réactions à la news Les compos inspirées: saison 14

C'est marrant : chacun soupire après ce qu'il n'a pas.
Moi qui ne peux quasiment plus jouer d'instruments (notamment guitare) suite à un accident m'ayant niqué les doigts de la main gauche, je soupire encore 10 ans plus tard après l'époque où il me suffisait de m'asseoir devant un micro et de jouer pour produire de la musique.

Hééé oui, bonne vieille nature humaine jamais satisfaite... Au Pays Basque, quand on trinque, on ne dit pas "A ta santé !" parce qu'on l'a, mais "A l'intelligence !"... Et puis le temps (notre rapport à lui), la disponibilité, c'est ce qu'il y a de plus précieux... Mes bien chers frères, faisons silence et ré écoutons "Satisifed mind de Jeff Buckley.

la frustration dieu sait qu'elle est chiante est aussi un moteur de l'etre humain; thomas , midi, philosophe au reveil. Allez café

Ce qui me frustre le plus c'est de ne pouvoir concrétiser ce que mon esprit envisage de plus délirant que ce soit musicalement ou pour la création de sons, pour le matos je fais avec ce que j'ai et avec ce dont j'ai l'utilité, je ne me frustre pas par l'absence d'un joujou que je ne peux m'offrir...

Citation :

Hors sujet :
C'est marrant : chacun soupire après ce qu'il n'a pas.
Moi qui ne peux quasiment plus jouer d'instruments (notamment guitare) suite à un accident m'ayant niqué les doigts de la main gauche, je soupire encore 10 ans plus tard après l'époque où il me suffisait de m'asseoir devant un micro et de jouer pour produire de la musique.

Ben, Will, nous v'la partis hors sujet en plein dans notre sujet !
Notre sujet : la musique. Plus précisément : notre pratique de la musique.
Cela revient souvent ici, sous un aspect ou sous un autre - et c'est bien normal ! -, la relation aux "vrais" instruments d'un côté, et aux "synthétiseurs" de l'autre.
Et soudain, je me suis aperçu que ce n'est pas si facile de définir les uns par rapports aux autres.
(je ne parle pas de "décrire", ou de "montrer", mais bel et bien de "définir", plus ou moins scientifiquement...)

Le "vrai" instrument serait ici celui essentiellement constitué d'un ensemble physique (matière/masse/volume), tel qu'il peut être mis en mouvement par l'action (plus ou moins directe) d'une partie plus ou moins étendue, et plus ou moins intime, de notre corps, de façon à ce que le mouvement de cet ensemble se communique à l'air, jusqu'à produire un effet sur notre oreille ; un effet que nous appellerons "son".
Etant entendu que l'on suppose une corrélation significative entre les modes d'actions de ces parties de notre corps d'un côté, et la qualité de l'effet sonore produit, de l'autre.
Comme je n'ai pas spécifié qu'il s'agissait d'instruments "de musique", il reste possible que l'effet produit par tous les vrais instruments ne soit pas toujours jugé "musical". Mais c'est une autre histoire.

Et la race des "synthétiseurs" ? Elle serait celle des dispositifs électro-acoustiques, qui seraient commandés sur le modèle de l'interrupteur électrique, sur lequel vous avez juste à appuyer pour faire passer le courant (aussi simplement et sans effort que vous allumez une lampe de chevet, mettez en route la bouilloire, etc. Etc.)
C'est l'électricité ensuite qui fait tout le boulot, pour que, au terme de diverses procédures automatisées, soit actionné un ensemble physique spécialisé (membrane, etc.), dont le mouvement se communique à l'air, etc. Etc.
Là encore, la qualité "musicale" des sons produits par ces moyens, c'est une autre question.

Que l'on puisse faire de la musique intéressante avec des synthétiseurs, et de la daube avec de vrais instruments... Et vice et versa : la démonstration n'est plus à faire, pas plus dans un sens que dans l'autre.

Ce que l'on voit, c'est que la seule différence essentielle est dans le CORPS.
Sa présence, ou son absence. En d'autres termes : dans la jouissance.

Bien sûr, qu'il y a une jouissance (sensuelle, physique, charnelle, et plus si affinités) à poser la pulpe de ses doigts sur les cordes d'une guitare, ou à sentir son poignet s'incliner justement pour donner son juste poids à un archet, ou à sentir ses lèvres frémir au passage de son souffle dans l'embouchure de la trompette, etc. Etc.
Et comme nous avons plus de prédispositions sans doute à nous identifier à notre corps à nous, qu'à ces machines à tout le monde, on comprend bien la préférence pour la pratique d'un vrai instrument. Je parle pour ceux qui ont goûté, une fois, vraiment, à ce que ça fait du bien, de penser que ce son-là (musical, pour le coup !), il sort de nous. Il est ce que nous sommes. (A moins que nous soyons ce qu'il est ?)

Donc, au plan de la jouissance personnelle, il n'y a pas photo.

Il n'empêche ! Qu'est-ce que je regrette de ne pas avoir disposer de tout cet arsenal "synthético-numérique", pour faire MA musique, il y a quarante ans...
Parce que, au bout du compte, si je fais de la musique (la mienne) pour les autres... Si je la fais AUSSI pour les autres... Ben, c'est vrai, ça, les autres, qu'est-ce qu'ils peuvent bien en avoir à foutre, de ma jouissance personnelle ?
Je pose la question.