refait, avec une sorte de compro­mis idéal trouvé entre le vecto­riel et le photo­réa­lisme. Dans le sillage des récents logi­ciels propo­sés par l’édi­teur, on dispose ainsi d’in­ter­face claires et lisibles, avec des boutons de bonne taille et des textes bien contras­tés : une vraie belle refonte donc, à ce point qu’on rêve­rait de voir Kontakt béné­fi­cier du même trai­te­ment…

rig62Ergo­no­mique­ment, on ne peut en revanche pas dire que Native ait révo­lu­tionné quoi que ce soit, Guitar Rig 6 repre­nant les idées de Guitar Rig 5 à quelques chan­ge­ments près. Et ce chan­ge­ment, c’est d’abord dans les modules d’ef­fets propo­sés qu’on le trouve puisque l’édi­teur a inté­gré l’écra­sant majo­rité des effets qui sont à son cata­logue, qu’il s’agisse d’ef­fets à modu­la­tion, des distor­sions et autres bitcru­sher, de compres­seurs, d’EQ ou encore des réverbs. Bref, Guitar Rig 6 semble deve­nir plus ou moins l’énorme multief­fet de Native Instru­ments, rassem­blant à peu près tout ce qu’il faut pour trai­ter le signal, ce qui se traduit par quelques évolu­tions du côté du navi­ga­teur de presets. Propo­sant une recherche multi­cri­tère, ce dernier permet ainsi de sélec­tion­ner les rigs corres­pon­dant à une source précise : guitare et basse, bien sûr, mais aussi aussi Voix, Batte­rie, Bus, Effets spéciaux, séquences, synthé… Bref, Guitar Rig ne se cantonne clai­re­ment plus qu’à la guitare et c’est tant mieux, même si l’on déplo­rera qu’avec cette orien­ta­tion plus géné­ra­liste, certains tags indis­pen­sables pour les guita­ristes soient passé à la trappe (lead, hi-gain, crun­ch…) au profit de mot-clés plus vastes comme Distor­ted, Complex, etc.

Ce ne sera hélas pas le seul motif de grogne pour les grat­teux. Rien qu’à cause de son nom, on atten­dait qu’il se passe des choses du côté de la guitare juste­ment, et il s’en passe… quelques unes en atten­dant mieux. Si l’on rêvait en effet d’une complète refonte des modé­li­sa­tions du logi­ciel et si l’édi­teur met en avant une nouvelle tech­no­lo­gie pour ce faire, seuls deux amplis guitare et un ampli basse utilisent cette dernière. Les autres amplis ? Ils ont changé de look mais pas d’al­go­rith­mes… Masquant ce défaut proba­ble­ment dû à un soft sorti trop tôt sous une démarche faus­se­ment commu­nau­taire, Native propose sur son site de sonder les utili­sa­teurs sur le mode « dites-nous ce qu’on vous voulez qu’on modé­lise et on le fera ». Ce qu’on aurait voulu est pour­tant très simple : toutes les modé­li­sa­tions qu’on trouve chez la concur­rence et il n’y avait pas besoin d’un sondage pour le savoir. Au mini­mum, on voudrait dispo­ser de tous les clas­siques signés Fender, Marshall, Vox, Mesa­Boo­gie, Peavey, ce qui aurait été le mini­mum pour étren­ner cette nouvelle version… Au lieu de cela, il faudra donc se conten­ter des versions d’il y a 9 ans dont certaines piquent un peu les oreilles et des trois petits nouveaux qui sonnent très bien, avec une bonne réponse à la dyna­mique du jeu.

L’édi­teur se rattrape toute­fois en propo­sant de nouvelles simu­la­tions de baffles via des réponses à impul­sion prove­nant de OwnHam­mer et 3 Sigma Audio : des réfé­rences ! Pour utili­ser ces dernières, on profi­tera des modules Match Cabi­net et Control Room eux-aussi refon­dus, avec la possi­bi­lité au mieux de mixer huit simu­la­tions de baffle avec pour chacune la possi­bi­lité de défi­nir le volume, la phase, mais aussi le micro utilisé pour la prise proposé dans trois posi­tions par rapport à la gamelle (centre, exté­rieur et inter­mé­diaire). C’est un peu court en regard de ce que propose le dernier Ampli­tube ou le Wall of Sound de Two Notes, car on ne peut pas notam­ment régler la distance du micro, ce que le para­mètre Air permet de compen­ser.

