Après le test plutôt concluant de la Golden Reverberator développée par Universal Audio, attaquons-nous à la seconde pédale de cette collection UAFX nommée la « Starlight Echo Station ». Comme son nom l'indique, il s'agit d'un delay aux sonorités plutôt « vintage » malgré la conception 100% numérique.
Bien entendu, rien ne change dans la présentation de cette pédale par rapport à ses deux autres compères et on retrouve naturellement un emballage tape à l’œil qui donne une impression de produit haut de gamme. La pédale arrive ainsi dans une jolie boite, avec un intérieur en mousse et velours du plus bel effet. Tout ceci n’aura aucun impact sur le son, mais au prix de la pédale, on apprécie le geste.
La Starlight Echo Station possède un boitier qui semble être en aluminium avec un design gris et noir qui donne un aspect très actuel à cette pédale. Ses dimensions sont de 92 mm x 141 mm x 65 mm et elle pèse un peu plus d’un demi-kilo. Le format reste assez compact, et cette pédale pourra même trouver sa place sur des pedalboards aux formats réduits. La connectique a été installée sur la partie haute de la pédale et celle-ci se compose de deux entrées, deux sorties, une prises USB-C, un petit bouton d’appairage Bluetooth et de la prise d’alimentation. Le point qui fâche ici, et qui nous fâchait déjà pendant le test de la Golden Reverberator, c’est le choix du plastique pour les connecteurs jacks. Au prix auquel est affichée cette pédale, à savoir environ 400 euros en boutique, c’est vraiment dommage. Néanmoins, avec ses six potentiomètres en acier entourés de caoutchouc, ses trois petits switchs et ses deux footswitchs (silencieux), la pédale inspire confiance et devrait surmonter tous les aléas de la scène.
L’alimentation se fait en 9VDC pour au minimum 400 mA. Celle-ci n’est pas fournie, au même titre que le câble USB-C et l’éventuel adaptateur USB-A qui pourrait en dépanner beaucoup d’entre-nous qui n’avons pas encore d’USB-C sur nos machines, pourtant pas toujours très vieilles. Une nouvelle fois, à ce prix, fournir le bloc d’alimentation aurait été justifié, même si dans la pratique, beaucoup possèdent une alimentation centralisée. La concurrence est bien plus généreuse de ce côté-là.
Enfin, la pédale est fabriquée en Malaisie, ce qui n’est pas un signe de qualité réduite, loin de là, mais il est vrai que dans cette gamme de prix, on peut s’attendre à des pédales fabriquées aux USA, au Royaume-Uni ou en France. C’est un point qu’il faut tout de même souligner.
Hé oh ! hé oh… hé oh… hé oh…
Cette Starlight Echo Station est un delay numérique stéréo avec, d’après Universal Audio, un double processeur. D’origine, la pédale intègre trois types de delay. Le premier nommé « Tape EP-III » est un delay à bande, clairement orienté « vintage », inspiré de matériel des années 70, plus précisément du Maestro Echoplex 3. Le petit switch de droite permet de choisir entre trois modes A/B/C qui représentent ici trois déclinaisons « Clean/Used Warm/Dark Worn ». Avec le potentiomètre « COLOR » il est possible de simuler le niveau d’enregistrement et le potard « MOD » permettra de doser l’intensité de l’effet. Les autres potentiomètres « DELAY/FEEDBACK/MIX/DIVISION » sont tout à fait standard sur ce type d’effet.
Voici quelques exemples de ce premier delay avec ses différentes déclinaisons :
- 1-Tape EP-III – mode A – Tout … midi00:16
- 2-Tape EP-III – mode B – Tout … midi00:19
- 3-Tape EP-III – mode C – Tout … midi00:20
- 4-Tape EP-III – mode A – MOD 800:28
- 5-Tape EP-III – mode A – MOD 8 – COLOR 800:20
- 6-Tape EP-III – mode B – MOD 4 – COLOR 700:14
- 7-Tape EP-III – mode C – MOD 6 – COLOR 600:14
Le rendu est très convaincant, on retrouve une sonorité « à l’ancienne », chaude et organique. Le mode B, qui correspond à la variante « Used Warm » apporte une légère saturation, qui ne fonctionnera pas pour tout, mais qui est totalement crédible. Sous les doigts, le delay est agréable, on peut facilement jouer encore et encore et oublier que l’on a un test à rédiger.
Le second delay, que l’on sélectionne à l’aide du petit switch de gauche, s’appelle « Analog DMM », dont les dernières initiales font allusion au Deluxe Memory Man. Celui-ci se décline en trois variantes « Vibrato/Off/Chorus », des effets de vibrato et chorus que l’on va pouvoir doser à l’aide du potentiomètre « MOD ». Ce potard réagit bien, même si évidemment, on ne peut pas vraiment rentrer dans les détails. Cela participe néanmoins à la prise en main aisée de la machine, ce qui est d’après nous, toujours un excellent point. Avec le potard « COLOR », on peut agir sur le gain d’entrée et aller chercher un peu de saturation supplémentaire. Le constructeur a donc essayé de recréer les interactions que l’on peut avoir sur les machines originales.
Ce delay permet quelques rendus plus expérimentaux que le précédent. Encore une fois, le côté analogique de l’effet est assurément présent. C’est indéniable, les équipes d’Universal Audio ont fait un énorme travail de modélisation.
