Se connecter
Se connecter

ou
Créer un compte

ou
Test écrit
31 réactions

Test des enceintes Adam Audio T8V - De la T8 dans les idées

9/10
Award Qualité/Prix 2021
2021
Qualité/Prix
Award

Sortie en 2020, la nouvelle série d’enceinte T d’Adam Audio serait, aux dires du constructeur, la solution économique pour accéder au « son Adam ». On se demandait donc si ces enceintes sauraient tenir leur promesse.

Test des enceintes Adam Audio T8V : De la T8 dans les idées

Il était temps de les soumettre à un test, et pour celui-ci nous avons choisi de nous concen­trer sur les T8V, les grosses dernières dans cette série, sorties en avril de l’an­née précé­dente. Comme d’ha­bi­tude nous procé­de­rons d’abord à une présen­ta­tion complète de l’objet avant de passer à un test et aux écoutes subjec­tives.

Boomer et T8ter

FaceAtten­tion, si vous avez envie de vous lais­ser tenter par ces enceintes, autant qu’on vous prévienne immé­dia­te­ment : elles sont assez impo­santes. 40 cm de hauteur, 25 cm de largeur pour une profon­deur de presque 33,5 cm : ce sont de beaux bébés qu’il vous faudra posi­tion­ner par rapport à votre poste de travail.

De plus, les évents bass reflex sont situés à l’ar­rière. Ainsi, pour bien profi­ter du grave et mini­mi­ser les problèmes de phase, il vous faudra pouvoir tenter diffé­rents écar­te­ments par rapport à votre mur arrière. Pour cette raion, il vous faudra béné­fi­cier d’un certain espace pour profi­ter correc­te­ment de leurs perfor­mances.

Les T8V pèsent 9,8 kg, ce qui reste raison­nable pour des appa­reils de cette taille. Elles embarquent une double ampli­fi­ca­tion de classe D : 70 watts pour les graves, 20 watts pour les aigus. Le construc­teur avance un SPL max ≥ 118 dB (par paire, mesuré à 1 mètre).

Au point de vue du look, la série T tranche légè­re­ment avec le look Adam habi­tuel, en étant beau­coup plus sobre, presque spar­tiate : pas de vis, pas de commandes, pas même un commu­ta­teur ou une LED à l’avant. C’est assez élégant, même si certains y verront des manques.

boomerSur le baffle, on trouve deux haut-parleurs : un grave de 8 pouces (20,32 cm) en poly­pro­py­lène (même matière pour toute la série T) et un twee­ter U-ART (en film de poly­amide) encas­tré dans un guide d’ondes. Le modèle U-ART, comme les autres twee­ters Adam Audio, est basé sur une tech­no­lo­gie AMT (Air Motion Trans­for­mer) et non ruban, comme on le lit souvent.

settingsLe panneau arrière réserve toutes les commandes : marche/arrêt, filtre aigu shelf (2, 0, +2 dB), filtre grave shelf (-2, 0, +2 dB). L’en­ceinte peut être raccor­dée en XLR symé­trisé (+4 dBu), ou RCA (-10 dBV), suivi d’un réglage du gain.

Pour finir cette présen­ta­tion, préci­sons que le construc­teur avance une plage de fréquence de 33 Hz – 25 kHz. Lors des écoutes, à l’aide d’un géné­ra­teur de fréquences, et de nos oreilles, nous avons en effet entendu des fréquences basses jusqu’à 35 Hz.

Écoute 

Dans le cadre de cette écoute, nous avons utilisé en compa­rai­son une paire d’Adam Audio A7X, que nous utili­sons souvent dans nos locaux et que nous connais­sons bien. Il ne s’agit pas d’un vrai test compa­ra­tif, mais d’un point de réfé­rence pour juger d’élé­ments spéci­fique sur les T8V.

Richard Hawley – Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur True­lo­ve’s Gutter)

Une ballade acous­tique, avec beau­coup de reverb et une diffé­rence de dyna­mique impor­tante entre la voix et la guitare. Le rendu de ces enceintes est vrai­ment superbe, tout parti­cu­liè­re­ment sur la voix, et la basse. Compa­rai­son a été faite avec les A7X. On retrouve bien le « son » des twee­ters Adam Audio : préci­sion, aigus très défi­nis (on perçoit des légers sons de plectre)… Sur la contre­basse, c’est moins probant. On l’en­tend plus, certes, mais pas néces­sai­re­ment avec beau­coup de préci­sion dans les attaques.

À noter, sur les T8V, le sub est réel­le­ment présent sous 60Hz, et reste audible jusqu’à 35Hz envi­ron (alors qu’il est presque complè­te­ment absent sur les A7X). On retrouve égale­ment plus de médiums (les A7X ont un creux autour de 1kHz).

Pour cette raison, les T8V peuvent donner une impres­sion diffé­rente de l’équi­libre géné­ral du spectre, et les aigus peuvent paraître un tout petit peu plus en retrait. Pour en avoir le cœur net, on véri­fie la courbe avec un géné­ra­teur basse fréquence. En fait il n’y a aucune diffé­rence entre les T8V et les A7X au delà 4 kHz.

