Quand on est home-studiste, que l’on réside dans un immeuble et que l’on a des voisins ayant l’ouïe fine, il devient difficile de travailler sur des enceintes tard le soir. Un casque peut devenir alors un bon complément pour pouvoir faire de la musique à n’importe quelle heure. Audio-technica propose aujourd’hui une nouvelle série de casques que nous avons eu la chance de tester…
Quand on est home-studiste, que l’on réside dans un immeuble et que l’on a des voisins ayant l’ouïe fine, il devient difficile de travailler sur des enceintes tard le soir. Un casque peut devenir alors un bon complément pour pouvoir faire de la musique à n’importe quelle heure. Audio-technica propose aujourd’hui une nouvelle série de casques que nous avons eu la chance de tester…
Les casques ont été testés par une bonne partie de l’équipe d’AudioFanzine : des fans d’électro, des rockeurs, des métalleux, des amateurs de funk et des beaux gosses (principalement à l’éditorial). Des avis divergent et d’autres se croisent dans ce large panel représentatif d’amateurs de musique pour tenter au final d’avoir l’avis le plus objectif possible. Mais nous savons qu’en matière d’écoute, la subjectivité reste dure à neutraliser…
Les caractéristiques techniques
La gamme se compose de 4 modèles allant de 119€HT (pour l’ATH-A55) à 299€HT (pour l’ATH-A900). Les casques sont tous de type fermé dynamique avec des connecteurs en plaqué or et un adaptateur jack 3.5mm vers jack 6.35mm qui se visse sur le A900 et se clip sur les autres. L’impédance du A55 est de 60 Ohms alors que celle des trois autres modèles est de 64 Ohms. Ceux qui ont l’habitude de travailler avec des casques à haute impédance (250 Ohms pour le BeyerDynamic DT770) remarqueront tout de suite la différence. En effet, branché sur une console, on n’a vraiment pas besoin de pousser le volume pour avoir un niveau d’écoute correct, faites tout de même attention à vos oreilles, car une fausse manipulation est vite arrivée…
D’après les données constructeur, le A55 couvre la plus petite plage de fréquences : de 5 à 28 000Hz pour ce premier modèle, de 5 à 30 000 Hz pour le A500, de 5 à 35 000 Hz pour le A700 et pour finir de 5 à 40 000 Hz (nos amies chauves-souris apprécieront) pour le A900. Ces valeurs théoriques doivent bien sûr être prises avec des pincettes, l’oreille humaine n’étant de toute façon sensible qu’aux fréquences allant de 20Hz à 20KHz.
La sensibilité est pratiquement similaire entre les différents modèles et varie de 100 à 102 dB. Excepté le A55, les trois autres modèles disposent d’un double système d’amortissement acoustique (DADS) pour améliorer l’amortissement des graves. En revanche, toute la gamme dispose de hauts parleurs de 53mm avec un système magnétique au néodyme.
Le design
À la sortie du carton, nous découvrons des casques à l’aspect surprenant : le système de fixation 3D Wings, utilisé pour toute la nouvelle gamme, leur confère un aspect futuriste unique. Ce qui différencie ces quatre casques sur le plan esthétique, ce sont les boîtiers des écouteurs. Ceux du modèle A55 ont un aspect très traditionnel : de forme légèrement ovale, très bombée, et en plastique noir brillant. Peut-être un peu trop classique et pas très sexy.
Les boîtiers des modèles A500 (gris mat) et A700 (noir pailleté) sont eux aussi en plastique, plus larges et plats : ce sont des casques à l’aspect professionnel, classique et sobre.
Le modèle A900 propose le design le plus séduisant : les boitiers des écouteurs sont en aluminium et de couleur bleue nuit, ce qui lui assure un look plus moderne. Aussi, l’aluminium réduit fortement certaines vibrations que nous pouvons avoir avec des boitiers d’écouteurs en plastique traditionnels, notamment lorsque le volume est élevé.
Qu’en est-il de la solidité ? Le temps imparti pour le test ne permet pas d’en juger sur le long terme. Malgré tout, ils semblent robustes et promis à un bel avenir.
Le système 3D Wings qui évite tout réglage, est composé de quelques pièces en plastique, mais semble peu fragile. Pour conclure sur ce point, ces casques sont plutôt agréables à regarder, ont un look très professionnel et donnent l’impression d’être résistants sans pour autant faire massifs.
Excepté le modèle A55 qui a un aspect plastique, ils sont bien finis et les modèles A700 et A900 ont un câble gainé de tissu très résistant, ce qui est peu courant, original et appréciable.