Bref, ce Guitar Rig promet le meilleur mais force est d’ad­mettre qu’on aurait aimé dispo­ser d’un produit complet dès son lance­ment, ce qui n’em­pêche nulle­ment de profi­ter de l’in­croyable puis­sance du logi­ciel, lui qui permet de split­ter le signal autant de fois que néces­saire et de faire des modu­la­tions autre­ment plus sophis­tiquées que ce qu’on trouve dans BIAS, TH3 ou encore Ampli­tube, bien basiques en compa­rai­son. Bien sûr, on regret­tera qu’au­cune tech­no­lo­gie de clonage d’am­pli ne soit au programme, ni même de twea­king élec­tro­nique façon BIAS ou ReVal­ver, mais tout cela est rattrapé par le côté tout terrain du logi­ciel qui s’avère extrê­me­ment perti­nent bien au-delà de la guitare : une vraie tuerie que ce soit sur un synthé, une boucle de batte­rie ou une voix !

Je vous renvoie au test de Red Led pour regar­der tout cela d’un peu plus près…

Et on l’uti­li­sera évidem­ment avec tous les nouveaux instru­ments propo­sés par cette Komplete à commen­cer par les deux nouvelles guitares qui rejoignent le pack…

Solo sur les six cordes !

Ces dernières nous arrive ici en élec­trique comme en acous­tique. Commençons avec Session Guita­rist – Picked Acous­tic; une Martin 00–21 de 73 enre­gis­trées avec trois pers­pec­tives diffé­rentes et qui reprend les prin­cipes et l’er­go­no­mie des autres Session Guita­rist Acous­tic, mais qui, comme son nom l’in­dique, délaisse le strum­ming pour le jeu au média­tor et aux doigts. Deux instru­ments sont propo­sés, l’un orienté vers la ryth­mique avec un paquet d’ar­pèges prêts à l’em­ploi mais aussi des ryth­miques pincées du plus bel effet, sachant que comme dans les précé­dent Session Guita­rist, on dispose de nombreuses décli­nai­sons d’ac­cords comme de la possi­bi­lité de modi­fier les voicing. On est par ce biais face à un instru­ment beau­coup plus riche et maléable que ne le sont la plupart des guitares simi­laires sur le marché et dont les boucles sont souvent très figées (Ujam Virtual Guita­rist, Impact Sound­works Acous­tic Revo­lu­tion).

pickedMais la plus grosse nouveauté de ce Picked Accous­tic tient dans le fait qu’une version « note à note » de la guitare est aussi présente, laquelle pourra vous servir pour écrire des solos comme d’autres arpèges encore. Et l’on recon­naît dans cette dernière la patte de druma­so­nic dans la mesure où, au-delà d’un sampling irré­pro­chable, les déve­lop­peurs sont parve­nus à trou­ver un bon compro­mis entre exhaus­ti­vité et joua­bi­lité : on dispose ainsi de quatres tech­niques de jeu prin­ci­pales (normal, étouffé, harmo­niques et trémolo) jouées avec ou sans média­tor et des prin­ci­pales arti­cu­la­tions dépen­dant de l’usage de la pédale de sustain qui vous passera en mode mono­dique ou poly­pho­nique : hammer et pull-off sont ainsi géné­rés auto­ma­tique­ment et de façon suffi­sam­ment crédible pour réali­ser des trilles réalistes, mais vous pouvez aussi géné­rer des glis­sés très convain­cants dispo­nibles en vitesse lente ou rapide, ajou­ter du vibrato sur les notes tenues. Cerise sur le gâteau, on dispose aussi d’un mode ryth­mique dans cet instru­ment avec des patterns MIDI déclen­chables d’une simple touche, et comme l’on peut alter­ner sans diffi­culté le passage du mode mélo­dique au mode ryth­mique, on dispose de quoi agré­men­ter les séquences de bases de tran­si­tions qui appor­te­ront beau­coup de réalisme à la partie géné­rée. De la sorte, program­mer une partie de guitare qui tient la route ne réclame pas des heures de program­ma­tion : c’est vrai­ment du beau travail !

