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Test des enceintes Dynaudio LYD 5 & 18S - David et Goliath

9/10

Il y a deux ans, nous avions testé et approuvé les LYD 7 de Dynaudio, et l’annonce l’année dernière puis la disponibilité récente de deux nouveaux caissons de basses dans le catalogue du constructeur danois nous a donné envie d’essayer une configuration 2.1 à base de LYD 5 (enceintes de 5 pouces) et de 18S (woofer avec deux 9,5 pouces). Qu’est-ce que ça donne ? Pas mal de basses, mais pas que…

Test des enceintes Dynaudio LYD 5 & 18S : David et Goliath

Une confi­gu­ra­tion 2.1 présente quelques avan­tages, notam­ment celui d’avoir une réponse en fréquences (très) éten­due dans le bas du spectre sans pour autant avoir à placer des masto­dontes sur son bureau ou ses pieds d’en­ceintes. Le monstre chargé des basses peut être placé par terre, ce qui dans certaines confi­gu­ra­tions, peut s’avé­rer bien pratique. Cepen­dant, il faudra faire atten­tion à bien le placer par rapport aux enceintes satel­lites et surtout à bien le régler afin d’évi­ter notam­ment les déséqui­libres spec­traux et les problèmes de phase.

L’avan­tage d’ache­ter un cais­son de basses appar­te­nant à la même série ou au même construc­teur que vos enceintes satel­lites, c’est qu’il est géné­ra­le­ment étudié pour fonc­tion­ner de concert avec vos enceintes chéries. Et comme nous allons le voir, c’est le cas ici. Mais avant de parler du 18S, penchons-nous rapi­de­ment sur les LYD 5, qui reprennent pas mal de carac­té­ris­tiques de leurs grandes sœurs les LYD 7.

Titi et gros minet

LYD5 4Sans surprises, les LYD 5 restent une version minia­ture des LYD 7 (dont vous pouvez lire le test ici). On retrouve ainsi la même qualité de construc­tion, la fini­tion blanche ou noire, les mêmes filtres à l’ar­rière, les mêmes amplis, le même twee­ter, les mêmes entrées avec sensi­bi­lité régla­ble… Vous l’au­rez compris, seules la taille du boomer et par consé­quent celle de l’en­ceinte changent. On passe donc à un haut-parleur de 5 pouces et un filtre de cross-over placé un peu plus haut (5,2 kHz), tandis que les dimen­sions augmentent légè­re­ment (170 × 260 × 211 mm pour 5,7 kg).

Concer­nant le cais­son de basses, la marque danoise n’a pas fait les choses à moitié en nous livrant le plus gros modèle, le 18S. Le cais­son fermé comprend deux haut-parleurs de 9,5 pouces placés en oppo­si­tion et alimen­tés par un ampli de 500 W en classe D. Le 18S devant être placé entre votre source et vos enceintes satel­lites, il comprend 4 entrées (2 XLR et 2 RCA) et la même chose en sortie. Les dimen­sions sont rela­ti­ve­ment compactes vues la puis­sance et la réponse en fréquences promise de la bête (16 Hz – 230 Hz ±3 dB) : 447 × 300 × 268 mm pour 21,5 kg. On pourra donc le placer faci­le­ment, même dans des pièces à taille limi­tée.

À l’ins­tar des enceintes LYD, on dispose d’un système de mise en route auto­ma­tique et on accède aux réglages via un écran LCD et un potard rota­tif. Pour être franc, les réglages via ce système peuvent être fasti­dieux : entre la navi­ga­tion rappe­lant les années 90 et le fait que le cais­son soit géné­ra­le­ment placé par terre, on fait pas mal d’al­lers et retours entre sa posi­tion d’écoute et la posi­tion à quatre pattes sous le bureau (– insé­rez une blague beauf de votre choix ici –). On pourra donc, non sans mal, régler la sensi­bi­lité d’en­trée, le volume du cais­son (impor­tant pour doser les basses en fonc­tion de vos enceintes/votre pièce/votre goût) et choi­sir parmi les presets four­nis par le construc­teur corres­pon­dant à chaque modèle de la gamme. Pratique ! Si cela ne vous suffit pas ou que vous dispo­sez d’en­ceintes autres que celles du construc­teur danois, Dynau­dio vous donne accès à un égali­seur de 3 bandes para­mé­triques et à un filtre coupe-haut réglable. Enfin, vous pour­rez rentrer les distances de vos enceintes satel­lites et de votre cais­son de basses par rapport à votre point d’écoute afin d’évi­ter les problèmes de phase destruc­teurs.

La mise en place du système 2.1 n’est donc pas si compliquée que ça, surtout si vous avez des enceintes Dynau­dio, il faudra juste faire atten­tion au place­ment et aux distances dans le menu du 18S.

Écoute

Afin de tester le système, nous l’avons mis en face des LYD7 que nous connais­sons parfai­te­ment. Cela nous donnera aussi une bonne indi­ca­tion quant à l’ap­port d’un système 2.1 par rapport à un 2.0 clas­sique.

