Conception du Delta Sigma - BlueBird Mixer Mark II
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offenbach
Comme je l'ai annoncé sur le forum de la construction de mon studio, je devrais déménager dans les mois qui viennent et reconstruire entièrement un nouveau studio, plus grand, plus beau, etc... fort de mon expérience la construction de ma petite console de sommation https://fr.audiofanzine.com/construction-de-micros-amplis-pr/forums/t.530519,petite-console-16-voies.html je compte me lancer dans la conception et la réalisation d'une nouvelle console, plus complexe, destinée à s'insérer dans le worklow du DAW que se soit en RECORDING ou en MIXAGE.
L'étude électronique et mécanique est une chose, mais savoir exactement de quoi on a besoin est aussi chose difficile à définir précisément. Alors on peut toujours voir beaucoup plus grand, au cas ou... mais le moindre switch ou potard sur une tranche augmente de façon pas du tout négligeable le bidget total, surtout pour un seul exemplaire construit !!
Je ne vais pas réinventer une SSL ou une NEVE, ni construire une console aussi grosse. Une bonne partit de mon travail se fait dans les softs (Cubase/protools...) et j'ai déjà une excellente ergonomie avec des bonnes surfaces de contrôle tactiles.
D'une part je cherche à me "détacher" un peu de l'ordi : tout ce qui est balances des casques est beaucoup plus simple à gérer en temps réel sur une console que dans des sous menus, des sous groupes ou des bus dans un soft... Ce n'est qu'un exemple.
Voici la méthode de travail de base que j'imagine. En gros il y a 2 étapes : RECORDING et MIXAGE.
1. RECORDING. Les sources sont essentiellement au niveau micro ; je n'utilise pas de synthé analog, ou autres machines de ce genre, et de toute façon elles peuvent passer en niveau ligne ou dans une DI puis entrée micros. Il faut donc d'excellents préamplis micros. Objectivement enregistrer + de 16 micros en même temps c'est quand même rare... Bon je vais avoir une live room de + de 40m2 alors on sait jamais si je fais des séances de cordes ou du live avec groupe complet ça monte vite. Donc je pense partir sur une console avec 24 tranches monos avec entrées micros.
Bons les micros entrent dans la console, ok... ensuite ? Il y 2 choses essentielles : enregistrer ces sources, et les entendre...
Il faut donc un DIRECT OUT sur chaque tranche afin de récupérer le signal préamplifié, éventuellement passé dans l'EQ. Je sais que souvent les DIR OUT sont post fader, mais je ne suis pas dans le cas d'une console traditionnelle avec des groupes, in-line... donc je pense que le DIRECT OUT doit être PRE EQ ou POST EQ, mais dans tous les cas pré fader.
Ensuite => PATCH => Convertisseur => record sur une piste du DAW.
A partir de là il y a 2 façons d'écouter ce qu'on est en train d'enregistrer. Soit on fait une balance sur la console avec le fader et on écoute simplement le mix de la console. Comme on ferait en sono en gros. Je n'ai pas trop cette façon de faire pour 2 raisons:
- on n'a pas de retour auditif de ce qu'on enregistre vraiment dans le DAW en temps réel : si on peak sur un converto on ne l'entendra pas puisqu'on écoute le signal direct du micro directement depuis le préamp à travers uniquement la tranche de la console.
- Que se passe-t-il dès qu'on a fini la prise et qu'on veut la réécouter ? bonne question....
C'est ce dernier inconvénient qui m'incite à travailler de la façon que je vais décrire, qui est d'ailleurs la façon de travailler depuis longtemps dans les plus gros studio du monde... Il s'agit d'écouter pendant l'enregistrement le "retour magnéto" et non pas directement le son qui entre dans la tranche de la console. Ainsi lorsqu'on passe de REC à PLAY le magneto (idem pour le DAW) cesse de renvoyer le son qui entre sur la piste (direct monitoring dans le soft) et envoie à la place ce qui a été enregistré. Ainsi sans toucher à rien sur la console on entend exactement dans les mêmes conditions ce qu'on vient d'enregistrer.