sunburstOn en dira autant de Session Guita­rist Elec­tric Sunburst qui nous arrive dans sa version Deluxe. Quoi de diffé­rent avec la version normale ? De nouveaux patterns ryth­miques bien sûr et notam­ment enfin des patterns funk ou blues de base, mais aussi un instru­ment jouable note à note comme dans Picked Acous­tic, avec la même simpli­cité de program­ma­tion. On retrouve ainsi l’ex­cel­lente gestion des glis­san­dos.

Et bien évidem­ment, même si la section d’ef­fets est tout ce qu’il y a de plus recom­man­dable, on n’hé­si­tera pas à récu­pé­rer le signal dry de la guitare pour rentrer dans le nouveau Guitar Rig 6 pour s’amu­ser un peu plus enco­re…

Allez, un petit mashup juste pour le fun :

BigJet­Phone
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Bref, ces deux guitares comblent enfin l’une des plus grosses lacunes de la Komplete jusqu’ici, à savoir l’ab­sence de guitare jouée note à note. Et c’est encore au rayon des instru­ments à cordes solo qu’on va trou­ver de la nouveauté dans cette édition 2013, et peut-être même la nouveauté phare du bund­le…

Native tient la corde…

Si au rayon ensemble de cordes, Native nous avait en effet récem­ment régalé en s’at­ta­chant les services d’Au­dio­bro comme de eIns­tru­ments, si l’on dispo­sait par ailleurs de solu­tions pour faire du proto­ty­page rapide telle qu’Ac­tion Strings ou Emotio­nal Strings, force est de consta­ter qu’en dehors des quelques instru­ments propo­sés dans la banque géné­ra­liste de Kontakt, on ne dispo­sait pas de cordes solo dignes de ce nom. Cette lacune est désor­mais comblé par le biais une fois de plus d’eIns­tru­ments qui, pour le coup, a mis les petits plats dans les grands. Quels sont les meilleurs violons au monde ? De l’avis de bien des musi­ciens, ce sont les fameux Stra­di­va­rius hors de prix, et c’est donc ces instru­ments que l’édi­teur a choisi de sampler, sachant que nous parlons bien ici d’un quatuor et non de la famille de cordes au grand complet : point de contre­basse donc, mais bien les instru­ments qu’on retrouve dans un quatuor clas­sique, soit un violon­celle, un alto et… deux violons aux person­na­li­tés diffé­rentes, tous fabriqués entre la fin du XVIIe siècle et le début du XVIIIe, tous méti­cu­leu­se­ment samplés avec plusieurs trois d’en­re­gis­tre­ments, et tous propo­sés dans une inter­face rela­ti­ve­ment simple à appré­hen­der.

cremonacelloC’est en effet la force d’eIns­tru­ments de savoir propo­ser un compro­mis idéal entre exhaus­ti­vité des tech­niques de jeu et simpli­cité de program­ma­tion, de sorte qu’on est loin de se trou­ver face au casse-tête MIDI des instru­ments Ember­tone, pour­tant excel­lents en termes de rendu. La gestion des glis­sando est ainsi exem­plaire dans la mesure où en mode Adap­tive, le simple fait de placer une note conti­guë à vélo­cité maxi­male déclenche l’ar­ti­cu­la­tion. Combiné à la gestion de l’ex­pres­sion à la molette, il n’est pas bien dur d’ob­te­nir des phra­sés réalistes sans trop de peine, d’au­tant qu’on dispose de 20 arti­cu­la­tions clas­sées en 6 types : Long (Sustain, Marcato et Deta­ché), Short (Sautillé Single, Spic­ca­tis­simo, Spic­cato, Stac­cato et Pizzi­cato), Expres­sive (Tremolo, Trill, Rico­chet et Sautillé), Dyna­mic (Cres­cendo, Dimi­nuendo Short et Dimi­nuendo Long), Special (Sul Pont, Sul Tasto, Harmo­nics et Col Legno)
et enfin Adap­tive dont le mode virtuoso contient une combi­nai­son d’ar­ti­cu­la­tions trig­gées par un paquet de scripts complexes… Préci­sons-le, on dispose pour la plupart de ces arti­cu­la­tions d’un para­mètres speed permet­tant d’ajus­ter le jeu au tempo du morceau. Quant à ce qui est de la qualité audio, il n’y a du coup pas grand chose à redire sur ce qui nous est proposé : cela sonne magni­fique­ment.

