SPL fait son retour dans les tests d'Audiofanzine avec le Phonitor 3 DAC, un convertisseur et amplificateur de casque qui s'est retrouvé dans nos mains dans le cadre d'un autre test... Que vaut vraiment cet appareil honnêtement très impressionnant ? C'est ce qu'on va essayer de découvrir.

Il est assez rare (et nous le regrettons) que les tests d’Audiofanzine s’intéressent aux produits de la marque SPL. Fondée en 1983, SPL est une entreprise allemande qui s’est spécialisée dans la conception d’équipements audio professionnels, notamment des convertisseurs, des égaliseurs et des préamplis, utilisés dans de nombreux studios d’enregistrement. Ce Phonitor 3 DAC, lancé en 2023, puis rapidement suivi par un modèle similaire, mais sans convertisseur NA, fait la combinaison d’un amplificateur de casque, d’un convertisseur numérique-analogique et d’un ensemble d’outils pour le monitoring au casque. C’est en testant les modèles HEDDphone que nous avons croisé le Phonitor 3 DAC, ce qui nous a donné envie d’en savoir plus sur cet appareil pas commun.
Présentation du SPL Phonitor 3 DAC et de ses fonctionnalités
Comme d’habitude, on va débuter par une description objective et aussi complète que possible, en commençant par la face arrière, pour voir les entrées et sorties disponibles :
- Les entrées numériques : un port USB de type B, une entrée optique (TOSLINK), une entrée coaxiale (RCA) et une entrée AES (XLR).
- Deux paires d’entrées analogiques symétriques sur XLR, nommées « Analog Source 1 » et « Analog Source 2 ».
- Une paire de sorties analogiques symétriques sur XLR, étiquetées « Preamp Output ».
- Un commutateur DIP (4 positions) pour les réglages internes (niveau de sortie casque, traitement du signal sur les sorties à travers la « matrice », signal envoyé directement depuis l’entrée vers la sortie).
Et maintenant, voici la liste des contrôles et fonctions présents sur la face avant du SPL Phonitor 3 DAC, de droite à gauche :
- Sortie casque au format jack 6,35 mm.
- Ensemble de six interrupteurs : « Matrix » (active ou désactive la matrice de spatialisation), « L/R Swap » (inverse les canaux gauche et droit), « Ø L » et « Ø R » (inversent la phase sur le canal gauche ou droit), « Solo L » et « Solo R » (permettent d’écouter uniquement le canal gauche ou droit), « VU Cal » (ajuste la calibration des Vumètres à 6 dB ou 12 dB) et finalement « Output Mute » (coupe la sortie audio).
- Deux beaux Vumètres à aiguilles
- Le potentiomètre d’atténuation du volume principal
- Le potentiomètre « Laterality », qui ajuste l’équilibre perçu entre gauche et droite, et qui est couplé à un commutateur Mono/Stereo
- La matrice de spatialisation, avec le potentiomètre « Crossfeed » (qui détermine le niveau de reprise du canal gauche vers le droit, et inversement, de façon à mieux simuler une écoute sur enceintes), le potentiomètre « Angle » (qui modifie la perception, simulée, de l’angle de placement des enceintes) et le potentiomètre « Center » (qui contrôle le niveau du signal central dans la matrice).
- Finalement, un sélecteur de source (XLR 1, XLR 2, USB, coaxial, optique, AES).
Avant de rentrer dans les détails d’utilisation, on a trois points positifs à souligner sur la fabrication : c’est très robuste, très beau, et bien pensé. Robuste parce que majoritairement en métal, avec des composants de bonne qualité. Beau, c’est plus personnel, mais je pense que la façade en aluminium anodisé anthracite, le lettrage simple et élégant et les Vumètres à aiguille (peut-être plus esthétiquement plaisants qu’utiles ? Je laisserai chaque utilisateur juger selon ses besoins)… Bref, ça en jette.
Bref, la meilleure façon de savoir si, en plus d’être bien construit et bien conçu, ça fonctionne bien, c’est de passer aux mesures des différentes entrées et sorties.
Mesures techniques du SPL Phonitor 3 DAC : THD, dynamique, linéarité
Afin de tester l’interface, nous avons fait un benchmark avec notre fidèle APx515 d’Audio Precision. Comme d’habitude, nous publions les résultats obtenus en THD, THD+N, et déviation des voies, puis la réponse en amplitude de chaque canal mesuré. Pour toutes les configurations, je règle le gain pour obtenir le meilleur résultat possible.
1 – Les entrées analogiques.
Il s’agit d’entrée à niveau ligne, sur connecteurs XLR. Voilà, en sortant par les sorties analogiques niveau ligne (XLR, là aussi), des mesures réalisées sans atténuations (potentiomètre de master à fond) :
Déviation : ±0,02 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 91 dB/THD : – 100 dB (@ 1 kHz)
Et maintenant, la même entrée et la sortie casque, sur charge de 300 ohms :
Déviation : ±0,02 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 95 dB/THD : – 96 dB (@ 1 kHz)
En amplitude, l’ampli casque donne :
De plus, pour l’ampli casque, on a mesuré un gain max de 12 dB (avec le sélecteur DIP en position +12 dB, c’est donc parfaitement dans les spécifications), et une plage dynamique, assez énorme, de 117 dB (@ 1 kHz, AES17, pondération A).
2 – Les entrées numériques :
On a effectué des mesures fortement similaires sur l’entrée AES et sur l’entrée optique, nous publierons donc seulement les résultats pour l’optique, pour ne pas risquer de noyer le propos de l’article :
Déviation : ±0,06 dB (fréquence de référence : 1 kHz)
THD+N : – 89 dB/THD : – 100 dB (@ 1 kHz)
En amplitude :
On notera que la plage dynamique est encore plus impressionnante, à 123 dB (@ 1 kHz, AES17, pondération A).