Cela signifie qu'à partir du direct OUT le signal quitte la console, va s'enregistrer dans la piste du DAW, et renvoyé en direct par le soft dans une sortie du convertisseur, puis revient dans la console pour être monitoré (=écouté) en temps réel. Sur les grosse console traditionnelle, chaque tranche dispose en plus de l'entrée MICRO/ligne d'une entrée TAPE prévue pour ça. La tranche est en fait double et un autre fader (le small fader) associé à son PAN permet de faire un mix de tous les retours magnéto et d'écouter en temps réel ce qu'on enregistre à travers le magneto, et sans toucher les "grands" faders des tranches... C'est la console "in-line"... bref. Ici je ne veux pas utiliser une console de ce type car tout le worklow ne se passe pas sur la console (si j'avais une SSL9000 ou une grosse NEVE ça me poserao pas de problème... )
Donc j'ai imaginé créer 2 point d'INSERT sur mes tranches : un avant l'EQ (pre EQ) et un après l'EQ (post EQ). A noter que ces inserts seront débrayables via des switchs. Ce qui veut dire que le départ de chaque insert est une sortie qui est toujours active, que l'insert soit activé ou pas. Ainsi je peux utiliser le départ de l'insert comme direct OUT, au choix pré/post EQ. Si l'insert est désactivé je monitore sur ma tranche le signal direct du preamp sans écouter le DAW, au contraire si j'active l'insert, j'écoute le retour du DAW. Je pense que c'est une façon simple et éléguante pour faire un DIRECT OUT souple sans avoir à construire une usine à gaz avec 40 switch par tranche.... De toute façon toute la console sera sur un patch, donc passer de pre/pst EQ n'est pas un soucis. Et l'avantage d'avoir 2 insert est de pouvoir par exemple RECORDER en preEQ sur le 1er insert, puis d'insérer un compresseur postEQ pour le monitoring.
Un gros avantage d'écouter l'enregistrement à travers le DAW est de pouvoir insérer des plug sur les tranches en temps réel. (Evidement il faut un ordi qui tourne bien et ne pas utiliser des plugs qui créent de la latence pendant le tracking ! mais c'est déjà le cas avec une station tout virtuel).
J'ai donc pendant la séance d'enregistrement tout loisir de me faire une balance à ma convenance avec les fader des tranches, le CUE MIX (mix musicien) étant géré via une section CUE SEND sur les tranches :
- un volume (CUE SEND)
- un pan (CUE PAN)
- un MUTE (afin d'optimiser le bruit de fond de la console, c'est important de pouvoir débreiller ce qui ne sert pas).
- un selecteur PRE/PST fader afin de pouvoir utiliser le CUE Mix comme un aux normal post fader (en mix par exemple point besoin de balances pour les casques !)
Pour compléter le tout, chaque tranche devrait recevoir 2 AUX traditionnels avec chacun :
- pre/post fader (en commun pour les 2... Je gagne 1 switch * 24 !!)
- un mute pour rendre les bus aux plus silencieux.
- un volume d'envoie.
Evidement un PAN/MUTE/SOLO-in-PLACE et un fader 100mm. (peut être un bus PFL ça peut servir aussi, pour faire les gains des préamps par exemple...).
Chaque tranche aura son VU. Soit un bargraph à led soit à aiguille... à voir.
2. MIXAGE. Donc toutes les sources son été enregistrées. Il serait un peu bête d'envoyer toutes les pîstes séparément sur la console. Pour ça il faudrait une TRES grosse console (80/96 voix au moins) pour être confortable, car avec les effets, les doublures, etc... le nombre de piste des sessions monte très vite. En plus si on fait ça il faut impérativement avoir une automation sur la console, sans quoi on sera obligé de faire les automations dans le DAW et du coup impossible par exemple d'utiliser des compresseur hard en insert dans les tranches. Bref ça a peut d'intéret...