Mais le mieux pour décou­vrir nos quatre amis, c’est encore de lire le test de Roman qui lui a donné pas moins de 5 étoiles sur 5 tant il était enthou­siaste !

Grâce à cela, la Komplete est encore plus Komplete, même si on pourra discu­ter ce choix du quatuor poussé par l’at­trait des stra­di­va­rius, autant musi­cal que marke­ting… Stra­di­va­rius n’ayant en effet jamais construit de contre­basse, on se retrouve avec cette idée de quatuor et un deuxième violon donc, certes diffé­rents et c’est très bien, mais qu’on aurait volon­tiers tronqué pour une contre­basse. Par ailleurs, dans l’es­prit du quatuor, on se retrouve avec un parti-pris clas­sique éloi­gné de la couleur « ciné­ma­tique » propo­sée par Audio­bro pour les ensembles. Gageons qu’il faudra bosser au mixage pour amener ce son brut dans le registre de l’or­ches­tral pompier dont raffolent les block­bus­ters holly­woo­diens, tout comme dans un registre plus pop… Mais ce sont là de bien maigres reproches en vis-à-vis du plai­sir qu’on prend avec ces instru­ments ô combien réalistes.

Que les compo­si­teurs de musique de film ne se déses­pèrent pas toute­fois, car un grand nombre de nouveau­tés de la Komplete 13 leur sont dédiées, à commen­cer par Noir…

Noir, c’est noir

Sous ce nom se cache un piano de plus pour la Komplete qui n’en manquait pas mais qui dispose d’atouts certains pour se faire une place parmi ses petits cama­rades. Souli­gnons d’abord que Noir est un piano à queue réalisé en parte­na­riat avec le musi­cien Nils Frahm, réputé pour mélan­ger sono­ri­tés clas­siques et élec­tro­niques dans son travail, et c’est de fait ce que l’on retrouve dans cet instru­ment enre­gis­tré avec et sans sour­dine au mythique Funkhaus de Berlin par Galaxy Instru­ments.

NoirePureEditDeux twists viennent en effet distin­guer Noir des autres pianos présents dans la Komplete : le premier, c’est le fait qu’il ait entre autre été enre­gis­tré avec un micro PZM placé sous l’ins­tru­ment, pour capter spéci­fique­ment ses graves. De fait, on dispose dans l’in­ter­face d’un réglage Sub qui permet de gonfler le bas du spectre et de chop­per ce son grave si prisé au cinéma. Il faudra faire gaffe à ne pas en abuser dans un mix chargé sous peine d’en­gor­ger complè­te­ment le bas du spectre, mais sur du piano solo, c’est parfait, d’au­tant qu’on dispose en outre de tous les réglages néces­saires pour ajus­ter le son de l’ins­tru­ment par ailleurs (et notam­ment ses bruits méca­niques comme dans Una Corda) et d’une sympa­thique section d’ef­fets.

NoirePureParticuleMais au-delà de ce détail inté­res­sant, la vraie origi­na­lité de Noir tient dans le fait qu’il intègre un « moteur de parti­cules » qui permet de géné­rer des textures sonores à partir de ce que vous jouez à partir d’un jeu de contraintes que vous défi­nis­sez. On va bien alors au-delà de ce que propose un « simple » piano préparé puisque vous pouvez en effet défi­nir la façon dont ce géné­ra­teur va fonc­tion­ner, à partir de quelles sources sonores tonales ou atonales, quel algo­rithme, et contraindre les notes géné­rées à une gamme, défi­nir leur densité. De cette façon, de simples accords génèrent ensuite une forme de nuage sonore qui nimbe votre jeu d’une ambiance plus ou moins ryth­mique : c’est vrai­ment très convain­cant à l’usage et permet à Noir de se placer entre Una Corda et The Giant au rayon des pianos pas comme les autres de cette Komplete.

