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Native Instruments Guitar Rig 6 Pro
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Test de Native Instruments Guitar Rig 6 Pro

Test écrit
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Guitar Learning
8/10
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9 ans. 9 ans qu’on l’attendait, cette 6e version de Guitar Rig. Alors autant vous dire que l’attente est forte, d’autant plus que le marché a évolué, avec de nouveaux concurrents qui ont débarqué, fort de leurs nouvelles fonctionnalités et technologies. Le best-seller de Native Instruments se montrera-t-il à la hauteur ?

Test de Native Instruments Guitar Rig 6 Pro : Guitar Learning

Alors qu’il n’a fallu attendre que deux ans entre la version 4 et 5, 9 années ont donc été néces­saires pour voir appa­raître la version 6. Nous nous étions presque faits à l’idée que l’édi­teur alle­mand avait tiré un trait sur la guitare, misant tous ses jetons sur les univers Maschine et Komplete. La surprise fut grande, donc, quand Guitar Rig 6 fut annoncé, accom­pa­gnant la sortie de la Komplete 13 et revê­tant ainsi le rôle de porte-éten­dard lors de cette commu­ni­ca­tion de fin d’an­née chez Native Instru­ments. Car ne nous mépre­nons pas, Guitar Rig reste un best-seller chez l’édi­teur et quoi qu’on en dise, la guitare n’est pas morte, loin de là.

Afin de marquer le coup, le logi­ciel a été entiè­re­ment repensé, en commençant par une nouvelle inter­face utili­sa­teur, qui, on le verra, amorce un virage vers un public plus géné­ra­liste et moins axé exclu­si­ve­ment sur la 6 cordes, et surtout une nouvelle tech­no­lo­gie, répon­dant direc­te­ment à la concur­rence la plus féroce, à grand coup d’in­tel­li­gence arti­fi­cielle et d’ap­pren­tis­sage machine. Pour couron­ner le tout, l’édi­teur n’a pas hésité à puiser dans son cata­logue de trai­te­ments pour garnir le panier Guitar Rig, de la réverbe au bit crusher en passant par les modu­la­tions et autres compres­seurs. C’est pas toujours nouveau, certes, mais ça fait toujours plai­sir.

C’est beau, c’est neuf ?

ChicagoÀ l’ins­tar d’un certain Nico­las S, Guitar Rig a changé. Alors rien de boule­ver­sant non plus, car le logi­ciel propose toujours un agen­ce­ment verti­cal, empi­lant les modules comme des racks d’ef­fets, là où la concur­rence opte géné­ra­le­ment pour un déve­lop­pe­ment plus hori­zon­tal. Ce 6e opus se décrit lui-même comme un multief­fet géné­ra­liste, et cela est confirmé d’of­fice par la partie gauche de l’in­ter­face graphique nous propo­sant de choi­sir le type de source que l’on va utili­ser avec le logi­ciel. Guitare, mais aussi basse, batte­rie, synthé, pads, piano, voix, boucles, et même bus de mixage ! Eh oui, Guitar Rig brasse large et un système de tags permet de rapi­de­ment faire le tri parmi les 1033 presets dispo­nibles. On pourra donc choi­sir sa source d’en­trée, le type d’ef­fet (amplis, réver­be…), le carac­tère (sombre, complexe, ryth­mique…), l’am­pli au cœur de la chaine, le genre (Blues, Metal…) et enfin l’ar­tiste qui a créé le preset. Pour ceux préfé­rant partir de rien, il est possible de recher­cher par compo­sant, afin de faire sa petite cuisine à partir d’une feuille blanche ou d’un preset que l’on éditera. Il sera bien évidem­ment possible de sauve­gar­der ses propres presets, et d’as­si­gner des couleurs afin de mieux s’y retrou­ver, mais on regret­tera le fait de ne pas pouvoir créer ses propres tags ou même d’as­si­gner des tags exis­tants à ses presets. L’in­ter­face graphique profite d’un petit coup de neuf, avec un côté plus « flat design », qui donne un coup de vieux à l’an­cienne version, ce qui est toujours bon signe. Guitar Rig 6 est agréable à regar­der et n’est aucu­ne­ment fati­gant grâce à sa palette de couleurs sombre. Côté ergo­no­mie, on reste en terrain connu et on comprend Native de ne pas vouloir chan­ger un système qui fonc­tionne et qui demeure la marque de fabrique du logi­ciel.