Donc l'idée est de faire des groupes, et de les assigner à la console. Ainsi les périf hard qui doivent être insérés sur des pistes isolés le seront via des bus I/O des convertisseur directement via le patch, et ceux qui seront insérés sur les bus pourront davantage l'être sur la console. Le manque d'automation sera toujours là et ça je ne pourrai rien y faire... sauf à travailler un peu plus à l'ancienne, avec des suivis à la main (!!??)
En revanche je compte inclure sur les tranches un petit EQ de qualité (type console REVOX C279), et là ça prend tout son sens...
D'autre part, en pratique on commence souvent à travailler/premixer des éléments enregistrés avant même d'avoir terminé de tout enregistrer. Ainsi la console dans ce cas est un super outils, avec certaines tranches dédiées à recevoir des groupes ou des pistes déjà recordés, et d'autres où on fait chauffer les preamp
Je prévoi une petite section monitoring avec TalkBack, choix moniteur, DIM, etc...
Voilà pour le moment. 24 tranches ça me parait un bon compromis.
Pour les préamps micros, je vais m'appuyer sur ce que j'ai développé pour le Midnight MicPre, mais sans le répliquer exactement.
En fait j'ai un stock de + de 40 transfos d'entrées Lundhal qui seront parfait pour cette console.
A suivre !
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Anonyme
je veux dire par la, tu envoies plusieurs signaux de niveau ligne dans le bus master ?
Tu envoies plusieurs signaux niveau micro que tu amplifies dans le bus master ?
hein ?
offenbach
De simples résistances suffisent à "isoler" un minimum les sources entre elle. Et effectivement le niveau baisse plus il y a des sources sommées.
Dans une configuration fixe (c'est à dire sans réglage de gain et de panoramique, pas de traitement EQ...) ça fonctionne, ça fonctionne même très bien, mais le système possède ses limites....
Si on détaille un peu...
On pourrait d'abord penser à simplement relier les différentes sources ensemble, pour réaliser la somme électrique des signaux. Le problème qui se pose immédiatement c'est que chaque source est "chargée" par l'ensemble des autres sources, l'impédance vue par chaque source baisse de façon drastique... En gros les sources se perturbent mutuellement, et risquent très vite de ne pas rendre un résultat optimum.... Par exemple si tu sommes 10 entrées dont l'impédance de sortie est de 600R, l'impédance vue par une source est de l'ordre de 60R. On utilise en général une bonne adaptation d'impédance lorsque l'entrée du récepteur a une impédance d'entrée 10x supérieure à celle de la source. Pour une source à 600R il nous faudrait mini 6K, en pratique les entrées lignes sont souvent à 10K pour avoir un peu de marge...
Alors la solution la plus simple est de positionner avant le noeud de sommation et sur chaque entrée une résistance de sommation. Si on analyse rapidement l'impédance que "voit" chaque source : la résistance série de sa propre branche, additionne de l'impédance totale du bus de sommation (c'est à dire sur le noeud). Celle-ci est en gros la somme de toutes les résistances de sommation. Si on reprend notre exemple avec des résistances de sommation de 10K : Impédance du bus = 10 entrées x10K = 100K, il faut ajouter à cela la résistance série de la branche en question, soit 110K environ. On voit qu'ici pas de soucis, le signal va bien passer et les sources ne vont pas trop se refléter les unes sur les autres, et donc pas vraiment s'influencer.
Le problème en revanche est qu'on affaibli grandement le niveau du signal, car il y a des chutes de tensions aux bornes des résistances. Et un étage d'amplification est nécessaire pour retrouver un signal au même niveau en sortie qu'en entrée.
La conséquence de cette reamplification est une baisse de la performance en terme de bruit de fond, puisque le bruit provenant des sources est amplifiés aussi...