- 1-Analog DMM – mode A – Tout … midi00:12
- 2-Analog DMM – mode B – Tout … midi00:13
- 3-Analog DMM – mode C – Tout … midi00:14
- 4-Analog DMM – mode A – MOD 700:25
- 5-Analog DMM – mode C – MOD 600:20
Le troisième, et pas tout à fait le dernier, delay disponible sur la pédale est nommé « Precision » et est quant à lui un delay à l’esprit plus moderne. Il se décline en trois modes « Flanger/Off/Chorus ». Là encore, c’est avec le potentiomètre « MOD » que l’on va pouvoir doser le niveau du flanger et du chorus, mais sans pouvoir régler indépendamment chaque paramètre de ces effets. Ce delay est plus transparent, notamment sur sa position B qui désactive les effets de flanger et de chorus. Ici le potard « COLOR » agit sur la brillance des répétitions. La présence de ce delay donne de la polyvalence à la Starlight Echo Station en ne l’enfermant pas totalement dans la case « vintage » en offrant quelque chose de plus transparent.
Voici quelques exemples :
- 1-Precision – mode A – Tout … midi00:16
- 2-Precision – mode B – Tout … midi00:16
- 3-Precision – mode C – Tout … midi00:27
- 4-Precision – mode A – MOD 3 – COLOR 800:17
- 5-Precision – mode C – MOD 6 – COLOR 800:23
- 6-Precision – mode B – COLOR 200:13
Il reste un dernier delay « Cooper Time Cube », c’est un delay maison qui n’est pas disponible au déballage de la pédale, mais uniquement une fois celle-ci enregistrée sur l’application « UAFX Control » qu’il faut télécharger sur le site d’Universal Audio. Ses trois modes alternent globalement sur les fréquences des répétitions avec au choix une égalisation neutre, d’avantage médium ou aigüe. C’est un delay qui offre une couleur plutôt moderne, un peu dans l’esprit du précédent. En voici quelques exemples :
- 1-Cooper Time Cube – mode A – Tout … midi00:24
- 2-Cooper Time Cube – mode B – Tout … midi00:16
- 3-Cooper Time Cube – mode C – Tout … midi00:21
- 4-Cooper Time Cube – mode A – MOD 0 – COLOR 1000:24
On pourra noter également que le potentiomètre « DIVISION » est plutôt bien fourni, avec le choix entre la noire, la croche pointée, la croche, la croche ternaire ainsi que deux combinaisons « stéréo » noire + croche pointée et noire + croche. Rien à redire de ce côté-là, c’est parfait.
- 1-Noire + Croche00:24
- 2-Triolet de croche00:23
- 3-Croche point‚e00:35
Côté Control
L’application disponible sur PC et MAC demeure très sommaire à l’heure de l’écriture de ce test vu qu’elle ne sert qu’aux éventuelles mises à jour des firmwares et au chargement des effets « bonus ». Plus complète, l’appli pour smartphone permet quant à elle, via Bluetooth, de paramétrer plus d’aspects de la pédale. comme le fait de savoir si la pédale colore ou non le signal lorsque le bypass est enclenché. Concernant ce dernier, on dispose d’ailleurs de deux possibilités qui vont agir sur la façon dont les queues des répétitions sont gérées, comme pour la réverbe : En mode True Bypass, celles-ci ne sont en effet gérées que lorsque l’on passe d’un preset à l’autre, mais pas lorsque l’on désactive l’effet, alors qu’en mode Trails-bypass, on entend les queues même lorsque l’on désactive l’effet.
Le footswitch de droite est également utilisible suivant trois modes : Preset+Tap, ou Preset seulement ou Tap seulement. Dans le cas de Preset+Tap, il est donc affecté à une double fonction : celle de tap tempo et d’accès au preset. Le tap tempo fonctionne dans ce cas de manière tout à fait classique. En revanche, pour sélectionner l’UNIQUE preset, il faut appuyer 1,5s et relâcher. Dans la pratique, cela revient à anticiper le passage du delay qui suit les réglages réels des potentiomètres à celui qui est sauvegardé en laissant le pied appuyé et en le relâchant au moment voulu. Bof ! Il aurait été plus confortable d’avoir un troisième footswitch et ainsi de séparer le tap tempo de la fonction preset. En mode Preset en revanche, le bouton droit permet d’avoir un accès immédiat au preset, mais on ne dispose plus alors de tap tempo, .. Et vous l’aurez deviné, en mode Tap, on se retrouve avec le tap tempo, mais sans accès au preset… Encore une fois, trois switches auraient vraiment simplifié les choses.
Au rang des regrets, on mentionnera enfin que la pédale est dépourvue de connexion MIDI, de qui aurait pourtant un grand intérêt pour ce genre d’effet. C’est un réel point négatif sur toute cette série « UAFX ».
Conclusion
Tout comme la Golden Reverberator, cette Starlight Echo Station est une belle pédale, solide et aux sonorités magnifiques. On retrouve toutes les subtilités des machines qu’Universal Audio a souhaité modéliser. Cependant, au tarif élevé auquel cette pédale se vend, à savoir environ 400 euros, il est regrettable d’avoir fait l’impasse sur la partie MIDI et sur un troisième footswitch pour activer l’unique preset que l’on peut sauvegarder.
Cette pédale reste néanmoins facile à utiliser, polyvalente, compatible avec d’autres instruments que la guitare et encore une fois très réussie sur le plan sonore. Néanmoins, la concurrence est rude dans ce secteur et le prix pourra sans doute en dissuader beaucoup.