NOIR­simple
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  • NOIR­simple00:33
  • NOIR­sub00:33
  • NOIR­par­ti­cu­le100:33
  • NOIR­par­ti­cu­le200:33
  • NOIR­par­ti­cu­le300:33
  • NOIR­par­ti­cu­le400:33

Et ce n’est pas la seule arme de créa­tion massive qui enthou­sias­mera les compo­si­teurs dans cette nouvelle Komplete, du nouveau se profi­lant à l’ho­ri­zon de l’or­ches­tral pur et dur.

Sous la parti­tion

arkhisAvec Arkhis, Native nous propose en effet un instru­ment dédié à l’un­ders­co­ring contem­po­rain. Si vous ne savez pas ce qu’est l’un­ders­co­ring, disons qu’il s’agit de cette musique qu’on trouve en fond des dialogues dans les films, qui vise plus à propo­ser une ambiance qu’à déve­lop­per un thème réel­le­ment. Bref, un élément impor­tant de l’ha­billage musi­cal moderne et qui nous vaut cet instru­ment déve­loppé par les spécia­listes de la banque orches­trale pas comme les autres : Orches­tra Tools.

Au programme, on dispose de 90 sources d’am­biance enre­gis­trées au Teldex Scoring Stage de Berlin et combi­nables via 3 layers entre lesquels vous pouvez morpher : simple et effi­cace, sachant que la variété des sources est de mise, qu’on peut défi­nir le pitch de chaque layer, qu’une petite section d’ef­fets est présente (filtre, delay et réverb) tandis que le le tout peut-être animé par un LFO à des modu­la­tions simples. Bref rien de bien compliqué dans le prin­cipe mais comme Orches­tra Tools a réali­sés des enre­gis­tre­ments aussi variés qu’ex­cellent sur le plan tech­nique, Arkhis s’avère extrê­me­ment jouis­sif à utili­ser.

arkhis
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Il tape sur des bambous…

malletDans son sillage, on pourra aussi mention­ner l’ap­pa­ri­tion de Mallet Flux produit par Sonus­core et destiné à géné­rer des parties de percus­sions tonales à mailloches. Enre­gis­trés avec de multiples arti­cu­la­tions (mailloches à têtes dures ou souple, sons longs ou courts, frot­te­ments, sons inver­sés), xylo­phone, vibra­phone, marimba, glocken­spiel et celesta se retrouvent ainsi dans un moteur doté de multiples séquen­ceurs à pas pour jouer tant sur les notes que la vélo­cité tandis qu’une petite section d’ef­fets composé d’un EQ, d’un compres­seur, d’une réverbe et d’un delay vient évidem­ment épicer tout cela en insert comme en envoi. Et pour s’as­su­rer que tout cela n’est pas trop statique, sachez que vous pouvez morpher entre les diffé­rents instru­ments via la molette de modu­la­tion.

Évidem­ment, tous les instru­ments sont dispo­nibles en solo avec diffé­rentes arti­cu­la­tions dont des sons inver­sés du plus bel effet : miam. Bref, comme pour Akhis, c’est simple mais très effi­cace et complète idéa­le­ment les percus­sions de la Symphony Series elles-aussi réali­sée par Sonus­core.

mallet­flux
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…et sur des plus gros bambous encore !

butchLa Butch Vig Drums vient gros­sir l’ar­se­nal de percus­sions et de batte­ries déjà très complet de la Komplete. Le propos ? Des batte­ries acous­tiques ultra traî­tées pour sonner énorme ou lo-fi ou les deux. Rien à dire sur le son : Butch Vig connait son affaire et en marge des 16 samples qui composent chacun des 21 kits, on a droit à une belle section d’ef­fets et une collec­tion de 16 patterns MIDI par kits joués par Butch lui-même. En termes d’in­ter­face, disons qu’on est proche d’un Groove Agent avec une approche très MPC pas forcé­ment habi­tuelle pour une batte­rie acous­tique.

