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Test de la Yamaha F370 - Une folk au(x) diapason(s)

Premier volet de notre dossier « Quelle guitare dreadnought (s’)offrir pour Noël entre 150 et 200 € ?»

Entrons tout de suite dans le vif du sujet avec une réfé­rence en la matière. En effet, bien que Yamaha soit devenu un immense consor­tium expor­tant à travers le monde des choses aussi diffé­rentes que des amplis hifi ou des motos, la firme japo­naise a débuté par la fabri­ca­tion d’orgues et conti­nue d’être un des acteurs majeurs dans pratique­ment tous les domaines de la musique et celui des guitares en parti­cu­lier.

The girl in black

La couleur de l’exem­plaire testé est bien réus­sie, mais que les puristes se rassurent, une version « natu­relle » existe. Le seul réel incon­vé­nient de cette fini­tion est que les moindres parti­cules de pous­sières sont visibles, ce qui obli­gera son utili­sa­teur à jouer du chif­fon doux très fréquem­ment.

Yamaha F370

Conti­nuons d’ob­ser­ver la petite asia­tique pour saluer l’ef­fi­cace sobriété de l’en­semble. Un petit détail trahit malgré tout son prix bas : la colle appliquée entre le manche et la caisse semble avoir été posée à la truelle, ce qui se remarque d’au­tant plus que le vernis brillant fait ressor­tir le blanc de la colle. Pas de panique cepen­dant, car cela n’af­fecte en rien les quali­tés sonores de l’ins­tru­ment, ni sa longé­vité. Mieux vaut trop de colle que pas assez !

Les essences choi­sies sont prag­ma­tiques : du clas­sique épicéa (contre­plaqué) utilisé pour la table d’har­mo­nie, au nato (alter­na­tive low cost à l’acajou) choisi pour les éclisses, le dos et le manche, en passant par le palis­sandre consti­tuant le cheva­let et la touche. Les sillets sont en plas­tique comme sur l’im­mense majo­rité des entrées de gamme et celui du cheva­let n’est pas compensé. Pour autant, aucun problème de justesse n’est à signa­ler.

Que ce soit la rosace, la tête, le cheva­let ou encore la plaque tortue, cette folk est sobre et sans fiori­tures. Yamaha a préféré se concen­trer sur l’es­sen­tiel et a choisi de doter la tête de sa F370 de méca­niques die cast de chez Gotoh. Une excel­lente surprise pour le prix. Elles se sont d’ailleurs révé­lées assez agréables à l’usage, bien que d’autres à bain d’huile les surpassent en termes de douceur d’uti­li­sa­tion.

Yamaha F370

Petit bémol côté pratique : ceux qui jouent debout ne seront pas à la fête car aucune attache cour­roie n’est prévue. Vous pour­rez toujours utili­ser une sangle à lacets qui se noue sur la tête entre le sillet et les méca­niques. C’est tout aussi effi­cace, certains préfé­rant même ce type d’at­tache, mais lais­ser le choix au guita­riste n’au­rait pas fait monter le prix de la guitare de manière déme­su­rée.

Place aux mimines

Yamaha F370

Avec un diapa­son légè­re­ment raccourci à 634 mm, elle promet une faci­lité de jeu accrue car à tirant égal, la tension des cordes est amoin­drie. En pratique, le ressenti n’est pas flagrant, et pour bien faire, il aurait fallu compa­rer avec un autre modèle équipé des mêmes cordes d’ori­gine. La touche est équi­pée de 20 frettes correc­te­ment posées, on ne se fera donc pas mal à la main gauche en glis­sant sur le manche. Sous celle-ci, vous pour­rez trou­ver la tige de réglage du manche acces­sible par la rosace.

En route donc, sur un manche assez neutre, auto­ri­sant tous les types de jeux. Les grands débu­tants seront rassu­rés par la présence des points de repère entre les frettes et pas unique­ment sur le bord de la touche. Le vernis procure une sensa­tion agréable à mi-chemin entre un vernis épais « collant » et un vernis satiné plus glis­sant. Aucune anicroche donc pour le manche, un tout petit peu gros en épais­seur à mon goût, mais cela reste de l’ordre du chipo­tage. Et de toute façon, rien ne vaut un essai person­nel pour savoir si le manche peut vous conve­nir, même si vous ne connais­sez que quatre accords.

Quid du (diapa) son ?

Les cordes étant, comme souvent, de piètre qualité, il vous faudra les chan­ger dès que possible. Il faut donc émettre de grandes réserves quant aux sons enre­gis­trés, le poten­tiel réel de la guitare ne pouvant être déter­miné qu’une fois dotée de bronzes de qualité. Test en maga­sin oblige, les extraits choi­sis sont ceux où la pollu­tion sonore envi­ron­nante était la plus faible, au détri­ment de la qualité du jeu. 

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Yamaha F370

Vous l’au­rez remarqué, et c’était encore plus flagrant lors de l’es­sai lui-même : cette guitare brille. Beau­coup, voire trop quand on attaque fort au média­tor. Bien sûr, en chan­geant les cordes d’ori­gine, cette brillance extrême devrait s’at­té­nuer pour lais­ser place à des aigus plus raison­nables.

Subjec­ti­ve­ment, je dirais que le nato n’ap­porte pas la chaleur que peut procu­rer l’acajou, même bas de gamme. Pour autant, cette Yamaha ne manque de rien, les graves sont assez profonds et la présence sonore de l’ins­tru­ment est tout à fait correcte. Le sustain lui aussi est correct, sans être renver­sant.

Pas très flat­teuse donc, mais très effi­cace pour apprendre à jouer propre­ment. 

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Là encore, beau­coup d’ai­gus sont au rendez-vous. Il en ressort un constat à double tran­chant : le bon équi­libre en graves et médiums donne un son précis et neutre, mais la « pulpe » se trouve dépla­cée vers les médiums aigus plus que vers les bas médiums. Mais à 150 €, c’est déjà (très) bien de pouvoir comp­ter sur un son propre et défini !

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Yamaha F370

Même en finger picking, les aigus sont toujours sacré­ment présents. On distingue ainsi les moindres détails, mais aussi les « pains » (comme vous pouvez consta­ter les miens). Yamaha est réputé pour ses guitares clas­siques d’étude et on retrouve ce savoir-faire très clai­re­ment dans ce modèle.

Les graves profonds prennent ici toute leur ampleur et le manque de chaleur précé­dem­ment décrit s’es­tompe au fur et à mesure que l’on module son jeu en attaquant moins fort. 

Yam à moi ?

Yamaha joue parfai­te­ment le jeu de la guitare d’étude pour folkeux fauchés, avec une neutra­lité et une préci­sion bien­ve­nue pour les débu­tants. Le manque de chaleur ne sera réel­le­ment handi­ca­pant que pour ceux qui veulent strum­mer au mouli­net ou qui cherchent un son « roots ». Je la conseille­rais donc plus volon­tiers aux perfec­tion­nistes qui joui­ront avec elle d’un son précis. Dans tous les cas, pour à peine plus de 1000 balles, on en a pour son argent. 

Merci à Paul Beuscher de nous avoir accueillis dans leur maga­sin.

 

  • Aigus brillants et graves profonds
  • Sobre et efficace
  • Pas de gros défaut
  • Aigus omniprésents
  • Pas d’attache courroie
  • Finition perfectible

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