Johnny Cash – Hurt

LYD5 8La première chose qui inter­pelle sur le début du morceau, c’est l’équi­libre des basses fréquences autour de 200 Hz. Les LYD7 nous semblent beau­coup plus char­gées à ce niveau-là et il en résulte un rendu plus boxy et boueux que sur le couple LYD5 + 18S. Ce dernier est beau­coup plus léger, même si les hautes fréquences nous semblent rigou­reu­se­ment iden­tiques. Les basses et bas médiums changent la percep­tion que l’on a du reste du spectre, assu­ré­ment. Sur la voix de Cash, le rendu diffère aussi pas mal, et on perçoit les diffé­rences sur les sibi­lances (un peu plus sur les LYD5), la nasa­lité (un peu plus présente sur les LYD7), le son de gorge (la LYD5 cette fois-ci) et enfin le son de poitrine (les LYD7, sans trop de surprises). Il est aussi inté­res­sant de noter que la prise de son de la voix de Cash descend parfois assez bas dans le spectre, chose que nous ne perce­vons géné­ra­le­ment pas sans cais­son de basses…

Diffi­cile de vrai­ment dépar­ta­ger les enceintes sur les moyennes fréquences, les deux ayant leurs défauts, mais on aime ce qu’il se passe en dessous sur le couple LYD5 + 18S, du moins avec les réglages du cais­son que nous avons faits et notre pièce d’écoute. On a bien toutes les infor­ma­tions jusqu’à 20 Hz tout en gardant un bon équi­libre avec les bas médiums.

Michael Jack­son – Libe­rian Girl

LYD5 7L’in­tro est toujours aussi parfaite pour bien entendre les diffé­rences dans le haut du spectre. Ici, on peut s’aper­ce­voir que les très hautes fréquences (bruit de nature/forêt tropi­cale) sont les mêmes, chose peu surpre­nante vu que les twee­ters sont iden­tiques sur les deux enceintes. En revanche sur les nappes de synthés, ce ne sont pas les mêmes notes de l’ac­cord qui ressortent. Sur les LYD 5, le Ré# ressort plus, alors que les LYD7 mettent plus le Do# en avant. Quand la basse et la grosse caisse arrivent, il n’y a aucun doute possible, nous sommes en présence d’un cais­son de basses ! La réso­nance des instru­ments peut s’ex­pri­mer plei­ne­ment et le kick sonne moins « carton » que sur les LYD7. L’écoute du couple LYD5 + 18S est vrai­ment très agréable, les graves ne sont pas trop en avant, c’est même plus équi­li­bré que les LYD7 qui souffrent fina­le­ment un peu plus de l’acous­tique pas irré­pro­chable de notre pièce d’écoute (surtout la SBIR – Spea­ker-Boun­dary Inter­fe­rence Response, les réflexions des enceintes sur le mur situé derrière). Il a fallu certes prendre un peu plus de temps pour régler le cais­son, mais la solu­tion LYD5 + 18S nous donne entière satis­fac­tion à ce niveau. On termi­nera avec l’image stéréo et la gestion de la dyna­mique qui nous semblent iden­tiques sur les deux systèmes.

Gorillaz – Feel Good Inc.

LYD5 2Sur ce morceau, on retient à peu près la même chose, à savoir un extrême aigu iden­tique, des médiums diffé­rents mais avec chacun ses défauts et ses quali­tés, et des basses qui l’em­portent sans problème sur le coupe LYD5 + 18S. Les LYD7 ont, dans notre pièce, le défaut de mettre un peu trop en exergue les fréquences autour de 200 Hz avant de retom­ber de manière abrupte en dessous des 60 Hz. Sur les LYD5 + 18S, avec nos réglages effec­tués sur le cais­son, nous obte­nons à la fois des basses beau­coup plus profondes qui descendent sans souci jusqu’aux limites du spectre audible, et un meilleur équi­libre sur l’en­semble des basses fréquences. Le travail fait en amont peut vrai­ment valoir le coup !

Pour résu­mer ces écoutes, le système 2.1 composé des LYD5 et du 18S nous a fran­che­ment convain­cus. On garde les quali­tés de la LYD7 dans le haut du spectre, des moyennes fréquences un peu diffé­rentes mais pas moins bonnes et un grave très étendu permet­tant d’al­ler jusqu’aux limites du spectre audible. Une fois bien réglé, le cais­son de basses fait parfai­te­ment le job tout en gardant un encom­bre­ment raison­nable. Son prix de 1 500 € est certes assez élevé, mais il existe un modèle moins onéreux, le 9S, vendu un peu moins de 900 € et descen­dant, d’après le construc­teur jusqu’à 22 Hz. Si ce modèle garde les quali­tés de son grand frère, ça sent le bon plan.

Conclu­sion

En tant que home studiste, le cais­son de basses peut faire peur, et à raison. On a vite fait de mal le régler et de pour­rir son écoute. Heureu­se­ment, Dynau­dio donne les outils pour parve­nir faci­le­ment à inté­grer le système 2.1 dans son home studio. Nous avons aimé la compa­cité du cais­son de basses, les réglages dispo­nibles, l’équi­libre global du système et le fait de pouvoir profi­ter plei­ne­ment des infra­basses. Fina­le­ment, si vous avez la chance d’avoir des voisins conci­liants/absents/sourds/éloi­gnés, seul le budget pour­rait être un frein.

Tarif de l’en­ceinte LYD 5 : à partir de 429 €

Tarif du cais­son de basses 18S : à partir de 1 575 €

  • LYD5 1
  • LYD5 2
  • LYD5 3
  • LYD5 4
  • LYD5 5
  • LYD5 6
  • LYD5 7
  • LYD5 8
  • LYD5+18SvsLYD7

 

Notre avis : 9/10

  • Qualité de construction
  • Très bon équilibre global du système
  • Yep, ça descend jusqu’à 16 Hz et c’est propre
  • Les presets pour enceintes Dynaudio
  • Des corrections faciles à comprendre
  • Caisson et enceintes assez compactes
  • Mise en veille automatique
  • Tu veux des basses, faut de la caillasse
  • Plus de socle isoAcoustics pour les LYD5
  • Plus de réglage des médiums

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