Ce partis-pris vient en fait masquer le fait qu’on est très loin de l’ap­proche habi­tuelle d’une batte­rie virtuelle en effet, puisque qu’on ne dispose pas de samples pour les diffé­rents niveaux de vélo­ci­tés des frappes ni même de possi­bi­lité de régler le son des diffé­rents micros utili­sés pour la prise. Disons donc qu’on est dans une logique hip hop appliquée à du rock, ce qui plaira à certains mais en déce­vra d’autres car ce n’est pas forcé­ment ce qu’on aurait attendu du produc­teur de Dirty et Never­mind. En outre, plutôt qu’un nouveau produit, on aurait bien vu les idées de Butch Vig venir gros­sir les possi­bi­li­tés du vieux Drum­lab dont le concept est très proche.

C’est toute­fois là l’un des travers souvent observé chez l’édi­teur que de souvent ressor­tir de nouveaux produits plutôt que de déve­lop­per les anciens (Ramm­fire en son temps n’était rien d’autre qu’un mini Guitar Rig par exemple), et c’est bien dommage de voir que le marke­ting de la quan­tité, même s’il n’ex­clue pas néces­sai­re­ment la qualité, demeure une des bases de l’évo­lu­tion de la Komplete.

lofiglowDans ce contexte, on ne hurlera pas non plus au génie face aux Play Instru­ments qui, s’ils contiennent tous des sons très inté­res­sants, n’en sont pas moins des boîtes à son qui ne sont pas passion­nante tech­nique­ment parlant. En les utili­sant, on a l’im­pres­sion que Native pour­rait nous pondre autant de ces romplers qu’il a pondu d’Ex­pan­sions pour Maschine, là où l’on préfè­re­rait sans doute voir tout cela réuni dans une seule et même banque avec de réelles possi­bi­li­tés de trai­te­ment et d’édi­tion comme dans Omni­sphe­re…

Parmi ces nouveau­tés, on évoquera Lofi Glow qui, comme son nom l’in­dique, fait la part belle aux sons qui crachotent et aux bandes qui pleurent, mais aussi Modu­lar Icons dédié aux bidouillages modu­laires, et Cloud Supply qui fait dans les sons d’am­bience inté­res­sants mais bien durs à mixer car char­gés de réverbe et de réso­nances. Soyons clairs, ces instru­ments proposent des sons tout à fait dignes d’in­té­rêts qui trou­ve­ront très proba­ble­ment leur emploi dans vos compos, mais on a encore une fois cette désa­gréable impres­sion d’être face à une forme de remplis­sage du bundle, où des sound desi­gners jettent leur travail dans une coque rudi­men­taire sans réel concept derrière pour gros­sir la liste des nouveau­tés. Vu que ces instru­ments sont vendus au prix unitaire de 49 euros, il n’y a certes rien de scan­da­leux dans tout cela, mais rien de très exci­tant non plus car Native nous a souvent habi­tué à beau­coup mieux.

Grains de voix…

Native Instruments Komplete 13 Ultimate Collector's Edition : pharlightNette­ment plus inté­res­sants sur le plan tech­nique, Stray­light et Phair­light sont deux instru­ments exploi­tant les possi­bi­li­tés granu­laires de Kontakt, le premier pour géné­rer des ambiances et des drones quand le second est dédié aux textures vocales. Les deux présentent exac­te­ment le même moteur permet­tant de jouer avec deux samples et d’en­voyer le tout dans une section d’ef­fets pilo­table via des pads XY.

Là encore, on se demande bien pourquoi ne pas avoir proposé qu’un seul et unique instru­ment, ce qui aurait permis bien plus de richesse, mais on ne boudera pas son plai­sir devant les résul­tats obte­nus par Stray­light et surtout Phair­light qui n’est ni plus ni moins que le premier instru­ment de l’édi­teur basé sur des voix… à moins que ce ne soit le deuxième !

