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Test de la Starlight Echo Station d'Universal Audio - C'est quoi cette bouteille Delay ?

8/10

Après le test plutôt concluant de la Golden Reverberator développée par Universal Audio, attaquons-nous à la seconde pédale de cette collection UAFX nommée la « Starlight Echo Station ». Comme son nom l'indique, il s'agit d'un delay aux sonorités plutôt « vintage » malgré la conception 100% numérique.

Test de la Starlight Echo Station d'Universal Audio : C'est quoi cette bouteille Delay ?

photo1Bien entendu, rien ne change dans la présen­ta­tion de cette pédale par rapport à ses deux autres compères et on retrouve natu­rel­le­ment un embal­lage tape à l’œil qui donne une impres­sion de produit haut de gamme. La pédale arrive ainsi dans une jolie boite, avec un inté­rieur en mousse et velours du plus bel effet. Tout ceci n’aura aucun impact sur le son, mais au prix de la pédale, on appré­cie le geste.

La Star­light Echo Station possède un boitier qui semble être en alumi­nium avec un design gris et noir qui donne un aspect très actuel à cette pédale. Ses dimen­sions sont de 92 mm x 141 mm x 65 mm et elle pèse un peu plus d’un demi-kilo. Le format reste assez compact, et cette pédale pourra même trou­ver sa place sur des pedal­boards aux formats réduits. La connec­tique a été instal­lée sur la partie haute de la pédale et celle-ci se compose de deux entrées, deux sorties, une prises USB-C, un petit bouton d’ap­pai­rage Blue­tooth et de la prise d’ali­men­ta­tion. Le point qui fâche ici, et qui nous fâchait déjà pendant le test de la Golden Rever­be­ra­tor, c’est le choix du plas­tique pour les connec­teurs jacks. Au prix auquel est affi­chée cette pédale, à savoir envi­ron 400 euros en boutique, c’est vrai­ment dommage. Néan­moins, avec ses six poten­tio­mètres en acier entou­rés de caou­tchouc, ses trois petits switchs et ses deux foots­witchs (silen­cieux), la pédale inspire confiance et devrait surmon­ter tous les aléas de la scène.

photo10L’ali­men­ta­tion se fait en 9VDC pour au mini­mum 400 mA. Celle-ci n’est pas four­nie, au même titre que le câble USB-C et l’éven­tuel adap­ta­teur USB-A qui pour­rait en dépan­ner beau­coup d’entre-nous qui n’avons pas encore d’USB-C sur nos machines, pour­tant pas toujours très vieilles. Une nouvelle fois, à ce prix, four­nir le bloc d’ali­men­ta­tion aurait été justi­fié, même si dans la pratique, beau­coup possèdent une alimen­ta­tion centra­li­sée. La concur­rence est bien plus géné­reuse de ce côté-là.

Enfin, la pédale est fabriquée en Malai­sie, ce qui n’est pas un signe de qualité réduite, loin de là, mais il est vrai que dans cette gamme de prix, on peut s’at­tendre à des pédales fabriquées aux USA, au Royaume-Uni ou en France. C’est un point qu’il faut tout de même souli­gner.

Hé oh ! hé oh… hé oh… hé oh…

Cphoto4ette Star­light Echo Station est un delay numé­rique stéréo avec, d’après Univer­sal Audio, un double proces­seur. D’ori­gine, la pédale intègre trois types de delay. Le premier nommé « Tape EP-III » est un delay à bande, clai­re­ment orienté « vintage », inspiré de maté­riel des années 70, plus préci­sé­ment du Maes­tro Echo­plex 3. Le petit switch de droite permet de choi­sir entre trois modes A/B/C qui repré­sentent ici trois décli­nai­sons « Clean/Used Warm/Dark Worn ». Avec le poten­tio­mètre « COLOR » il est possible de simu­ler le niveau d’en­re­gis­tre­ment et le potard « MOD » permet­tra de doser l’in­ten­sité de l’ef­fet. Les autres poten­tio­mètres « DELAY/FEED­BACK/MIX/DIVI­SION » sont tout à fait stan­dard sur ce type d’ef­fet.

