Pour les voyageurs désireux d’écouter leur musique favorite sans déranger ou être dérangé, l'utilisation d’un casque ordinaire n’offre pas toujours une isolation suffisante. C’est alors qu’apparut dans un premier temps les in-ears, des écouteurs s’introduisant directement dans l’orifice auditif, et isolant ainsi l’auditeur du reste du monde. Apparurent quelque temps plus tard les casques à annulation de bruits, munis d’un système électronique permettant de réduire les nuisances provenant de l’extérieur. Le casque proposé par Audio-Technica combine ces deux caractéristiques, mais cela est-il suffisant pour offrir l’isolation ultime ?
Pour les voyageurs désireux d’écouter leur musique favorite sans déranger ou être dérangé, l’utilisation d’un casque ordinaire n’offre pas toujours une isolation suffisante. C’est alors qu’apparut dans un premier temps les in-ears, des écouteurs s’introduisant directement dans l’orifice auditif, et isolant ainsi l’auditeur du reste du monde. Apparurent quelque temps plus tard les casques à annulation de bruits, munis d’un système électronique permettant de réduire les nuisances provenant de l’extérieur. Le casque proposé par Audio-Technica combine ces deux caractéristiques, mais cela est-il suffisant pour offrir l’isolation ultime ?
Beaucoup de personnes cherchent une solution pour écouter de la musique tout en s’isolant du bruit ambiant, que ce soit dans la rue, en avion ou à moto. Cela permet d’apprécier au mieux sa musique et de l’écouter à faible niveau, même dans un environnement bruyant. La technologie antibruit œuvrerait donc dans le sens de la santé auditive ? Quand on voit à quel volume certains écoutent au casque dans le métro pour couvrir les crissements insupportables des roues sur les rails, c’est certain.
Technologie utilisée
Le principe de fonctionnement des casques à réduction de bruit est simple. La réalisation d’un tel système était complexe jusqu’à récemment, notamment à cause du temps de calcul des processeurs qui ne permettait pas, à prix raisonnable, le traitement en temps réel du signal dans un tout petit casque. A l’extérieur de chaque écouteur se trouve un tout petit microphone qui capte le signal extérieur (bruit ambiant). Le processeur retranscrit ce signal dans l’écouteur, mais en opposition de phase, ce qui est censé annuler le bruit. En théorie, la réduction de bruit est de 20 dB au maximum, en pratique je vais me contenter de vous donner mon ressenti. Si le principe technique vous intéresse particulièrement, veuillez vous référer à l’article de Will Zégal sur l’ANC7.
Prise en main et fonctionnalités
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Le casque est fourni avec 3 types d’embouts en caoutchouc, afin de convenir à la plupart des morphologies. Une fois insérés, ils restent bien accrochés.
Après avoir inséré la pile, demandé à un ami de parler et enclenché le système antibruit (sans musique) dans un environnement très calme, il y avait certes une réduction du niveau de la voix, mais j’arrivais encore à comprendre ce que mon ami me disait. Nous verrons qu’au final le procédé est particulièrement efficace pour réduire le bruit ambiant, mais qu’il ne faut pas s’attende à se couper totalement du monde extérieur ou encore de supprimer un son isolé (une voix par exemple). En cas d’urgence, un bouton ‘monitor’ coupe la musique et l’antibruit instantanément – à condition d’avoir le petit boîtier à portée de main – pratique si tout à coup vous avez besoin d’écouter ce qui se dit autour de vous.
La pile dure théoriquement 50 heures, et je n’ai pas encore réussi à l’épuiser au bout d’un mois d’utilisation régulière.
Qualités sonores et d’isolation
Le casque a été testé pendant plus d’un mois, avec tous types de musique (du classique à l’électronique surcompressée), et dans la plupart des environnements (calmes à bruyants).
Côté qualité sonore, le résultat est très satisfaisant, au niveau de la dynamique, des basses ou des aiguës. Cela reste un avis du point de vue mélomane, les casques étant proscrits pour le mixage. Si vraiment vous souhaitez vous enregistrer avec de tels écouteurs, sachez qu’ils s’avèrent moyennement étanches : avec un fort niveau, un auditeur extérieur arrive à entendre la musique, ce qui veut dire que vous risquez d’avoir de la repisse si vous vous enregistrez en train de chanter dans un microphone avec ce casque sur les oreilles.