STRAY­light
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  • STRAY­light00:24
  • PHAIR­light00:24

mysteriaAccom­pa­gnant Phair­light, Myste­ria de Galaxy Instru­ments est lui aussi un instru­ment basé sur des voix, et plus préci­sé­ment sur des choeurs enre­gis­trés par Galaxy Instru­ments. Proche de Thrill dans son concept, Myste­ria n’est toute­fois pas un choeur virtuel comme on pouvait l’at­tendre mais bien plutôt un géné­ra­teur d’am­biances vocales qui s’avè­rera utile pour de l’ha­billage sonore mais qui sera plus diffi­ci­le­ment exploi­table pour faire de la musique vu qu’on se retrouve souvent avec des choses sinon atonale, du moins non trans­po­sées sur le clavier. 800 sources se combinent ainsi au sein d’un double moteur à synthèse granu­laire complété d’une section d’ef­fets, sachant que l’in­ter­ac­tion entre tous ces petits mondes se pilote par des pads XY.

On ne crachera certai­ne­ment pas sur cette addi­tion mais force est d’ad­mettre qu’il s’agit là d’un produit dont l’em­ploi sera plus ou moins anec­do­tique et qu’au rayon vocal, la redon­dance voca­lo­gra­nu­laire de Phar­light et Myste­ria ne compense pas l’ab­sence de vrais instru­ments virtuels dédiés à la voix comme on en trouve chez East­West ou Soun­di­ron notam­ment. Pour la Komplete 14 sans doute…

Reste enfin à évoquer la dernière nouveauté au rayon instru­ment de cette 13ème édition, à savoir Super8 : un synthé sous­trac­tif à modé­li­sa­tion analo­gique qui nous renvoie aux belles heures des années 70–80 et complè­tera idéa­le­ment un Monark ou la banque Retro Machines Mk2. Même s’il n’y a rien de très origi­nal là-dedans et que la bête ne vas pas faire de l’ombre à une V-Collec­tion en matière de recréa­tion de légendes, ça sonne bien fat, c’est facile à program­mer : on prend !

C’est d’ailleurs lui qu’on entend en intro de la compo globale utili­sée dans ORLP :

K13s­tart
00:0003:24

Enfin, notez que ce n’est pas complè­te­ment la dernière nouveauté, puisqu’on dispose en sus de la réverbe sound desi­gnesque Raüm sortie en free­ware plus tôt dans l’an­née, et d’une palanquée de nouvelles expan­sions pour Maschine (au total, on en a 73 dans la Collec­tor Edition). On n’en finit plus de voir le bout !

Qu’est ce qui manque ?

Le tour des nouveau­tés fait, il nous reste à présent à faire le point sur l’en­semble. Au rayon guitare comme cordes solo, il ne fait aucun doute que Native fait avec cette édition un bond de géant, et bien qu’elle ne soit pas tout à fait ache­vée, la mue de Guitar Rig est une vraie bonne nouvelle : on a hâte de le voir bardé de nouvelles émula­tions remplaçant les anciennes !

En marge des cela, tout ce qui nous est ici proposé s’avère dans l’en­semble convain­cant même si certains produits s’avè­re­ront suivant les besoins des utili­sa­teurs plus anec­do­tiques que d’autres. On en revient du coup à se deman­der si les diffé­rents éditions de la Komplete ne devraient pas être pensées autre­ment qu’en fonc­tion du nombre de produits inclus, mais par profil : on pour­rait très bien imagi­ner une Komplete « Cine­ma­tique », une Komplete « Pop Music », une Komplete « Urban Music », etc. sachant que ceux qui sont inté­res­sés par l’in­té­gral des expan­sions ne sont pas forcé­ment inté­res­sés par les ensemble de cuivre orches­traux par exem­ple…