Voici quelques exemples de ce premier delay avec ses diffé­rentes décli­nai­sons :

1-Tape EP-III – mode A – Tout … midi
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  • 1-Tape EP-III – mode A – Tout … midi00:16
  • 2-Tape EP-III – mode B – Tout … midi00:19
  • 3-Tape EP-III – mode C – Tout … midi00:20
  • 4-Tape EP-III – mode A – MOD 800:28
  • 5-Tape EP-III – mode A – MOD 8 – COLOR 800:20
  • 6-Tape EP-III – mode B – MOD 4 – COLOR 700:14
  • 7-Tape EP-III – mode C – MOD 6 – COLOR 600:14

Le rendu est très convain­cant, on retrouve une sono­rité « à l’an­cienne », chaude et orga­nique. Le mode B, qui corres­pond à la variante « Used Warm » apporte une légère satu­ra­tion, qui ne fonc­tion­nera pas pour tout, mais qui est tota­le­ment crédible. Sous les doigts, le delay est agréable, on peut faci­le­ment jouer encore et encore et oublier que l’on a un test à rédi­ger.

photo5Le second delay, que l’on sélec­tionne à l’aide du petit switch de gauche, s’ap­pelle « Analog DMM », dont les dernières initiales font allu­sion au Deluxe Memory Man. Celui-ci se décline en trois variantes « Vibrato/Off/Chorus », des effets de vibrato et chorus que l’on va pouvoir doser à l’aide du poten­tio­mètre « MOD ». Ce potard réagit bien, même si évidem­ment, on ne peut pas vrai­ment rentrer dans les détails. Cela parti­cipe néan­moins à la prise en main aisée de la machine, ce qui est d’après nous, toujours un excellent point. Avec le potard « COLOR », on peut agir sur le gain d’en­trée et aller cher­cher un peu de satu­ra­tion supplé­men­taire. Le construc­teur a donc essayé de recréer les inter­ac­tions que l’on peut avoir sur les machines origi­nales.

Ce delay permet quelques rendus plus expé­ri­men­taux que le précé­dent. Encore une fois, le côté analo­gique de l’ef­fet est assu­ré­ment présent. C’est indé­niable, les équipes d’Uni­ver­sal Audio ont fait un énorme travail de modé­li­sa­tion.

1-Analog DMM – mode A – Tout … midi
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  • 1-Analog DMM – mode A – Tout … midi00:12
  • 2-Analog DMM – mode B – Tout … midi00:13
  • 3-Analog DMM – mode C – Tout … midi00:14
  • 4-Analog DMM – mode A – MOD 700:25
  • 5-Analog DMM – mode C – MOD 600:20

photo9Le troi­sième, et pas tout à fait le dernier, delay dispo­nible sur la pédale est nommé « Preci­sion » et est quant à lui un delay à l’es­prit plus moderne. Il se décline en trois modes « Flan­ger/Off/Chorus ». Là encore, c’est avec le poten­tio­mètre « MOD » que l’on va pouvoir doser le niveau du flan­ger et du chorus, mais sans pouvoir régler indé­pen­dam­ment chaque para­mètre de ces effets. Ce delay est plus trans­pa­rent, notam­ment sur sa posi­tion B qui désac­tive les effets de flan­ger et de chorus. Ici le potard « COLOR » agit sur la brillance des répé­ti­tions. La présence de ce delay donne de la poly­va­lence à la Star­light Echo Station en ne l’en­fer­mant pas tota­le­ment dans la case « vintage » en offrant quelque chose de plus trans­pa­rent.

Voici quelques exemples :

1-Preci­sion – mode A – Tout … midi
00:0000:16
  • 1-Preci­sion – mode A – Tout … midi00:16
  • 2-Preci­sion – mode B – Tout … midi00:16
  • 3-Preci­sion – mode C – Tout … midi00:27
  • 4-Preci­sion – mode A – MOD 3 – COLOR 800:17
  • 5-Preci­sion – mode C – MOD 6 – COLOR 800:23
  • 6-Preci­sion – mode B – COLOR 200:13

Il reste un dernier delay « Cooper Time Cube », c’est un delay maison qui n’est pas dispo­nible au débal­lage de la pédale, mais unique­ment une fois celle-ci enre­gis­trée sur l’ap­pli­ca­tion « UAFX Control » qu’il faut télé­char­ger sur le site d’Uni­ver­sal Audio. Ses trois modes alternent globa­le­ment sur les fréquences des répé­ti­tions avec au choix une égali­sa­tion neutre, d’avan­tage médium ou aigüe. C’est un delay qui offre une couleur plutôt moderne, un peu dans l’es­prit du précé­dent. En voici quelques exemples :

1-Cooper Time Cube – mode A – Tout … midi
00:0000:24
  • 1-Cooper Time Cube – mode A – Tout … midi00:24
  • 2-Cooper Time Cube – mode B – Tout … midi00:16
  • 3-Cooper Time Cube – mode C – Tout … midi00:21
  • 4-Cooper Time Cube – mode A – MOD 0 – COLOR 1000:24

On pourra noter égale­ment que le poten­tio­mètre « DIVI­SION » est plutôt bien fourni, avec le choix entre la noire, la croche poin­tée, la croche, la croche ternaire ainsi que deux combi­nai­sons « stéréo » noire + croche poin­tée et noire + croche. Rien à redire de ce côté-là, c’est parfait.