Comme l’ANC3 est orienté ‘prosumer’ plutôt que musicien ou ingénieur du son, nous allons nous concentrer sur l’efficacité de l’isolation. Avec de la musique de type rock compressé, l’in-ear monitor en mode passif (sans utiliser le réducteur de bruit électronique) a déjà tendance à isoler partiellement l’auditeur. Du coup, en activant l’antibruit, on n’entend plus grand-chose de l’extérieur, à part certains sons particulièrement perçants comme un klaxon de voiture. Un résultat dont on pouvait se douter.
La bonne surprise, en revanche, c’est qu’avec une musique aérée pleine de breaks, de silences, et de variations fortes de dynamique comme c’est le cas en jazz ou en musique classique, le son est perçu précisément, même en plein vol dans un avion. Pour finir, nous avons poussé le vice jusqu’à utiliser le casque tel quel (Audio-Technica l’envisage dans son manuel), sans aucune source sonore, comme un simple dispositif antibruit. Dans ce cas le résultat est une fois de plus probant, la vie semble plus douce, que ce soit dans la rue, dans le métro ou dans l’avion… Le seul bémol concerne le léger souffle généré par l’antibruit, très faible, mais d’autant plus audible que l’on est vraiment isolé phoniquement.
A contrario d’un bouchon d’oreille en mousse qui fait office de filtre passe-bas, le circuit électronique filtrera efficacement entre le bas et le haut médium et laissera passer les sons très aigus. À l’oreille, le filtre du circuit n’a plus l’air de fonctionner pour les fréquences au-delà de 15–16 kHz, le processeur serait limité par sa puissance de calcul ? Malgré ma demande, aucun ingénieur de chez Audio-Technica n’a répondu à cette question. Reste que cela est suffisant pour une utilisation nomade. Pour finir, chers musiciens, sachez que la plupart d’entre vous n’entendent plus au-delà de 16 kHz à force de jouer plein pot. Une partie de la population sera donc insensible à l’absence de filtrage au-delà de cette fréquence.
L’ANC3 filtre donc bien, et en particulier les basses et médiums des sources extérieures. Bien sûr, les in-ears ont tous le même défaut : du fait que l’oreille est bouchée, les sons internes s’entendent davantage (respiration, bruit des pieds au sol, déglutitions et mastications…). Ces bruits restent mineurs et ne s’entendent pas lorsqu’on écoute de la musique. Ils ressortent uniquement dans le cas de l’utilisation sans source sonore, lorsque l’on marche par exemple.
Pour conclure, l’activation de l’antibruit est redoutable : dans la rue, les scooters et autres engins bruyants restent à peine audibles (tout est ‘doux’), dans une salle d’aéroport avec pas mal de monde qui parle, le brouhaha est largement filtré (mais pas totalement supprimé), une fois dans l’avion, le ‘bruit rose’ des réacteurs et de la climatisation est largement réduit.
Le seul cas de figure où le filtre est inefficace est à l’extérieur dans un environnement très venteux. Une explication probable est que le vent agit sur les microphones intégrés au casque ‘en frontal’, à la manière de quelqu’un qui soufflerait dans un microphone. Comme l’oreille est bouchée par l’écouteur, elle ne perçoit pas le bruit du vent ; hélas, comme les microphones le reçoivent, l’antibruit émet le bruit du vent en opposition de phase dans les écouteurs… Dans ce cas, le mieux à faire est de désactiver l’antibruit et de se contenter de l’isolation des in-ears.
Conclusion
Je suis tellement convaincu par ce casque que je vais le garder ! À vrai dire, en un mois, je ne m’en suis jamais séparé. Tout voyage, tout déplacement, était prétexte à son utilisation. Et son absence me fait replonger dans le cauchemar du bruit parisien.
Bien sûr, j’aurais souhaité que l’isolation phonique soit totale, mais l’ANC3 est déjà franchement efficace. D’autre part, le côté pratique et qualitatif de son package (prise double pour avion, boîte de rangement de qualité qui augmente la durée de vie du produit, rallonge de câble, connectique plaquée or) le rend très fonctionnel. Au final, j’ai vraiment l’impression que les ingénieurs de chez Audio-Technica se sont posé les bonnes questions avant de proposer ce casque et n’ont pas lésiné sur la qualité de l’ensemble. À 99 € TTC (prix public), l’ANC3 est vraiment un achat rapidement amorti !