Force est de consta­ter en tout cas que concer­nant les lacunes rele­vées dans notre test de la version 12, Native a fait d’im­mense progrès : on n’avait pas de guitares ni de cordes frot­tées solo ? On en a ! On n’avait pas d’ins­tru­ments vocaux ? On en a presque ! On voulait une refonte de Guitar Rig ? Elle est là ! Qu’est ce qui ferait notre bonheur du coup ? De vrais chan­teurs et choeurs virtuels bien sûr, comme on en trouve chez East­West ou Soun­di­ron par exemple, ainsi que la capa­cité du bundle à couvrir les 128 instru­ments de la norme GM, ce qu’il ne parvient toujours pas à faire malgré son Terra­oc­tet de données. Et puis quoi d’autres ? Avouons que si les gens qui se sont occu­pés de la refonte de Guitar Rig pouvaient se pencher sur le cas de Kontakt, ça nous ferait du bien aux yeux…

Conclu­sion

Que dire de cette Komplete 13 ? Qu’elle est évidem­ment encore plus complète et qu’entre la belle refonte de Guitar Rig (à confir­mer toute­fois), le splen­dide quatuor à cordes, les super guitares, Arkhis, Mallet Flux, Stray­light et Fair­light, il y a vrai­ment quan­tité de raisons de se lais­ser tenter par le bundle, sinon par la mise à jour… Quant à savoir ce qui manque à Komplete désor­mais, c’est simple : à part de mettre à jour certains produits vieillis­sants (Battery bien rudi­men­taire face à Geist notam­ment mais surtout Kontakt dont l’in­ter­face et l’er­go­no­mie sont terri­ble­ment datées), il ne manque vrai­ment que des choeurs et chan­teurs virtuels dignes de ce nom, l’édi­teur s’étant pour l’heure contenté de nous propo­ser des instru­ments pour réali­ser des effets ou des textures vocales. On ne crache­rait pas non plus sur d’autres guitares élec­triques, sur une section cuivre un peu plus convain­cante que le Session Horns Pro et on notera que tous les instru­ments de la norme GM ne sont toujours pas repré­sen­tés dans la collec­tion. Enfin, on pour­rait rêver à un peu plus d’au­dace tech­no­lo­gique de la part de l’édi­teur : à l’heure où les Izotope et les Toon­tracks riva­lisent d’in­ven­ti­vité pour nous propo­ser des fonc­tions simpli­fiant la vie des musi­ciens (Tap2­Find, Audio2­Midi, presets adap­tifs, etc.), disons que les effets, trai­te­ments et instru­ments Native jouent une carte un peu trop clas­sique, et qu’on aime­rait que l’édi­teur nous sorte des inno­va­tions comme Komplete Kontrol un peu plus souvent.

Mais il s’agit là de pinaillage en regard de tout ce que propose la Komplete pour un rapport qualité/quan­tité/prix toujours aussi agres­sif quelle que soit l’édi­tion qui vous inté­resse. Bref, Native rend une bonne copie : il serait malvenu de ne pas la saluer comme il se doit en atten­dant la cuvée 2021 !

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Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre 2020
2020
Valeur sûre
Award
  • Un bundle toujours aussi incroyable...
  • Guitar Rig 6 enfin !
  • ...qui devient LE multieffet généraliste de Native Instruments !
  • Le Cremona Quartet : simple à programmer et magnifique
  • Noire Pure et son système de particules
  • Enfin des instruments basés sur des voix avec Mysteria et Pharlight
  • Mallet Flux : simple et qui saura se rendre utile
  • Enfin des guitares en note à note
  • Arkhis très efficace
  • Les nouveaux Play Instruments : plein de sons prêt à l'emploi
  • Super 8 : un bon synthé traditionnel qui s'inscrit dans le sillage de Monark
  • Raum, une chouette réverbe orientée Sound Design
  • Installeur toujours très rustique et pas pratique
  • Seulement trois nouveaux amplis dans Guitar Rig 6 et aucune révision des anciens algos !
  • Cremona Quartet livré au complet seulement dans la Collector Edition
  • Toujours pas de véritables chanteurs ou choeur virtuels
  • Gamme relativement mal conçue car pensée en fonction des porte-monnaies et non des publics ciblés
  • Mysteria, pas très maléable et très typé

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