Sun Kil Moon – Butch Lulla­bye (sur Common As Light And Love…)

Sur l’in­tro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmo­niques médiums ajou­tées par la distor­sion, l’at­taque légè­re­ment piquée des notes, tout en sépa­rant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Là, l’ex­ten­sion dans le grave fait une grosse diffé­rence : les T8V suivent sans problèmes les notes les plus graves, même flir­tant avec un registre « infra », sans varia­tions ni dans l’am­pli­tude ni dans le timbre. La pres­sion acous­tique bien équi­li­brée sur tout le spectre fait le boulot… Pour autant, l’at­taque de la grosse caisse ne se retrouve pas noyée, mais reste au contraire bien dyna­mique. C’est donc géné­reux tout en restant assez précis dans le grave : résul­tat excellent pour des enceintes de ce gaba­rit.

Massive Attack – Tear­drop (sur Mezza­nine)

Un titre avec beau­coup d’ex­trême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. Un peu comme pour le morceau précé­dent : les T8V tranchent grâce à leur équi­libre. Elles traitent les extrêmes du spectre avec une égalité remarquable. Dans la coda du morceau, on est parti­cu­liè­re­ment frappé par les attaques aussi précises dans le grave que sur les percus­sions aigües. L’image stéréo est égale­ment remarquable, avec une répar­ti­tion vrai­ment très précise des éléments dans l’es­pace du mix. Cepen­dant, la préci­sion dans l’aigu est telle qu’on commence à ressen­tir, sur ce morceau, une légère fatigue audi­tive.

Char­lie Mingus – Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)

Voilà un morceau avec beau­coup de souf­flants jouant dans des tessi­tures simi­laires : c’est très touffu et le but est d’es­sayer de discer­ner les timbres. L’écoute de ce morceau consti­tue toujours un petit piège audi­tif, car la densité d’in­for­ma­tion complique vrai­ment les choses. Le but n’est donc pas de réus­sir à parfai­te­ment entendre le trom­bone-basse, mais de saisir l’équi­libre des éléments. On peut dire que les T8V tirent leur épingle du jeu. Les cymbales, très présentes, ne « mangent » pas les cuivres. La ligne descen­dante de contre­basse à 3:12 min est assez bien lisible (plus que sur les A7X). Dans les médiums, on remarque peu de diffé­rence avec les A7X, si ce n’est que certaines fréquences (et donc certains instru­ments) sont légè­re­ment plus souli­gnées (on mettra cette diffé­rence sur la petite baisse des A7X autour de 1 kHz). Il ne s’agit pas d’une diffé­rence trop accu­sée, plutôt d’une « signa­ture » sonore légè­re­ment diver­gente.

Edgar Varèse – Ioni­sa­tion (New York Phil­har­mo­nic, dir. Pierre Boulez)

Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réver­bé­ra­tion natu­relle de la salle, qui joue sur l’im­pres­sion d’es­pace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15. Les twee­ters à ruban qui font la célé­brité de la marque sont connus pour leur défi­ni­tion précise des aigus. Sur un tel morceau, tout en attaque, et où la caisse claire joue un rôle prépon­dé­rant, on s’at­tend à un rendu satis­fai­sant. Les T8V ne nous déçoivent pas, lais­sant paraître à l’écoute les nombreux détails de l’œuvre : tambou­rin tout en légè­reté par-dessus la réson­nance profonde de la grosse caisse d’or­chestre, rendu impres­sion­nant du timbre étendu du tam-tam (un gong ayant un son proche du bruit blanc). La réver­bé­ra­tion de la salle est bien suivie, l’image stéréo est très précise et les percus­sions graves, aux réson­nances longues, donnent un senti­ment de profon­deur remarquable.

  • T8VvsA7X
  • Face
  • Faceboomer
  • back
  • settings
  • boomer
  • tweeter

Conclu­sion

En conclu­sion, il serait diffi­cile de ne pas être séduit par ces enceintes. Si l’on peut avan­cer que leur taille et la présence d’un évent arrière ne les rendent pas adéquates pour tous les home-studios du monde, on est bien obligé de recon­naître que leur qualité sonore est assez remarquable, et tout parti­cu­liè­re­ment dans cette gamme de prix (en moyenne 264 euros). Non seule­ment les T8V propose une écoute d’une préci­sion élevée, mais en outre elles tiennent plutôt bien leurs promesses sur leur plage de fréquences éten­due. Le trai­te­ment des graves est excellent (bien qu’un peu moins précis sur les instru­ments acous­tiques), et les aigus sont toujours aussi beaux que dans d’autres séries du construc­teur (parfois un peu fati­guants, mais c’est le contre­coup de leur présence très défi­nie). Les petites pertes dans le médium que nous avions souli­gnées sur d’autres modèles nous ont semblé moins présentes ici. On a donc le senti­ment d’être face à une excel­lente porte d’en­trée dans le monde des enceintes de qualité, ou tout au moins dans le son Adam Audio.

Notre avis : 9/10

Award Qualité/Prix 2021
2021
Qualité/Prix
Award
  • Plage de fréquences étendue
  • Précision sonore
  • Très beaux aigus
  • Tweeters assez peu directionnels
  • Élégance du design
  • Poids correct pour leur taille
  • Tous les contrôles à l’arrière
  • Bouton marche/arrêt à l’arrière
  • Pas de LED indicatrice
  • Évent à l’arrière

Vous souhaitez réagir à cet article ?

Se connecter
Devenir membre