Tout confort
Après avoir examiné les courbes et mensurations des différents modèles en test, nous les plaçons délicatement sur nos oreilles. Premier point agréable : ces casques ne pèsent absolument rien, mois de 300 grammes pour les trois premiers modèles, ce qui est plaisant pour de longues heures d’utilisation (pensez toute fois à faire des pauses !). Le A900 pèse lui 350 grammes, ce qui reste tout à fait correct, c’est l’équivalent à un ou deux grammes près, d’un haut de gamme Sony.
Mais le deuxième effet Audio-technica, c’est le système 3D Wings : aucun réglage, le casque s’adapte parfaitement à votre tête dès que vous le mettez en place, et Dieu sait si les morphologies crâniennes sont disparates au bureau. Cela est ingénieux et très pratique, si par exemple, vous n’êtes pas seul à utiliser le casque.
Le cuir des oreillettes est fin, certains apprécieront, mais les amateurs de velours seront déçus. Cependant, il faut avouer que le velours n’est pas l’idéal lorsqu’on utilise beaucoup son casque en été, ceux qui ont déjà vécu l’expérience comprendront.
Et le son?
Abordons la phase finale et la plus attendue : la qualité sonore, l’isolation acoustique et le respect du spectre. Il faut garder à l’esprit, que ces casques sont normalement destinés à de l’écoute haut de gamme audiophile plus qu’au travail de studio.
Après une écoute attentive et comparative des modèles mis à disposition, nous avons pu saisir les principales différences et les facteurs communs caractérisant les quatre casques. Dans le bas du spectre, le A55 à tendance à faire pâle figure vis-à-vis de ses trois compagnons et les hauts mediums ont tendance à devenirs rapidement agressifs. Ce sentiment s’estompe en chaussant le A500, les basses devenant plus généreuses et les aiguës plus dociles. La dynamique s’améliore elle aussi, les détails ressurgissent progressivement et la stéréo déploie ses ailes. Le spectre s’équilibre en général et les moyennes fréquences retournent tranquillement à leur place. Le A700 a des hautes fréquences un peu plus marquées que le A500 et les sibilantes ressortent clairement, on aime ou pas, mais sur une musique où la voix est omniprésente, les consonnes sifflantes peuvent vite faire mal à la tête…
Le A900 n’hérite pas de cette caractéristique et reste doux et agréable. On atteint un équilibre que l’on n’avait pas sur les modèles précédents. En bref, c’est le haut de gamme et cela s’entend clairement. Les basses sont certes généreuses, mais pas trop envahissantes (c’est souvent le danger avec les casques), et ne masquent pas le reste du spectre. La largeur stéréo est vraiment très bonne et l’on s’amuse à détailler certaines pistes situées aux bordures extrêmes.
Les deux gagnants du test sont le A500 et le A900 qui restent les plus équilibrés et les plus agréables. Le A55 garde pour lui une meilleure isolation que ses grands frères. En effet, on entend les bruits extérieurs une fois les casques sur la tête et vos voisins entendront aussi assez clairement ce que vous écoutez. Il est donc difficilement envisageable d’enregistrer une voix avec ces casques, la repisse est trop grande et un micro statique sensible aura aussi tôt fait de reprendre le playback en plus de la voix.
Conclusion
Le modèle d’entrée de gamme (coûtant tout de même 119€HT, je vous le rappelle) a clairement déçu notre équipe. Le reste de la troupe s’en sort mieux avec une différence dans le haut du spectre assez notable entre le A500 et le A700, après cela dépends de vos goûts et du type de musique que vous appréciez. Ce qui est certain, c’est que le A500 garde un très bon rapport qualité/prix.
Le haut de gamme A900, qui se destine principalement à nos lecteurs les plus fortunés, s’en sort très bien face aux DT770 de BeyerDynamic et Sony MDR-7509 que nous avons aussi en notre possession. Cela ne change pas le fait qu’il faut toujours essayer un casque avant de l’acheter et si possible en écoutant des disques que vous connaissez sur le bout des oreilles. Gardez aussi à l’esprit que l’on ne fait pas de mix entièrement au casque et que les enceintes de monitoring restent irremplaçables pour cela. Après, c’est aussi en multipliant les systèmes d’écoute que l’on parvient à réaliser des mix homogènes, le casque pouvant servir à compléter honnêtement vos enceintes. En prise de son, attention si vous possédez des micros sensibles, la repisse peut s’avérer handicapante.