Après le haut de gamme, c’est au tour de l’entrée de gamme de subir un lifting chez ADAM. Exit la série F, sans trop de regrets, et bonjour la série T qui reste sur des prix très attractifs et qui, on l’espère, saura peut-être garder certaines qualités de ses grandes sœurs. Verdict.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la T7V que nous testons aujourd’hui reste très passe-partout (combien de clés ?) côté look. Seul le tweeter à ruban doré égaille un peu la face avant entièrement noire, mais les amateurs de sobriété seront aux anges. De plus, on note une hausse de niveau en termes de finition par rapport à l’ancienne gamme F, qui comparativement fait un peu moins affûtée et un peu plus « entrée de gamme » que la T7V. Côté dimensions c’est assez classique pour une 7 pouces : 347 mm x 210 mm x 293 mm pour 7,1 kg sur la balance.
En ce qui concerne les transducteurs, on retrouve, je vous le donne en mille, un tweeter à ruban, dénommé U-ART 1.9”, avec son guide d’onde HPS doté, d’après le constructeur, des mêmes caractéristiques que celui de la série S. Le boomer de sept pouces en polypropylène est associé à un port bass reflex situé à l’arrière et le tout est alimenté par deux amplis en classe D de 20 W (pour le tweeter) et 50 W (pour le boomer) avec un filtre de cross-over situé à 2,6 kHz.
À l’arrière, on retrouve donc le port bass reflex, l’entrée XLR symétrique +4dBu et l’entrée RCA asymétrique –10dBV avec le petit switch qui va bien. On dispose aussi de deux filtres de type shelf situés aux extrémités du spectre (+/- 2 dB au-dessus de 4/5 kHz et en dessous de 200/300 Hz) ainsi qu’un potard dénommé Level permettra d’ajuster le niveau de l’enceinte de –60 à + 18 dB. C’est à peu près tout ce qu’il faut savoir sur cette T7V, passons maintenant au plus important, l’écoute !
Écoute
Pour tester cette enceinte, nous avons décidé de la placer face à l’Eris E8 qui reste une référence des enceintes de huit pouces d’entrée de gamme avec la Yamaha HS8. L’Eris E8 est un tout petit peu plus chère (250 €) que la T7V (200 €), mais elle est dotée d’un boomer de huit pouces, on reste donc dans la même gamme. Nous avons utilisé notre Universal Audio Apollo 8 afin de passer rapidement d’une enceinte à l’autre, de les mettre au même niveau sonore, et nous avons utilisé des fichiers non compressés pour garantir une écoute optimale.
Johnny Cash – Hurt
Sur l’intro à la guitare acoustique, les ADAM se font remarquer par un léger surplus de brillance, vers 6 kHz, et un haut médium, du coup, un peu plus en retrait. L’instrument a un peu moins de corps et nous parait plus déséquilibré. La voix apporte une information importante dans le milieu du spectre, avec un côté « coin-coin » que n’a pas l’Eris E8 vers 1 kHz. La T7V ne nous semble pas mauvaise, mais l’Eris E8 garde un côté plus équilibré et rend une voix plus naturelle à nos oreilles.
Dans le bas médium, c’est un peu la même tisane, l’enceinte étant un peu plus hétérogène et faisant ressortir certaines notes plus que d’autres. Entendons-nous bien, sans élément de comparaison, la T7V est loin d’être désagréable, mais avec l’Eris E8 en face, nous arrivons à déceler quelques irrégularités dans le spectre.
Michael Jackson – Liberian Girl
L’intro est toujours riche en enseignements dans le très haut du spectre et nous montre que l’équilibre entre les moyennes et hautes fréquences n’est pas le même. Les T7V favorisent les moyennes fréquences et le très haut du spectre tandis que les Eris E8 gardent un meilleur équilibre avec le haut médium. L’arrivée de la grosse caisse et de la basse donne une autre information, cette fois-ci dans le bas du spectre. Sans trop de surprises, l’Eris E8 descend plus bas et gagne d’une dizaine de hertz par rapport à la T7V. De plus, le bas du spectre nous semble plus lisible et traine un peu moins sur les Eris. Vu le format des enceintes, rien de vraiment anormal. Les différences sur le rendu des voix nous semblent un peu moins évidentes que sur le premier extrait, ce qui confirme que, sans arriver au niveau des Eris, les T7V tiennent la route.
Gorillaz – Feel Good Inc.
Sur ce morceau où le kick est plus sec, la T7V s’en sort plutôt bien et ne traine pas plus que l’Eris. Cette dernière arrive à retranscrire quelques fréquences en plus, mais rien de dramatique. L’écoute globale de l’enceinte ADAM est satisfaisante, avec un équilibre plutôt bon, et c’est dans les détails que l’Eris arrive à tirer un peu plus son épingle du jeu. Sur la voix de Damon Albarn traitée façon radio, la T7V reste un peu plus « canard », mais rien d’alarmant non plus. Quand on passe d’une enceinte à l’autre, on entend des différences, mais rien qui ne pourrait tromper complètement le home-studiste et l’envoyer directement dans le panneau des mix ratés.
Pour résumer l’écoute, l’enceinte ADAM, même si elle n’arrive pas à se hisser au niveau de notre référence dans le domaine (l’Eris E8, avec la Yamaha HS), reste en embuscade avec bon équilibre général, un prix plancher et un format compact. Le haut du spectre est un peu trop en avant, mais cela peut être corrigé grâce au filtre situé à l’arrière. Si votre pièce n’est pas traitée dans le bas du spectre, profitez-en aussi pour baisser le filtre idoine, les médiums en profiteront pour se montrer un peu plus, ce qui est toujours une bonne chose dans l’optique d’un mixage.
Conclusion
Clairement, l’ADAM T7V nous fera aisément oublier les anciennes enceintes de série F qui avaient peiné à nous convaincre lors de leur sortie il y a quelques années. Même si les Eris E8 gardent une longueur d’avance côté performances audio, les T7V restent un choix sûr, surtout si vous cherchez une enceinte un peu plus compacte et moins onéreuse que la E8, ou si vous ne jurez que par le ruban.