Rise of the machines

Fire BreatherLa nouvelle tech­no­lo­gie est clai­re­ment le plat prin­ci­pal de cette nouvelle version, et pour cause, elle concerne le cœur même de Guitar Rig, à savoir la modé­li­sa­tion d’am­plis. C’est peut-être du côté de Neural DSP que l’édi­teur alle­mand est allé puiser son inspi­ra­tion en inté­grant lui aussi de l’ap­pren­tis­sage machine dans ses modé­li­sa­tions. L’idée est donc de faire appel à de l’in­tel­li­gence arti­fi­cielle afin d’ap­prendre et de mimer le compor­te­ment de chaque compo­sant situé dans un ampli­fi­ca­teur de guitare. Si l’édi­teur reste, à l’ins­tar de ses concur­rents, rela­ti­ve­ment discret sur ce qu’il se passe dans la boîte noire, il nous assure qu’il s’agit bien ici d’ap­pren­tis­sage machine et que le terme « intel­li­gence arti­fi­cielle » n’est pas utilisé abusi­ve­ment à des fins marke­ting comme on peut le voir souvent de nos jours. Le rétro-engi­nee­ring ne faisant pas partie de nos compé­tences, il faudra faire confiance aux dires de Native Instru­ments et juger sur fina­le­ment ce qui nous inté­resse le plus, à savoir le résul­tat sonore.

On conti­nue avec la première chose qui fâche. Seule­ment trois nouveaux amplis utili­sant la fameuse tech­no­lo­gie ICM sont dispo­nibles. Dont un pour les bassistes. Donc, au final, seule­ment deux amplis guitare. Il est amusant de consta­ter que c’était déjà un reproche lors du test de la 5e version. Reste que ces trois nouveaux amplis sont accom­pa­gnés d’un discours promet­tant l’ar­ri­vée immi­nente et régu­lière de nouveaux amplis, en se basant sur les désirs de la commu­nauté. Il ne reste plus qu’à espé­rer que Native tienne parole. En atten­dant, on fera donc avec le Chicago, un combo du milieu des années 50 doté de seule­ment deux potards : Tone et Volume. On nous promet un ampli répon­dant bien à la dyna­mique du jeu du guita­riste et une satu­ra­tion typée lampes quand on pousse un peu le volume. Sympa tout ça, même si on aime­rait en savoir un peu plus sur le modèle. À l’uti­li­sa­tion, nous avons appré­cié le son de cet ampli que nous avons utilisé avec notre Stra­to­cas­ter sur la partie ryth­mique de la petite prod que nous avons fait pour l’oc­ca­sion. La simu­la­tion de pièce a bien aidé à obte­nir un son « vivant » qui, en effet, répon­dait plutôt bien à la dyna­mique de jeu.

Bass InvaderLe deuxième, et dernier, ampli de guitare, répond au doux nom de Fire Brea­ther et son look rappelle un célèbre ampli britan­nique, même si l’édi­teur affirme ici qu’il s’agit en fait d’une repro­duc­tion d’un ampli améri­cain câblé à la main s’ins­pi­rant à la base d’un ampli britan­nique. Serait-ce un Fried­man ? Son côté poly­va­lent, à l’aise autant sur les sons clairs et les sons très satu­rés laisse à penser que l’on a affaire à ce type d’am­pli, que person­nel­le­ment nous appré­cions énor­mé­ment. Sur notre extrait sonore, nous l’avons utilisé sur la guitare lead, avec une modé­li­sa­tion de tube screa­mer en amont, histoire de boos­ter un peu les médiums, pous­ser encore un peu plus l’am­pli et faire ressor­tir la guitare du mix. Le résul­tat est plus que probant avec encore une fois, l’uti­li­sa­tion des nouvelles baffles coor­don­nées Pro qui font merveille pour ajou­ter en clic de souris l’am­biance de la pièce et choi­sir le micro qui corres­pond au son recher­ché. Quand on sait que les éditeurs OwnHam­mer et 3 Sigma Audio sont derrière les réponses impul­sion­nelles, on comprend mieux pourquoi le résul­tat sonore est aussi bon. La simpli­cité de ce nouveau module « Matched Cabi­net » ravira à coup sûr les guita­ristes peu à l’aise en prise de son. On regret­tera quand même que la version Pro de Matched Cabi­net n’ait pas évolué, et ne propose toujours que trois posi­tions de micro, quand Ampli­tube 5 en annonce une multi­tude.

On termine ce tour des amplis avec le modèle pour basse, qui vient combler un manque certain, car jusqu’à présent Guitar Rig n’in­té­grait qu’un seul ampli de ce type. Le Bass Inva­der est un ampli à lampes vintage avec un égali­seur actif 4 bandes, 3 filtres de voicing et un petit potard permet­tant de faire distordre la bête, afin de combler les amateurs de rock. On a donc un ampli plus typé que le Bass Pro, d’ori­gine, et ce n’est pas pour nous déplaire. Le son obtenu avec notre Jazz Bass et un compres­seur en amont nous a plei­ne­ment satis­fait, avec à la fois du corps et de l’at­taque. Le Matched Cabi­net s’est montré lui aussi à la hauteur, nous permet­tant de gonfler un peu le son en ajou­tant juste ce qu’il faut de pièce.