1-Noire + Croche
00:0000:24
  • 1-Noire + Croche00:24
  • 2-Trio­let de croche00:23
  • 3-Croche point‚e00:35

Côté Control

L’ap­pli­ca­tion dispo­nible sur PC et MAC demeure très sommaire à l’heure de l’écri­ture de ce test vu qu’elle ne sert qu’aux éven­tuelles mises à jour des firm­wares et au char­ge­ment des effets « bonus ». Plus complète, l’ap­pli pour smart­phone permet quant à elle, via Blue­tooth, de para­mé­trer plus d’as­pects de la pédale. comme le fait de savoir si la pédale colore ou non le signal lorsque le bypass est enclen­ché. Concer­nant ce dernier, on dispose d’ailleurs de deux possi­bi­li­tés qui vont agir sur la façon dont les queues des répé­ti­tions sont gérées, comme pour la réverbe : En mode True Bypass, celles-ci ne sont en effet gérées que lorsque l’on passe d’un preset à l’autre, mais pas lorsque l’on désac­tive l’ef­fet, alors qu’en mode Trails-bypass, on entend les queues même lorsque l’on désac­tive l’ef­fet.

photo7Le foots­witch de droite est égale­ment utili­sible suivant trois modes : Preset+­Tap, ou Preset seule­ment ou Tap seule­ment. Dans le cas de Preset+­Tap, il est donc affecté à une double fonc­tion : celle de tap tempo et d’ac­cès au preset. Le tap tempo fonc­tionne dans ce cas de manière tout à fait clas­sique. En revanche, pour sélec­tion­ner l’UNIQUE preset, il faut appuyer 1,5s et relâ­cher. Dans la pratique, cela revient à anti­ci­per le passage du delay qui suit les réglages réels des poten­tio­mètres à celui qui est sauve­gardé en lais­sant le pied appuyé et en le relâ­chant au moment voulu. Bof ! Il aurait été plus confor­table d’avoir un troi­sième foots­witch et ainsi de sépa­rer le tap tempo de la fonc­tion preset. En mode Preset en revanche, le bouton droit permet d’avoir un accès immé­diat au preset, mais on ne dispose plus alors de tap tempo, .. Et vous l’au­rez deviné, en mode Tap, on se retrouve avec le tap tempo, mais sans accès au preset… Encore une fois, trois switches auraient vrai­ment simpli­fié les choses. 

Au rang des regrets, on mention­nera enfin que la pédale est dépour­vue de connexion MIDI, de qui aurait pour­tant un grand inté­rêt pour ce genre d’ef­fet. C’est un réel point néga­tif sur toute cette série « UAFX ».

Conclu­sion

Tphoto9out comme la Golden Rever­be­ra­tor, cette Star­light Echo Station est une belle pédale, solide et aux sono­ri­tés magni­fiques. On retrouve toutes les subti­li­tés des machines qu’Uni­ver­sal Audio a souhaité modé­li­ser. Cepen­dant, au tarif élevé auquel cette pédale se vend, à savoir envi­ron 400 euros, il est regret­table d’avoir fait l’im­passe sur la partie MIDI et sur un troi­sième foots­witch pour acti­ver l’unique preset que l’on peut sauve­gar­der.

Cette pédale reste néan­moins facile à utili­ser, poly­va­lente, compa­tible avec d’autres instru­ments que la guitare et encore une fois très réus­sie sur le plan sonore. Néan­moins, la concur­rence est rude dans ce secteur et le prix pourra sans doute en dissua­der beau­coup.

Notre avis : 8/10

  • Le son : chaud et organique
  • Le format et le design réussi
  • Une connectique stéréo
  • Pédale polyvalente
  • Facilité de prise en main
  • « trail » lors du passage d’un preset à l’autre
  • Une pédale (trop ?) chère
  • Connecteurs jacks en plastique
  • Aucune interface MIDI alors que les possibilités de la pédale justifient d’en avoir une
  • Un footswitch qui gère à la fois le tap tempo et le preset sauvegardé, pas des plus pratiques à l’usage
  • Alimentation, câble USB-C, adaptateur USB-A, non fournis

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