L'autre problème, bien gênant pour une console de mixage, c'est qu'il suffit de déconnecter une source, de changer son niveau (ave
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offenbach
Bon je remet tout ça en ordre plus tard. La j´attaque un concert
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moustick
Le début est très intéressant, je comprend bien tout ce que tu dis ...
Hate de lire la suite ... !
offenbach
.......
L'autre problème, bien gênant pour une console de mixage, c'est qu'il suffit de déconnecter une seule source, de changer son niveau, de faire un pan, insérer un filtre...... Et le niveau de toutes les sources va bouger !!!
Bref la sommation passive ça va pour quelque chose de parfaitement fixe.
On a abandonné ce genre de sommation depuis longtemps dans les consoles. À présent on utilise une autre technique "masse virtuelle".
En gros le bus de sommation est identique (1 résistance sur chaque branche), mais au nœud de sommation on place un AOP en inverseur.
Le nœud de sommation est sur l'entrée inverseuse et l'entrée non inverseuse est à la masse. Sans refaire la théorie de l'aop en gros celui-ci maintient en permanence ses deux entrées au même potentiel. Ici la masse, potentiel 0V. D'ailleurs c'est tjrs bizarre mais c'est comme ça, si on mesure au voltmètre on a quasi rien sur le nœud de sommation (rien du tout en théorie), et c'est comme si miraculeusement le signal réapparaissait après l'aop....
Une amélioration nette par rapport à la sommation passive est que l'aop maintient une impédance dans le bus de sommation constante quelque soit le nombre d'entres leurs impédance respective (qui varie si on insére un pot pour un volume un pan....).
Bon il faut aussi faire très attention à la masse dans ce cas là, car si la masse est bruyante ça remonte dans les aop..... Donc la réalisation doit être parfaite !
Ensuite on peut optimiser le bruit de fond encore de 2 manières :
- utiliser un bus de sommation symétrique. On gagne au moins 3dB sur le bruit de fond au prix de circuits plus complexes....
- sommer par exemple les pistes par 4 puis re sommer le tout.... Les consoles API fonctionnent comme ça. Le gain en bruit de fond est d'autant plus important qu'il y a beaucoup de pistes !!
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nc333
autant la sommation par petit groupe ça me parait très dur a mètre en place, autant le bus symétrique c'est quelque chose qui me parait faisable et indispensable non ?
Matos Basse: PV T40, Fender Mustang bass, GK backline 210
Matos Guitare: Jaguar jap', Pedale SD-1 japan, Small clone, bassballs, Rc1 Ampli Epiphone valve junior hot rod avec V30.
offenbach
Le bus de sommation symétrique permet d'améliorer la performance parasite et SNR (bruit) mais cela nécessite 2x plus de bus physique dans la console, ainsi que de doubler (même un peu plus...) le nombre d'aop.... Donc ça a un coût !!
La sommation par petit groupe c'est pas difficile du tout il fait juste une poignée d'aop en plus... A partir de 16/24 entrées ça devient pertinent.
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offenbach
Le bus de sommation symétrique permet d'améliorer la performance parasite et SNR (bruit) mais cela nécessite 2x plus de bus physique dans la console, ainsi que de doubler (même un peu plus...) le nombre d'aop.... Donc ça a un coût !!
La sommation par petit groupe c'est pas difficile du tout il fait juste une poignée d'aop en plus... A partir de 16/24 entrées ça devient pertinent.
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offenbach
autant la sommation par petit groupe ça me parait très dur a mètre en place, autant le bus symétrique c'est quelque chose qui me parait faisable et indispensable non ?
Ce document résume la sommation des consoles API :
http://www.classicapi.com/catalog/images/gallery/PCBs/inverting_ACA/Block-diagram.pdf
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louta
Si la deuxième version est mieux peut tu, stp, me dire ou je peut trouver la formule pour faire le calcule ou l'expliquer si tu as le temps?
[ Dernière édition du message le 25/11/2014 à 00:22:59 ]
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