Voici l’exemple audio avec les trois nouveaux amplis, la Stra­to­cas­ter et le Chicago pour la partie ryth­mique, une Les Paul et le Fire Brea­ther pour la partie Lead et une Jazz Bass dans le nouveau ampli Bass Inva­der :

Guitar Rig 6 Demo 1
00:0001:04

 

Il m’en reste un peu, je vous le mets quand même ?

La dernière nouveauté de Guitar Rig 6 n’en est pas une à propre­ment parler, mais reflète plus le chan­ge­ment de direc­tion opéré par l’édi­teur, amenant son logi­ciel vers des hori­zons dépas­sant large­ment la sphère guita­ris­tique. La flopée de nouveaux effets provient donc du cata­logue déjà exis­tant de Native Instru­ments, et permet­tra aux musi­ciens de tout bord d’uti­li­ser le logi­ciel et aux guita­ristes les plus aven­tu­reux de trou­ver LE son qui leur permet­tra de sortir du lot.

On retrouve donc le Crush Pack, avec les modules Freak (modu­la­tion rétro/radio/lo-fi), Dirt (distor­sion orga­nique) et Bite (Bit-crushing) et le Mod Pack avec Flair (Flan­ger), Choral (Chorus) et Phasis (Phaser) dotés de mode vintage. La réverbe Raum fait aussi son entrée, opérant dans un univers créa­tif et pouvant être pous­sée dans des retran­che­ments expé­ri­men­taux. Plus clas­siques, les réverbes RC 24 et RC 48 de Softube modé­lisent des célèbres réverbes Hall algo­rith­miques de studio tandis que le trio de compres­seurs vintage VC 76, VC 160 et VC 2A recréent aussi trois fameux racks de compres­sion à FET rapide et optique.

La Solid Mix series propose trois trai­te­ments plus desti­nés au mixage, avec un égali­seur 6 bandes et deux compres­seurs, un trans­pa­rent et un stéréo. Tran­sient Master fait aussi son appa­ri­tion avec ses réglages permet­tant d’ac­cen­tuer l’at­taque ou le sustain d’un son, très pratique pour sculp­ter de manière précise le son d’à peu près n’im­porte quoi.

Ramm­fire, l’am­pli de Richard Z. Kruspe de Ramm­stein, un Pre-500 Dual Recti­fier, exis­tait depuis plusieurs années mais est désor­mais inclus, de même que Reflek­tor, une réverbe à convo­lu­tion sans latence avec pas moins de 300 réponses impul­sion­nelles. Ajou­tez à cela la douzaine d’ef­fets issus de Trak­tor et les anciens trai­te­ments et vous obte­nez une collec­tion assez impres­sion­nante qui comblera n’im­porte quel musi­cien fan de sound design, mais pourra aussi donner le tour­nis au simple guita­riste étant venu juste cher­cher une simu­la­tion d’am­pli clas­sique.

On pourra noter aussi que le clonage d’am­plis n’est toujours pas d’ac­tua­lité, de même que le réglage profond des amplis, quand certains concur­rents le permettent depuis plusieurs années.

Voici aussi des exemples avec autre chose que de la guitare, les deux premières mesures sans Guitar Rig 6 Pro, le reste avec :

Micro­Freak
00:0000:13
  • Micro­Freak00:13
  • Micro­Freak 200:13
  • Drums00:13

 

Conclu­sion

C’est le problème quand l’at­tente est trop forte : on est forcé­ment déçu. Mais quand à la fin, il faut faire les comptes, force est de consta­ter que le contrat est majo­ri­tai­re­ment rempli avec une refonte graphique réus­sie, une nouvelle tech­no­lo­gie, des trai­te­ments en pagaille et un prix compé­ti­tif. On pourra certes râler sur le fait que seule­ment trois nouveaux amplis utilisent l’ICM ou encore que « Guitar Rig » devienne « Every­thing Rig » et noie par la même occa­sion les simples guita­ristes sous ses possi­bi­li­tés sonores, mais le plug-in reste néan­moins un véri­table trésor pour les musi­ciens que nous sommes, toujours à la recherche de son, DU son qui nous inspi­rera.

8/10
Points forts
  • Jolie refonte graphique
  • Une nouvelle technologie pour les amplis
  • Les nouveaux amplis sont convaincants
  • Des effets en veux-tu, en voilà
  • Prix en regard ce qui est offert
Points faibles
  • Système de tags non éditable
  • Seulement deux nouveaux amplis guitare
  • Un virage généraliste pouvant être encombrant pour les guitaristes
Auteur de l'article Red Led

Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.


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Je suis rentré dans la musique par la rosace d'une guitare classique et depuis, j'essaie d'en sortir sans trop de conviction.